548 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 22 [Les c "* composant la Sté popul. de Sault (l) au Présid. de la Conv. ; s.d.] (2) Citoyen Président, Tu recevras, sous ce pli, l’original d’une adresse à la Convention Nationale, et 6 exemplaires imprimés d’icelle. Nos sentimens y sont exprimez au naturel, et les montagnards de Sault n’en auront jamais d’autres. S. et f. Poulle (ex-présid.), Aubert, Buffet, Sarrobert, f. Constantin, Jourdan, Bonnefoy ayné ( membres du c. de corresp.) Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Adresse de la Sté popul. régénérée de la comm. de Sault, à la Conv.; du 16 prair. II] Représentans Du Peuple, L’infâme Bédoin n’est plus, il vient de disparaître sous les carreaux de la foudre Nationale. Limitrophes de cette commune, mais pourtant séparés d’elle et de ses principes de toute la hauteur de la montagne, nous applaudissons à cet acte éclatant de justice, puisse-t-il retenir par la frayeur ceux que leur ame de boue rend incapable d’aimer le Gouvernement révolutionnaire, vray palladium de notre liberté ! Pour nous, qui avons trouvé dans l’exécution de vos Décrets, le moyen de nous débarrasser de tout ce que nous avions d’impur, nous qui, environnés des marais fangeux du fédéralisme, avons sçu nous préserver de leurs miasmes contagieux; nous qui avons accueilli, comme des anges tutélaires, les Commissaires du pouvoir exécutif porteurs de l’acte constitutionel, nous qui, dans ce tems de crize, avons mérité l’honneur périlleux de donner asile à la Représentation Nationale outragée en la personne de Robespierre et Ricord, nous venons vous offrir une société pure, et qui ne respire que pour le maintien de la république, une et indivisible. En vain, les intrigans et les fanatiques s’agiteraient pour faire parmi nous des dupes, et des prosélytes. ils n’y trouveraient que des dénonciateurs fermes et courageux. Qu’ils tremblent donc à l’approche d’un sol qui les décèlerait lui même. Depuis 3 mois la raison nous avait fait justice des cérémonies superstitieuses ; nous avions dès-lors fait hommage à la patrie de tous les hochets de la superstition, qui pouvaient avoir quelques prix, en les tournant à d’autres usages. mais nos saints de bois, que nous n’avions condamnés qu’à l’oubli, pouvant encore entretenir l’imbécille espoir de nos dévotes, un auto-da-fé so-lemnel vient de nous en délivrer pour toujours; et, sur la place du bûcher, nous avons élevé l’autel de la patrie, dont Tindestructibilité nous garantit la mort éternelle des idoles en poudre qu’il comprime de sa classe. Ill Vaucluse. 2 C 314, pl. 1256, p. 10, 11, 12. 3) Mention marginale du 9 thermidor. Ce sera sur cet autel que nous célébrerons à l’avenir les bienfaits de l’être Suprême; et, parmi ces bienfaits, nous mettrons toujours au premier rang les décrets salutaires qui emmanent de votre sagesse. Loin de nous ces êtres corrupteurs qui ne prêchaient l’athéisme que parce qu’ils avaient tout à craindre et rien à espérer d’un Dieu vengeur des crimes et rémunérateur des vertus ! leur but, en donnant pour perspective le néant aux âmes généreuses qui fondaient la république, étoit de l’anéantir elle-même avant son entier établissement, mais grâces au génie révolutionnaire qui préside à vos conseils, leurs complots seuls seront dévorés par le néant; et la guillotine ne sera que l’initiative de leur supplice, comme le bonheur, dont vous jouissez et nous faites jouir, n’est que l’initiative de celui destiné aux âmes immortelles et pures. Marchés donc fermes dans la pénible carrière que vous avez ouverte si glorieusement. Déjà l’Etre Suprême, dont vous avez proclamé l’existance sourit à vos travaux, puisqu’il double pour les français la fécondité de la nature. Ces contrées vous béniront à jamais pour le présent que vous leur avez fait de votre digne collègue