278 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE mutuellement un secours fraternel, les invitent à honorer l’infortune et le malheur, j’ai mis sous les yeux du Comité de surveillance le projet d’une action républicaine, depuis longtems conçue. Je lui ai offert de loger, nourrir et entretenir, instruire et élever dans les principes sans-culottides, un enfant mâle pris dans le sein d’une famille vertueuse et pauvre, appartenant à la commune de Foix. Et comme je n’étais pas assez orienté dans sa cité, je le priais instamment de m’aider par son choix à placer dignement mon bienfait. Mon adresse prise en considération, une commission du Comité a choisi et m’a amené cm enfant sans père et mère, et tel que je l’avais demandé. Il restera auprès de son bienfaiteur jusqu’à l’âge de 12 ans ou jusqu’à ce que les parens viennent à le réclamer. Citoyen président, en faisant à la nation l’hommage de mon acte de civisme, je dois t’assurer que je n’accorde rien à la vanité. Je n’ai été ni prêtre ni noble; il ne m’est pas venu dans l’idée le moindre espoir de récompense. Je la trouve dans mon cœur. J’ai uniquement songé à remplir auprès de toi un devoir intéressant par l’exemple que j’offre aux sans-culottes, vrais français. Je ne doute pas de trouver parmi eux une foule d’imitateurs. Et alors combien pourra-t-on compter dans la République des familles indigentes soulagées ! Combien de pères dans le veuvage exempts de recrutement voleront-ils à la frontière dès qu’ils ne seront pas retenus par leurs jeunes enfans ! Combien d’enfans élevés dans les principes de la révolution, principes ineffaçables dès qu’ils sont puisés au berceau. S. et F. ». Pilhes. 33 Le receveur du district de Vendôme (1) fait passer à la Convention le bordereau des dons faits à la patrie dans le sein de cette Société, à laquelle l’amour de la liberté rend tous les sacrifices faciles. Le résultat est de 55 069 1. 4 s. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Vendôme, 25 germ. II] (3). « Citoyen président, J’adresse à la Convention le bordereau des dons faits à la patrie dans la Société populaire de Vendôme, dont le total monte à 55 069 liv. 4 s. Bientôt je lui ferai part des dons qui vont être versés par toutes les communes du district. La commune de Vendôme est sans ressource et par conséquent sans richesse; mais elle prouve qu’elle veut la liberté; le frémissement d’horreur dont le digne représentant Garnier (de Saintes) a été témoin, lorsque dans cette cité on entendit parler de la conspiration qui formait le projet scélérat d’assassiner la République et ses fondateurs, la joye répandue sur tous les visages quand (1) Loir-et-Cher. (2) P.V., XXXVII, 169. B