SÉANCE DU 29 THERMIDOR AN II (16 AOÛT 1794) - N08 11-12 131 avec vous. Elle ne se dirige que par vos lumières et votre sagesse, elle a été et sera toujours ralliée à la Convention nationale; aussi a-t-elle appris avec autant de plaisir que de reconnois-sance que les auteurs de l’infâme conspiration que vous venez de déjouer ont subi le châtiment dû à leurs forfaits. Recevés les félicitations du conseil général de la commune de Nîmes sur l’énergie que vous avés déployée dans cette circonstance mémorable. Vive la République une et indivisible, périssent tous ses ennemis ! Délibéré à Nîmes par le conseil général de la commune à l’unanimité, ce 17 therm. IL Courbis (maire), Colomb ( agent nat.), [17 signatures (d’off. mun.) et 14 (de notables)]. 11 Montagne admirable, Montagne sainte et sublime, écrivent à la Convention nationale les citoyens composant la société populaire d’Uzès (1), reçois nos félicitations et notre enthousiasme; encore une fois tu as fait ton devoir, tu as sauvé la patrie. Des conspirateurs vouloient redonner des fers aux Français ! Les scélérats ! Ne sa-voient-ils pas que la Convention nationale a juré la liberté du peuple, que le peuple a juré de former sans cesse autour d’elle le faisceau indestructible qui tue les tyrans et leurs suppôts ? Mention honorable, insertion au bulletin (2). [La sté des deffenseurs de la constitution républicaine, établie à Uzès-la-Montagne, au présid. de la Conv.; Uzès, 18 therm. II] (3) Citoyen représentant, Nous t’envoyons ci-joint une addresse de félicitation à la Convention nationale sur l’énergie qu’elle a déployé pour sauver la patrie et déjouer l’horrible conjuration qui vouloit asservir le peuple et lui donner de nouveaux fers. Nous t’invitons de la métré sous les yeux de la Convention à laquelle nous serons sans cesse unis. Vive la République ! Vivent les représentans du peuple français ! Favre (présid.), Rouvière fils (membre du bureau de correspondance), Caufan (secrét.), Journay (membre du bureau de correspondance). [La sté des deffenseurs de la constitution républicaine, établie à Uzès-la-Montagne, à la Conv. nat. siégeant au haut de la Montagne sainte; s.d. ] (1) Gard. (2) P.V., XLIII, 246. (3) C 316, pl. 1267, p. 39, 40. Mentionné par Bin, 2 fruct. Montagne admirable, Montagne divine, Montagne sainte et sublime qui, de ton sommet, veilles sans cesse à la liberté du peuple et lance les foudres vengeurs contre ses ennemis, reçois nos félicitations et notre enthousiasme. Encore une fois ton énergie, ton courage, ta sagesse et ta fermeté ont sauvé la patrie. Encore une fois tu as fait ton devoir. Des conspirateurs vouloient encore redonner des fers aux Français, les précipiter dans l’esclavage. Les scélérats ! Ne savoient-ils pas que la Convention nationale a juré la liberté du peuple et qu’elle se feroit plutôt ensevelir sous ses ruines que de voir le peuple un instant courbé sous les chaînes d’un tyran nouveau ? Ne savoient-ils pas que, comme ses représentants, le peuple a juré la liberté et qu’il formera sans cesse autour d’eux le faisceau indestructible qui tue les tyrans et leurs suppôts ? Reste donc toujours à ton poste, Montagne sacrée et redoutable aux tyrans, restes-y jusqu’au moment où il n’y aura sur la terre ni tyrans, ni conspirateurs. Voilà ton ouvrage, voilà le terme de tes infatigables travaux. Sans cesse liés à toi d’intention, de patriotisme, d’amour pour l’indépendance, nous te soutiendrons de notre courage, nous te seconderons de nos efforts, nous veillerons sans cesse à ton salut, et, comme toi, notre dernier vœu sera pour la liberté, notre dernier soupir pour le salut du peuple, notre dernier désir pour la gloire du nom français et le bonheur du genre humain. Voulland (administrateur), Caufan (secrét.), Coulet aîné (secrét.) et 50 autres signatures. 12 Les administrateurs du district d’Uzès-la-Montagne (1) offrent à la Convention nationale leur tribut de reconnoissance pour avoir, avec tant d’énergie, déjoué les complots des Catilina modernes, et l’invitent à rester à son poste jusqu’à ce que le dernier des tyrans soit enchaîné au char de la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Les administrateurs du distr. d’Uzès-la-Monta-gne, au présid. de la Conv.; 18 therm. II] (3) Citoyen représentant, Tu trouveras ci-joint une adresse à la Convention nationale pour la féliciter sur sa sublime énergie. Elle a encore une fois sauvé la patrie, la liberté, que des conjurés vouloient assassiner. Les lâches ! Ils ont été frappés de mort et la France entière a applaudi. (1) Gard. (2) P. U, XLIII, 246. (3) C 313, pl. 1252, p. 4, 5. Mentionné par B‘n, 3 Fruct. (suppl1). 