SÉANCE DU 28 FLORÉAL AN II (17 MAI 1794) - Nos 35 A 38 411 leur rôle pour 360 liv. J’étais absent quand on a fait la distribution, c’est à ma femme que ces 360 livres ont été remises. Quel que soit mon défaut d’aisance, je ne suis pas assez besogneux pour garder cette somme. Je suis trop heureux qu’elle soit pour moi un témoignage de la bienveillance de mes concitoyens et je viens en faire offrande à la Convention en lui jurant mon entier dévouement. Vive la République (1). Le PRESIDENT : Ton généreux dévouement, l’offrande que tu fais à ton pays du sacrifice de tes enfants, de ta fortune et de ton sang, est une preuve invincible que l’amour de la patrie avait germé dans ton âme avant que tu fusses époux et père. Les vertus, dans ton cœur, sont sans doute depuis longtemps à l’ordre du jour, car rien ne coûte quand il s’agit du salut public. Citoyens..., voilà le vrai républicain. Va jouir en paix des douceurs du grand exemple et de la leçon que tu viens de donner à la terre entière. Tu as bien démontré que les sans -culottes français seront, en vertus, les précepteurs du genre humain. Tu as honoré l’agriculture. Retourne dans tes foyers, et, rendu au sein de ta famille, raconte-lui combien ton offrande est agréable à la Convention nationale. Cet acte de ton patriotisme va être consigné dans les fastes de la République pour en conserver la mémoire. L’assemblée accepte cette offrande avec autant de sensibilité que de reconnaissance. En son nom, je t’invite à assister à sa séance. (On applaudit.) On demande que la pétition et la réponse du président soient insérées dans le bulletin. BOURDON (de l’Oise) . Nous honorons le courage et la vertu; nous devons aussi honorer le désintéressement. Je demande que le président donne à ce citoyen l’accolade fraternelle. Cette proposition est adoptée i(2). Mention honorable, insertion de l’adresse en entier au bulletin. Lamble est appelé par la Convention à recevoir le baiser fraternel de son président (3) , au milieu des plus vifs applaudissements (4) . 35 L’agent national près le district de Chauny annonce l’envoi à la monnoie de 766 marcs une once 3 gros d’argenterie, provenant de la dépouille des églises ou des recherches faites chez les émigrés. Insertion au bulletin (5) . (1) C 302, pl. 1088, p. 4. (2) Mon., XX, 501. (3) P.V., XXXVII, 273. (4) Bin, 28 flor.; J. Univ., n° 1638; J. Mont., n° 22; Débats, n° 605, p. 389; Ann. patr., D I; M.TJ., XXXIX, 476; Audit, nat., n° 602; J. Sablier, n° 1324; J. Matin, n° 696; J. Lois, n° 597; Mess, soir, n° 638; J. Paris, n° 503; Feuille Rép., n° 319; C. Eg., n° 638. (5) P.V., XXXVII, 273. Bin, 1er prair. (suppl4); J. Sablier, n° 1324. 36 L’agent national près le district de Mont-d’Unité (1) informe la Convention de la vente rapide des biens des émigrés. Insertion au bulletin (2). 37 Louis Auger, de la commune d’Aumale (3) , et Marchand, de celle de Pierrecourt, cordonniers, offrent en pur don; le premier, 6 paires; le second, une paire de souliers. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Aumale, 22 flor. II; Au président de la Conv .] (5). « Citoyen, Je te prie d’annoncer à la Convention nationale que le citoyen Louis Auger, cordonnier en notre commune et le citoyen Marchand, de la commune de Pierrecourt, canton de Blangy, viennent de me remettre : le premier 6 paires et le second une paire de souliers qu’ils offrent en pur don à la République. Je les ai déposés dans le magasin de souliers actuellement existant à Aumale. S. et F. » Retel. 