20 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Récapitulation 2 Pièces d’or étrangères, à 12 liv. chaque ...................... . 24 liv. ” ” 26 Ecus à 6 liv ................. 156 liv. ” ” 4 Ecus à 3 liv ................. 12 liv. ” ” Monnoie ...................... 3 liv. ” ” 195 liv. ” ” Assignats ..................... 1000 liv. ” ” 1195 liv. ” ” «Payé au cn Presle, 17 Prair. II. Frappier (caissier des envois, maison des postes) ». 41 L’agent national de la commune de Tourny, district des Andelys, département de l’Eure, au nom de ses concitoyens, félicite la Convention nationale sur ses glorieux travaux, sur les mesures sages et vigoureuses qu’elle a prises pour déjouer et punir les traîtres conspirateurs; et lui annonce qu’il n’existe plus dans cette commune aucun signe de superstition, que la ci-devant église est convertie en temple de la Raison, et que toute l’argenterie et les ornements du fanatisme ont été envoyés au creuset national. Il termine par proposer à la Convention nationale un projet relatif à la rentrée de la récolte prochaine. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de salut public (1). 42 Le comité révolutionnaire de la commune de Laon (2) félicite la Convention nationale sur son décret du 18 floréal, et la remercie de celui qui, en assurant des secours à l’indigence, supprimera infailliblement la mendicité. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Laon, 2 prair. II. Au présid. de la Conv .] (4). «Citoyen President Nous te faisons parvenir l’addresse que le Comité vient d’arreter, à la Convention, relative au decret qui reconnaît l’existance de L’Etre (1) P.V., XL, 15. (2) Aisne. (3) P.V., XL, 15. Mon., XXI, 17. (4) C 308, pl. 1195, p. 4 et 5. Suprême et l’immortalité de l’ame, et celui qui en assurant l’existance des indigents, supri-mera infailliblement la mandicité dans l’Etendue de la République, Nous t’invitons d’en faire part à la Convention, et de lassurer de notre Soumission, et de notre respect aux Loix. Salut, force et union » Mattie(?), Buretti, Geoffroy, Cartier, Blaise, Dieu (vice-présid.), Courtevlle (présid.), Baston, Noiret. [Laon, s.d.] « Dans le moment où les tirans coalisés voyent leurs unions s’ébranler où l’invincible Républicain fait mordre la poussière à leurs esclaves; Dans le moment où les efforts combinés des monstres qui voudraient se partager la f rance sont impuissants; qu’elle est grande; qu’elle est majestueuse, votre attitude augustes représentans; au milieu d’un grand peuple né pour la liberté, au Centre des agitations, dont le glaive de la Loy frappe Sans relâche ses auteurs; au milieu du Bruit des armes qui retentit de tous les points de la République, aussi fermes que calmes à votre poste, au plus fort de l’orâge, le Républicain, voit sortir du sanctuaire des Loix, avec autant de satisfaction que l’univers d’étonnement ce décret immortel qui terrasse d’une main hardie l’athéisme; les hommages que dictent et la raison et la saine philosophie sont rendus à l’Etre Suprême et vous reconnoissez que l’homme ne cesse d’exister lors même qu’U n’est plus; grâces immortelles vous soyent rendües, vous, qui, par ce décret salutaire, allez faire disparoître de la surface du Globe l’ennemi de la raison publique. Vos sages décrets augustes représentans composent chaque jour le grand-livre ou la postérité trouvera les bases du bonheur et de la félicité publique, sans vous l’Egalité n’eut été qu’un mot, vous venez de lui imprimer un caractère de moralité vraiement Républicaine et d’un seule acte vous faîte disparoître à jamais du territoir français l’affreuse indigence; quelle heureuse destinée vous attends, ô vous d’ou les larmes arrachoient avec peine de l’opulent la subsistance nécessaire à une famille aussi nombreuse qu’infortunée, ô vous respectables vieillards dont les expressions foibles et touchantes ne pouvaient fléchir les cœurs endurcis, dans la jouissance, la molesse et la volupté, calmés, calmez pour toujours vos trop justes sollicitudes un grand peuple vous couvre de son ombre, la honteuse misère fuira vos chaumières, comme les satellites des despotes 20 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Récapitulation 2 Pièces d’or étrangères, à 12 liv. chaque ...................... . 