[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. brumaire an H . 533 L J I 9i) nnvomhpû A1Q<\ Les habitants de la commune de Neuilly-sur-Seine offrent à la patrie tous les hochets du culte, instruments de la superstition et du fanatisme : « Législateurs, disent-ils, recevez nos hommages, ils sont aussi purs que votre vertu; consommez un ouvrage si glorieusement avancé, et vous sau¬ verez la patrie. » Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit l'adresse de la commune de Neuilly-sur-Seine (2) : Adresse à la Convention nationale. « Législateurs, « Les habitants de la commune de Neuilly-sur-Seine ont arrêté que tous les hochets du culte, instruments de superstition et du fana¬ tisme, seraient déposés sur le véritable autel des républicains, celui de la patrie; des républi¬ cains ne connaissent d’autre culte que celui de la liberté, de l’égalité et de toutes les vertus qui sont la base du seul gouvernement qui convient à la dignité de l’homme. « Ce gouvernement, citoyens, vous l’avez donné aux Français, qui, tous, ont oublié les erreurs religieuses et royalistes. Les peuples de la terre, les générations des hommes entraînés par le grand mouvement de votre vertu et de votre génie jouiront à jamais de vos immortels bien¬ faits et vous proclameront unanimement les bienfaiteurs de l’humanité. « Législateurs vertueux, recevez nos hom¬ mages qui sont aussi purs que votre vertu; con¬ sommez un ouvrage si glorieusement avancé, restez à votre poste jusqu’à ce que la Répu¬ blique soit affermie, et que tous les ennemis du dedans et du dehors aient reçu la juste peine des outrages qu’ils ont fait à l’humanité. Nous ! nous jurons de mourir républicains. (Suivent 30 signatures.) « Les habitants de la commune vous invitent à accélérer le travail de l’instruction nationale, vu que la jeunesse est dans la plus grande inac-tion. « Et comme la commune de Neuilly, voisine de la capitale d’un peuple libre, se trouve dans ce moment privée des eaux salutaires qui arro¬ saient son sol et qui faisaient le plus beau séjour de son arrondissement et qui se trouve aujour¬ d’hui empestée par les eaux stagnantes qui y croupissent, et leur donne la mort, ils vous de¬ mandent, législateurs, de venir à leur secours et de leur rendre ces eaux salutaires qui furent ravies par la construction du nouveau pont. » (Suivent 17 signatures.) Suit le texte du discours prononcé par la ci¬ toyenne Godillion, d'après un document des Ar¬ chives nationales (3) : Citoyens représentants, Les véritables républicains de Neuilly vien¬ nent rendre hommage à votre vertu et à votre sagesse. Vous avez terrassé le despotisme, vous (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 25, p. 338. (2) Archives nationales , carton C 278, dossier 745. (3) Archives nationales, carton C 278, dossier 745. avez trouvé le contre-poison de notre malheur en détruisant le fanatisme; jadis l’erreur nous conduisait; aujourd’hui vos lumières ont allumé le flambeau de la raison; il nous éclaire et il nous conduira au véritable bonheur. Jadis des êtres vicieux, hypocrites et méchants, sous le faux titre de ministre de Dieu, mettaient le trouble dans les familles; c’était pour l’amour de Dieu qa’il fallait se brouiller avec nos époux, et le tout pour nous tromper, nous séduire et nous abuser; c’est à vous, braves et immortels Montagnards, à qui nous devons reconnaissance, nous vous jurons de ne reconnaître pour religion que la nature et la raison; nous vous jurons de faire des citoyens. Croyez à notre civisme, nous ne tromperons pas la patrie. Godillion. Compte rendu du Bulletin de la Convention (1). Les citoyens de Neuilly ont apporté l’argen¬ terie et les ornements de leur éghse. La citoyenne Godillion a prononcé le discours suivant : (Suit le texte du discours que nous insérons ci-dessus d'après un document des Archives na¬ tionales.) Mention honorable. Un citoyen de la même commune a chanté les couplets suivants : Air de V Amant statue. Nous apportons les reliques De la superstition, Tous les saints et leurs tuniques Avec grande dévotion; Contre la clique, Des brigands coalisés, Tous ces saints ont protesté Et veulent aussi la République. O Montagne, dont la gloire Fait l’honneur du nom français, Tes travaux et ta mémoire Sont éternels à jamais; A ton exemple Nous chérissons l’unité, Nous voulons la liberté, Ou vaincre ou mourir tous ensemble. Le district de Bhetel [Rethel] fait part à la Convention qu’il a arrêté que toutes les croix de fer seront employées pour la fabrication des armes. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (2). Suit un extrait du registre des délibérations du conseil permanent du district de Rethel (3) : Extrait du registre des délibérations du conseil permanent du district de Rethel. Ce jourd’hui dix-sept septembre mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an II de la République, une ec indivisible. (1) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 1er jour de la lre décade du 3® mois de l’an II (jeudi 21 novembre 1793). (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 338. (3) Archives nationales, carton C 279, dossier 756.