406 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de ce mois, il contient le portrait de notre calomniateur. Jugez-le : jugez-nous. Salut et fraternité. Lapoterie, vice-président, Hebert, secrétaire, et treize signatures des membres du comité de correspondance. [La société populaire républicaine et régénérée de la commune de Caen aux représentants du département du Calvados à la Convention nationale, s. d] (79) Citoyens représentans, Lorsque les habitans de la commune de Caen fortement attachés à la Convention, dont elle admire l’attitude imposante, ont juré de combattre les satellites de Robespierre, comment se fait-il que des scélérats qui étoient les vils partisans de ce monstre, et qui, aux acclamations d’un peuple immense, ont été destitués par les représentans du peuple Ruelle, Bollet et Bour-sault, osent lancer contre leurs concitoyens, les calomnies les plus atroces? Comment se fait-il que ces factieux connus par leurs principes désorganisateurs osent encore élever une voix impie et en imposer aux représentans du peuple ? Le citoyen Du Roy député à la Convention, trompé par les mensonges de ces amis du triumvirat, a dit à la tribune que le cy-devant maire de cette commune, qui par son influence pouvait empêcher ses concitoyens de tomber dans l’erreur, et autres cy-devant officiers municipaux, étoient réintégrés dans leurs fonctions : que le plus chaud ami du peuple qu’il avoit élevé à la place de procureur général syndic du département étoit destitué. La religion du représentant du peuple a été trompée, il est faux que les cy-devant maire et officiers municipaux soient en mission dans nos murs, et nous espérons que ces vils calomniateurs recevront pour récompense celle due à leurs forfaits. Il est bien vrai qu’un petit Courville, cy-devant procureur général syndic du département a été destitué, mais cet ex-président de l’Election, agent connu de la cy-devant Ferme générale, cet intriguant, ce monstre couvert du masque du patriotisme, n’a jamais mérité la confiance de ses concitoyens, il n’a jamais été qu’un fripon, qu’un Tartuffe en Révolution, un accapareur de suffrages pour se procurer des places lucratives, un ambitieux qui, dans tous les tems, a cherché par tous les moyens possibles, à se faire des partisans, dans l’un comme dans l’autre régime. Son masque est tombé, le peuple l’a reconnu, le peuple lui a retiré sa confiance, et son voeu a été acueilli par les représentans du peuple. Voilà, citoyens représentans, ce patriote populaire, ce zélé protecteur de ses concitoyens qui ne craint pas de les persécuter. Défiez-vous de ces intriguants, de ces fripons qui, indignés de voir les habitans de cette commune forte-(79) C 322, pl. 1352, p. 27. ment attachés à la Convention nationale, ne cessent de distiller leur poison contre eux. Vos concitoyens aiment à croire que vous étiez absens lorsque ces calomnies ont été dirigées contre eux, ils espèrent que vous voudrez bien les repousser avec vigueur, et terrasser les monstres qui ont juré de déchirer le sein de cette cité qui les a malheureusement vu naître. Les habitans de cette commune ont juré de combattre jusqu’au dernier soupir, les ennemis de la Convention, les partisans du triumvirat : ils sont en surveillance permanente, jusqu’à ce que ces monstres soient pulvérisés. Tels sont leurs sentiments bien prononcés, ils ne varieront jamais. Salut, union et fraternité. Suivent dix signatures des membres des comités réunis de la société populaire. 49 Le représentant du peuple près l’armée des Côtes-de-Cherbourg écrit du quartier général le 9 vendémiaire : il rend compte de ses opérations. Insertion au bulletin, renvoi au comité de Sûreté générale (80). [Le représentant du peuple Bollet au président de la Convention nationale, de Vire, quartier-général de l’armée des Côtes-de-Cher-bourg, le 9 vendémiaire an HT] (81) Occupé depuis le 26 fructidor à parcourir, avec mes collègues Ruelle et Boursault, quelques-uns des départemens de l’armée des Côtes de Brest pour découvrir les auteurs et les chefs d’une nouvelle conspiration qui se formoit dans ces départemens pour livrer aux Anglois les ci-devant provinces de Normandie, de Bretagne et du Poitou, je me suis assuré, de concert avec ces mêmes collègues, d’une vingtaine de chefs que nous avons fait conduire dans les prisons de Rennes. De suite je me suis rendu à Vire, quartier-général de l’armée des Côtes de Cherbourg, pour y suivre, dans les départemens de l’Orne et de la Sarthe, le fil de cette conspiration, et en faire arrêter les auteurs et les com-pbces. A mon arrivée dans cette commune, j’ai été très étonné en lisant le Moniteur n° 6, d’y trouver à l’article de la Convention nationale, séance du 2 vendémiaire, que mon collègue Du Roy y avoit assuré qu’on avoit remis en place, dans le département du Calvados, des fonctionnaires publics destitués comme suspects et convaincus de fédéralisme ; qu’ainsi on avoit réintégré en place un homme qui, étant maire de Caen, pouvoit comprimer la rébellion, et ne (80) P.-V., XLVII, 38. Gazette Fr., n° 1011 ; J. Perlet, n 745 ; Mess. Soir, n° 781. (81) Bull., 21 vend, (suppl.).