24 liv. ” ” 26 Ecus à 6 liv ................. 156 liv. ” ” 4 Ecus à 3 liv ................. 12 liv. ” ” Monnoie ...................... 3 liv. ” ” 195 liv. ” ” Assignats ..................... 1000 liv. ” ” 1195 liv. ” ” «Payé au cn Presle, 17 Prair. II. Frappier (caissier des envois, maison des postes) ». 41 L’agent national de la commune de Tourny, district des Andelys, département de l’Eure, au nom de ses concitoyens, félicite la Convention nationale sur ses glorieux travaux, sur les mesures sages et vigoureuses qu’elle a prises pour déjouer et punir les traîtres conspirateurs; et lui annonce qu’il n’existe plus dans cette commune aucun signe de superstition, que la ci-devant église est convertie en temple de la Raison, et que toute l’argenterie et les ornements du fanatisme ont été envoyés au creuset national. Il termine par proposer à la Convention nationale un projet relatif à la rentrée de la récolte prochaine. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de salut public (1). 42 Le comité révolutionnaire de la commune de Laon (2) félicite la Convention nationale sur son décret du 18 floréal, et la remercie de celui qui, en assurant des secours à l’indigence, supprimera infailliblement la mendicité. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Laon, 2 prair. II. Au présid. de la Conv .] (4). «Citoyen President Nous te faisons parvenir l’addresse que le Comité vient d’arreter, à la Convention, relative au decret qui reconnaît l’existance de L’Etre (1) P.V., XL, 15. (2) Aisne. (3) P.V., XL, 15. Mon., XXI, 17. (4) C 308, pl. 1195, p. 4 et 5. Suprême et l’immortalité de l’ame, et celui qui en assurant l’existance des indigents, supri-mera infailliblement la mandicité dans l’Etendue de la République, Nous t’invitons d’en faire part à la Convention, et de lassurer de notre Soumission, et de notre respect aux Loix. Salut, force et union » Mattie(?), Buretti, Geoffroy, Cartier, Blaise, Dieu (vice-présid.), Courtevlle (présid.), Baston, Noiret. [Laon, s.d.] « Dans le moment où les tirans coalisés voyent leurs unions s’ébranler où l’invincible Républicain fait mordre la poussière à leurs esclaves; Dans le moment où les efforts combinés des monstres qui voudraient se partager la f rance sont impuissants; qu’elle est grande; qu’elle est majestueuse, votre attitude augustes représentans; au milieu d’un grand peuple né pour la liberté, au Centre des agitations, dont le glaive de la Loy frappe Sans relâche ses auteurs; au milieu du Bruit des armes qui retentit de tous les points de la République, aussi fermes que calmes à votre poste, au plus fort de l’orâge, le Républicain, voit sortir du sanctuaire des Loix, avec autant de satisfaction que l’univers d’étonnement ce décret immortel qui terrasse d’une main hardie l’athéisme; les hommages que dictent et la raison et la saine philosophie sont rendus à l’Etre Suprême et vous reconnoissez que l’homme ne cesse d’exister lors même qu’U n’est plus; grâces immortelles vous soyent rendües, vous, qui, par ce décret salutaire, allez faire disparoître de la surface du Globe l’ennemi de la raison publique. Vos sages décrets augustes représentans composent chaque jour le grand-livre ou la postérité trouvera les bases du bonheur et de la félicité publique, sans vous l’Egalité n’eut été qu’un mot, vous venez de lui imprimer un caractère de moralité vraiement Républicaine et d’un seule acte vous faîte disparoître à jamais du territoir français l’affreuse indigence; quelle heureuse destinée vous attends, ô vous d’ou les larmes arrachoient avec peine de l’opulent la subsistance nécessaire à une famille aussi nombreuse qu’infortunée, ô vous respectables vieillards dont les expressions foibles et touchantes ne pouvaient fléchir les cœurs endurcis, dans la jouissance, la molesse et la volupté, calmés, calmez pour toujours vos trop justes sollicitudes un grand peuple vous couvre de son ombre, la honteuse misère fuira vos chaumières, comme les