SÉANCE DU 2 BRUMAIRE AN III (23 OCTOBRE 1794) - N° 25 367 Haute-Garonne d; de Chaudes-Aigues [Cantal] e; de Reims, département de la Marne f ; de Vesoul, département de la Haute-Saône 8 ; de Pont-Croix [Finistère] h ; le comité révolutionnaire du Havre-Marat [ci-devant Le Havre-de-Grâce, Seine-Inférieure] l; le tribunal criminel du département de la Nièvre le conseil-général et l’agent national du district de Lisieux, département du Calvados k ; les tribunaux de district de Louhans l, de Laval m ; les juges-de-paix et assesseurs de Beauvais n ; les membres composant le tribunal du district, le bureau de paix et de conciliation du district de Lisieux °, expriment leur adhésion aux principes contenus dans l’Adresse au peuple français, leur attachement à la Convention nationale, et l’invitent à rester à son poste jusqu’à la paix. Mention honorable, insertion au bulletin (64). a [La société populaire de Moulins, département de l’Ailier, à la Convention nationale, s. d .] (65) Représentans, Le sistême de la terreur fut dans tous les tems, l’arme favorite des despotes. Apuyé sur tous les crimes, il commence par abrutir l’homme et finit par tyranniser les peuples. Cet affreux sistême, étendu et perfectionné par Robespierre, alloit attaquer le pauvre jusque dans sa chaumière, le vieillard sur son grabat, pour les conduire à l’échafaud. Partout l’innocence étoit oprimée, le courage abattu sous le poids de la calomnie et des proscriptions. Catilina n’est plus, mais les brigands qui se gorgeaient des dépouilles des victimes, qu’ils sacrifîoient à l’ambition hypocrite de leur maitre, respirent encore ; ce sont eux qui cherchent à jetter de la défaveur sur la mémorable journée du 9 thermidor, époque brillante de notre impérissable liberté : ce sont eux, qui pour échaper à la vengeance des loix, qui pèsera bientôt sur la tête des intrigants, des fripons, des assassins politiques, osent encore repousser la justice et appeler à leur secours, la terreur qui détruit tout et qui seule voiloit leurs crimes et leur en assuroit l’impunité. Dominateurs insolents des sociétés populaires, ils placent la souveraineté du peuple dans nos assemblées, et par cette politique astucieuse, ils cherchent, en dénaturant les principes à tromper le peuple sur ses droits et à lui faire prendre l’habitude de les regarder comme des amis nécessaires quand ils ne sont que des tyrans et des spoliateurs. Sans doute, les so-(64) P.-V., XLVIII, 13-14. (65) C 325, pl. 1402, p. 14. M. U., XLV, 116-117; Bull., 4 brum. (suppl.). ciétés populaires sont nécessaires à la liberté quelles défendent contre ses ennemis, mais elles ne sont qu’une fraction de la grande famille dont le but et l’objet sont la surveillance et l’instruction, tels seront à jamais nos principes et nos vües. Ils en imposent, ils calomnient l’esprit national, les complices du tyran, en vous disant que l’aristocratie triomphe et que les patriotes n’osent lever la tête ; représentans, les vrais patriotes, le sont à votre manière, ils sont sévères, mais ils sont justes ; ils sont révolutionnaires, mais non barbares ; ceux-là n’en doutés pas forment la très grande majorité de la République et tous ont juré de ne plus se laisser asservir. Représentans, les vrais Jacobains de Moulins, vous invitent à faire cesser cette lutte odieuse, de quelques factieux, contre la souveraineté nationale et bientôt les intrigans et les fripons seront réduits au silence, le patriotisme reprendra ses droits et la voix reconnoissante du bon sans-culotte se fera entendre de toutes parts pour applaudir à votre sagesse et à votre énergie. Quand à nous, toujours fidels aux principes, nous vous demandons la liberté de la presse; le règne de la justice et de la probité ; le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix, mais dirigé par des mains pures et par des coeurs honnêtes. Nous protestons en même tems de notre dévouement à la Convention nationale qui sera toujours notre seul point de ralliement, et nous jurons avec la section du Panthéon fran-çois de regarder et de punir comme un tyran, quiconque oseroit se montrer au-dessus de la loi ou plus sévère qu’elle. Peyron, président, Thiriot, Serdier, secrétaires. b [La société populaire d’Ebreville, département de l’Ailier, à la Convention nationale, s. d] (66) Et nous aussi, nous allons nous prononcer dans la grande discussion qui s’agite; il n’y a que des lâches et des modérés qui puissent garder le silence dans ces circonstances : il faut enfin savoir, si la patrie peut être sauvée par l’intrigue, la perfidie et l’ignorance, si un sis-tème de terreur convient à des hommes libres, et s’il peut être mis à la place de la vertu et de la justice. Ah ! législateurs, nous frémissons d’indignation en apprenant que des turbulents et des intrigants agitent les sociétés populaires, et paroissent leur avoir fait adopter des maximes qui ne sont pas les leurs (sans doute la majorité de ces sociétés est bonne) ne vous y trompez pas, ce sont des hommes couverts de crimes qui voudroient éviter l’oeil de la justice, et se sauver à la faveur des désordres. (66) C 325, pl. 1402, p. 24.