[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [5 mai 1*791.) moyen dont je veux me servir, dan? cette tribune, pour prouver que vous ne devez plus délibérer. Je dis, Messieurs, queM. de Ciermont-Tonncre a été attaqué, insulté, non seulement dans les Tuileries et daDS les rue?, mais « ncore dans sa maison. (Murmures.) Je dis qu'uprès ce fait, il e:-t prouvé à 1 Europe entière, il est prouvé a tout le peuple français que nous ne pouvons pas délibérer dans cette Assemblée en tonte liberté et donner sans crainte nos suffrages. (Murmures.) Un membre : C’est une calomnie atroce! Un grand nombre de membres : L’ordre du jour. M. le Président. Renfermez-vous dans la question, Monsieur l’opinant. M. llalouet. La question est de savoir si nous aurons la vie sauve. A droite : Oui, Messieurs. (Bruit.) M. Càouptl-PréCeln interpelle vivement M. Ma-iouet. (Vives protestations à gauche.) AI. Rewbell, président , reutre dans la salle. Un membre du côté droit (s’adressant à lui) : A bas, Monsieur le Président! M. le Président (s’adressant à ce membre) : Je vous invite à pr non la parole et à rép ter à la tribune ce que vous venez de dire.. . (Ce membre ne répond pas.) ..... Je vous rappelle à l’ordre. scandaleuse que 1’usage qui s’introduit dé demander à tout propros la parole pour faire une motion d’ordte; on ne cherche, par là, la plupart du temps, qu’à renouveler une discussion qui a été fermée <»u qu’a dénaturer un projet de décret qui vient d'être rejeté. Je demande que l’on passe à l’O'dre du jour. ( Vives approbations à gauche.) (L’Acsemblée décrète l’ordre du jour.) M. d'Aubergcon de Hfnrfnais. Je dénonce à l’Assemblée un crime public et l’Assemblée doit m’enten ne (Bruit.)... Le caractère de membre de l'Assemblée natio ale a été v< lé. On a enfoncé les pories de M. de Clermont-Tonnerre... Je demande que l’Assemblée ordonne aux tribunaux de poursuivre... A gauche: L’Assemblée a décidé l’ordre du jour ! M. d’Aiibergeen de Murinats. La punition des crimes est à l’ordre de tous les jours. A gauche: Mais, Monsieur le Président, rappelez noue à l’ordre mou sieur. M. le Président. Monsieur de Muriuais, vous n’avez pas la parule. M. d’Aubergeon de Murinais insiste au milieu du bruit. Plusieurs membres : A l’abbaye! (Q jelques instants se passent au milieu du bruit.) M. Rewbell, président, reprend sa place au fauteuil. M. d’Aubergeon de llnrinnis. Le? opinants qui monteut à cette tribune peuveoi pivudreles moyens qui leur parasse t tes plus piopn s. Les uns font valoir leurs opinions par leur éloquence, d’autres par des tournures o at ire?, d’auties par des s> phismes ; moi, je veux faire valoir ia mienne par des Lits. Un membre à gauche : Et par des bêtises. M-Maloiiet. Tout se: a-t-il donc permis à quelques factieux qui excitent le peuple (Murmures.)... Monsieur u’a-t-il donc pas je droit de parler? (Bruit.) M. d’Aubergeon de Murinais. Je dis que vous ne pouvez délibéier sur eeee atfaire ; il Lut donc la renvoyer ou l'ajournera un autre temps. (Murmures.) M. de Toulon geo n. Jamais les délibérations de i’A�Bemblée ne peuvent être tioumées par -ce qui se passe au dehors (Murmures.) On adeHranoé le renvoi, je demande qu’il soit mis aux voix. M. le Président. On a fait la motion du renvoi de l’affaire d’Avignon aux cornai de Con-ti-tution, diplomatique et d'Avignon ; je mets aux voix eetie motion. (Ge renvoi est décrété.) M. d'Aubergcon é» Mur ta a U. Je demande la parole pour uue motion ü’ordre. Un grand nombre de membres : L’ordre du jour ! M. CruupH-Préfeln. C’est une chose vraiment L’ord-e do jonr est la suite de la discussion de la motion de M. Rabaud-Saint-Étienne sur la création des petits assignats (1). M. Rabaud Saint-Etienne (2). J’ai proposé une émission de petits assignats en échange de ceux de 2,000 livies; je les ai fixés à la fraction d 5 livres, laquelle ?e prête à tous les caleuls pardzaine; et j’ai proposé en même temps l'émis-ioi) d’une certaine quantité de menue monnaie. Pour ne point surcharger la discussion, j'ai pro; osé encore que tout ce qui regarde l 'exécution lût renvoyé au comité des finances. lis devaient, ainsi que la monnaie de cuivre, être distribués concurremment, et à la fois dans loue les dé, artements, afin qu’ils ne pussent être accui ar s et vemius à la classe des cnoyens qui en a be oin, atin que leur influence étant uniforme et simultanée, ils ne se prêtassent point à ces calculs qui ont fait devenir les assignats une imtirchand.se sur laquelle les hommes utiles ont leruu, et les hommes inutiles et pernicieux ont gagné. Cependant la discussion s’engagea sur le mode même de l’exécution : on m’a fait deux genres d’oiij ciiuns; ies unes ont pour objet les inconvénients et L dan.er des petits assignats; les autres la ni ficuité et la lenteur de l'exécution ; je cufnme ce par lépondre aux premières. Ou a opposé que ma proiosition séduisante pour les gens aisés, les dénarras.-erait sans doute de l'inconvénient qu’ils éprouvent à perdre sur l’échange des assignats, mais que je ne les défais de cet ertfbanas, que pour le rejeter sur le pau-(1) Voyez ci-dessus, séance dni�mainsiijp. 48«tsuiv. (S) Ce discours est incomplet au Moniteur.