438 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j je me serais soustrait à sou char de triomphe? Eh ! qu’a-t-il besoin de moi qui ne m’attachai jamais qu’au char de l’éternelle justice? Il en a tant d’autres qui s’y pressent en foule ! Mais encore un coup, ce n’est point à lui qu’il faut attribuer ce langage; c’est à messieurs les meu¬ niers, les marchands de blé d’Etampes. « L’heureux emploi qu’ils font du mot mus-cadiner! Jusqu’ici ils ne me regardaient que comme un misérable sans-culotte, et aujour¬ d’hui que j’ignore comment je pourrai fournir aux besoins de ma famille et comment je pourrai continuer mes faibles secours pour une infor¬ tunée âgée de 77 ans, que j’ai recueillie chez moi depuis six à sept ans par compassion pour son état d’abandon, je suis un muscadin ! Comme ces hommes nouveaux en civisme ont fait du progrès ! Il y a deux ans et demi qu’ils voulaient me lanterner parce que j’osai, dans leur club, à l’occasion de la fuite de Louis le dernier, faire le procès de la royauté et invoquer le gouver¬ nement républicain ; il y a huit mois qu’ils vou¬ laient me guillotiner à cause de ma pétition, qui eut le bonheur d’éclairer l’opinion publique sur le compte de Simoneau, leur maire et leur héros : maintenant ils veulent me muscadiner, je ne sais trop pourquoi, si ce n’est parce que c’est le mot redouté du jour. Encore s’ils avaient le courage de se montrer ! Mais, les lâches, ils ne me portent ce coup de poignard que sous le manteau d’un nom emprunté. k Puisqu’ils m’ont cité au tribunal de l’opi¬ nion publique, voilà ma réponse. J’attends de la justice de la Convention qu’elle voudra bien l’insérer dans son Bulletin. « Pierre D olivier, ci-devant curé de Mau-champ, aujourd’hui simple et trop simple sans-culotte et sans feu, mais non sans zèle pour le règne de la justice universelle, » Les administrateurs du district de Saint-Maixent, département des Deux-Sèvres, infor¬ ment la Convention nationale que l’évêque de ce département, son grand vicaire et le curé de Doux ont déposé leurs lettres de prêtrise; qu’ils n’ont plus d’autre temple que la salle des séances de la Société républicaine. Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des administrateurs du district de Saint-Maixent (2). Au citoyen Président de la Convention nationmle. « Saint -Maixent, le 6 frimaire, l’an II de la République française une et indivisible. » Citoyen Président, « Ce n’est pins un humble curé de campagne qui vient s’humilier devant la volonté natio¬ nale, c’est l’évêque du département des Deux-Sèvres qui donne à son troupeau l’exemple de [1] Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 286. ,%) Archives nationales, carton C 284, dossier 82 L renoncer à toutes les vieilles erreurs. On avait déjà fait main -basse sur tous les petits saints qui tapissaient son église, et sur les effets d’ ar¬ gent que la superstitieuse crédulité de nos an¬ cêtres avait .amoncelés; il a vu qu’il n’y avait plus à reculer, il s’est exécuté de bonne grâce. Le mouvement est donné, la lumière perce, de toutes parts le peuple est détrompé, sons peu les prêtres de notre district redeviendront ci¬ toyens et feront leurs adieux à tous leurs bril¬ lants ornements qui iront s’épurer au creuset national. Dans notre ville, nous n’avons plus d’autre temple que la salle des séances de la Société républicaine. « Nous vous adressons les lettres de prêtrise et les procès-verbaux de nomination et d’ins¬ tallation de notre ci-devant évêque, un de ses grands vicaires, Allaire, n’a pas voulu être en reste, et il vient aussi de faire sa renonciation, nous joignons ses lettres de prêtrise, ainsi que celles du citoyen Chauvin, curé de Doux, de ce district. « Les administrateurs du district de Saint-Maixent, département des Deux-Sèvres, « Girault; Texier fils, vice-président ; Gillette La Coudre. » La Société populaire de Marolles, département de l’Oise, envoie à la Convention nationale une médaille d’or pesant 1 once 22 grains, 1 mé¬ daille d’argent du poids de 6 onces, données par la ci-devant Provence à Étienne-Michel Bou¬ ret, oncle du citoyen Chemilly ; 1 croix de Saint Louis, déposée par le citoyen Drouin de Lhuys, 2 sabres avec leurs baudriers, et 130 livres en as¬ signats, outre 77 chemises, 5 draps, 2 nappes et 10 chemises pour charpie, envoyés au district de Crépy. Elle félicite la Convention sur ses glorieux travaux. