380 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 42 L’entrepreneur des ateliers de la fabrication du salpêtre, établi à Lisieux, département du Calvados, adresse à la Convention nationale une pétition tendante à faire exempter de la première réquisition dix jeunes gens que leurs connoissances, leur habileté et leurs talens, rendent tellement utiles à ces ateliers, que ce sont eux qui les font absolument mouvoir. Renvoi au Comité de salut public (1). 43 Le citoyen Hocquet, constructeur de bateaux à Saint-Dizier, propose un moyen de construire des vaisseaux marchands et même des frégates dans les forêts qui avoisinent cette commune, et il assure que si son projet est adopté, il en résultera une économie de moitié dans les frais de construction, indépendamment de plusieurs autres avantages. Renvoi au Comité de salut public (2) . 44 La commission de la marine et des colonies soumet à la décision de la Convention nationale divers mandats expédiés par l’administration de Saint-Domingue sur 1792 et 1793. Renvoi au Comité de salut public (3) . 45 L’agent national du district de la Montagne, ci-devant Saint-Affrique, département de l’Aveyron, adresse à la Convention nationale extrait du procès-verbal d’une fête qui a eu lieu dans la commune d’Ennous pour la célébration de la 3e décade de ventôse, et il annonce que cette même commune lui a envoyé une portion de salé qu’il a fait passer à l’armée des Pyrénées, conformément au vœu des donataires. Mention honorable, insertion au bulletin (4) . [La Montagne , 18 germ. II] 1(5). « Citoyens, représentans, L’offrande la plus simple mais celle faite par la main la plus pure, est sans doute la plus agréable au vrai républicain. La commune d’Ennous, de mon ressort, vient de me transmettre un verbal de célébration de la 3e décade de ventôse, vraiment digne d’être applaudie. Vous en transmettre l’esquisse ce serait en déparer la beauté. J’ai reçu avec lui une portion du (1) P.V., XXXVII, 251. (2) P.V., XXXVII, 252. (3) P.V., XXXVII, 252. (4) P.V., XXXVII, 252. B1”, 29 flor. (suppl*). (5) C 302, pl. 1098, p. 6, 7. salé que ces dignes et braves habitans des compagnes ont économisé de leur propre subsistances pour l’offrir à leurs braves frères d’armes. N’oubliez pas cet acte républicain, Représentans, puisse-t-il avoir d’imitateurs. L’offrande remise par cette commune vient d’être envoyée à l’armée des Pyrénées-Orientales. » Guéraud. [P.-v. de la fête de la comm. d’Ennoux; 30 vent. IL] Les citoyens sans-culottes d’Ennous au département de L’Aveyron, district de La Montagne, canton de Coupiac, célébrant la décade tous rassemblés, après avoir entendu la lecture des différentes lois à eux adressées par le directoire du district et notamment de celle qui enjoint à toutes les municipalités de la République la plantation des jeunes arbres de la liberté, s’étant unanimement félicités d’avoir prévenu cette loi longtemps auparavant qu’elle ne fut rendue, et se réjouissant d’en avoir 3 de plantés avec leurs racines, bien verdoyants, sur leur petit territoire, ont voulu se rassembler autour d’eux et y renouveler le serment de vivre libres ou de mourir pour le maintien de la République une et indivisible, et y émettre le vœu qu’ils ont fait d’inviter la Convention à rester à son poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés ayent reconnu de bon gré notre gouvernement républicain, ou que l’énergie et la valeur républicaine les ait forcés, après avoir donné mille et mille bénédictions à la Montagne d’où partent les foudres qui cassent les traîtres, et déjouent tous les jours leurs perfides complots, après y avoir de nouveau adhéré à tous les décrets qui émanent de la sagesse de la Convention, y avoir juré soumission et respect et de veiller à leur exécution, un d’eux a pris la parole et a fait part à l’assemblée que par la malveillance des mauvais citoyens, plutôt que par disette, le sol de la République semblait manquer des viandes salées, et qu’il lui paraissait impossible que nos armées pussent en être dépourvues, si les bons citoyens ne faisaient un sacrifice d’une portion de leur salé; q\ e la patrie ne pouvait attendre des sacrifices volontaires que de la part de ses vrais enfants, et non de ces infâmes anti-républicains égoïstes qui sous les dehors trompeurs d’un civisme emprunté, se contentent par des stériles mais toujours perfides lamentations, de déplorer en public