satellites des despotes SÉANCE DU 1er MESSIDOR AN II (19 JUIN 1794) - N° 43 21 fuyent les Bataillons Républicains, la Convention a parlée et vous êtes heureux, venez venez avec vos frères reprendre votre place sur la scenne de la République, le despotisme n’est plus pour vous en écarter; venez venez avec confiance la fierté Républicaine a arraché de sa main impure le fatal pinceau qui traçait la ligne de démarcation entre les humains, celui de la Justice, de la Raison et de la philosophie au contraire employé avec succès les couleurs les plus vives, et désja vous faites partie du grand tableau de la nation française. La nature, notre mère commune s’en réjouie et vos frères les membres du Comité Révolutionnaire de la Commune de Laon s’unissent à vous pour rendre ses actions de Grâces à l’Etre Suprême et les hommages dûs aux immortels travaux et aux actes multipliés de bienfaisance de nos augustes Représentants ». [mêmes signatures + Villefroy, Quemel] . 43 La société populaire de la commune de Mer-moiron (1) écrit à la Convention nationale que les républicains de cette commune viennent de déposer, au magasin militaire de leur district, 100 chemises; qu’ils font travailler à présent à des guêtres, souliers et habits qu’ils destinent aussi à leurs frères d’armes, et que cette dernière offrande sera le produit de 2,700 liv. données par un citoyen de la commune. Elle annonce que depuis long-temps ils ont envoyé à l’administration de leur district les dépouilles de leurs églises, et qu’ils ont été des premiers à élever un temple à la Raison. O philosophie ! dit cette société, reprends tes droits sur des citoyens long-temps livrés à l’erreur, aux préjugés, aux fourberies ultramontaines ... Sainte Montagne, qui vois se briser à tes pieds les efforts des tyrans et de leurs esclaves, des fédéralistes, des intrigans et des corrupteurs, reçois l’hommage pur de notre reconnoissance... Toi, qui éternises la gloire de la Nation, multiplies tous les moyens ■(�instruction publique, donnes l’essor aux vertus, fais revivre les bonnes mœurs... Reste à ton poste jusqu’au moment où le dernier des tyrans expirera, et où la paix, solidement établie, répendra son baume vivifiant sur toutes les plaies que nous ont faites les ennemis de la cause du peuple. La société de Mermoiron termine par remercier la Convention nationale d’avoir envoyé dans le département de Vaucluse le représentant Maignet, dont le nom est devenu la terreur de l’aristocratie... et jure de défendre la représentation nationale, et de combattre jusqu’au dernier soupir, les tyrans, les Hébertistes et tous les ennemis de la liberté et de l’égalité. Mention honorable, insertion au bulletin(2). [. Mermoiron , 26 flor. II. Au présid. de la Conv .] (3). « Nous te fesons passer, Citoyen président, une adresse des Sans-culottes de la Société (1) Vaucluse. (2) P.V., XL, 16. Mon., XXI, 17; Bin, 4 mess. (1er suppl*). (3) C 308, pl. 1188, p. 6 et 7. populaire et des autorités constituées de cette commune de Mermoiron, chef-lieu de canton. C’est l’expression pure du sentiment qui nous anime tous, et tu l’offriras à la Convention nationale, comme une bien petite portion de l’immense tribut de reconnaissance que ses travaux régénérateurs lui acquièrent sur le cœur du peuple qu’elle représente et dont elle soutient la dignité et la gloire. Salut et dé-voûment à la Sainte-Montagne ». Pichot (présid. de la S‘é popul.), Bernusset (off. mun.), P. Dedos (secret.). [Mermoiron, s.d.] « Législateurs, Les Républicains de la commune de Mor-moiron viennent de déposer au magasin militaire de ce district 100 chemises; ils font travailler à présent à des guêtres, souliers et habits, qu’ils destinent aussi pour le soulagement de nos frères d’armes. Ce dernier don sera le produit de 2.700 liv., qu’un citoyen de la commune vient de nous offrir. Ainsi l’égoïsme cesse et le vrai patriotisme le remplace. Nous donnerions davantage si la mesure de nos facultés égalait celle de nos sentimens; mais une noblesse insolente et despotique, un clergé avide, vil, corrompu et corrupteur, auxquels nous étions en proie depuis