[Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. (4 juin 1791.) 73! dans le cas de la mériter, si vous la lui avez promise, à qui la demandera-t-il? M. I�eleu de La Ville-aux-Bois. A qui Charlemagne t’a-t-il demandée lorsqu’il fut question du prince bavarois ? N’est-ce pas au peuple français assemblé ? Plusieurs membres : L’ajournement I M. Charles de Lameth. Je demande que la discussion soit fermée et qu’on mette aux voix l’article du comité; car cette question ne peut faire la plus légère difficulté; il n’y a pas de Constitution si on met quelqu’un au-dessus de la loi. Plusieurs membres : L’ajournement! M. Eianjuinais. 11 faut savoir auparavant si l’Assemblée renonce elle-même au droit de faire grâce. Plusieurs membres : La question préalable sur l’ajournement ! (L’Assemblée, consultée, décrète qu’il y a lieu à délibérer sur l’ajournement.) M. Charles de Lameih. Il est permis de parler sur l’ajournement... ( A droite : Non ! non !)... II y a une tactique à droite qui fait que l’on élève des doutes sur les questions les plus simples, par des demandes ingénieuses d’ajournement. Il n’est jamais entré dans l’esprit d’un seul des membres de l’Assemblée, composant la majorité qui a fait la Constitution, d’accorder au roi le droit de faire grâce. Je soutiens, et il est prouvé que ce sera toujours contre les intérêts du peuple, que ce droit arbitraire sera exercé. Si ce que je viens de dire est démontré, il est inutile d’ajourner cette question et de perdre du temps. Il n’est pas question de rien enlever au roi, il n’est question que de ne pas lui donner un droit déplorable qui amènerait la destruction du civisme, du patriotisme et de l’attachement à la Constitution... (A droite : Au contraire)... 11 sera du devoir de tout bon citoyen de défendre la prérogative constitutionnelle du roi, lorsque nous l’aurons constituée, et ce sera un acte d’incivisme éclatant que de l’attaquer et même de ne pas la défendre, comme doit le faire un citoyen libre, et non pas comme un lâche courtisan. Je conclus, et je dis qu’il est impossible de mettre le roi au-dessus de la loi. Je ne balance pas à dire que si vous hésitez à prononcer sur une pareille question, vous donnerez à la dernière opinion politique le droit de douter du civisme de la majorité de cette Assemblée. ( Applaudissements à gauche et dans les tribunes .) M. Malouet. Je demande la parole. M. E