200 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE compagnie et ce, pour soulager les veuves des défenseurs de la patrie. Ils regrettent que cette somme soit aussi modique, mais ils offrent leurs coeurs à la Convention et leurs bras à la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (53). [La quatrième division d’artillerie, compagnie Laurent, à la Convention nationale, Mont-Lyon, le 29 vendémiaire an III\ (54) Egalité, Liberté, Fraternité Citoyens réprésentans Un détachement d’artillerie de la ditte compagnie composé de 12 hommes sortant du fort Miraboue en Piémont, vous prie d’agréer le don qu’ils font à la patrie pour le soulagement des veuves et orphelins de ses deffenseurs, de la somme de vingt cinq livres provenant de la gratification accordée à ceux qui se sont trouvés à l’expédition qui a eu lieu le 28 fructidor dernier au village Le Chanal et aux environs du Chateau-Dauphin en Piémont. Ces mêmes citoyens témoignent leur vif regret de ce que la somme n’est pas plus forte, mais ils offrent de nouveau leur coeur et leurs bras et jurent au nom de la République qu’ils n’ont d’autre désir que celui d’anéantir le tyran sarde, ses satellites et tous ceux qui oseroient prétendre d’asservir les Français. Soyez en outre persuadés de nos sentiments de vrais républicains. Vive la Convention, Vive la République une et indivisible. Salut et fraternité. Mont-Lyon, le 29 vendémiaire an 3e de la République française. Ne suit aucune signature. 21 La société populaire de Mouzon, département des Ardennes, exprime son admiration et sa reconnoissance à la Convention, pour avoir fait tomber la tête du tyran Robespierre ; elle jure de propager les sublimes principes de l’Adresse au peuple français et d’être toujours debout pour écraser l’autorité monstrueuse qui voudroit s’élever contre la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (55). (53) P.-V., XLIX, 148-149. Bull., 25 brum. (suppl.). (54) C 323, pl. 1380, p. 2. Mention marginale de la réception du don signé Ducroisi. (55) P.-V., XLIX, 149. Bull., 25 brum. (suppl.) reproduction partielle. [La société populaire de Mouzon aux représentants du peuple français, s. d.] (56) Liberté, Égalité, Fraternité, amour de la patrie. Haine aux tyrans, aux dominateurs, aux agitateurs et aux intrigans, aux dilapidateurs, aux fanatiques, aux aristocrates. Citoyens représentans, Vous l’avez bien mérités cette confiance intime de tous les français, d’un bout de la République à l’autre; tout rétantit des cris d’allégresse, l’anthousiasme de l’amour, de la reconnaissance, a saisi tous les coeurs, tous les voeux sont réunis pour vous, tous Français patriotes voyent en vous son pere, son sauveur. Oui vous l’avez encore une fois sauvé cette malheureuse patrie, qui étoit dévorée par des monstres qui poussoient le raffinement de la cruauté jusqu’à ne vouloir se repaître que du sang des meilleurs amis de la Révolution, vous avez fait tomber cette tête monstrueuse de Robespierre, et de ses principaux agens, vous ne vous en tiendrés pas la, Dignes Représentans, vous poursuivrés jusque dans leurs derniers retranchemens cette horde infâme d’intrigans imprégnés des principes destructeurs de leurs indigne maître. Et nous aussi, nous l’avons jurés, a votre exemple de détruire les restes de cet hydre dévorant, notre surveillance active saura déjouer leurs perfides complots. Vous venez d’electriser nos âmes par votre énergique adresse aux Français, c’est le chef-d’oeuvre d’eloquence. Votre courage, votre justice, vos vertus, qui nous sont connus, vous sont de sur garants que nous sacrifierons jusqu’à la dernière goûte du sang qui coule dans nos veines pour vous deffendre et vous venger des traitres qui oseroient attenter a vos jours, à votre autorité. Nous l’avons aussi jurés citoyens Représentans que nous n’aurions jamais d’autre point de raliement, que la Convention, nous détestons toutes associations, toutes affiliations qui tendent au fédéralisme, tous les pouvoirs du peuple français sont dans vos mains, elles sont pures, conservés le, ce dépôt précieux de son autorité jusqu’à ce que vous eussiez affermis la République, sur des bases inébranlables, c’est notre désir intime, notre voeu le plus ardent et celui de tous nos concitoyens et de tous les Français. Suivent 24 signatures. 