18 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE i [La société républicaine de Lesparre à la Convention nationale le 16 vendémiaire an HT] (32) Législateurs. Nous vous avons félicité dans le temps sur l’énergie que vous déployâtes dans les journées des 9 et 10 thermidor, journées a jamais mémorables qui virent terrasser les infâmes triumvirs Robespiere, Couthon et Saint-Just et leurs têtes tomber sous le glaive de la loi avec celles de leurs principaux complices; ne voulant pas perdre les fruits d’une si heureuse révolution, nous vous conjurons aujourdhy au nom du bonheur de 25 millions d’hommes de déjouer par votre constante fermeté les projets sanguinaires des continuateurs de ces monstres en scélératesse et en tirannie; tenés d’une main vigoureuse les renes du gouvernement révolutionaire que vous avés décrété, méprisés les clameurs impuissantes d’une poignée de scélérats qui voudraient à l’aide d’une terreur générale pouvoir perpétuer encore leurs horribles brigandages, occupés vous sans relâche à guérir les plaies dangereuses que la tourbe impure des Robespieristes composée de frippons et d’assassins a faittes à la république et vous recueillires les applaudissemens de tous les républicains probes et vertueux. C’est vous législateurs qui deves faire arriver au port le vaisseau révolutionaire ; la nation entière vous a confié cette honorable tâche poursuivés avec courage la carrière dans laquelle vous etes entrés depuis la chute du tiran Robespiere et vous remplirés les voeux du grand peuple que vous représentés ; l’aristocratie et le fanatisme sont aux abois il ne s’agit plus que de terrasser l’intrigue; mettes contre elle la terreur à l’ordre du jour et cette peste publique n’existera bientôt plus ; ravives le commerce et l’industrie et la France florissante, heureuse et triomphante consacrera vos noms à la postérité. Vive la république, vive la Convention nationale, périssent les intriguans. Bernard, président, Roux ainé, Constant, Bernard, Carteyron, Cadet, Superna, Bernon, Rambaud et 28 autres signatures. j [La société populaire de La Thieuloye à la Convention nationale, le 5ème jour sans-culot-tide an II] (33) Liberté, Fraternité, Égalité ou la mort. Citoyens representans Par quel horreur ne fumes nous point saisis en apprenant les dangers que vous avez courus et les infâmes proges de ces tigres altérés de sang, qui, heureusement vous avez reconnu pour sauver la république des pièges qu’on lui tendoient : grâces donc vous soient rendues, ainsi qu’a la providence qui nous a préservé de la tirannie; que votre energie a été sublime, ainsi que votre courage a découvrir les traitres qui infectoient le territoire sacré de la liberté, qui en se couvrant du manteau du patriotisme cachoient sous le voile de la vertu les plus noires perfidies, ces scélérats ne scavent donc point que les âmes des hommes libres qui gouvernent l’univers seconde nos efforts, il ne scavent donc pas que nos armées victorieuses portant l’épouvante et l’effroi dans le coeur des tirans, ne craignent par les complots des ennemis de la liberté leurs trames horribles sont toujours déjoués. Representans nos coeurs se soulèvent encore au souvenir affreux de ces etres éternellement cruels qui comprimoient, étouffoient autour d’eux les sentimens de l’humanité et de la justice pour servir et contenter leur passion barbare. Vous nous en avez heureusement délivré de ces hommes sanguinaires qui ne cachoient point la soif du sang dont ils etoient avides, tout en parlant des vertus, ils suivoient hardiment le chemin du crime. Continuez sages représentans vos glorieux travaux, investis de la confiance du peuple, ne cessez de faire justice des traitres et des intri-gans. Nous contemplons avec admiration vos mémorables travaux dans l’administration de l’Europe. De notre coté nous usons de tout notre pouvoir pour détruire le moindre vestige du fanatisme : nous avons pour principe la raison, l’humanité et la justice, nous chérissons la liberté, l’égalité et la fraternité. Nous vous renouvelions ici, illustres representans le serment fait tant de fois, d’avoir constamment en horreur les tirans et leurs complices, de ne jamais reconnoitre que la loÿ et la Convention, rien que la Convention, et mourir plutôt mil fois que de jamais enfreindre ce serment sacré. Vive la Republique, vive la Convention. Roger, président, Capion, Dupuis et six autres signatures. k [La société des Amis de la constitution de 1 793, strictement régénérée, séante à Marmande, à la Convention nationale, le 13 vendémiaire an 7/7] (34) (32) C 325, pl. 1403, p. 18. (33) C 325, pl. 1403, p. 19. (34) C 325, pl. 1403, p. 20.