38 Les sans-culottes de la commune d’Epaignes (6) ont formé l’équipement de 80 défenseurs de la patrie, et envoyé à la monnoie 29 marcs d’argenterie. Us invitent la Convention à demeurer à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (7). [Epaignes, 25 germ. II ] (8). « Citoyens, Les sans -culottes de la commune d’Epaignes, district de Pont-Audemer, département de l’Eure, ont fait une collecte qui, en un jour a fourni les chemises, bas et souliers pour l’équipement de 80 jeunes gens de la première réquisition qui sont partis à la défense de la patrie. Us ont livré leurs cloches au district pour fondre en canons pour servir à terrasser nos ennemis. Ils ont également livré au district de Pont-Audemer l’argenterie de leur église pour faire (D St-Gaudens, Hte-Garonne. (2) P.V., XXXVII, 274. Bin, 28 flor. et 28 flor. (suppl4) ; J. Perlet, n° 604; Feuille Rép., n° 320; Mon., XX, 501. (3) Seine-Inférieure. (4) P.V., XXXVII, 274. Bln, 1er prair. (suppl4). (5) C 302, pl. 1088, p. 3. (6) Eure. (7) P.V., XXXVII, 274. Btn, 28 flor. (suppl4) et 1er prair. (suppl4). (8) C 302, pl. 1088, p. 2. SÉANCE DU 28 FLORÉAL AN II (17 MAI 1794) - Nos 35 A 38 411 leur rôle pour 360 liv. J’étais absent quand on a fait la distribution, c’est à ma femme que ces 360 livres ont été remises. Quel que soit mon défaut d’aisance, je ne suis pas assez besogneux pour garder cette somme. Je suis trop heureux qu’elle soit pour moi un témoignage de la bienveillance de mes concitoyens et je viens en faire offrande à la Convention en lui jurant mon entier dévouement. Vive la République (1). Le PRESIDENT : Ton généreux dévouement, l’offrande que tu fais à ton pays du sacrifice de tes enfants, de ta fortune et de ton sang, est une preuve invincible que l’amour de la patrie avait germé dans ton âme avant que tu fusses époux et père. Les vertus, dans ton cœur, sont sans doute depuis longtemps à l’ordre du jour, car rien ne coûte quand il s’agit du salut public. Citoyens..., voilà le vrai républicain. Va jouir en paix des douceurs du grand exemple et de la leçon que tu viens de donner à la terre entière. Tu as bien démontré que les sans -culottes français seront, en vertus, les précepteurs du genre humain. Tu as honoré l’agriculture. Retourne dans tes foyers, et, rendu au sein de ta famille, raconte-lui combien ton offrande est agréable à la Convention nationale. Cet acte de ton patriotisme va être consigné dans les fastes de la République pour en conserver la mémoire. L’assemblée accepte cette offrande avec autant de sensibilité que de reconnaissance. En son nom, je t’invite à assister à sa séance. (On applaudit.) On demande que la pétition et la réponse du président soient insérées dans le bulletin. BOURDON (de l’Oise) . Nous honorons le courage et la vertu; nous devons aussi honorer le désintéressement. Je demande que le président donne à ce citoyen l’accolade fraternelle. Cette proposition est adoptée i(2). Mention honorable, insertion de l’adresse en entier au bulletin. Lamble est appelé par la Convention à recevoir le baiser fraternel de son président (3) , au milieu des plus vifs applaudissements (4) . 35 L’agent national près le district de Chauny annonce l’envoi à la monnoie de 766 marcs une once 3 gros d’argenterie, provenant de la dépouille des églises ou des recherches faites chez les émigrés. Insertion au bulletin (5) . (1) C 302, pl. 1088, p. 4. (2) Mon., XX, 501. (3) P.V., XXXVII, 273. (4) Bin, 28 flor.; J. Univ., n° 1638; J. Mont., n° 22; Débats, n° 605, p. 389; Ann. patr., D I; M.TJ., XXXIX, 476; Audit, nat., n° 602; J. Sablier, n° 1324; J. Matin, n° 696; J. Lois, n° 597; Mess, soir, n° 638; J. Paris, n° 503; Feuille Rép., n° 319; C. Eg., n° 638. (5) P.V., XXXVII, 273. Bin, 1er prair. (suppl4); J. Sablier, n° 1324. 36 L’agent national près le district de Mont-d’Unité (1) informe la Convention de la vente rapide des biens des émigrés. Insertion au bulletin (2). 37 Louis Auger, de la commune d’Aumale (3) , et Marchand, de celle de Pierrecourt, cordonniers, offrent en pur don; le premier, 6 paires; le second, une paire de souliers. