498 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE redouble l’effroi de nos ennemis, que la Convention nationale doit être le centre commun auquel les français doivent être ralliés sans cesse. Nous l’avons fait entendre ce cri et nous l’avons soutenu dans les tems les plus orageux où le fédéralisme agitoit le midy de la france. Dans plusieurs de nos discussions bouillantes du feu sacré de l’égalité et de la liberté, combien de fois par des mouvements spontanés et qui n’appartiennent qu’à cet ardent et pur enthousiasme du patriotisme, nous nous sommes levés en masse avec nos concitoyens des tribunes pour renouveller nos serments d’attachement inviolable à la Convention nationale et de lui servir de rempart contre ses ennemis ! Toujours nous avons demandé à grands cris le maintien du gouvernement révolutionnaire dans toute sa pureté et son energie, tout puissant pour le bien et impuissant pour le mal et nous avons rejetté avec horreur l’idée seule des assemblées primaires et de l’exercice du gouvernement constitutionnel avant l’époque où la révolution sera consommée par l’anéantissement des trônes. Toujours enfin nous avons taché d’instruire et éclairer le peuple sur les grands principes proclamés par la Convention nationale et dans le code immortel de la nature et des droits de l’homme. Nous serons toujours, ainsy que les autres sociétés populaires de la République, les sentinelles vigilantes placées en avant pour avertir la Convention nationale sur ses ennemis qui sont ceux du peuple. Nous confondrons toujours nos calomniateurs, ceux auxquels la surveillance des sociétés populaires est importune, et qui voudroient par ce motif leur anéantissement, par la pratique constante des vertus républicaines, par la dénonciation de toutes les infractions aux lois, par nôtre attachement inviolable à la Convention nationale et par nôtre dévouement absolû à la République. Ralliés sans cesse aux grands principes et à la Représentation nationale, nous vous invitons, Législateurs, à poursuivre votre glorieuse carrière. Tandis que d’une main vigoureuse vous dirigés les armées de la République sur le sol ennemi couvert partout des trophées de leurs victoires que l’autre ne cesse de comprimer les ennemis du dedans par une justice sevère et inflexible que les loix salutaires sur lesquelles repose la paix intérieure et qui sont autant de branches du gouvernement Révolutionnaire, que ces loix qui ont déterminé les limites où la liberté individuelle unie à la liberté politique soient sévèrement éxécutées et n’abandonnés la conduite du vaisseau de l’état que lorsqu’il aura fait son entrée majestueuse dans le port, chargé des dépouilles des tyrans vaincus et des hommages rendus à la République une et indivisible et démocratique. Vive la République, Vive la Convention nationale. Suivent 4 signatures. __ ) n [ Les administrateurs du département de la Corrèze à la Convention nationale, Tulle, le 1er brumaire an III ] (43) Réprésentans Votre energie vient de délivrer la france de la plus dangereuse tirannie. Votre sagesse doit luy assurer avec la liberté et l’égalité, la republique une et indivisible. Les principes que vous avés développés dans votre adresse au peuple françois, luy présagent cette heureuse nouvelle; nous y applaudissons et nous sommes prêts a verser tout notre sang pour en assurer l’exécution. Aussy en spectateurs patriotes de tous les flux et reflux révolutionnaires, nous avons vu sans inquiétude passer l’opinion d’un mouvement aveugle et excessif a une marche lente et incertaine, parce que nous nous sommes dits la Convention nationale est là ; sa sagesse, sa prudence, son dévouement a la chose publique sauront en fixer le sort et pourvoir a son salut. Comme vous, nous sommes convaincus qu’une tourmente trop longue, finit par faire le malheur d’une nation ; mais nous pensons que le peuple jaloux de sa liberté doit sans cesse monter la garde a coté de ses représentans pour epier avec eux les intrigues de l’aristocratie et les aider a la détruire. Les sentimens du département de la Corrèze, sont invariables comme ceux de tous les vrais républicains ; la justice doit etre clemente pour l’innocence et pour l’erreur, et inexorable pour le crime. Vive la République, Vive la Convention, Vive la Montagne. Suivent 7 signatures. o’ [Le conseil général révolutionnaire de la commune de Preuilly à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an III] (44) Liberté, Égalité. Citoyens representans Le premier devoir du conseil général d’après la réorganisation qui en a été faitte par le représentant du peuple Brival est de vous adresser sa profession de foy. Nous avons tous juré de maintenir la constitution républicaine et le gouvernement révolutionnaire que vous avez décrété et vous dire que nous avons fait le serment solemnel d’être inviolablement attachés à la représentation