[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [18 février 1791. ] gRo croient pas acheter trop cher la conservation de leurs biens par des meurtres et des ravages. Vous seuls, Messieurs, pouvez en arrêter le cours et ramener l’ordre dans notre patrie; il tient essentiellement à l’exercice du pouvoir municipal dans le moment même - il tient au séjour du régiment de Guyenne, qu’à force de manœuvres et d’impostures on voudrait éloigner de nous. Nous avons l’honneur de vous envoyer lu proclamation du corps municipal, datée du 29 avril, et publiée le 4 mai. Vous y verrez, dans la réunion de plusieurs objets étrangers, le peu d’importance qu’il attache à ceux qui font le malheur de notre ville. Nous ne ferons qu’une observation sur tous ces faits; c’est qu’ils se sont passés à la veille de nos assemblées primaires des corps administratifs et des départements. Signé : Yigier Sarrasin, président, et plus de deux cents signatures. TROISIÈME ANNEXE. Adresse a l’assemblée nationale faite au nom de MM. Du Roure, Razoux, Ferrand-Demissol, Pontier, Former et Grelleau, officier s municipaux, et Royer, substitut de la commune de Nîmes. Messieurs, les soussignés officiers municipaux de Nîmes, douloureusement affecté' des malheurs qui ont affligé leur patrie et des bruits calom-nieuxqti’on u répandus sur leur compte, supplient l'Assemblée nationale de vouloir bien écouter leurs jusies réclamations. Toujours religieux observateurs de leurs serments, toujours inviulablement attachés à la Constitution, avec quelle inquiétude n’ont-ils pas dû voir qu’on cherchait à les rendre odieux à la France entière! Cependant leur conduite patriotique semblait les mettre à l’abri de touie imputation injurieuse; mais que ne peuvent pas l’intrigue, la vengeance et l'ambition déçue! Vainement ils ont fait observer avec u e scrupuleuse exactitude, et dès l’instant qu’ils ont paru, tous les décrets de l’Assemblée nationale; vainement ils ont offert une forte contribution patriotique; ils ont fait une soumission de 3 millions (1) pour l’acquisition des biens nationaux; vainement ils ont voulu favoriser par un nouvel établissement (2) la circulation des assignats; vainement ils sont parvenus à exécuter sans aucun trouble, malgré les efforts de quelques malveillants, l’inventaire des maisons religieuses en grand nombre à Nîmes (3). Rien n’a pu fermer la bouche à leurs détracteurs, qui, bravant jusqu’à la honte que doit faire naître un démenti fondé sur des faits et des pièces authentiques, n’ont pas craint de publier que des sentiments antipatriotiques animaient la municipalité de Nîmes, tandis qu’elle donnait les plus fortes preuves du patriotisme le plus pur. A peine celte municipalité fut-elle installée, qu’on vit s’établir une société dont les chefs (1) Voyez l’extrait de la délibération prise le 22 mai 1790. (2) Voyez l’extrait de la délibération prise le 24 mai suivant. (3 j Voyez les inventaires déposés au comité ecclésiastique. irrités de n’avoir pu parvenir, malgré leurs intrigues, aux charges municipales, publiaient de tuus côtés que le but de leur institution était non seulement de surveiller, mais encore de contrarier les op rations des représentants de la commune : en effet ils n’uublient rien pour les inquiéter. Ils faisaient pétitions sur pétitions; ils tenaient en sentinelle, depuis le matin jusqu’au soir, deux commissaires, dans le greffe de la commune, lesquels s’emparant des registres ou pour les compulser ou pour en faire des extraits, mettaient souvent les officiers municipaux dans le cas de les attendre. Ce n’est pas tout encore; on les décriait, mais inutilement, auprès du peuple dont on ne faisait par là qu’accroîire la confiance; on lescalomaiait auprès des soldats; on suscitait contre eux des cabales et des émeutes: et lorsque dans celle du mois de mai, certams malveillants excitaient les soldats à verser le sang de leurs concitoyens, un autre c