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Aumale, 22 flor. II; Au président de la Conv .] (5). « Citoyen, Je te prie d’annoncer à la Convention nationale que le citoyen Louis Auger, cordonnier en notre commune et le citoyen Marchand, de la commune de Pierrecourt, canton de Blangy, viennent de me remettre : le premier 6 paires et le second une paire de souliers qu’ils offrent en pur don à la République. Je les ai déposés dans le magasin de souliers actuellement existant à Aumale. S. et F. » Retel. 38 Les sans-culottes de la commune d’Epaignes (6) ont formé l’équipement de 80 défenseurs de la patrie, et envoyé à la monnoie 29 marcs d’argenterie. Us invitent la Convention à demeurer à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (7). [Epaignes, 25 germ. II ] (8). « Citoyens, Les sans -culottes de la commune d’Epaignes, district de Pont-Audemer, département de l’Eure, ont fait une collecte qui, en un jour a fourni les chemises, bas et souliers pour l’équipement de 80 jeunes gens de la première réquisition qui sont partis à la défense de la patrie. Us ont livré leurs cloches au district pour fondre en canons pour servir à terrasser nos ennemis. Ils ont également livré au district de Pont-Audemer l’argenterie de leur église pour faire (D St-Gaudens, Hte-Garonne. (2) P.V., XXXVII, 274. Bin, 28 flor. et 28 flor. (suppl4) ; J. Perlet, n° 604; Feuille Rép., n° 320; Mon., XX, 501. (3) Seine-Inférieure. (4) P.V., XXXVII, 274. Bln, 1er prair. (suppl4). (5) C 302, pl. 1088, p. 3. (6) Eure. (7) P.V., XXXVII, 274. Btn, 28 flor. (suppl4) et 1er prair. (suppl4). (8) C 302, pl. 1088, p. 2. 412 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE route à la monnaie, éteint plus utile pour faire des espèces que pour faire le luxe d’une église et consiste en un ciboire, un soleil, une croix, 2 calices, une custode, une tasse et 2 patènes, pesant environ 25 marcs (sic) et tous les cuivres battus et coulés. Ces différents dons se sont faits successivement par des citoyens qui brûlent du patriotisme le plus pur. Exterminez, Montagnards, par votre continuelle surveillance cette horde de scélérats, masqués d’un faux patriotisme qui infecte encore l’air pur du sol que vous habitez et que vous seuls devez respirer. Restez, représentants fidèles, au poste important où vous êtes, jusqu’à la paix. S. et F. » J.B. Hébert (agent nat.). 39 Le Comité de surveillance de la commune de Bayeux (1) annonce en dons patriotiques 242 paires de souliers, 119 paires de bas, 715 chemises et beaucoup d’autres effets; il invite la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Bayeux, 21 flor. Il] (3). « Citoyens, Nous nous empressons de vous annoncer le dépôt que nous venons de faire aux magasins de ce district de différentes offrandes apportées à notre Comité par un grand nombre de citoyens d’après une invitation que nous leur avions adressée. Ces offrandes consistent en bas, souliers, chemises, etc., dont voici le détail : Souliers, 242 paires; bas, 119 paires; Chemises, 15. Toile propre à faire des sarots (sic, pour sarraus) : 13 aulnes, de plus un habit de canonnier avec la veste et la culotte, 2 paires de boucles à souliers et une paire à jarretière, une tabatière, une poignée d’épée, une médaille sur laquelle se trouvent empreintes les figures du dernier de nos tyrans et de l’infâme Antoinette, et une pièce de six livres, le tout d’argent; ces derniers objets pesant 2 marcs 2 onces 2 gros vous parviendront incessamment par la messagerie. Enfin il a été remis au Comité une somme de 2,483 liv. en assignats dont nous avons déjà employé 228 liv. pour souliers que nous avons fait faire et qui font partie de ceux dont est fait mention ci-dessus. Le surplus se montant à 1,555 liv. sera employé également à faire faire des souliers à mesure que les cordonniers pourront se procurer du cuir. Veillez sans cesse, Braves montagnards, au salut de la patrie; restez à votre poste pour le bonheur de la République; écrasez les factions et les factieux; poursuivez le crime jusque dans ses derniers retranchements, et comptez sur l’entier dévouement des républicains de (1) Calvados. (2) P.V., XXXVII, 274. Bln, 28 flor. (suppl‘) et 1er prair. (suppl*) . (3) C 302, pl. 1088, p. 1. Bayeux comme ils comptent avec une confiance sans bornes sur notre courage et sur notre énergie. S. et F. » Catherine (prés.), Jourdain (secrét.), F.J.B. Le Boucher, Gueroult, Loyer, Chijet Gille, Vimard, Ballot. 