132 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Sois l’interprète de nos sentimens auprès de la Convention nationale, mets notre adresse sous ses yeux, et assure-la de notre amour pour la patrie, de notre attachement pour elle, et de notre haine pour les tyrans. Vive la République ! Vive la Convention nationale ! Rouvière fils {secret.), Caussan {secret.), J. Dumas {agent nat.) et 4 autres signatures. [Les administrateurs du distr. d’Uzès-la-Monta-gne, à la Conv.; s.d. ] Représentans, Encore une conjuration pour tuer la liberté, rétablir la tyrannie, égorger les représentans du peuple français. Hommes célèbres, législateurs immortels, sauveurs de la patrie, recevez nos transports de joie, nos félicitations, notre juste tribut de reconnoissance. Encore une fois vous avez arraché la patrie aux poignards de ses assassins, vous avez sauvé la liberté prête à disparoître du sol de la France, vous avez renversé la tyrannie, prête à s’élever sur les débris de l’indépendance et sur vos membres épars. L’assassin, le boureau de la liberté, vou-loit-il, l’infâme Robespierre, comme Catilina, asservir seul sa patrie, où plutôt, nouveaux triumvirs, vouloient-ils, ensemble convertir Paris en l’île de Panaro et, comme Auguste, Antoine et Lépide, partager entr’eux la République, le monde entier. Elles ont tombé sous le tranchant de la hache républicaine, les têtes de ces conjurés, elles ont tombé aux applaudissemens du peuple qu’on n’a pu égarer ni séduire, elles ont tombé, et, comme les Parisiens, nous avons applaudi avec enthousiasme, nous applaudissons encore et sans cesse nous applaudirons à vos travaux et à votre sublime énergie et à vos austères vertus. Restés à votre poste, Montagnards sublimes et grands, restés-y, nous vous en conjurons pour le bonheur du peuple, l’affermissement de la liberté, la gloire de l’univers. Comptez sur notre énergie, sur notre fermeté, sur notre vigilance à poursuivre les ennemis de la patrie et sur notre zèle à faire exécuter les lois révolutionnaires, qui font le désespoir des tyrans, de leurs vils satellites et de leurs infâmes supôts. Vive la République ! Vivent les Représentans du peuple français ! J. Dumas {agent nat.), Rouvière fils {secrét.), Caussan {secret.) et 8 autres signatures. 13 Les administrateurs du district de Nîmes (l)applaudissent au triomphe de la Convention nationale sur les Cromwel modernes et à l’attachement des sections de Paris à la représentation nationale. (1) Gard. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Les administrateurs du distr. de Nîmes, à la Conu.; Nîmes, 18 therm. II] (2) Représentans du peuple, Les trônes de la terre tremblent; les tirans qu’ils portent ne souilleront pas longtemps leurs marchepieds; la Convention nationale sait découvrir et punir les traîtres; Robespiere a osé les ressembler {sic), et son sang et celui de ses infâmes complices a coulé; le crime de sa faction a disparu; une poignée d’hommes présomtueux a voulu annéantir la liberté, et vous l’avés sauvée. Sections de Paris ! Vous, habitans de cette grande commune, que vos vertus sont grandes, puisque vous les avés conservées au milieu des factieux qui n’ont pu vous corompre ! Que ne vous doivent pas tous les Français ! vous avés encore une fois sauvé la patrie. Vos corps ont servi de remparts à la Montagne sacrée et la République triomphe. Représentans, l’administration du district de Nîmes a cru pendant longtemps Robespiere l’ami du peuple; mais depuis le moment que la Convention nous a dit que Robespiere était un tiran, nous avons souhaité la mort de ce nouveau Catilina : il a été frappé. Puisse cette conspiration être la dernière que nous aurons à déjouer; purifie-toi, Montagne sainte, et, s’il est encore quelques traîtres parmi tes membres, que l’œuil pur de tes vrais enfants pénètre jusque dans leur âme; arrache-les de cette place auguste, montre-les à nos yeux, il n’y a aucun membre de cette administration qui ne fût prêt à lui percer le cœur. Représentans, comptés que nous n’aurions pas survécu à la liberté si ces nouveaux tirans l’avaient annéantie. Vive la Montagne ! Lecointe {présid.), Benigué {vice-présid.) et 7 autres signatures. 14 Les administrateurs du département du Gard expriment à la Convention nationale les sentimens d’horreur et de joie qu’ils ont successivement éprouvés d’abord à la nouvelle de l’infâme conspiration de Robespierre et complices, ensuite de la punition de ses monstres. Non, disent-ils, la patrie ne périra jamais; continuez à faire le bonheur du peuple et restez à votre poste. Pour nous, nous renouvelons entre vos mains le serment d’exterminer les traîtres qui vou-droient méconnoître votre autorité. Mention honorable, insertion au bulletin (3). (1) P.V., XLIII, 246-247. (2) C 313, pl. 1252, p. 6. Mentionné par B‘n , 3 fruct. (suppl1). (3) P.V., XLIII, 247.