[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ™ “ 613 Le citoyen Odet Michel, habitant de la com¬ mune de Grigny, district de Ville-affranchie, fait don à la patrie de la liquidation de son office de notaire. Mention honorable; insertion au « Bulletin »; renvoi au comité de liquidation (1). Le procureur syndic du district de Saint-Jean-d’Angely, département de la Charente-Inférieure, fait part à la Convention, que des biens d’émigrés estimés 96,779 livres ont été portés par les en¬ chères à 269,950 livres. Insertion au « Bulletin » (2). Compte rendu du Bulletin de la Convention (3). Le procureur-syndic du district de Saint-Jean-d’Angély, département de la Charente-Inférieure, informe la Convention qu’il a été vendu dans ce district, les 17, 18 et 19 de ce mois, des biens d’émigrés qui, estimés à un total de 96,779 livres, ont été portés par les enchères à 269,950 livres. La Société populaire d’Armeville, ci-devant Saint-Etienne, félicite la Convention nationale sur ses travaux pour la liberté, et fait des vœux pour ses triomphes. «C’est du cabinet britannique, dit-elle, que sortent les trames ourdies contre la République, et l’ordre infâme d’égorger le représentant du peuple Beauvais, vengez-le peuple français d’une manière digne de lui, digne de vous. » Elle engage la Convention à rester à son poste; et à ne pas quitter les armes qu’après avoir renversé le trône du despote d’Angleterre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (4). Suit l'adresse de la Société 'populaire d'Ar - mevüle (5). Les membres de la Société populaire d' Arme-ville, ci-devant Saint-Etienne , département de la Loire, à la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « Recevez les applaudissements des sans-culottes d’Armeville, membres de la Société populaire, pour tout ce que vous avez fait pour la liberté, et leurs vœux pour ce qu’ils pensent que vous devez faire encore pour en assurer le triomphe. « Les trames intestines déjouées, le fédéra¬ lisme abattu, les conspirateurs, les traîtres punis de leurs noirs complots sont des titres bien puissants à notre reconnaissance et dont nous jurons de transmettre l’heureux souvenir à nos enfants. « Citoyens législateurs, vous avez proclamé (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 27, p. 294. (2) Ibid. (3) Bulletin de la Convention du 8e jour de la 3e dé¬ cade du 3e mois de l’an II (mercredi 18 décembre 1793). (4) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 294. (5) Archives nationales, carton C 286, dossier 842. les droits du peuple, vous avez -pris de grandes mesure; de salut public — les journées des 31 mai et jours suivants — auxquelles nous applaudissons, seront glorieusement consi¬ gnées dans les fastes de la République. Vous avait fait tomber la tête du tyran et de son infâme épouse, il est temps d’étonner l’Europe en frappant de plus grands coups. « Citoyens législateurs, c’est du cabinet bri¬ tannique que sortent toutes les trames qui s’our¬ dissent contre la liberté française; c’est le cabi¬ net britannique qui a vomi une foule d’émis¬ saires qui parcourent la République pour calom¬ nier la Révolution, c’est enfin du cabinet bri¬ tannique qu’est parti l’ordre infâme d’égorger le représentant du peuple Beauvais. « Citoyens législateurs, vengez le peuple français d’une manière digne de lui et de vous; décrétez que les Français ne quitteront les armes qu’après avoir renversé le trône d’Angleterre; mettez à prix la tête de George et de Pitt , les lâches ennemis du bonheur des nations, et bien¬ tôt un nouveau Brutus, plongeant le fer dans le sein de ces monstres, aura bien mérité de l’hu¬ manité. « Citoyens législateurs, les sans-culottes d’AF-meville savent tout à la fois haïr les despotes et forger le fer qui doit leur donner la mort; ils ont contribué à exterminer les rebelles de la Vendée lyonnaise; ils ont incarcéré les gens suspects : cette caste ennemie du peuple ne peut plus nuire à la République. Ils travaillent sans relâche à la fabrication des fusils, ils ont vu que ce n’était point assez encore et, foulant aux pieds les plus vils préjugés, ils font des¬ cendre des clochers de la commune les cloches qui, converties en canons, doivent aider à pulvériser les despotes; ils font plus encore, ils vous envoient toute l’argenterie qui était dans leurs églies; les calices, les patènes, les croix d’argent, etc. Tous ces hochets de l’orgueil sacerdotal ne sauraient amuser des républicains de leur trempe. Ici les erreurs religieuses n’ont plus d’empire, des hommes qui sont tous frères ne veulent d’autre morale que celle de la raison, d’autres vertus que les vertus républicaines. « Les membres de la Société populaire voulant toujours bien mériter de la patrie ouvrent une souscription dont le produit sera employé à équiper et à armer des cavaliers. Cet exemple, suivi de toutes les Sociétés populaires, fournira à la République une immense cavalerie. Déjà notre souscription s’élève à la somme de 4,000 livres. « Citoyens législateurs, nous ne devons pas nous le dissimuler les stipendiaires du despo¬ tisme se pressent encore autour du berceau de notre liberté pour y étouffer jusqu’au germe du bonheur qui nous est préparé. Si ceux à qui jusqu’à présent nous devons nos triomphes eessaient de veiller sur nous, qui nous assure¬ rait l’espoir de la victoire? Si le fanal qui a jusqu’à présent brillé pour nous sur la sainte Montagne cessait de nous éclairer un instant, quel génie préservateur guiderait nos pas dans la carrière de la révolution? |£ ;|j§* « La statue de la Liberté est enfin posée sur l’autel où elle doit recevoir nos hommages� mais qui pourrait se flatter d’achever de nous rendre dignes de ses regards si nos sublimes instituteurs nous abandonnaient à l’époque dangereuse de notre régénération. « Non, non, illustres Montagnards, il ne sera point dit que vous n’avez fait que commencer