40 Le citoyen Mérienne, admis à la barre, fait une demande en secours. « Sur la proposition d’un membre, la Convention nationale décrète que, sur la présentation du présent décret, la trésorerie nationale paiera la somme de 150 liv. au citoyen Auguste Mérienne, blessé au service de la patrie, imputable sur la pension à laquelle il a droit. » La Convention décrète le renvoi de la pétition de Mérienne au Comité de liquidation » (1). 41 Une députation de la commune de Ville-blevin (2) félicite la Convention sur ses glorieux travaux, et l’invite à rester à son poste (3). L’ORATEUR de la députation : Citoyens représentants, La commune de Villeblevin, toujours sensible aux différentes époques où la liberté s’affermit sur la perte des traîtres, vous félicite de vos glorieux travaux et de vos succès rapides pour la cause de la liberté et de l’égalité, et notamment de la découverte que votre Comité de salut public a fait des abominables conspirations, de l’énergie que vous avez mise à les déjouer et de la fermeté avec laquelle vous punissez les traîtres. Qu’il vous a été glorieux d’avoir donné aux Français la constitution républicaine qu’ils ont jurée; de les avoir délivrés d’un tyran (ou plutôt nous ne dirons pas même d’une famille mais d’une cour de tyrans, qui les oppressaient) ; de les avoir délivrés d’une autre tyrannie non moins funeste, celle de la superstition, d’un culte dominateur et oppresseur de consciences. Nous avons déposé au district toutes les richesses orgueilleuses de notre ci-devant église. Votre tâche n’est point terminée, restez à votre poste, il vous appartient, après d’aussi glorieux travaux, après d’aussi beaux succès, d’exterminer le reste des despotes et de tous leurs satellites; il vous appartient d’assurer le bonheur de la République qui sera votre récompense. Nous ne vous parlerons pas de la confiance du peuple que vous méritez à juste titre, de (1) P.V., XXXVII, 274. Texte imprimé, signé de Paganel (C 301, pl. 1074, p. 18). Décret reproduit dans Bln, 28 flor. (suppl1). (2) Yonne. (3) P.V., XXXVII, 274. Bln, 28 flor.; Mon., XX, 501; J. Perlet, n° 604; Feuille Rép., n° 320. 412 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE route à la monnaie, éteint plus utile pour faire des espèces que pour faire le luxe d’une église et consiste en un ciboire, un soleil, une croix, 2 calices, une custode, une tasse et 2 patènes, pesant environ 25 marcs (sic) et tous les cuivres battus et coulés. Ces différents dons se sont faits successivement par des citoyens qui brûlent du patriotisme le plus pur. Exterminez, Montagnards, par votre continuelle surveillance cette horde de scélérats, masqués d’un faux patriotisme qui infecte encore l’air pur du sol que vous habitez et que vous seuls devez respirer. Restez, représentants fidèles, au poste important où vous êtes, jusqu’à la paix. S. et F. » J.B. Hébert (agent nat.). 