tant de siècles, avaient séché nos moyens, et s’engraissaient de notre épuisement. Aujourd’hui ces vampires sont tous détruits; nous ne travaillons que pour la liberté et la patrie, et ces motifs centuplent nos forces. Nous avons envoyé il y a long-temps à l’administration de ce district, toute l’argenterie de notre église. Ces joyaux de la superstition, ces matières entassées inutilement pour honorer un dieu qui les proscrit, auront bientôt une plus juste application : elles serviront à procurer aux patriotes leur subsistance, et des armes contre tous les monstres de l’ancien régime. Nous nous glorifions d’avoir, les premiers dans ce district, élevé un temple à la Raison; et c’est dans ce lieu même qui servait ci-devant de théâtre à l’imposture sacerdotale, que nous fesons retentir les chants du civisme et les accens de la liberté. Nos prêtres avaient profondément perverti l’opinion dans ce pays. Nos prédications patriotiques ramènent peu à peu à la vérité ceux qui n’étaient qu’égarés. Les incurables sont reclus, ou seront livrés au glaive national. O philosophie ! O religion naturelle ! Reprens tes droits sur des citoyens long-temps livrés à l’erreur, aux préjugés, aux fourberies ultramontaines ! O sainte Montagne ! Toi dont la cime radieuse est aux exprits français ce que le soleil est au monde, qui dissipes les ténèbres où l’aristocratie nous tenait enveloppés, qui échauffe le patriotisme et fait naître toutes les vertus, toi qui vois se briser à tes pieds les efforts des tyrans et de leurs esclaves, des fédéralistes, des intrigans et des corrupteurs, reçois l’hommage pur de notre reconnaissance. Convention Nationale ! Toi qui éternises la gloire de la nation, multiplies tous les moyens d’instruction publique, donne l’essor aux vertus, fais revivre les bonnes mœurs. Sans mœurs et sans vertu point de gouvernement solide. Reste à ton poste jusqu’au moment où le dernier des tyrans expirera et où la paix solidement établie répandra son baume vivifiant sur toutes les playes que nous ont fait les ennemis de la cause du peuple. SÉANCE DU 1er MESSIDOR AN II (19 JUIN 1794) - N° 43 21 fuyent les Bataillons Républicains, la Convention a parlée et vous êtes heureux, venez venez avec vos frères reprendre votre place sur la scenne de la République, le despotisme n’est plus pour vous en écarter; venez venez avec confiance la fierté Républicaine a arraché de sa main impure le fatal pinceau qui traçait la ligne de démarcation entre les humains, celui de la Justice, de la Raison et de la philosophie au contraire employé avec succès les couleurs les plus vives, et désja vous faites partie du grand tableau de la nation française. La nature, notre mère commune s’en réjouie et vos frères les membres du Comité Révolutionnaire de la Commune de Laon s’unissent à vous pour rendre ses actions de Grâces à l’Etre Suprême et les hommages dûs aux immortels travaux et aux actes multipliés de bienfaisance de nos augustes Représentants ». [mêmes signatures + Villefroy, Quemel] . 43 La société populaire de la commune de Mer-moiron (1) écrit à la Convention nationale que les républicains de cette commune viennent de déposer, au magasin militaire de leur district, 100 chemises; qu’ils font travailler à présent à des guêtres, souliers et habits qu’ils destinent aussi à leurs frères d’armes, et que cette dernière offrande sera le produit de 2,700 liv. données par un citoyen de la commune. Elle annonce que depuis long-temps ils ont envoyé à l’administration de leur district les dépouilles de leurs églises, et qu’ils ont été des premiers à élever un temple à la Raison. O philosophie ! dit cette société, reprends tes droits sur des citoyens long-temps livrés à l’erreur, aux préjugés, aux fourberies ultramontaines ... Sainte Montagne, qui vois se briser à tes pieds les efforts des tyrans et de leurs esclaves, des fédéralistes, des intrigans et des corrupteurs, reçois l’hommage pur de notre reconnoissance... Toi, qui éternises la gloire de la Nation, multiplies tous les moyens ■(�instruction publique, donnes l’essor aux vertus, fais revivre les bonnes mœurs... Reste