516 . [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. Î’ ov“mbre 1793 Adresse de la Société populaire d’Agde, par laquelle elle témoigne sa reconnaissance à la Convention nationale de son décret, portant que les patriotes d’Agde avaient bien mérité de la patrie; que cette récompense ne fera que réchauf¬ fer leur patriotisme dont ils ne cesseront de don¬ ner de nouvelles preuves. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre de la Société populaire d’Agde (2) : Les commissaires nommés par la Société popu¬ laire, Laurens cadet, Lamothe Tenet, Baldy et Bompard, et le procureur de la commune, à la Convention nationale. « A Agde, le 4e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la République. « Nous avons appris avec une vive satisfac¬ tion que les patriotes d’Agde, si longtemps opprimés, sont parvenus à se faire entendre de la Convention nationale, qui a décrété qu’ils avaient bien mérité de la patrie. Soyez per¬ suadés que cette récompense que vous venez de leur accorder ne fera que réchauffer leur pa¬ triotisme, et qu’ils se feront un devoir de vous en donner tous les jours de nouvelles preuves. « Conformément aux arrêtés pris hier par le Conseil général de la commune et la Société populaire, nous vous faisons ci-joint envoi des susdits arrêtés. Vous y verrez des mesures prises pour affermir la constitution républicaine, et déjouer les complots des malveillants. « Salut et fraternité. h Simon Bompard fils aîné, procureur de la commune et commissaire de la société ; Laurens; Lamothe Tenet; E. Por-taillier, commissaire du comité de Salut public de la Convention; Mauviette, commissaire du comité de Salut public de la Conventionn; Rouanet; Baldy, com¬ missaire de la société. » Arrêtés (3). I. Extrait des registres de la commune d’Agde. Du 27 juin 1793, l’an II de la République française. Ce jourd’hui vingt-sept juin mil sept cent quatre-vingt-treize, le corps municipal étant assemblé en séance publique et permanente, présents : le maire, Taillet, Roux, Ant. Barrai, officiers municipaux. Se sont présentés les citoyens Henry Reboul, administrateur du département, Billière, admi¬ nistrateur du district, Antoine Castillon et Baile, membres du comité central de Salut public, qui ont exhibé une Commission qui les charge de se rendre à Agde à l’effet d’y recevoir toutes informations relatives à la libre émission (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 36. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 766. (3) Archives nationales, carton G 280, dossier 766. du vœu des citoyens de la ville d’Agde, gênée par des menaces et des provocations, comme aussi d’y connaître l’esprit public et de faciliter les moyens de manifester et procurer au peuple l’exercice de ses droits politiques dans les cir¬ constances fâcheuses ou se trouve la République, et ont donné acte de leur comparution et la transcription sur les registres du corps muni¬ cipal de leur commission. Le conseil municipal, sur les conclusions du procureur de la commune, arrête qu’il donne acte auxdits Reboul, Billière, Castillon et Baile, et que transcription sur les registres sera faite comme suit : « Extrait du procès-verbal des séances pu¬ bliques du conseil du département de l’Hérault. « Du mercredi vingt-sixième juin mil sept cent quatre-vingt-treize, an deux de la République française. « Le conseil du département, après avoir pris lecture de la pétition des citoyens d’Agde, relative à la convocation des assemblées de section de ladite ville, et reçu la déclaration des citoyens Raymond Audibert, et Pierre Ar¬ naud, neveu, députés par les pétitionnaires, portant que la tranquillité publique de cette ville est menacée, que l’expression du vœu des citoyens y est contrainte par les menaces et les provocations les plus scandaleuses. « Ouï, le suppléant du procureur général syndic. « Considérant que le premier devoir de l’Ad¬ ministration en ces circonstances est d’étouffer tous les germes de dissension qui pourraient menacer la tranquillité du département, et d’assurer à chaque citoyen la liberté la plus par¬ faite de manifester son vœu sur les moyens de sauver la République. « Arrête que les citoyens Henry Reboul, ad¬ ministrateur du département et Billières, admi¬ nistrateur du district de Béziers, se rendront dans la ville d’Agde à l’effet d’y recevoir toutes informations relatives aux faits qui ont pu troubler la tranquillité publique et gêner la liberté des citoyens. Charge ses commissaires d’employer les voies de la persuasion pour réunir les esprits vers un même but, celui de l’intérêt commun et du maintien de la souve¬ raineté du peuple; les autorise à requérir la force publique de la ville d’Agde et lieux cir-convoisins du district de Béziers, et à prendre provisoirement les mesures administratives propres à assurer à chaque citoyen la jouissance de ses droits politiques; charge aussi lesdits commissaires de se rendre à Marseillan, à l’effet d’y concourir à la formation de la garde natio¬ nale et à tout ce qui peut y intéresser la santé publique. » Pour expédition ; Signé ; Louis Coste, président; Bougette, secrétaire général. Extrait du procès-verbal des séances du comité central de salut public du département de l’Hérault. Du vingt-six juin mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an deux de la République française, une et indivisible.