nationale, qu’elle sera toujours notre boussole et que nous ne cesserons pas un seul instant de nous rallier autour de (43) C 324, pl. 1393, p. 23. (44) C 324, pl. 1393, p. 18. SÉANCE DU 17 BRUMAIRE AN III (7 NOVEMBRE 1794) - N° 1 499 la Convention comme le centre unique de notre gouvernement. Grâces à votre énergie, la terreur qui com-primoit le patriotisme a disparu, elle a cédé sa place à une justice sevère qui ne fera pâlir d’ef-froy que les conspirateurs, les intriguans, les traitres, les aristocrates et les malveillans et qui sera l’egide salutaire des patriotes ; la vérité percera d’un bout de la république à l’autre, et nous ne craindrons plus cette inquisition dictatoriale que d’un seul mot vous avez anéanti; votre adresse aux français nous en est un sur garant, union, fraternité et amitié aux républicains, guerre à mort aux tirans, aux conspirateurs et a tous leurs vils suppôts, voila citoyens representans notre devise cherie. Restez à votre poste, écrasez la tête des monstres qui voudroient voir l’anéantissement de la république, la destruction de la liberté et de l’égalité et qui tenteroient de faire revivre le despotisme et tous ses abus. Vive la Convention nationale; périssent les tirans et les traitres. Salut et fraternité. Suivent 18 signatures d’officiers municipaux et de notables. P* [Les membres de la société populaire d’Aigueperse à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an 7/7] (45) Liberté, Egalité, Mort au tirans. Citoyens Représentans En vain les intriguans, les factieux de tous genres, s’efforcent-ils de prolonger les orages de la révolution pour satisfaire leurs passions criminelles, leurs efforts seront désormais impuis-sans : vous aves tracé d’une main assurée les bornes de cette révolution qu’assure le bonheur et l’indépendance d’une grande nation. Votre déclaration solemnelle aux français des intentions qui vous animent, en fixant l’opinion publique sur des principes invariables, va faire disparoitre ces germes de divisions intestines qui sembloient menacer la tranquilité publique. La justice ne sera plus un vain mot dans la bouche du scélérat hypocrite; déjà la france a peine dégagée de ce système de terreur qui avoit jetté l’allarme et l’effroi dans le coeur de tous les amis de la liberté commence à ressentir son influence salutaire. Représentans fidèles, vous aves juré de maintenir jusques à la paix le gouvernement révolutionaire par une sévérité nécéssaire, mais impartiale et réfléchie ; vous aves juré de n’abandonner le gouvernail que lorsque le vaisseau sera arrivé au port, par là vous aves rassuré tous les esprits, vous aves répondu au voeu (45) C 325, pl. 1412, p. 9. unanime de tous les français, nous vous renouvelions de notre coté ce serment si cher à nos coeurs et que nous ne nous lasserons jamais de repéter, nous jurons de demeurer invariablement attaché à la liberté, à l’égalité, à l’unité et à l’indivisibilité de la République, de ne reconnoitre jamais d’autre point de ralliement que la Convention nationale, d’autre guide que la loi, d’autres principes enfin que ceux que vous aves si sagement proclamés. Suivent 54 signatures. q’ [Cassanyès, représentant du peuple, au président de la Convention nationale, Chambéry, le 29 vendémiaire an 777] (46) Citoyen président Je te fais passer l’addresse du conseil général de la commune de Chambéri, qu’il m’a prié de faire parvenir à la Convention nationale, je puis assurer que c’est le voeu du peuple de cette commune et qu’il étoit beau de le voir dans l’en-tousiasme lors de la lecture de l’addresse de la Convention au Peuple francois. Salut et fraternité. Cassanyès. [Le conseil général de la commune de Chambéry à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an 777] (47) Représentans, Le conseil général de la commune de Chambéri avoit fait une première lecture de l’adresse au peuple français décrétée dans votre séance du 18 ; lorsqu’un très grand nombre de citoyens, se pressant dans les tribunes, en a demandé une seconde. Nous ne savons pas vous exprimer, représentans, de combien d’applaudissemens, elle a été couverte; de ces applaudis semens spontanés, vifs et serrés qui se produisent tout à coup dans les grands mouvemens du coeur, dans les douces affections de l’ame, dans la fermeté et l’energie des principes républicains. Représentans, vous vouléz la justice en action; la probité, la vertu. En effets, vous vouléz maintenir en le régularisant le gouvernement qui a sauvé la République. Ce sont les voeux des habitans de cette commune mais comme vous l’avéz promis, restéz à votre poste, pour consommer le grand oeuvre que vous avéz commencé, pour abbattre sans retour, toute espèce de tyrannie, pour assurer sur les ennemis de l’intérieur, comme sur ceux de l’extérieur, le triomphe de l’égalité et de la liberté. (46) C 323, pl. 1377, p. 8. (47) C 323, pl. 1377, p. 9.