à ton poste jusqu’au moment où le dernier des tyrans expirera, et où la paix, solidement établie, répendra son baume vivifiant sur toutes les plaies que nous ont faites les ennemis de la cause du peuple. La société de Mermoiron termine par remercier la Convention nationale d’avoir envoyé dans le département de Vaucluse le représentant Maignet, dont le nom est devenu la terreur de l’aristocratie... et jure de défendre la représentation nationale, et de combattre jusqu’au dernier soupir, les tyrans, les Hébertistes et tous les ennemis de la liberté et de l’égalité. Mention honorable, insertion au bulletin(2). [. Mermoiron , 26 flor. II. Au présid. de la Conv .] (3). « Nous te fesons passer, Citoyen président, une adresse des Sans-culottes de la Société (1) Vaucluse. (2) P.V., XL, 16. Mon., XXI, 17; Bin, 4 mess. (1er suppl*). (3) C 308, pl. 1188, p. 6 et 7. populaire et des autorités constituées de cette commune de Mermoiron, chef-lieu de canton. C’est l’expression pure du sentiment qui nous anime tous, et tu l’offriras à la Convention nationale, comme une bien petite portion de l’immense tribut de reconnaissance que ses travaux régénérateurs lui acquièrent sur le cœur du peuple qu’elle représente et dont elle soutient la dignité et la gloire. Salut et dé-voûment à la Sainte-Montagne ». Pichot (présid. de la S‘é popul.), Bernusset (off. mun.), P. Dedos (secret.). [Mermoiron, s.d.] « Législateurs, Les Républicains de la commune de Mor-moiron viennent de déposer au magasin militaire de ce district 100 chemises; ils font travailler à présent à des guêtres, souliers et habits, qu’ils destinent aussi pour le soulagement de nos frères d’armes. Ce dernier don sera le produit de 2.700 liv., qu’un citoyen de la commune vient de nous offrir. Ainsi l’égoïsme cesse et le vrai patriotisme le remplace. Nous donnerions davantage si la mesure de nos facultés égalait celle de nos sentimens; mais une noblesse insolente et despotique, un clergé avide, vil, corrompu et corrupteur, auxquels nous étions en proie depuis tant de siècles, avaient séché nos moyens, et s’engraissaient de notre épuisement. Aujourd’hui ces vampires sont tous détruits; nous ne travaillons que pour la liberté et la patrie, et ces motifs centuplent nos forces. Nous avons envoyé il y a long-temps à l’administration de ce district, toute l’argenterie de notre église. Ces joyaux de la superstition, ces matières entassées inutilement pour honorer un dieu qui les proscrit, auront bientôt une plus juste application : elles serviront à procurer aux patriotes leur subsistance, et des armes contre tous les monstres de l’ancien régime. Nous nous glorifions d’avoir, les premiers dans ce district, élevé un temple à la Raison; et c’est dans ce lieu même qui servait ci-devant de théâtre à l’imposture sacerdotale, que nous fesons retentir les chants du civisme et les accens de la liberté. Nos prêtres avaient profondément perverti l’opinion dans ce pays. Nos prédications patriotiques ramènent peu à peu à la vérité ceux qui n’étaient qu’égarés. Les incurables sont reclus, ou seront livrés au glaive national. O philosophie ! O religion naturelle ! Reprens tes droits sur des citoyens long-temps livrés à l’erreur, aux préjugés, aux fourberies ultramontaines ! O sainte Montagne ! Toi dont la cime radieuse est aux exprits français ce que le soleil est au monde, qui dissipes les ténèbres où l’aristocratie nous tenait enveloppés, qui échauffe le patriotisme et fait naître toutes les vertus, toi qui vois se briser à tes pieds les efforts des tyrans et de leurs esclaves, des fédéralistes, des intrigans et des corrupteurs, reçois l’hommage pur de notre reconnaissance. Convention Nationale ! Toi qui éternises la gloire de la nation, multiplies tous les moyens d’instruction publique, donne l’essor aux vertus, fais revivre les bonnes mœurs. Sans mœurs et sans vertu point de gouvernement solide. Reste à ton poste jusqu’au moment où le dernier des tyrans expirera et où la paix solidement établie répandra son baume vivifiant sur toutes les playes que nous ont fait les ennemis de la cause du peuple.