22 La société populaire de Noyers, département de l’Yonne, annonce à la Convention que sa sublime Adresse aux Français (56) C 326, pl. 1417, p. 7. SÉANCE DU 24 BRUMAIRE AN III (14 NOVEMBRE 1794) - N» 23 201 a écrasé toutes les factions, désespéré les agitateurs et a réuni tous les coeurs. Mention honorable, insertion au bulletin (57). [La société populaire de Noyers à la Convention nationale, s. d .] (58) Citoyens Législateurs Votre adresse aux françois a écrasé les factions, désepéré les agitateurs et reuni tous les coeurs à la représentation nationale. Que le crime démasqué rentre timide et honteux dans son antre ensanglanté : que les tyrans de toute espece apprennent à respecter la liberté : et que le patriotisme guidé par la loi n’ait pas d’autre intérêt que celui de la République, ni d’autre centre que la représentation nationale. Homage vous soit rendu, citoyens représentons pour le décret salutaire qui concentre les sociétés populaires dans le peuple et les met à l’abri de l’influence dangéreuse de mille intri-gans qui y souffloient l’anarchie et y préchoient l’atrocité et le brigandage. Ne voir que la patrie, ne respirer que la liberté, ne rien souffrir qui soit au préjudice de l’unité républicaine; tel est le voeu que nous avons constamment formé, et que nous formons de plus fort, ne reconnoissant d’autre cri de ralliment que celui de vive l’égalité, vive la Convention nationale. Suivent 26 signatures. 23 La société populaire de Geffosses, district de Coutances, département de la Manche, invite la Convention à frapper sans pitié ceux qui voudroient faire revivre le système de terreur et de tyrannie de l’infâme Robespierre ; puis elle jure entre ses mains de ne reconnoître que la Convention nationale, et de plutôt mourir que souffrir qu’elle soit attaquée. Mention honorable, insertion au bulletin (59). [La société populaire de Geffosses à la Convention nationale, le 20 vendémiaire an III] (60) Liberté, Égalité, Fraternité. Immortels Représentants Qu’elle est digne de vous cette éclatante victoire que vous venez de remporter sur les ennemis du peuple. Ainsi donc, malgré leur rage (57) P.-V., XLIX, 149. (58) C 326, pl. 1417, p. 8. (59) P.-V., XLIX, 149. (60) C 326, pl. 1417, p. 9. Bull., 24 brum. forcennée, vous faite succéder le règne bienfaisant de l’humanité, et de la justice, au règne affreux de la terreur et du crime. Grâce aux nobles sentiments qui vous animent, ils ne sont plus ces jours de deuil et de calamité, ou le citoyen paisible était partout victime de l’intrigue et de la scélératesse, ces jours affreux ou l’époux n’ayant contre lui d’autres crimes que ses propres vertus inhumainement arraché des bras de son épouse desolée, l’épouse des bras de son époux, gémissoient plongés dans des cachots en attendant le jour fatal ou le tyran et ses agens decidoient de leur sort au gré de leur cupidité, de leur ambition et de leur fureur. Ils ne sont plus enfin ces jours, où tant de malheureuses victimes ne dévoient comptés sur leur existance qu’autant que les monstres qui pendant quelque tems ont désolé la France, les croyoient dans l’impossibilité morale et phisique de porter le moindre obstacle a leurs complots sacrilèges. Vous les avez scü démasqués ces atroces conspirateurs, vous avez déployé contre eux toute votre énergie ; et la nuit du dix thermidor les a vus plonger dans l’abime du néant. C’est a cette époque mémorable que la liberté s’eleve de ses ruines plus triomphante que jamais, la sagesse de vos decrets la consolide encore de jour en jour ; c’est enfin par vos soins et sous vos auspices, qu’il s’élève, qu’il croit cet arbre magnifique, l’honneur des forêts, sous l’ombrage duquel l’innocence trop longtems en bute à la persécution, va pouvoir désormais trouver un sur abrit. Au milieu de tant d’evenements aussi heureux qu’extraordinaires, si quelque chose pouvait altérer la joie que produit en nous cette dernière révolution si necessaire, si intéressante, et qui amene infaiblement le bonheur de la France, ce serait ces hommes de sang, ces continuateurs des amis de Roberspierre qui pour jet-ter un voille sur leurs forfaits, voudroient faire revivre son sisteme tyrannique : mais votre sagesse, et votre fermeté nous rassure au surplus; si malgré la contenance ferme et vigoureuse, si malgré l’attitude imposante que vous prenez devant eux, ils osent encore lever une tête insolente, législateurs, la foudre est dans vos mains. Si le peuple vous l’a confiée, c’est pour vous en servir contre ses ennemis, lancez la donc sur ces tygres, cette foudre vengeresse de toutes les vertus outragées, et que ces monstres dispa-roissent devant nous avec plus de célérité encore s’il est possible que disparoissent les satellites du despotisme devant les dignes enfants de la liberté qui composent nos armées. C’est ainsi que vous calmerez les flots encore agités sur lesquels vogue le vaisseau de la République, et que vous le conduirez tranqui-lement au port. Tel est, Citoyens Représentants, l’opinion et le voeu de la société populaire de Geffosses, qui vous a juré et vous jure encore dans ce moment de n’avoir d’autre raliment que la Convention; et de contribuer par tous les moyens qui sont en son pouvoir au bonheur du peuple dont elle fait partie. Marinq, président, Laisney, Terry, secrétaires.