SÉANCE DU 26 PRAIRIAL AN II (14 JUIN 1794) - Nos 75 ET 76 619 service de la République, et chargée d’une fille en bas âge, décrète : « Art. I. - Sur l’exhibition du présent décret, la trésorerie nationale paiera à la citoyenne Marie-Antoinette Lagrange, femme Besgné, une somme de 500 liv. à titre de secours. « II. - La pétition et les pièces à l’appui seront renvoyées au comité de liquidation, qui déterminera la pension due à cette citoyenne, comme épouse et mère de défenseurs de la patrie » (1) . 75 COUPÉ (de l’Oise), au nom du comité d’agriculture : Citoyens, la pomme de terre a obtenu cette année une plantation très-étendue; sa culture est devenue générale, et nous la voyons réussir parfaitement. Ses produits seront considérables, et vous offriront les ressources les plus abondantes. Nous devons être rassurés à cet égard. Cependant les citoyens économes et prévoyants s’occupent encore des moyens de prolonger cette abondance en prévenant l’altéra-ration qui arrive à la pomme de terre à la saison nouvelle et en fixant, par leurs préparations, sa substance nutritive pour plusieurs années. Nombre de personnes s’en sont déjà occupées avec des succès auxquels le public a applaudi. Le citoyen Grenet vient aussi vous présenter ses propres expériences et son procédé pour conserver mieux encore la substance de la pomme de terre, avec son goût et sa saveur pendant plusieurs années de suite, et de la faire servir en toute saison à nous nourrir. On connaît l’extraction de la fécule de la pomme de terre, qui se fait en la râpant crue, et la délayant par des lavages multipliés. Mais par cette opération il s’en fait une déperdition de sept huitièmes, et la substance farineuse que l’on obtient est sans saveur et sans goût. On a travaillé à conserver toute la substance de la pomme de terre avec sa partie fibreuse, qui est aussi légère et aussi nourrissante que la fécule, en la divisant par tranches et la faisant convenablement dessécher. Le citoyen Grenet croit devoir les faire cuire auparavant; et comme elles perdent de leur saveur dans l’eau, il a imaginé de les faire cuire à la vapeur de l’eau bouillante, ou mieux encore sur des claies, dans le four. Quand les pommes de terre sont cuites, il les pèle et en met cinq ou six à la fois dans un cylindre de ferblanc, percé à l’entour de petits trous, et, les foulant ensuite avec un piston comme dans une seringue, toute la pâte en sort en se filtrant. Il étale ensuite légèrement ces vermicelles, avec une petite pointe de bois, sur des caisses de papier d’un pied de long, et en fait la dessiccation au poêle pendant l’hiver, ou en plus grand dans un four. Il ne faut point pousser trop loin la dessication; le vrai point qui lui convient est lorsque (1) P.V., XXXIX, 295. Minute de la main de Peyssard. Décret n° 9509. Reproduit dans Bin, 28 prair. (2e suppl1). les vermicelles paraissent d’une couleur jaune, et se broient facilement sous les doigts; et, pour en former un grain égal et semblable à du riz, il faut les passer par un crible ou un gros tamis. On en remplit des sacs de papier ou de toile, que l’on place dans des endroits secs. Cette préparation réduit la pomme de terre au quart de son premier poids; mais elle renfle par l’usage, soit qu’on la laisse sous cette forme granulée, ou qu’on la convertisse en farine; elle se trouve ainsi toute cuite et disposée pour être préparée comme du riz, du vermicelle, et dans du lait ou du bouillon, et en former sur-le-champ un aliment plus léger que les bouillies de farineux crûs; il est beaucoup plus avantageux pour les vieillards et les enfants. Les différentes dessiccations de la pomme de terre peuvent être une ressource utile pour les armées où la rareté des subsistances avertit de se munir de provisions. Aussi, dans les années ordinaires, où l’on ne sentira pas la même nécessité, on négligera de se livrer à tous ces soins; la pomme de terre elle-même aura