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1), Extrait du registre de la Société populaire de la commune de Marolles, composée des hameaux de Preeiaumont, Bournevüle et Vauparfont, district de Crépy, département de l’Oise (2). Séance du 27 brumaire, l’an II de la République française, une et indi¬ visible. Cejourd’hui, septidi vingt -sept brumaire, Pan deuxième de la République française, une et indivisible, après la lecture du procès-verbal de la dernière séance, on a reçu les différents dons déposés sur le bureau par tous les citoyens de cette commune qui se sont empressés de les offrir, chacun a donné à proportion de ses facul¬ tés, le riche et Je pauvre y ont contribué. Suit l’énumération des dons ; Soixante et dix-s apt chemises, cinq draps, deux nappes, dix chemises pour charpie, ma (1) Procès-verbaux de la Couvenlion , t. 26, p. 286. (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 809. [Convention . nationale.] ARCHIVES PAWLEMEÎ'FrAIRES. SSbrTl793 ' 439 médaille d’or pesant une once vingt-deux grains, donnée pour prix au citoyen Chemilly par la Société d’agriculture en mil sept cent quatre vingt -onze; une médaille d’argent pesant six onces, donnée par la ci-devant Provence, à Etienne-Michel Bouret, oncle du citoyen Che-milly, en reconnaissance de services rendus ; une croix de Saint-Louis, déposée sur le bureau par les officiers municipaux, cette croix leur a été remise par le citoyen Drouyer Delhuys (sic)., deux sabres avec leurs baudriers, le premier de trente pouces de lame, poignée dorée, baudrier de cuir noir, le second de garde national, bau¬ drier en cuir blanc et cent vingt -neuf livres dix sols en assignats. IJ a été arrêté par la Société que les linges se¬ raient envoyés au district de Crépy et que les médailles d’or et d’ai'gent, la croix de Sainü-Louis, les sabres et les cent vingt -neuf livres dix sols seraient envoyés à la Convention nationale, autorise son président à faire ledit envoi, à écrire les lettres nécessaires à la Convention pour la féliciter sur ses glorieux travaux, et à la Société des Jacobins de Paris pour demander l’affiliation et leur faire part des dons faits à la République par cette commune. On a procédé ensuite au scrutin épuratoire. D’après le résultat dudit scrutin, trente membres ont été admis à l’unanimité. Séance levée à. sept heures du soir. Signé : Eugène Chemilly, ; président ; Antoine-François Moutonnet, secrétaire. Pour extrait conforme : A. -F. Moutonnet, secrétaire . Reconnaissance du district de Crépi/. Le cinquième jour du mois frimaire, le ci¬ toyen-maire de Marolles a remis au directoire du district de Crépy, au nom de la Société popu¬ laire de cette commune : soixante et dix-sept chemises, cinq draps, deux nappes et dix autres vieilles chemises destinées à faire de la charpie au service des hôpitaux militaires, le tout fait en dons patriotiques par les citoyens de la com¬ mune dudit Marolles (mention honorable). A Crépy, ledit jour, l’an second de la Répu¬ blique française une et indivisible. Les administrateurs du directoire du district de Crépy, Signé : Portejoye. Pour copie conforme à V original : A. -F. Moutonnet, secrétaire de la Société populaire. La Société républicaine de la Sauvetat, dépar¬ tement du (vers, fait part à la Convention de la joie qu'elle a éprouvée en apprenant le châtiment de Marie�Aaïtomette'; efie l’iavite à continuer de poursuivre les traîtres et Heg malveillants. Insertion au « Bulletin » (1), Suit la lettre de la Société montagnarde (ffe T» Sauvetat (2). La Société montagnarde de la Sauvetat, district de Lectoure, 'département du Gers, à la Oon~ vention nationale. « Législateurs, « L’impunité fut toujours un encouragement vers le crime. La Révolution n’aurait pas fait autant de pas rétrogades si les premiers scélé¬ rats qui ont osé entreprendre de la détruire fussent tombés sous la massue nationale. Ce n’était pas assez pour la nation française d’avoir fait périr le dernier de ses tyrans, il fallait encore que celle qui avait partagé ses crimes partageât sa punition, le Tribunal révolutionnaire vient de prononoer la peine de mort contre Marie-Antoinette. Nous ne vous dirons pas quelle a été notre joie en apprenant la mort de -cette implacable ennemie du nom français, jugez -en par la satisfaction que nous vous témoignâmes, lorsque vous eûtes condamné son imbécile mari. « Continuez à poursuivre les traîtres et les malveillants, et s’ils ont compté d’un (-sic) instant sur l’impunité des Lafayette et des Dumouriez, qu’ils tremblent en apprenant le juste châtiment qu’ont subi les Custine, Miasi-sinski (Maiczinski) et t-ous ceux qui ont com¬ promis les intérêts de la patrie. « Salut et fraternité, « Lacaze, président; Canesin, secrétaire . » Le citoyen de Lestang, cmré de Vaugaes (Veau-gues), département du Cher, fait pari à. la Con¬ vention nationale qu’il a épousé la citoyenne Deux, religieuse; ces deux époux font don à la patrie d’une pièce d’or de 24 livres, ils regrettent de ne pouvoir, en ce moment, en offrir davan¬ tage. Le citoyen de Lestang a déposé ses lettres de prêtrise au district de Sancerre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Compte rendu du Bulletin de la Convention (4) Le citoyen Létang, curé de Vaugues [Veau-gues], district de Sancerre, département du Cher, informe la Convention qu’il a épousé la citoyenne Daux, religieuse de la congrégation de Montoir. Ces deux nouveaux époux font don k la patrie de 24 livres en or. Ils regrettent de ne pouvoir en ce moment en offrir davantage. Le citoyen Létang a déposé ses lettres de prêtrise au dis¬ trict de Sancerre. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 286. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier SM. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 287. (4) Supplément au Bulletin de la Convention du leJ jour de la 2° décade du 3e mois de l’an II (dimanche 1er décembre 1793).