le sort affligeant de la patrie, et qui se réjouissent dans le secret de leur famille, de leur abondance et de la détresse des vrais sans-culottes, et des peines qu’en ressentent nos sages administrateurs, plaisir que leur coupable espoir nourrit dans leur cœur ulcéré contre les vrais appuis de la liberté qu’ils ont tant de fois voulu étouffer dans son berceau. C’est contre leurs dangereux complots et leurs perfides intentions que chacun de nous doit avoir les yeux ouverts et faire en sorte surtout que nos armées soient pourvues au moins du nécessaire. Ce n’est pas vous, citoyens, mes amis, qui pouvez seuls espérer cette grande œuvre, mais vous pouvez y cohoperer, je sçais que la boucherie n’est pas commune parmi nous; je sçais que chacun de nous se contente d’une soupe de salé faite avec économie pour les 380 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 42 L’entrepreneur des ateliers de la fabrication du salpêtre, établi à Lisieux, département du Calvados, adresse à la Convention nationale une pétition tendante à faire exempter de la première réquisition dix jeunes gens que leurs connoissances, leur habileté et leurs talens, rendent tellement utiles à ces ateliers, que ce sont eux qui les font absolument mouvoir. Renvoi au Comité de salut public (1). 43 Le citoyen Hocquet, constructeur de bateaux à Saint-Dizier, propose un moyen de construire des vaisseaux marchands et même des frégates dans les forêts qui avoisinent cette commune, et il assure que si son projet est adopté, il en résultera une économie de moitié dans les frais de construction, indépendamment de plusieurs autres avantages. Renvoi au Comité de salut public (2) . 44 La commission de la marine et des colonies soumet à la décision de la Convention nationale divers mandats expédiés par l’administration de Saint-Domingue sur 1792 et 1793. Renvoi au Comité de salut public (3) . 45 L’agent national du district de la Montagne, ci-devant Saint-Affrique, département de l’Aveyron, adresse à la Convention nationale extrait du procès-verbal d’une fête qui a eu lieu dans la commune d’Ennous pour la célébration de la 3e décade de ventôse, et il annonce que cette même commune lui a envoyé une portion de salé qu’il a fait passer à l’armée des Pyrénées, conformément au vœu des donataires. Mention honorable, insertion au bulletin (4) . [La Montagne , 18 germ. II] 1(5). « Citoyens, représentans, L’offrande la plus simple mais celle faite par la main la plus pure, est sans doute la plus agréable au vrai républicain. La commune d’Ennous, de mon ressort, vient de me transmettre un verbal de célébration de la 3e décade de ventôse, vraiment digne d’être applaudie. Vous en transmettre l’esquisse ce serait en déparer la beauté. J’ai reçu avec lui une portion du (1) P.V., XXXVII, 251. (2) P.V., XXXVII, 252. (3) P.V., XXXVII, 252. (4) P.V., XXXVII, 252. B1”, 29 flor. (suppl*). (5) C 302, pl. 1098, p. 6, 7. salé que ces dignes et braves habitans des compagnes ont économisé de leur propre subsistances pour l’offrir à leurs braves frères d’armes. N’oubliez pas cet acte républicain, Représentans, puisse-t-il avoir d’imitateurs. L’offrande remise par cette commune vient d’être envoyée à l’armée des Pyrénées-Orientales. » Guéraud. [P.-v. de la fête de la comm. d’Ennoux; 30 vent. IL] Les citoyens sans-culottes d’Ennous au département de L’Aveyron, district de La Montagne, canton de Coupiac, célébrant la décade tous rassemblés, après avoir entendu la lecture des différentes lois à eux adressées par le directoire du district et notamment de celle qui enjoint à toutes les municipalités de la République la plantation des jeunes arbres de la liberté, s’étant unanimement félicités d’avoir prévenu cette loi longtemps auparavant qu’elle ne fut rendue, et se réjouissant d’en avoir 3 de plantés avec leurs racines, bien verdoyants, sur leur petit territoire, ont voulu se rassembler autour d’eux et y renouveler le serment de vivre libres ou de mourir pour le maintien de la République une et indivisible, et y émettre le vœu qu’ils ont fait d’inviter la Convention à rester à son poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés ayent reconnu de bon gré notre gouvernement républicain, ou que l’énergie et la valeur républicaine les ait forcés, après avoir donné mille et mille bénédictions à la Montagne d’où partent les foudres qui cassent les traîtres, et déjouent tous les