toujours la préférence, et l’on s’en servira tant qu’elle durera; et il y a des espèces hâtives qui paraissent dès que les anciennes finissent. On vient d’en présenter de nouvelles au comité d’agriculture. Cependant il est bon qu’on connaisse ces préparations de ménage, qu’on les publie, pour pouvoir, au besoin, profiter de leurs avantages réels. On ne pense pas que la République doive se charger de les faire exécuter en grand, ainsi qu’on le propose; mais il faut laisser ce soin à l’industrie des particuliers. Le citoyen Grenet mérite des éloges pour ses recherches et ses expériences dans cette partie; elle pourront être utiles sans doute pour les marins, et les bonnes ménagères lui sauront gré de les avoir publiées. Le comité d’agriculture propose à la Convention nationale de lui décerner une mention honorable, et de répandre, par la voie du Bulletin, cet exposé sommaire de ses procédés (1) . « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de [COUPÉ, au nom de] son comité d’agriculture, décrète la mention honorable en faveur du citoyen Grenet, pour les expériences qu’il a faites sur la destination et les préparations des pommes de terre, et ordonne l’impression du rapport et de l’exposé sommaire de ses procédés » (2) . 76 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de [PEYSSARD, au nom de] son comité des secours publics, tant sur la pétition du conseil-général de la commune de Port-Sainte-Marie, que sur la lettre de l’agent national du district d’Agen, tendantes l’une et (D Mon., XX, 735. (2) P.V., XXXIX, 295. Minute de la main de Coupé. Décret n° 9511. Débats, n° 632, p. 405; Rép., n° 177; Mon., XX, 722; M.U., XL, 410; Ann. R.F., n° 196; J. Fr., n° 627; Audit, nat., n° 629; C. Eg., n° 665. SÉANCE DU 26 PRAIRIAL AN II (14 JUIN 1794) - Nos 75 ET 76 619 service de la République, et chargée d’une fille en bas âge, décrète : « Art. I. - Sur l’exhibition du présent décret, la trésorerie nationale paiera à la citoyenne Marie-Antoinette Lagrange, femme Besgné, une somme de 500 liv. à titre de secours. « II. - La pétition et les pièces à l’appui seront renvoyées au comité de liquidation, qui déterminera la pension due à cette citoyenne, comme épouse et mère de défenseurs de la patrie » (1) . 75 COUPÉ (de l’Oise), au nom du comité d’agriculture : Citoyens, la pomme de terre a obtenu cette année une plantation très-étendue; sa culture est devenue générale, et nous la voyons réussir parfaitement. Ses produits seront considérables, et vous offriront les ressources les plus abondantes. Nous devons être rassurés à cet égard. Cependant les citoyens économes et prévoyants s’occupent encore des moyens de prolonger cette abondance en prévenant l’altéra-ration qui arrive à la pomme de terre à la saison nouvelle et en fixant, par leurs préparations, sa substance nutritive pour plusieurs années. Nombre de personnes s’en sont déjà occupées avec des succès auxquels le public a applaudi. Le citoyen Grenet vient aussi vous présenter ses propres expériences et son procédé pour conserver mieux encore la substance de la pomme de terre, avec son goût et sa saveur pendant plusieurs années de suite, et de la faire servir en toute saison à nous nourrir. On connaît l’extraction de la fécule de la pomme de terre, qui se fait en la râpant crue, et la délayant par des lavages multipliés. Mais par cette opération il s’en fait une déperdition de sept huitièmes, et la substance farineuse que l’on obtient est sans saveur et sans goût. On a travaillé à conserver toute la substance de la pomme de terre avec sa partie fibreuse, qui est aussi légère et aussi nourrissante que la fécule, en la divisant par tranches et la faisant convenablement dessécher. Le citoyen Grenet croit devoir les faire cuire auparavant; et comme elles perdent de leur saveur dans l’eau, il a imaginé de les faire cuire à la vapeur de l’eau bouillante, ou mieux encore sur des claies, dans