39 Le Comité de surveillance de la commune de Bayeux (1) annonce en dons patriotiques 242 paires de souliers, 119 paires de bas, 715 chemises et beaucoup d’autres effets; il invite la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Bayeux, 21 flor. Il] (3). « Citoyens, Nous nous empressons de vous annoncer le dépôt que nous venons de faire aux magasins de ce district de différentes offrandes apportées à notre Comité par un grand nombre de citoyens d’après une invitation que nous leur avions adressée. Ces offrandes consistent en bas, souliers, chemises, etc., dont voici le détail : Souliers, 242 paires; bas, 119 paires; Chemises, 15. Toile propre à faire des sarots (sic, pour sarraus) : 13 aulnes, de plus un habit de canonnier avec la veste et la culotte, 2 paires de boucles à souliers et une paire à jarretière, une tabatière, une poignée d’épée, une médaille sur laquelle se trouvent empreintes les figures du dernier de nos tyrans et de l’infâme Antoinette, et une pièce de six livres, le tout d’argent; ces derniers objets pesant 2 marcs 2 onces 2 gros vous parviendront incessamment par la messagerie. Enfin il a été remis au Comité une somme de 2,483 liv. en assignats dont nous avons déjà employé 228 liv. pour souliers que nous avons fait faire et qui font partie de ceux dont est fait mention ci-dessus. Le surplus se montant à 1,555 liv. sera employé également à faire faire des souliers à mesure que les cordonniers pourront se procurer du cuir. Veillez sans cesse, Braves montagnards, au salut de la patrie; restez à votre poste pour le bonheur de la République; écrasez les factions et les factieux; poursuivez le crime jusque dans ses derniers retranchements, et comptez sur l’entier dévouement des républicains de (1) Calvados. (2) P.V., XXXVII, 274. Bln, 28 flor. (suppl‘) et 1er prair. (suppl*) . (3) C 302, pl. 1088, p. 1. Bayeux comme ils comptent avec une confiance sans bornes sur notre courage et sur notre énergie. S. et F. » Catherine (prés.), Jourdain (secrét.), F.J.B. Le Boucher, Gueroult, Loyer, Chijet Gille, Vimard, Ballot. 40 Le citoyen Mérienne, admis à la barre, fait une demande en secours. « Sur la proposition d’un membre, la Convention nationale décrète que, sur la présentation du présent décret, la trésorerie nationale paiera la somme de 150 liv. au citoyen Auguste Mérienne, blessé au service de la patrie, imputable sur la pension à laquelle il a droit. » La Convention décrète le renvoi de la pétition de Mérienne au Comité de liquidation » (1). 41 Une députation de la commune de Ville-blevin (2) félicite la Convention sur ses glorieux travaux, et l’invite à rester à son poste (3). L’ORATEUR de la députation : Citoyens représentants, La commune de Villeblevin, toujours sensible aux différentes époques où la liberté s’affermit sur la perte des traîtres, vous félicite de vos glorieux travaux et de vos succès rapides pour la cause de la liberté et de l’égalité, et notamment de la découverte que votre Comité de salut public a fait des abominables conspirations, de l’énergie que vous avez mise à les déjouer et de la fermeté avec laquelle vous punissez les traîtres. Qu’il vous a été glorieux d’avoir donné aux Français la constitution républicaine qu’ils ont jurée; de les avoir délivrés d’un tyran (ou plutôt nous ne dirons pas même d’une famille mais d’une cour de tyrans, qui les oppressaient) ; de les avoir délivrés d’une autre tyrannie non moins funeste, celle de la superstition, d’un culte dominateur et oppresseur de consciences. Nous avons déposé au district toutes les richesses orgueilleuses de notre ci-devant église. Votre tâche n’est point terminée, restez à votre poste, il vous appartient, après d’aussi glorieux travaux, après d’aussi beaux succès, d’exterminer le reste des despotes et de tous leurs satellites; il vous appartient d’assurer le bonheur de la République qui sera votre récompense. Nous ne vous parlerons pas de la confiance du peuple que vous méritez à juste titre, de (1) P.V., XXXVII, 274. Texte imprimé, signé de Paganel (C 301, pl. 1074, p. 18). Décret reproduit dans Bln, 28 flor. (suppl1). (2) Yonne. (3) P.V., XXXVII, 274. Bln, 28 flor.; Mon., XX, 501; J. Perlet, n° 604; Feuille Rép., n° 320.