|0on veûtron nationale. ) AftGHfVES PARLEMENTAIRES. , j "507 le génie républicain avec complaisance sur les campagnes. C’est sous les auspices de ce génie de la liberté qu’une société sans-culotte vient de se former à Gerberoy, chef-lieu de canton et district de Beauvais; le procès-ver¬ bal de son établissement date de l’an premier de là vaison. Sa première séance, fut consacrée d’abord à un doux épanchement de sentiments d’union entre tous les sociétaires, qui se don¬ nèrent le baiser fraternel; ensuite on vit l’autel de la patrie se couvrir d’offrandes 'civiques que les bons sans-culottes s’empressèrent d’y déposer pour être envoyées aux braves volon¬ taires de cette commune, dont le nombre s’élève à 24, malgré sa petite population mâle qui n’excède pas 120 citoyens, mais de bons répu¬ blicains ne calculent pas avec la patrie. « Le premier mouvement motionnaire qui ait éclaté dans cette même séance fut un cri géné¬ ral d’indignation pour l’immoralité de la der¬ nière syllabe du nom de Gerberoy. Braves Montagnards, pardonnez à notre enfance répu¬ blicaine emmaillottée jusqu’ici dans les langes du fanatisme, de ne point encore avoir marché au pas de la Révolution, mais nous y voilà, et ça ira, Vive la République! Vive la Montagne! Enhardissez notre marche, législateurs, en dé¬ crétant que cette commune portera à l’avenir le nom de Gerbe-la-Montagne. « Les premiers pas des sans-culottes de cette société naissante se tourneront vers l’église, dont le curé vient de se rendre au cri de la raison en abjurant les erreurs qu’il nous ensei¬ gnait de bonne foi : tous les effets d’or et d’ar¬ gent montant à la valeur de 31 marcs 4 onces plus 18 livres, et une grande quantité de fer et de plomb en ont été retirés ; nous les avons fait transporter à l’Administration de notre dis¬ trict, pour par elle être déposés sur J’autel et dans le sanctuaire de la patrie; la dédicace de cet édifice sous la dénomination de temple de la raison est ajournée au décadi de la pré¬ sente décade et nous ne connaissons plus ici d’autres fêtes que ces jours de décade; la pre¬ mière du... brumaire dernier a été solennisée par un autodafé civique de titres féodaux brûlés par le corps municipal dans le délai déterminé par votre décret. « Fondateurs de la République, encore un mot et nous finissons. Restez fermes à votre poste, la patrie vous le commande, nous ne vous en disons point davantage, « Noms des 24 volontaires : « J. -F. Boudret, marié ayant enfants, L. Pe-nel, C. Roudeau, ayant femme et -enfants, P. Ichec, N.-J. Ichec (frères), J.-L.-N. Lemaire... Lemaire (frères), J. -B. Fegeux, M. Fegeux, N. Fegeux (frères), C.-L. Labure, J. -B. Prévost, S. Démoulin, J. -B. Curbre, J. Curbre (frères), F. Toutain, J. -F. Lelong, ayant femme et en¬ fants, J. -H. Grison, N. Breton..., Boudret, N. Dourlens, F.-D,. Bourdon, M. Pillet..., Heude-bourg. Attestation du secrétaire de l'administration du district de Beauvais ( 1 ). Je soussigné, secrétaire de l’administration du district de Beauvais, certifie qu’il a ét& déposé ce jourd’hui audit district par les ci¬ toyens Pierre -Antoine Serté et Charles Just Bois-Thierry, tous deux commissaires, tant de la municipalité que de la Société populaire de Gerberoy, les objets ci-après provenant de l’église dudit Gerberoy. Premièrement. Les quatre branches d’une croix de proces¬ sion, une paix, quatre couverts (sic) de livres. en forme de reliques pesant avec une petite croix, six marcs, sept onces ....... 6m 7° 0» Deux burettes à saintes -huiles et une petite coquille pesant un marc, deux onces, trois gros ....... 1 2 3 Un grand soleil en vermeil, garni de deux figures, deux anges et une couronne pesant dix-sept mares, deux onces, sept gros ............. 17 2 7 Un calice et sa patène en vermeil pesant cinq marcs, une once ...... 5 1 0 Un autre calice en argent avec sa patène, pesant quatre marcs, sept onces, deux gros ............. 4 7 2' Un ciboire en argent pesant deux marcs, une once, un gros .......... 2 1 1 Le total de la pesée ci-dessus se monte à trente-sept marcs, cinq onces, cinq gros. . . .............. 37m lo 3� Plus une poignée de franges en cuivre, deux plaques, un bénitier, deux christs, un goupillon, une pomme et une douille -de croix, le tout de cuivre, pesant environ trente livres. Plus différents moreeaux de] plomb pesant environ deux-cent vingt-cinq livres. A Beauvais, le huit frimaire, an deuxième de la République française, une, indivisible et impérissable. Mesanguy. Les membres composant la Société républi¬ caine de Mazamet font part à la Convention qu’ils ne forment actuellement qu’une même famille avec les ci-devant protestants, et que leurs cendres iront reposer dans le même lieu. Mention honorable, insertion au « Bulletin (2). « A Gerberoy, le sextidi 6 frimaire de la 2e année de la République une, indivisible et impérissable, et le premier de la raison de la philosophie. » (Suivent 29 signatures.) (1) Archives nationales, carton F1T 1008A, dos¬ sier 1384. (%) Peoeès�üerbattx de la. Convention, L. 2&, 804 508 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j «83 Suit la lettre des membres de la Société répu¬ blicaine de Mazamet ( 1 ). A la Convention nationale. « Mazamet, le 16e jour du 2e mois