jours leurs perfides complots, après y avoir de nouveau adhéré à tous les décrets qui émanent de la sagesse de la Convention, y avoir juré soumission et respect et de veiller à leur exécution, un d’eux a pris la parole et a fait part à l’assemblée que par la malveillance des mauvais citoyens, plutôt que par disette, le sol de la République semblait manquer des viandes salées, et qu’il lui paraissait impossible que nos armées pussent en être dépourvues, si les bons citoyens ne faisaient un sacrifice d’une portion de leur salé; q\ e la patrie ne pouvait attendre des sacrifices volontaires que de la part de ses vrais enfants, et non de ces infâmes anti-républicains égoïstes qui sous les dehors trompeurs d’un civisme emprunté, se contentent par des stériles mais toujours perfides lamentations, de déplorer en public le sort affligeant de la patrie, et qui se réjouissent dans le secret de leur famille, de leur abondance et de la détresse des vrais sans-culottes, et des peines qu’en ressentent nos sages administrateurs, plaisir que leur coupable espoir nourrit dans leur cœur ulcéré contre les vrais appuis de la liberté qu’ils ont tant de fois voulu étouffer dans son berceau. C’est contre leurs dangereux complots et leurs perfides intentions que chacun de nous doit avoir les yeux ouverts et faire en sorte surtout que nos armées soient pourvues au moins du nécessaire. Ce n’est pas vous, citoyens, mes amis, qui pouvez seuls espérer cette grande œuvre, mais vous pouvez y cohoperer, je sçais que la boucherie n’est pas commune parmi nous; je sçais que chacun de nous se contente d’une soupe de salé faite avec économie pour les SÉANCE DU 27 FLORÉAL AN II (16 MAI 1794) - Nos 46 A 48 381 besoins de la famille, je sçais que le nombre des individus de notre commune est assez considérable, et que les ressources y sont fort petites, je sçais, et c’est avec douleur que je sçais, que le nombre de ceux qui ont fait égorger cette année était fort petit; n’importe, de tous les tems nous avons vécu en frères, et personne n’a manqué du nécessaire. Eh bien, soyons encore plus unis, soyons plus économes, soulageons nos frères présents, mais n’oublions jamais que la patrie est notre mère et qu’elle a droit à nos subsistances, à notre économie, ajoutons encore des privations, s’il le faut. Et ces mêmes privations se changeront bientôt en abondance, c’est par ce canal que vous déjouerez les perfides complots de vos ennemis, que vous obtiendrez pour vous et pour vos enfants le bonheur que la Montagne vous prépare. Vous avez jusqu’ici par votre union déconcerté la malveillance qui en a surpris tant d’autres. Eh bien, malgré notre détresse et la misère qui nous environne donnons à notre canton, au district même, l’exemple du désintéressement, et de notre dévouement envers notre mère commune. Vous avez fait le sacrifice, pères et mères qui m’entendez, de ne rien vouloir exiger des gratifications auxquelles vous aviez droit pour le service que font vos enfants dans nos armées, faites en de nouveau, envoyez leur de quoi fournir à leur entretien, qu’un chacun de nous, suivant ses petites facultés, fasse le sacrifice volontaire d’une partie de son salé, surtout en jambon; citoyens, je sçais que je parle à des frères unis, et dont les sentiments me sont connus, il me suffit donc de vous le demander au nom de l’union, de la fraternité, de l’humanité, de l’amour que vous avez pour la patrie qui vous a distingués et vous distinguera toujours. Mon attente ne sera pas frustrée dans son espoir, puisque tous vos élans sont comme les miens à tout sacrifier pour l’intérêt général. Nous voici rassemblés à l’entour de l’arbre, à l’ombre duquel nos neveux se réjouiront un jour en racontant à leurs enfants tout ce que les bons républicains auront fait pour la patrie. Qu’un chacun de nous vienne y déposer son offrande, invitons tous notre corps municipal de vouloir la recueillir et de consigner dans ses registres le verbal de ce qui se passera en ce jour, pour le transmettre à la génération la plus reculée afin de lui conserver la mémoire de notre sincère dévouement envers la patrie et porter à conserver et deffendre avec énergie la liberté qui doit être l’objet le plus sacré des mortels généreux. Le citoyen qui avait pris la parole n’a pas plutôt fini de parler qu’il a été chercher son offrande, tous ceux qui ont pu ont imité son exemple, plusieurs de ceux qui