Maignet. Qui ne Reconnoîtroit en lui le vray disciple de la montagne, nourri de l’essence de toutes les vertus républicaines ? Son austère maintien pétrifie l’intrigue, en même tems qu’il érige l’humble vertu et le talent modeste. Vous avez mis la justice et la probité à l’ordre du jour; Maignet les met en place; aussi, grâce à l’heureux instinct qui préside à ses choix, bientôt chaque autorité constituée sera un sanctuaire de toutes les vertus et un arsenal formidable à tous les vices Vivent à jamais les Représentans qui ressemblent à Maignet, et la Montagne qui les a nourris dans son sein ! Tel est le vœu des Républicains de la Commune de Sault assemblés en Société Populaire. h. GuiON (secrét.), LAGNEL {présid.), Jean (ve présid.), Constantin (secrét.), Jourdan, Poulle, A. Four-non, Sarrobert, Courtois, Aubert, Etienne La-boret, h. Constantin, Arnaud ainé, alexis Labo-ret, Louis Pons, joseph f. Signoret, autre Constantin, Xavier JOURDAN, JEAN, J. BURLE, CONIL, Aune, j.p. Louviron, Chrestian, Etienne Gabriel, autre Jourdan, Joseph Perret, J. Michel, Pons, BonnefoŸ Jne, Louis ÜEDREU, jean Baptiste, Bonhomme, autre Jourdan, Bignan, Callot, dominique Perret, J. Reynaud, Marin, autre MARIN, antoine CONSTANTIN, f. CONSTANTIN, Aubert père et fils, Richard, autre Pons, autre ARNAUD, BERTRAND, PELENC, autre BERTRAND, Christol, Fa vier, Lacroux, j. Mavin, André, Laugier, Faure le jeune, andré Augier, Bonis, Sarlat, Pascal, joseph Cotton, Siffrein, autre PONS, autre CONSTANTIN, BAYLE, SEIGNAIS, autre AUBERT, AuGIER aîné, J.B. SAISSE, J. Sl-GNORET, BESSE (l). (l) La pièce n° 12 porte la mention : imprimé à Carpen-tras, chez Vincent Raphel, imprimeur du District. Le texte n’est suivi, dans cette pièce, que des 4 premières signatures ci-dessus, après lesquelles on lit l’indication : « suivent les signatures au nombre de 148 ». En revanche, le manuscrit n’en porte que 72, outre les 4 premières. 548 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 22 [Les c "* composant la Sté popul. de Sault (l) au Présid. de la Conv. ; s.d.] (2) Citoyen Président, Tu recevras, sous ce pli, l’original d’une adresse à la Convention Nationale, et 6 exemplaires imprimés d’icelle. Nos sentimens y sont exprimez au naturel, et les montagnards de Sault n’en auront jamais d’autres. S. et f. Poulle (ex-présid.), Aubert, Buffet, Sarrobert, f. Constantin, Jourdan, Bonnefoy ayné ( membres du c. de corresp.) Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Adresse de la Sté popul. régénérée de la comm. de Sault, à la Conv.; du 16 prair. II] Représentans Du Peuple, L’infâme Bédoin n’est plus, il vient de disparaître sous les carreaux de la foudre Nationale. Limitrophes de cette commune, mais pourtant séparés d’elle et de ses principes de toute la hauteur de la montagne, nous applaudissons à cet acte éclatant de justice, puisse-t-il retenir par la frayeur ceux que leur ame de boue rend incapable d’aimer le Gouvernement révolutionnaire, vray palladium de notre liberté ! Pour nous, qui avons trouvé dans l’exécution de vos Décrets, le moyen de nous débarrasser de tout ce que nous avions d’impur, nous qui, environnés des marais fangeux du fédéralisme, avons sçu nous préserver de leurs miasmes contagieux; nous qui avons accueilli, comme des anges tutélaires, les Commissaires du pouvoir exécutif porteurs de l’acte constitutionel, nous qui, dans ce tems de crize, avons mérité l’honneur périlleux de donner asile à la Représentation Nationale outragée en la personne de Robespierre et Ricord, nous venons vous offrir une société pure, et qui ne respire que pour le maintien de la république, une et indivisible. En vain, les intrigans et les fanatiques s’agiteraient pour faire parmi nous des dupes, et des prosélytes. ils n’y trouveraient que des dénonciateurs fermes et courageux. Qu’ils tremblent donc à