de l’an II de la République. « Frères et amis, « La liberté, l’égalité sont les vertus dont nos âmes sont imprégnées depuis la Révolution. Nous en avons observé les principes dans toute leur latitude. Placés par la nature aux pieds des monts, nous nous sommes élancés avec les ailes d’un patriotisme brûlant et inaltérable sur le plus haut sommet de la Montagne sainte d’où nous avons foudroyé avec vous l’aristocrate sanguinaire, le brigand dévastateur et l’aveugle fanatique, ce dernier qui respirait encore chez nous vient de pousser son dernier soupir, témoin la’copie de l’adresse ci-jointe. « Les membres du comité de correspondance, « Cabilat, officier de santé, président; Job. Jaffard, secrétaire; Barthe cadet; se¬ crétaire; Val ad, secrétaire; Lotjrdet aîné, secrétaire. » Adresse (2). « Mazamet, le 16e jour du 2e mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « L’aveugle fanatisme, conçu par l’hypocrisie, enfanté par l’ignorance, allaité, nourri par l’in¬ térêt,� va disparaître de la République, et bientôt de dessus la surface du globe. L’évan¬ gile dont la morale sublime a été trop longtemps obscurcie et défigurée, va recevoir son ancien lustre de ceux qu’on accuse de le ternir, et sa pureté et sa clarté primitives vont reparaître dans tout leur jour. Il n’est donc pas un minis¬ tère d’iniquité, d’injustice, de trouble, do cruauté, d’horreur, d’impiété, celui qui va s’éta¬ blir sous l’empire de la liberté, puisqu’on ne gémira plus sous le poids de l’oppression sacer¬ dotale, nobiliaire, et que la terre ne boira plus à regret le sang humain, dont ces tigres l’ont si souvent arrosée, les hommes, enfants d’une même famille, faits pour vivre en frères, ché¬ rissant, respectant à l’avenir ce lien sacré ne sauraient plus se haïr sans se connaître, ni s’exclure du séjour des cieux après s’être fait ici-bas une guerre éternelle. « Tels sont, législateurs, les miracles éclatants que vous venez d’opérer et dont nous res¬ sentons les effets salutaires. Eclairés, instruits, guidés depuis le berceau de la Révolution par les citoyens Martel et Job Jaffard, ministres de deux cultes, amis ardents et sincères, dont l’un a payé en ce moment, en sans -culotte, sa dette à la nature et à la Société, ce que l’autre avait déjà fait. Nous avons profité de leurs leçons civiques et morales, et nous nous sommes modelés sur leur exemple. Réunis souvent dans (1) Archives nationales, carton C 285, dossier 831. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 831. l’église et au désert (sic), où les protestants, faute de maison d’oraisons exerçaient encore leur culte, nous avons mêlé nos accents pour vous bénir en commun, en célébrant l’auteur de la nature. Avec de tels principes, pouvaient-ils rester plus longtemps exposés à l’intempérie des saisons ? Ils souffraient et n’osaient se plain¬ dre. Prévenus dans leurs désirs, appelés à né faire qu’une même famille de frères, üs ont saisi avec empressement une invitation aussi amicale, que juste, et tandis que les cendres de nos ossements iront reposer en paix dans le même lieu, nous voilà réunis sous la même voûte, au même autel, invoquant le père de tous, pour le salut d’une patrie à laquelle nous avons sacri¬ fié depuis longtemps nos biens et nos vies. « Aristocrates, prêtres fanatiques ignorants ou hypocrites, vil suppôts de la tyrannie qui nous avez tenus trop longtemps asservis sous l’empire des préjugés désastreux au genre humain, contemplez, de quel rite que vous puissiez être (sic), notre bonheur, et si vous ne pouvez vous niveler à la hauteur de nos princi¬ pes, ne souillez plus la terre de la liberté. « Et vous, dignes représentants, soutenez nos élans majestueux, par une organisation prompte et réfléchie de l’instruction publique, qu’elle extirpe et brûle de dessus ce sol toute plante parasite qui pourrait étouffer le germe de cette première semence; que les hôpitaux et maisons de secours soient aussi à l’ordre du jour, là sont les victoires du plus pur et du plus ardent patriotisme, des sans -culottes doivent donc y trouver tous les secours dont ils ont besoin, ne perdez jamais de vue, que là reposent les plus zélés défenseurs de la patrie, ces amis, vos frères, et la portion la plus intéressante du souverain qui vous a commis pour faire son bonheur, vous allez redoubler de zèle et ce que vous avez déjà fait nous est un sûr garant de vos intentions. Les membres composant la Société républi¬ caine de Mazamet : \s~ « Cabilat, officier de santé, président; Job Jaffard, secrétaire; Yalerde, secré¬ taire; Barthes cadet, secrétaire. Les communes de Verberie et de Saint-Ger-main-les-Verberie font passer l’argenterie de leurs églises, ainsi que les lettres de prêtrise des citoyens Laforest et Dussert. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du député de la commune de Verberie (2). Le député de la commune de Verberie, district de Crépy, département de l’Oise, à la Con¬ vention nationale. « Paris, ce tridi, 12 frimaire, an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Je t’ai écrit hier pour être admis à la barre de la Convention y faire l’offrande à la patrio (1) Procès-verbaux de la Convention > t. 26, p. 304, (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 809.