le four. Quand les pommes de terre sont cuites, il les pèle et en met cinq ou six à la fois dans un cylindre de ferblanc, percé à l’entour de petits trous, et, les foulant ensuite avec un piston comme dans une seringue, toute la pâte en sort en se filtrant. Il étale ensuite légèrement ces vermicelles, avec une petite pointe de bois, sur des caisses de papier d’un pied de long, et en fait la dessiccation au poêle pendant l’hiver, ou en plus grand dans un four. Il ne faut point pousser trop loin la dessication; le vrai point qui lui convient est lorsque (1) P.V., XXXIX, 295. Minute de la main de Peyssard. Décret n° 9509. Reproduit dans Bin, 28 prair. (2e suppl1). les vermicelles paraissent d’une couleur jaune, et se broient facilement sous les doigts; et, pour en former un grain égal et semblable à du riz, il faut les passer par un crible ou un gros tamis. On en remplit des sacs de papier ou de toile, que l’on place dans des endroits secs. Cette préparation réduit la pomme de terre au quart de son premier poids; mais elle renfle par l’usage, soit qu’on la laisse sous cette forme granulée, ou qu’on la convertisse en farine; elle se trouve ainsi toute cuite et disposée pour être préparée comme du riz, du vermicelle, et dans du lait ou du bouillon, et en former sur-le-champ un aliment plus léger que les bouillies de farineux crûs; il est beaucoup plus avantageux pour les vieillards et les enfants. Les différentes dessiccations de la pomme de terre peuvent être une ressource utile pour les armées où la rareté des subsistances avertit de se munir de provisions. Aussi, dans les années ordinaires, où l’on ne sentira pas la même nécessité, on négligera de se livrer à tous ces soins; la pomme de terre elle-même aura toujours la préférence, et l’on s’en servira tant qu’elle durera; et il y a des espèces hâtives qui paraissent dès que les anciennes finissent. On vient d’en présenter de nouvelles au comité d’agriculture. Cependant il est bon qu’on connaisse ces préparations de ménage, qu’on les publie, pour pouvoir, au besoin, profiter de leurs avantages réels. On ne pense pas que la République doive se charger de les faire exécuter en grand, ainsi qu’on le propose; mais il faut laisser ce soin à l’industrie des particuliers. Le citoyen Grenet mérite des éloges pour ses recherches et ses expériences dans cette partie; elle pourront être utiles sans doute pour les marins, et les bonnes ménagères lui sauront gré de les avoir publiées. Le comité d’agriculture propose à la Convention nationale de lui décerner une mention honorable, et de répandre, par la voie du Bulletin, cet exposé sommaire de ses procédés (1) . « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de [COUPÉ, au nom de] son comité d’agriculture, décrète la mention honorable en faveur du citoyen Grenet, pour les expériences qu’il a faites sur la destination et les préparations des pommes de terre, et ordonne l’impression du rapport et de l’exposé sommaire de ses procédés » (2) . 76 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de [PEYSSARD, au nom de] son comité des secours publics, tant sur la pétition du conseil-général de la commune de Port-Sainte-Marie, que sur la lettre de l’agent national du district d’Agen, tendantes l’une et (D Mon., XX, 735. (2) P.V., XXXIX, 295. Minute de la main de Coupé. Décret n° 9511. Débats, n° 632, p. 405; Rép., n° 177; Mon., XX, 722; M.U., XL, 410; Ann. R.F., n° 196; J. Fr., n° 627; Audit, nat., n° 629; C. Eg., n° 665. 620 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’autre à obtenir des secours pour les familles indigentes de 8 jeunes citoyens écrasés, et de 8 autres estropiés, le 12 germinal, par l’effet de l’éboulement d’une sablière, en travaillant aux réparations d’une grande route, décrète : « Art. I. - Il sera mis sur-le-champ, par la trésorerie nationale, une somme de 4.300 liv. à la disposition du directoire du district d’Agen, département de Lot-et-Garonne, pour être distribuée, à titre de secours, aux citoyens de la commune du Port Sainte-Marie dénommés en l’article suivant, et dans les proportions qui y sont établies. «II. - A Armand Massur et Jeanne Ferrier 600 liv. A Jean Boudon et Marthe Genton .... 