[Convention nationale.] ARCHIVÉS PARLEMENTAIRES, j �novembr�l 793 241 eenter, en protestant de l’attachement le plus inviolable aux principes de l’égalité et de l'in¬ divisibilité de la République. « Maurice Girardin, capitaine au 17e régi¬ ment d’infanterie, armée de la Moselle. » Certificat (1). Je soussigné chirurgien major du 17e régi¬ ment d’infanterie, certifie que le citoyen Mau¬ rice Girardin, capitaine audit régiment, est sen¬ siblement affecté de douleurs rhumatismales, ou goutte sciatique, et notamment au retour de chaque équinoxe, circonstances qui lui ôtent la faculté de remplir avec précision les exercices de ses fonctions militaires ; indisposition qui est en outre attestés par certificats antérieurs, ce que du tout je déclare sincère et véritable pour servir et valoir en tout ce que de droit. Fait au camp de Saarbrück, ce 16e jour du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. Servantier. Vu par nous, membres du conseil d’admi¬ nistration du 2e bataillon du 17e régiment d’infanterie, et attestons que le citoyen Servan¬ tier est chirurgien-major au dit bataillon. Fait au camp de Sarrebruck, les jour et an que dessus. J. M. Croix; L’Estre; E. Maréchal; Prin-sac; Barrére. Le citoyen Jourdan, volontaire, blessé d’une balle dans la jambe, sollicite des secours de la Convention pour se faire guérir. La demande convertie en motion par un membre, « La Convention nationale décrète qu’il sera payé par la trésorerie nationale, à la présenta¬ tion du présent décret, un secours provisoire de 100 livres au citoyen Jourdan, canonnier, blessé d’une balle à la jambe droite, et le renvoie au ministre de la guerre pour être placé dans l’hos¬ pice d’humanité jusqu’à sa guérison (2). » Le citoyen J. -G. Kropff sollicite de la Conven¬ tion un secours provisoire. Un membre [Maribon-Montaut (3) conver¬ tit cette demande en motion; la Convention na¬ tionale décrète ce qui suit : « Sur la pétition de J.-G. Kropff, Mayençais, échappé à la tyrannie prussienne et autrichienne, et la proposition d’un membre, la Convention (I) Archives nationales, carton G 283, dossier 807. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 176. (3; D’après la minute du décret qui existe aux Archives nationales, carton C 282, dossier 788. lre SÉRIE. X. LXXX. nationale décrète qu’il sera donné par mode de secours provisoire, audit citoyen Kropff, la somme de 300 livres, qui lui sera comptée à là : trésorerie nationale sur le vu du présent décret. La Convention renvoie au conseil exécutif pro¬ visoire le surplus de la pétition, pour procurer de l’emploi audit citoyen (1). » Compte rendu du Moniteur universel (2). Un pétitionnaire, admis à la barre, expose qu’il a été un des premiers à lever à Mayence l’étendard de la révolte contre le prétendu sou* verain électeur de cette ville; son patriotisme lui a suscité des persécutions qui l’ont obligé de _ s’exiler et d’abandonner sa femme et ses en-f fants à la fureur des tyrans qui les retiemaent dans les fers. Il sollicite une place de capitaine dans les charrois. Maribon-Montaut. Le particulier que vous voyez est un chaud patriote : banni de la patrie par la tyrannie, je l’ai vu successivement dans plusieurs de nos armées. Il est venu à Paris solliciter un emploi dans les charrois. Je sais qi ’il a beaucoup de talent en cette partie. Je l’ai rencontré, il y a deux ou trois jours, mou¬ rant presque de faim. La nation doit venir au secours des patriotes persécutés pour la cause de la liberté. Je demande donc en faveur de ce citoyen un secours provisoire de 300 livres et le renvoi de sa pétition au conseil exécutif, pour lui procurer de l’avancement. Ces deux propositions sont décrétées. Benon, curé de Julliénas, district de Ville-franche, renonce en faveur des enfants de la patrie à un traitement de 1,500 livres. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Compte rendu du Bulletin de la Convention (4) Le citoyen Benon, curé de Julliénas, district de Villefranche-sur-Sâone, informe la Convention qu’il renonce à son traitement de 1,500 livres; il en fait offrande à la patrie. Mention honorable. Les administrateurs du district de Gap pro¬ testent de leur attachement à la République. Ils annoncent que toutes les levées se sont faites avec rapidité dans leur arrondissement, et que la vente des biens nationaux y est achevée. Ils invitent les représentants à ne pas abandonner leur poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (5). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 176. (2) Moniteur universel |n° 69 du 9 frimaire an II (vendredi 29 novembre 1793,, p. 279, lre col.). (3; Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 177. (4) Bulletin de la Convention ffu 7e jour de la lre décade du 3e mois do l’an II (mercredi 27 no¬ vembre 1793). (5) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 177. 