[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. � ni'r6se an 11 645 (4 janvier 1794 fois, et autres lieux, n’ont été suscitées que par les prêtres qui s’y sont eux-mêmes rendus et ont invité les fidèles à s’insurger au nom de Dieu et au mépris de la patrie; Considérant que plusieurs prêtres ont mis tout en usage dans le département de l’Ariège pour fanatiser les braves sans-culottes Habitants des montagnes; Considérant que plusieurs curés de ce départe¬ ment (qui ont fait le plus grand mal et qui sont constitutionnels) ont été incarcérés comme fa-natiseurs, qu’ils ont professé des sentiments contre-révolutionnaires au mépris de leurs ser¬ ments; Considérant que des prêtres couverts du mas¬ que du patriotisme s’étaient glissés dans notre Société, étaient membres du comité de surveil¬ lance; qu’un de ces individus étant président de la Société, a excité un mouvement dans notre ville en faisant des motions qui tendaient à per¬ suader au peuple qu’on ne devait point laisser enlever les marques extérieures du culte; Considérant que toutes les puissances ne se sont levées en masse contre nous qu’à l’insti¬ gation des prêtres et nobles qui se sont retirés dans les divers royaumes ; Considérant que tous les prêtres électeurs en empire se sont coalisés avec nos ennemis; Considérant que le pape, colonel des calotins et le coryphée sanguinaire des cardinaux, ne ces¬ sent de faire des prières à Rome pour exterminer les patriotes; Considérant enfin que tous les prêtres en royaumes étrangers ne cessent de chanter, ainsi qu’à Rome, des Te JDeum multipliés lorsque les patriotes ont été massacrés; Appuyés sur des principes aussi connus, ne pouvant révoquer en doute que les sectaires res¬ semblent toujours au chef de la secte à qui ils ont juré fidélité, portant d’ailleurs le même uniforme qui les caractérise, devant, par les mêmes prin¬ cipes, être enflammés des mêmes désirs, puis¬ qu’ils Bont encore sous les drapeaux de leur chef; Avons arrêté, après une longue et mûre discus¬ sion, qu’à compter de ce jour aucun ecclésiasti¬ que tonsuré ou ayant les ordres sacrés, ci-devant moines, etc., ne seront plus admis dans notre Société comme membres, à moins qu’ils n’aient déposé sur le bureau dè la Société leurs lettres de tonsure ou de prêtrise, qui seront brûlées sur la place publique, au pied de l’arbre de la liberté; acte qui sera inscrit au procès-verbal; et après ce procédé, ils devront, pour se dépouil¬ ler de tout égoïsme, entrer dans la classe des citoyens en se vouant au mariage pour donner de nouveaux défenseurs à la patrie. Connais¬ sant l’esprit qui anime les Sociétés populaires, nous les invitons à suivre notre exemple, si toutefois elles trouvent que cette mesure peut concourir à la sûreté générale et à rétablir dans la République une paix si désirée. Le commissaire des guerres ayant la police de l’armée révolutionnaire de l’Ariège, rédacteur, Picot-Belloc. Le représentant du peuple, Cassantes. Pour les membres de la Société populaire : Allard, Matniel, président; Prouaix, secré¬ taire. Saint-Girons, le 30 brumaire, l’an II de la République française une et indivisible. L’Administration du district de Montélimar adresse à la Convention un extrait du registre de ses délibérations, contenant l’arrêté par lequel ce district vote à l’unanimité ses remercîments et le tribut d’éloges bien mérité, par le citoyen Boisset, représentant du peuple, qui s’est occupé à purger ce département des ennemis de la Répu¬ blique. Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de l’Administration du district de Montélimar (2). L’ Administration du district de Montélimar 1 au Président de la Convention nationale. « Le 26 brumaire, l’an II de la République. « Nous vous envoyons, citoyen Président, l’extrait des registres des délibérations au sujet de votre collègue Boisset. Nous vous prions de le présenter à la Convention. Nous sommes tou¬ jours empressés à rendre justice aux bons sans-culottes comme vous, vrais soutiens de la Répu¬ blique. « Barnoins, président; Biscarrat; Moral; Mandin; Yaronnier aîné. « P. S. Je vous prie de vous rappeler le mé¬ moire que je vous ai fait passer par AudranMoral aux fins d’obtenir son changement des hôpi¬ taux de l’armée du Nord à celles du Midi. « Moral. » Extrait du registre des délibérations du conseil du district de Montélimar (3). Séance publique du 26 brumaire, 2e année républicaine. Un membre a observé que le citoyen Boisset, représentant du peuple, s’étant conduit dans ce district avec toute l’énergie réunie à la philo¬ sophie simplicité (sic) d’un vrai sans-culotte montagnard, toujours prêt à écouter les malheu¬ reux avec douceur, de préférence aux riohes portant le péché originel de l’aristocratie, il y avait lieu d’en faire mention honorable dans un procès-verbal. L’objet mis en délibération; Le conseil, considérant que le citoyen Boisset s’est occupé nuit et jour à rendre justice à tous, particulièrement aux sans-culottes, à poursuivre les aristocrates, les modérés, les égoïstes, les. fédéralistes jusque dans leurs derniers retranche¬ ments, même dans les autorités constituées, il aurait été à désirer que le temps lui eût permis d’en purger totalement le département et les environnants; Le procureur syndic ouï; Arrête que mention honorable sera faite sur nos registres et que le présent sera envoyé au Président de la Convention, comme une marque k (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 291. (2) Archives nationales, carton G 288, dossier 885, pièce 12. (3) Archives nationales, carton C 288, dossier 885, pièce 13.