600 A Cassany et sa femme .............. 600 A Pierre Cassaubon et Marie Restât . . 400 A Bernard Aubié et Marthe Bourges . . 400 A Jean Labit et Marie Combabessouse 400 A Jeanne Ricau, veuve Vidal ........ 400 A Charles Bounet .................... 400 A la veuve Labat .................... 400 A Perreuil et sa femme ............ 100 » (1) 77 ETAT DES DONS (suite) (2) a La société populaire de la commune de Jon-quières, district d’Orange, département de Vaucluse, a envoyé, pour les frais de la guerre, la somme de 846 liv. en assignats (3). b Les chasseurs à cheval de la Vendée ont envoyé, pour les frais de la guerre, la somme de 400 liv. en assignats. Goupilleau (de Fontenay) a déposé sur l’autel de la patrie 400 liv. offertes pour les frais de la guerre par les 100 braves connus sous le nom de Chasseurs de la Vendée. « Ce sont les restes des débris de nos fortunes, écrivent ces républicains. Du pain, de l’eau nous suffiront pour l’extinction totale des ennemis de notre liberté : mais ajoutent-ils, si une conduite irréprochable et 30 combats dans lesquels plus de 3 000 brigands -ont mordu la poussière, peuvent nous faire regarder dignes de combattre encore pour la cause sacrée du peuple, et de former un escadron, parlez, législateurs, et dans 8 jours nous serons au complet. A l’exemple des Cham-boran, nous nous précipiterons sur l’ennemi, et nous vengerons dans son sang les injures nationales ». (1) P.V., XXXIX, 295. Minute de la main de Peyssard. Décret n° 9510. J. Sablier, n° 1379. (2) P.V., XXXIX, 409. (3) J. Fr., n° 627; J. Sablier, n° 1376. La mention honorable du don et le renvoi de la demande aux comités de salut public et de la guerre ont été décrétés (1). Vifs applaudissements. La séance est levée à 3 heures (2). Signé, P.A. LALOI, ex-président; LESAGE-SENAULT, FRANCASTEL, CARRIER, MI-CHAUT, CAMBACÉRÈS, BRIEZ, secrétaires. AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 78 La société populaire de Bemay félicite la Convention nationale sur l’institution de la fête en l’honneur de l’Etre Suprême. Les citoyens de cette commune, également éloignés du fanatisme, de la superstition et de l’athéisme, ont célébré régulièrement tous les décadis et une invocation à l’Etre Suprême fait partie de ces fêtes vraiment républicaines (3). 79 [Les autorités constituées de Chaumont (4) à la Conv.; 21 prair. II] (5). « Citoyens, vous avez exprimé de la manière la plus éclatante le vœu des habitants de cette commune en instituant la fête à l’Etre Suprême et proclamant l’immortalité de l’âme; vous avez anéanti l’athéisme, monstre qui eut tôt ou tard perverti la morale et ruiné les fondemens de la République en décourageant la vertu, nous vous remercions de ce décret salutaire qui dément les calomnies inventées par les scélérats qui voulaient vous avilir et dont vous avez fait justice. C’est à la face du ciel que nous avons aujourd’hui rendu hommage à l’Etre Suprême; nous l’avons remercié d’avoir préservé deux de nos plus dignes représentans des assassins armés par la tyrannie; elle sera forcée de reconnaître à son tour l’existence d’un dieu qui veut la justice, qui dirige, soutient et rend victorieuse la nation qui a le mieux reconnu (1) C. Univ., 26 prair.; J. Mont., n° 48; M.U., XL, 397; Rép., n° 176; J. Fr., n° 627; Audit, nat., n° 628; C. Eg., n° 664. (2) P.V., XXXIX, 296. (3) Bin, 26 prair. (1er suppl4) . (4) Oise. (5) C 305, pl. 1150, p. 31. 