SÉANCE DU 16 BRUMAIRE AN III (6 NOVEMBRE 1794) - N° 19 457 sur les mascarades des ennemis de la république vient de jetter encore le desespoir parmi eux, en déclarant solemnellement par votre adresse que le gouvernement révolutionaire continuera de comprimer jusqu’à extinction tous les ennemis de la patrie et que les eternels continuateurs du royalisme ne resteront pas plus impunis que les véritables partisans des triumvirs. Citoyens representans, vous avez dans les mains les destinés du premier peuple de l’univers, vous scavez qu’il ne peut etre heureux que par l’affermissement de la Republique une et démocratique et qu’il prefereroit mourir mils fois plutôt que de ne pas voir réaliser ses espérances, vous ne souffrirez donc jamais qu’il soit porté atteinte a l’accomplissement de son bonheur. Vivent la république démocratique et la Convention nationalle. La société a adhéré dans tout son contenu à la présente adresse et a arreté qu’elle sera envoyé sur le champs. Suivent 49 signatures. d’ [La société populaire et régénérée et les citoyens de la commune de Saint-Quentin à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an IR] (67) Egalité, Liberté, Justice, Probité. Citoyens Représentants, A la lecture de votre proclamation au Peuple Français des applaudissements longtems prolongés sont partis de tous les coins de la salle de notre société ; signes non équivoques de l’adhésion formelle que nous donnons aux grands principes de Démocratie que vous y avez développés, que vous garantissez au peuple et que le peuple souverain saura maintenir en dépit de ses nombreux ennemis. Ces principes éternels, émanés de la nature, recueillis par J. J. Rousseau, et proclamés par vous, forment la bâse de notre conduite politique. Nous les avons placés en tête de notre règlement depuis notre régénération ; ils y parlent à tous les coeurs, à tous les esprits, semblables à ces frontispices éloquens des édifices publics qui annoncent aux passans la divinité, à laquelle ils sont consacrés. Aussi nul citoyen n’est reçu parmi nous s’il n’a pas constamment pratiqué la justice et la probité ; s’il n’aime mieux la Mort que la perte de la Liberté, de l’Egalité, de la fraternité ; s’il n’est pas ami inséparable de la République, une et indivisible. Nous avons juré, (et nous tenons à ce serment) nous avons juré une guerre implacable aux tyrans quels qu’ils soyent, de quelques masques qu’ils se couvrent au dedans et au (67) C 325, pl. 1411, p. 37. dehors. Nous poursuivons sans relâche les aristocrates, les royalistes, les fédéralistes, dès qu’ils lèvent une tête audacieuse; les modérés dangereux, les intriguans, les ambitieux, les egoistes, les insouciants; en un mot les gens sans moeurs, tous fléaux destructeurs du gouvernement Démocratique. Par conséquent, Législateurs, la Convention nationale est et sera toujours notre seul point de ralliement, tout ce qui n’est pas elle, nous est étranger et suspect, tout ce qui est contr’elle, est notre ennemi déclaré. Nous l’anéantirons cet ennemi, s’il existe, dès que nous le connaitrons. Armés de la massue populaire, nous sommes debout. Parlez, ordonnez, Législateurs, vous serez obéis et la représentation nationale sera vengée ; car nous préférons les orages de la liberté, au calme de la servitude. Vainement la calomnie, payée par l’or des puissances coalisées, publie dans la République que la Convention nationale veut anéantir les sociétés populaires. Ce mensonge est trop évident pour y croire, une bonne mère ne maudit pas tous ses enfants par ce que dans le nombre, il se trouve des scélérats. Si ceux-ci la deshonorent, les autres font sa gloire et sa force en se ralliant autour d’elle. Pères de la Patrie, les agitations intestines, renouvellées en ce moment par la malveillance et la perfidie, nous prouvent que la Révolution n’est point achevée, restez donc à votre poste jusqu’à la paix afin de maintenir avec force et constance le gouvernement révolutionnaire, mais que, précurseur de notre sublime constitution, il marche sur la ligne de la déclaration des droits, méconnue, foulée aux pieds par les vils conspirateurs que vous avez frappés du glaive de la loi, n’épargnez pas ceux qui veulent les imiter. La Convention nationale doit être pûre comme l’aurore d’un beau jour. Lancez la foudre contre les orgueilleux titans qui tenteraient de s’elever, de rivaliser et de détrôner les dieux. Frainez d’une main hardie et vigoureuse le char rapide de la Révolution, et que dans sa course, il écrase enfin tous les ennemis du peuple! Vive la République, une et indivisible! Vive la Convention nationale ! Vivent les sociétés vraiment populaires. Frères de la société : Legendre, président et 77 autres signatures. N : Beaucoup de membres de la société sont absens; ils seront portés au tableau que nous faisons en execution de la loi du 25 vendémiaire. Legendre, président. Citoyens des tribunes : Suivent 25 signatures. N : Plus de deux cens citoyens, qui ont voté ont déclaré ne savoir signer sur l’invitation que je leur ai faite au nom de la société. Legendre, président.