633 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j U mvose an i II 1 | 3 janvier 1794 prenant c’est que tous nos postes extérieurs forcés et quoique l’ennemi eût tous ses der¬ rières libres, nous ne laissâmes pas de lui tuer 125 hommes que nous relevâmes dans les fossés, ainsi que 60 blessés dont presque tous à mort, 204 prisonniers que nous tenions dans cette caponnière furent, à huit heures et demie, montés dans le fort, ne voulant point ouvrir les portes qu’il ne fît grand jour, crainte de compromettre la sûreté de la place. « Je désirerais, citoyens, que vous vissiez cette recrue, ils égalent au moins nos plus belles compagnies de grenadiers; quant à la taille, je n’ai jamais vu de plus beaux hommes rassemblés. On dit aussi que le duc de Bruns¬ wick est inconsolable de cette perte. Il com¬ mandait, suivant les rapports, avec le général Hohenlo (sic) et le prince Louis, fils du prince Ferdinand. On assure que ce dernier a été dangereusement blessé, pansé de suite dans une maison en ville, et, d’après ce rapport, je fis faire une visite domiciliaire, mais saus aucun fruit. « Des déserteurs qui nous sont arrivés depuis cette époque m’ont rapporté qu’outre ces 4,000 hommes il y avait un régiment de dragons et 8 bouches à feu, dont 2 obusiers escortés par 200 hommes d’infanterie à l’en¬ tour du château, et qu’une armée de 15,000 hommes, dans le cas où l’armée française nous apportât du secours, était en observation sur la hauteur du chemin qui va à Sarreguemi-nes. « J’ai déjà écrit au général de l’armée de la Moselle pour la translation de ces prisonnier dans l’intérieur, ainsi que des déserteurs que j’ai au nombre de 13 ou 14. Je suis un peu plus tranquille ce matin à ce sujet, vu que j’ap¬ prends qu’il arrive des troupes françaises sur Bitche. « Je n’ai, citoyen, qu’un compte satisfaisant à vous rendre de ma petite garnison, elle s’est comportée, chacun en ce qui le regarde, en héros républicain; c’était à qui ferait mieux et montrerait le plus de courage. Les officiers, en général, ont tous fort bien servi, mais parti¬ culièrement les citoyens Augier et Reculard, capitaines et le citoyen Lafite, quartier-maître; ils méritent les plus grands éloges. Le citoyen Huet, chef dudit 2e bataillon du Cher m’a fort secondé, ainsi que le citoyen Legrand, adjudant-major. Je demande pour eux aux représentants à qui je vous prie de communi¬ quer ma lettre, qu’il soit fait mention qu’ils ont bien mérité de la patrie, ainsi que nos braves canonniers du 1er régiment d’artillerie, tous leurs officiers, et particulièrement le capitaine Robert. « J’oubliais le citoyen Beauchène, commis¬ saire des guerres qui sert son pays de sa plume et de son épée et qui s’est battu comme un héros. « Notre perte a été très médiocre, elle se porte à 12 ou 13 hommes tués du bataillon, 20 prisonniers faits à l’hôpital et 3 canonniers. Parmi les prisonniers prussiens il y a 9 offi¬ ciers, dont 1 ingénieur, ci-devant de la place, et de plus 3 chirurgiens. « Je suis bien fraternellement, votre conci¬ toyen, « Barba. » III. Lettre des administrateurs du départe¬ ment de police de Paris faisant connaitr e le nombre des détenus dans les maisons DE JUSTICE ET D’ARRÊT DU DÉPARTEMENT ( 1 ). Suit le texte de cette lettre d’après l’original gui existe aux Archives nationales (2). « Commune de Paris, le trois (treize) nivôse de l’an deuxième de la République une et indivisible. « Les administrateurs du département de police te font passer le total des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention du département de Paris, à l’époque du deux dudit. Parmi les individus qui y sont renfermés, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats, assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correctionnelle, militaire; d’autres sont détenus pour délits légers; d’autres enfin sont arrêtés comme suspects. « Conciergerie ..................... 527 « Grande-Force ................... 609 « Petite-Force .................... 282 « Sainte-Pélagie ................. . . 528 « Madelonnettes .................. 242 « Abbaye ........................ 139 « Bicêtre ......................... 750 « A la Salpêtrière .................. 373 « Chambres d’arrêt à la Mairie ..... 92 « Luxembourg .................... 390 « Maison de suspicion, rue de la Bourbe 345 « Les Capucines, faubourg Saiut-Antoine ............................ 72 « Réfectoire de l’Abbaye ........... 67 « Les Anglaises, rue Saint-Victor .... 113 « Les Anglaises, rue de Lourcine ..... 68 « Les Carmes, rue de Vaugirard ...... 42 « Les Anglaises, faubourg Saint-Antoine ............................ 43 « Ecossais, rue des Fossé3-Saint-Victor 81 « Saint-Lazare, faubourg Saint-Lazare « Maison Escourbiac, rue Saint-An¬ toine .............................. 21 « Belhomme, rue Charonne, n° 70. . . 41 « Total général ............ 4,525 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Michel; Baudrais.» (1) La lettre des administrateurs du département de police de Paris n’est pas mentionnée au procès verbal de la séance du 14 nivôse; mais en marge de l’original qui existe aux Archives nationales on lit la note suivante : « Insertion au Bulletin, le 14 nivôse, deuxième année républicaine. » (2) Archives nationales, carton G 288, dossier 885, pièce 1.