n’ont pu ont versé des larmes de désespoir de ne pouvoir concourir que par des stériles désirs au salut de la patrie. Les uns et les autres ont déposé leur offrande sur l’autel de la patrie, au pied de, l’arbre chéri, en y répétant mille fois vive la République, vive la Montagne. Après quoi, le même citoyen ayant repris la parole a témoigné à l’assemblée combien l’empressement des uns et les regrets des autres, lui confirmaient l’opinion dans laquelle il avait toujours été, que leur dévouement était celui de vrais enfants de la patrie, et rassuré les uns et les autres sur la crainte qu’ils avaient que la modicité de l’offrande ne les ridiculisât aux yeux du public. — Qui donne peu donne beaucoup, lorsqu’il donne ce qu’il a — leur a-t-il été répondu, ne craignez donc pas et soyez persuadés que vos vrais amis, vos frères, prendraient votre deffense en admirant votre exemple. Et l’assemblée ayant demandé qu’extrait du présent verbal fut adressé, pour le plus tard avec l’offrande qui n’étant pas d’un quintal a été complétée par des vrais sans-culottes, le 10 germinal, avec prière aux citoyens administrateurs composant le district de La Montagne ci-devant St. Affrique, de la part de la commune d’Ennoux, de vouloir la faire passer à nos braves deffenseurs, à tels que leur sagesse trouvera à propos, et nous officiers municipaux, censés avoir accepté avec plaisir la commission honorable d’après la réclamation de l’assemblée; avons demandé au citoyen qui avait porté la parole de permettre l’insertion de son discours civique au présent verbal, avons recueilli l’offrande avec promesse de la faire passer à sa destination. Bousquet (off. mun.), Anglade (maire), Durand (agent nat.), Tier. 46 La Société populaire d’Arcq, ci-devant Saint-Jean de Maurienne, félicite la Convention nationale sur la découverte de la dernière conspiration, et elle l’invite à rester à son poste. La marche révolutionnaire sera, dit-elle, sans cesse à l’ordre du jour chez les jacobins de la commune d’Arcq : ils sont armés de l’énergie que leur a inspirée le digne républicain Al-bitte, et ils espèrent que les lois qu’il a fait chérir dans le Mont-Blanc ne seront jamais enfreintes dans la commune; ils mourront pour les défendre. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 47 Les administrateurs du district de l’Egalité, département de Paris, félicitent la Convention nationale de ce qu’elle a déclaré que le peuple français reconnoit l’Etre-suprême et l’immortalité de l’âme, et ils lui demandent une place dans la fête auguste qu’elle a ordonnée. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au Comité d’instruction publique (2) . 48 La Société populaire régénérée des sans-culottes de Dieppe, réitère le serment de vivre libre ou mourir. Elle a célébré les victoires remportées par les armées des Pyrénées et d’Italie, et elle a arrêté d’élever, dans le lieu (1) P.V., XXXVII, 252. Bin, 28 flor. (suppP); J. M ri fi *n n® fiQ (2) P.V., XXXVII, 253. Bin, 28 flor. (suppl‘) ; J. Sablier, n° 1321. 26 SÉANCE DU 27 FLORÉAL AN II (16 MAI 1794) - Nos 46 A 48 381 besoins de la famille, je sçais que le nombre des individus de notre commune est assez considérable, et que les ressources y sont fort petites, je sçais, et c’est avec douleur que je sçais, que le nombre de ceux qui ont fait égorger cette année était fort petit; n’importe, de tous les tems nous avons vécu en frères, et personne n’a manqué du nécessaire. Eh bien, soyons encore plus unis, soyons plus économes, soulageons nos frères présents, mais n’oublions jamais que la patrie est notre mère et qu’elle a droit à nos subsistances, à notre économie, ajoutons encore des privations, s’il le faut. Et ces mêmes privations se changeront bientôt en abondance, c’est par ce canal que vous déjouerez les perfides complots de vos ennemis, que vous obtiendrez pour vous et pour vos enfants le bonheur que la Montagne vous prépare. Vous avez jusqu’ici par votre union déconcerté la malveillance qui en a surpris tant d’autres. Eh bien, malgré notre détresse et la misère qui nous environne donnons à notre canton, au district même, l’exemple du désintéressement, et de notre dévouement envers notre mère commune. Vous avez fait le sacrifice, pères et mères qui m’entendez, de ne rien vouloir exiger des gratifications auxquelles vous aviez droit pour le service que font vos enfants dans nos armées, faites en de