620 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’autre à obtenir des secours pour les familles indigentes de 8 jeunes citoyens écrasés, et de 8 autres estropiés, le 12 germinal, par l’effet de l’éboulement d’une sablière, en travaillant aux réparations d’une grande route, décrète : « Art. I. - Il sera mis sur-le-champ, par la trésorerie nationale, une somme de 4.300 liv. à la disposition du directoire du district d’Agen, département de Lot-et-Garonne, pour être distribuée, à titre de secours, aux citoyens de la commune du Port Sainte-Marie dénommés en l’article suivant, et dans les proportions qui y sont établies. «II. - A Armand Massur et Jeanne Ferrier 600 liv. A Jean Boudon et Marthe Genton .... 600 A Cassany et sa femme .............. 600 A Pierre Cassaubon et Marie Restât . . 400 A Bernard Aubié et Marthe Bourges . . 400 A Jean Labit et Marie Combabessouse 400 A Jeanne Ricau, veuve Vidal ........ 400 A Charles Bounet .................... 400 A la veuve Labat .................... 400 A Perreuil et sa femme ............ 100 » (1) 77 ETAT DES DONS (suite) (2) a La société populaire de la commune de Jon-quières, district d’Orange, département de Vaucluse, a envoyé, pour les frais de la guerre, la somme de 846 liv. en assignats (3). b Les chasseurs à cheval de la Vendée ont envoyé, pour les frais de la guerre, la somme de 400 liv. en assignats. Goupilleau (de Fontenay) a déposé sur l’autel de la patrie 400 liv. offertes pour les frais de la guerre par les 100 braves connus sous le nom de Chasseurs de la Vendée. « Ce sont les restes des débris de nos fortunes, écrivent ces républicains. Du pain, de l’eau nous suffiront pour l’extinction totale des ennemis de notre liberté : mais ajoutent-ils, si une conduite irréprochable et 30 combats dans lesquels plus de 3 000 brigands -ont mordu la poussière, peuvent nous faire regarder dignes de combattre encore pour la cause sacrée du peuple, et de former un escadron, parlez, législateurs, et dans 8 jours nous serons au complet. A l’exemple des Cham-boran, nous nous précipiterons sur l’ennemi, et nous vengerons dans son sang les injures nationales ». (1) P.V., XXXIX, 295. Minute de la main de Peyssard. Décret n° 9510. J. Sablier, n° 1379. (2) P.V., XXXIX, 409. (3) J. Fr., n° 627; J. Sablier, n° 1376. La mention honorable du don et le renvoi de la demande aux comités de salut public et de la guerre ont été décrétés (1). Vifs applaudissements. La séance est levée à 3 heures (2). Signé, P.A. LALOI, ex-président; LESAGE-SENAULT, FRANCASTEL, CARRIER, MI-CHAUT, CAMBACÉRÈS, BRIEZ, secrétaires. AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 78 La société populaire de Bemay félicite la Convention nationale sur l’institution de la fête en l’honneur de l’Etre Suprême. Les citoyens de cette commune, également éloignés du fanatisme, de la superstition et de l’athéisme, ont célébré régulièrement tous les décadis et une invocation à l’Etre Suprême fait partie de ces fêtes vraiment républicaines (3). 79 [Les autorités constituées de Chaumont (4) à la Conv.; 21 prair. II] (5). « Citoyens, vous avez exprimé de la manière la plus éclatante le vœu des habitants de cette commune en instituant la fête à l’Etre Suprême et proclamant l’immortalité de l’âme; vous avez anéanti l’athéisme, monstre qui eut tôt ou tard perverti la morale et ruiné les fondemens de la République en décourageant la vertu, nous vous remercions de ce décret salutaire qui dément les calomnies inventées par les scélérats qui voulaient vous avilir et dont vous avez fait justice. C’est à la face du ciel que nous avons aujourd’hui rendu hommage à l’Etre Suprême; nous l’avons remercié d’avoir préservé deux de nos plus dignes représentans des assassins armés par la tyrannie; elle sera forcée de reconnaître à son tour l’existence d’un dieu qui veut la justice, qui dirige, soutient et rend victorieuse la nation qui a le mieux reconnu (1) C. Univ., 26 prair.; J. Mont., n° 48; M.U., XL, 397; Rép., n° 176; J. Fr., n° 627; Audit, nat., n° 628; C. Eg., n° 664. (2) P.V., XXXIX, 296. (3) Bin, 26 prair. (1er suppl4) . (4) Oise. (5) C 305, pl. 1150, p. 31.