l’approche d’un sol qui les décèlerait lui même. Depuis 3 mois la raison nous avait fait justice des cérémonies superstitieuses ; nous avions dès-lors fait hommage à la patrie de tous les hochets de la superstition, qui pouvaient avoir quelques prix, en les tournant à d’autres usages. mais nos saints de bois, que nous n’avions condamnés qu’à l’oubli, pouvant encore entretenir l’imbécille espoir de nos dévotes, un auto-da-fé so-lemnel vient de nous en délivrer pour toujours; et, sur la place du bûcher, nous avons élevé l’autel de la patrie, dont Tindestructibilité nous garantit la mort éternelle des idoles en poudre qu’il comprime de sa classe. Ill Vaucluse. 2 C 314, pl. 1256, p. 10, 11, 12. 3) Mention marginale du 9 thermidor. Ce sera sur cet autel que nous célébrerons à l’avenir les bienfaits de l’être Suprême; et, parmi ces bienfaits, nous mettrons toujours au premier rang les décrets salutaires qui emmanent de votre sagesse. Loin de nous ces êtres corrupteurs qui ne prêchaient l’athéisme que parce qu’ils avaient tout à craindre et rien à espérer d’un Dieu vengeur des crimes et rémunérateur des vertus ! leur but, en donnant pour perspective le néant aux âmes généreuses qui fondaient la république, étoit de l’anéantir elle-même avant son entier établissement, mais grâces au génie révolutionnaire qui préside à vos conseils, leurs complots seuls seront dévorés par le néant; et la guillotine ne sera que l’initiative de leur supplice, comme le bonheur, dont vous jouissez et nous faites jouir, n’est que l’initiative de celui destiné aux âmes immortelles et pures. Marchés donc fermes dans la pénible carrière que vous avez ouverte si glorieusement. Déjà l’Etre Suprême, dont vous avez proclamé l’existance sourit à vos travaux, puisqu’il double pour les français la fécondité de la nature. Ces contrées vous béniront à jamais pour le présent que vous leur avez fait de votre digne collègue Maignet. Qui ne Reconnoîtroit en lui le vray disciple de la montagne, nourri de l’essence de toutes les vertus républicaines ? Son austère maintien pétrifie l’intrigue, en même tems qu’il érige l’humble vertu et le talent modeste. Vous avez mis la justice et la probité à l’ordre du jour; Maignet les met en place; aussi, grâce à l’heureux instinct qui préside à ses choix, bientôt chaque autorité constituée sera un sanctuaire de toutes les vertus et un arsenal formidable à tous les vices Vivent à jamais les Représentans qui ressemblent à Maignet, et la Montagne qui les a nourris dans son sein ! Tel est le vœu des Républicains de la Commune de Sault assemblés en Société Populaire. h. GuiON (secrét.), LAGNEL {présid.), Jean (ve présid.), Constantin (secrét.), Jourdan, Poulle, A. Four-non, Sarrobert, Courtois, Aubert, Etienne La-boret, h. Constantin, Arnaud ainé, alexis Labo-ret, Louis Pons, joseph f. Signoret, autre Constantin, Xavier JOURDAN, JEAN, J. BURLE, CONIL, Aune, j.p. Louviron, Chrestian, Etienne Gabriel, autre Jourdan, Joseph Perret, J. Michel, Pons, BonnefoŸ Jne, Louis ÜEDREU, jean Baptiste, Bonhomme, autre Jourdan, Bignan, Callot, dominique Perret, J. Reynaud, Marin, autre MARIN, antoine CONSTANTIN, f. CONSTANTIN, Aubert père et fils, Richard, autre Pons, autre ARNAUD, BERTRAND, PELENC, autre BERTRAND, Christol, Fa vier, Lacroux, j. Mavin, André, Laugier, Faure le jeune, andré Augier, Bonis, Sarlat, Pascal, joseph Cotton, Siffrein, autre PONS, autre CONSTANTIN, BAYLE, SEIGNAIS, autre AUBERT, AuGIER aîné, J.B. SAISSE, J. Sl-GNORET, BESSE (l). (l) La pièce n° 12 porte la mention : imprimé à Carpen-tras, chez Vincent Raphel, imprimeur du District. Le texte n’est suivi, dans cette pièce, que des 4 premières signatures ci-dessus, après lesquelles on lit l’indication : « suivent les signatures au nombre de 148 ». En revanche, le manuscrit n’en porte que 72, outre les 4 premières.