nouveau, envoyez leur de quoi fournir à leur entretien, qu’un chacun de nous, suivant ses petites facultés, fasse le sacrifice volontaire d’une partie de son salé, surtout en jambon; citoyens, je sçais que je parle à des frères unis, et dont les sentiments me sont connus, il me suffit donc de vous le demander au nom de l’union, de la fraternité, de l’humanité, de l’amour que vous avez pour la patrie qui vous a distingués et vous distinguera toujours. Mon attente ne sera pas frustrée dans son espoir, puisque tous vos élans sont comme les miens à tout sacrifier pour l’intérêt général. Nous voici rassemblés à l’entour de l’arbre, à l’ombre duquel nos neveux se réjouiront un jour en racontant à leurs enfants tout ce que les bons républicains auront fait pour la patrie. Qu’un chacun de nous vienne y déposer son offrande, invitons tous notre corps municipal de vouloir la recueillir et de consigner dans ses registres le verbal de ce qui se passera en ce jour, pour le transmettre à la génération la plus reculée afin de lui conserver la mémoire de notre sincère dévouement envers la patrie et porter à conserver et deffendre avec énergie la liberté qui doit être l’objet le plus sacré des mortels généreux. Le citoyen qui avait pris la parole n’a pas plutôt fini de parler qu’il a été chercher son offrande, tous ceux qui ont pu ont imité son exemple, plusieurs de ceux qui n’ont pu ont versé des larmes de désespoir de ne pouvoir concourir que par des stériles désirs au salut de la patrie. Les uns et les autres ont déposé leur offrande sur l’autel de la patrie, au pied de, l’arbre chéri, en y répétant mille fois vive la République, vive la Montagne. Après quoi, le même citoyen ayant repris la parole a témoigné à l’assemblée combien l’empressement des uns et les regrets des autres, lui confirmaient l’opinion dans laquelle il avait toujours été, que leur dévouement était celui de vrais enfants de la patrie, et rassuré les uns et les autres sur la crainte qu’ils avaient que la modicité de l’offrande ne les ridiculisât aux yeux du public. — Qui donne peu donne beaucoup, lorsqu’il donne ce qu’il a — leur a-t-il été répondu, ne craignez donc pas et soyez persuadés que vos vrais amis, vos frères, prendraient votre deffense en admirant votre exemple. Et l’assemblée ayant demandé qu’extrait du présent verbal fut adressé, pour le plus tard avec l’offrande qui n’étant pas d’un quintal a été complétée par des vrais sans-culottes, le 10 germinal, avec prière aux citoyens administrateurs composant le district de La Montagne ci-devant St. Affrique, de la part de la commune d’Ennoux, de vouloir la faire passer à nos braves deffenseurs, à tels que leur sagesse trouvera à propos, et nous officiers municipaux, censés avoir accepté avec plaisir la commission honorable d’après la réclamation de l’assemblée; avons demandé au citoyen qui avait porté la parole de permettre l’insertion de son discours civique au présent verbal, avons recueilli l’offrande avec promesse de la faire passer à sa destination. Bousquet (off. mun.), Anglade (maire), Durand (agent nat.), Tier. 46 La Société populaire d’Arcq, ci-devant Saint-Jean de Maurienne, félicite la Convention nationale sur la découverte de la dernière conspiration, et elle l’invite à rester à son poste. La marche révolutionnaire sera, dit-elle, sans cesse à l’ordre du jour chez les jacobins de la commune d’Arcq : ils sont armés de l’énergie que leur a inspirée le digne républicain Al-bitte, et ils espèrent que les lois qu’il a fait chérir dans le Mont-Blanc ne seront jamais enfreintes dans la commune; ils mourront pour les défendre. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 47 Les administrateurs du district de l’Egalité, département de Paris, félicitent la Convention nationale de ce qu’elle a déclaré que le peuple français reconnoit l’Etre-suprême et l’immortalité de l’âme, et ils lui demandent une place dans la fête auguste qu’elle a ordonnée. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au Comité d’instruction publique (2) . 48 La Société populaire régénérée des sans-culottes de Dieppe, réitère le serment de vivre libre ou mourir. Elle a célébré les victoires remportées par les armées des Pyrénées et d’Italie, et elle a arrêté d’élever, dans le lieu (1) P.V., XXXVII, 252. Bin, 28 flor. (suppP); J. M ri fi *n n® fiQ (2) P.V., XXXVII, 253. Bin, 28 flor. (suppl‘) ; J. Sablier, n° 1321. 26