16 242 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 7 frimaire an II 27 novembre 1793 , Suit la lettre des administrateurs du district de Gap (1). Les administrateurs du district de Gap, à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Les membres du conseil du district de Gap, département des Hautes-Alpes, constamment attachés à la Révolution, n’ont cessé d’admirer l’énergie et la sagesse de vos décrets, leur em¬ pressement à les faire exécuter est une preuve des sentiments qui les animent. Les ventes de biens nationaux situés dans leur ressort sont parachevées depuis longtemps, le mobilier des émigrés et des maisons supprimées a été égale¬ ment vendu, de même que les sels et tabacs, et le produit de ces derniers objets versé dans la caisse du receveur du district. « Les levées .ordonnées par vos décrets n’ont pas moins eu leur effet dans leur temps avec le plus vif enthousiasme. Notre district, quoique d’une petite étendue, a fourni, pour son compte, un bataillon de volontaires qui est à l’armée du Nord et qui, dans toutes les circonstances, a fait preuve d’un courage républicain. Il a également fourni son contingent du recrutement et d’un autre bataillon de grenadiers qui est aussi en activité. Les citoyens de 18 à 25 ans de la pre¬ mière réquisition sont organisés en compagnies et bataillon; quatre de ces compagnies se sont rendues au camp de Toulon sur la réquisition du général Carteaux, et tout le reste est prêt à marcher pour combattre les tyrans et leurs satellites. « Nos vœux, citoyens, ne tendent qu’à l’affer¬ missement de la République. Nous vous prions de ne pas abandonner votre poste jusqu’à ce que ses ennemis soient entièrement terrassés. Nés dans les montagnes, nous ne cesserons de bénir celle qui nous a garantis du précipice dans lequel les ennemis de la chose publique vou¬ laient nous plonger, et de répéter avec tous nos bons oitoyens ; Vive la République, une et indi¬ visible ! Vive la Montagne. « A Gap, le 9e jour de la lre décade du 2e mois. » (Suivent six signatures.) Le citoyen Rauxin (Ranxin), président de la Société des Sans-Culottes de Mézières et Libre¬ ville, fait part à la Convention qu’en moins de vingt-quatre heures les sans-culottes de ces com¬ munes ont réuni en dons patriotiques 300 paires de draps, autant de chemises, des matières d’or et d’argent et des assignats. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2) . Suit la lettre du citoyen JRanxin (1). « Mézières, 20 brumaire, l’an 2e de la Ré¬ publique, une et indivisible. « Citoyen Président, « La Convention nationale n’apprendra pas sans intérêt que les habitants des communes-frontières de Mézières et Libreville viennent de donner à la patrie une preuve non équivoque des sentiments qui les animent. La Société jaco-bite et montagnarde des deux communes réu¬ nies, après avoir pris une physionomie révolu¬ tionnaire et chassé de son sein les intrigants qui, sous le masque du patriotisme, jetaient de la poudre d’aristocrates aux yeux des braves sans-culottes du pays, a fait une invitation patrio¬ tique qui a produit le meilleur effet. Le com¬ mandant de la place ayant annoncé qu’une colonne de l’armée des Ardennes, revenant du Nord, venait prendre ses cantonnements tant à Mézières et Libreville que dans les environs, qu’il était urgent de fournir à nos frères des draps et des chemises à la voix des besoins im - péneux de la sans culotterie militaire, le bureau se couvre des objets nécessaires. Les galons d’or et d’argent quittent les manteaux; des habits, vestes et culottes sont déposés sur l’autel de la patrie : enfin j’ai le plaisir d’annoncer à la Con¬ vention qu’en moins de vingt-quatre heures, le zèle des bons citoyens a produit environ trois cents paires de draps, autant de chemises, des matières d’or et des assignats que nous enver¬ rons à la monnaie, ou que nous convertirons en vêtements d’hiver pour en couvrir nos défen¬ seurs. « La régénération commence dans ce départe¬ ment avec succès; les aristocrates s’éclaircissent, les patriotes y allument le feu de la liberté; l’amour de la République une et indivisible y fait des progrès; la raison les appuie; les ridi¬ cules suppôts d’un papisme plus ridicule encore commencent à avouer qu’üs ont hébété nos pères, les saints qu’ils encensaient jadis descen¬ dent, sans murmure, des niches sacrées où l’im-béoile superstition les avait placés, et leurs sta¬ tues révérentieuses semblent applaudir à leur chute. « Courage, Montagne inexpugnable, lance de ton sommet le fer et le feu contre les ennemis de la patrie de quelque espèce qu’ils soient. Nous seconderons tes efforts et nous joindrons les puissantes armes du ridicule contre la caste extravagante des brahmines en bonnets carrés qui, non contents d’épouvanter les vivants, tourmentent les morts. « Ne crains pas les foudres impuissantes du pontife de Rome, nous avons des canons qui les feront taire, reste ferme à ton poste jusqu’à ce que tu aies forcé l’Europe liguée à demander la paix. Juge, par notre empressement à secourir la patrie, du courage que nous développerons si les cohortes de Cobourg approchent nos murs. « Ranxin, canonnier, président de la Société des Sans-Culottes de Mézières et Libre¬ ville. (1) Archives nationales, carton C 284, dossier 820. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 177. (1] Archives nationales, carton G 283, dossier 807.