SÉANCE DU 30 BRUMAIRE AN III (20 NOVEMBRE 1794) - N08 15-17 417 Pour nous, ralliés à la voix de nos repre-sentans, nous marcherons dans la ligne des principes que vient de nous tracer la Représentation nationale : amants passionés de la liberté, rien ne nous coûtera pour en consolider l’empire : que le règne de la justice succède à celui de la terreur! que le crime soit puni, que la vertu soit honorée ! que la honte et l’opprobre pleuvent continuellement sur la tête des hommes immoraux, mais que les bons citoyens respirent et puissent vivre en paix, que la france présente désormais à l’univers surpris le spectacle touchant d’un peuple de frères heureux et triomphant, et que les nations séduites par les charmes d’une aussi belle existence, se disputent à l’envie l’honneur et la gloire de les imiter. Respect aux loix, dévouement entier à la Convention nationale seul centre du gouvernement, tels seront à jamais nos principes et nos voeux. Suivent 49 signatures et 4 marques pour ceux qui ne savent pas signer. 15 Les membres de la société populaire d’Haubourdin, district de Lille, département du Nord, annoncent qu’ils savourent les douceurs que promettent au peuple français les principes de justice contenus dans l’Adresse sublime qu’ils ne cessent de lire dans l’enthousiasme de leur joie. Mention honorable, insertion au bulletin (33). [Les membres de la société populaire d’Haubourdin aux président et membres de la Convention nationale, le 2 brumaire an III\ (34) Citoyens Représentans, Vôtre adresse aux Français est la garantie du bonheur suprême dont tous les vrais républicains commencent déjà à savourer les douceurs, déjà les intrigans se désolent de voir l’ordre et la justice dissiper leurs projets liber-ticides et sanguinaires, qu’ils avoient eü soin d’identifier avec l’apparence du patriotisme pour leur faciliter des prosélÿtes, la terreur fidèle compagne de la tyrannie, nous conduisoit à grands pas au plus vil esclavage, à la compression des idées et conséquemment à l'immoralité, mais grâce à la représentation nationale, toujours entourée de vrais républicains, les déesses de la liberté et de l’égalité sur leurs chars de triomphe plânent aujourd’hui paisiblement dans l’athmosphère de la république et rendent à l’opinion sa trop juste splendeur. Tels sont, citoyens représentans, les senti-mens que vous avez proclamés auxquels tous (33) P.-V., XLEX, 304. (34) C 326, pl. 1423, p. 13. les français applaudissent et particulièrement notre commune qui vous jure fidélité et recon-noissance. Salut et fraternité. Brisot, président et 31 autres signatures. 16 Le juge de paix de La Sentinelle, ci-devant Saint-Jean-du-Bruel, département de l’Aveyron, applaudit aux mesures vigoureuses que la Convention a prises depuis le 10 thermidor, et l’invite à continuer de faire le bonheur des Français. Mention honorable, insertion au bulletin (35). [Le juge de paix de La Sentinelle à la Convention nationale, le 5 brumaire an III\ (36) Représentans d’un peuple libre, La lecture de votre adresse au peuple français a pénétré mon coeur de la plus vive joie et me fait concevoir les espérances les plus fla-teuses de votre fermeté et de votre justice, seul point de ralliement, centre commun de notre liberté, votre attention s’étendra sur tous les points de la République. Le 21 janvier et 31 mai 1793, le 9 et 10 thermidor de l’an 2 de la république, je n’ai vu que la représentation nationale, j’ai adhéré à toutes ces glorieuses journées qui ont affermi les fondements de notre liberté, et jusqu’au dernier moment de ma vie, je ne cesserai de crier, Vive la Convention ! Vive la République démocratique, une et indivisible ! vive le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix ! Le juge de paix de La Sentinelle, ci-devant Saint-Jean-du-Bruel, district de Millau, département de l’Aveiron. Julien fils. 17 La société populaire de Larché [Corrèze] invite la Convention nationale à déjouer et anéantir les continuateurs des tyrans, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (37). [La société populaire de Larché à la Convention nationale, s. d.J (38) (35) P.-V., XLIX, 304. (36) C 324, pl. 1401, p. 5. (37) P.-V., XLIX, 304. (38) C 326, pl. 1423, p. 14. 418 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoyens Représentons, La société populaire de la commune de Larché vous félicite de vos nouveaux triomphes sur la tirannie, et de l’énergie que vous déployés touts les jours pour la deffense du peuple et de sa liberté. Le sanguinaire Robespierre n’existe plus, ses vils satellites sont rentrés dans le néant et ils éprouvent le sort que la justice des peuples reserve aux despotes, aux intrigants, aux fourbes, à touts ces hommes enfin qui chercheront a faire gémir le patriote vertueux sous le pois de leur domination tirannique. Répresentans du peuple les principes de raison et de justice que vous developés dans vôtre adresse aux français consacrent pour toujours nôtre bonheur, et opéreront le salut de la République vous serés toujours, nous vous le jurons, nôtre seul point d’apui ; nous sçavons que nôtre destinée dépend de la sagesse de vos décrets et de l’énergie du gouvernement revolutionaire que vous maintiendrez jusqu’à la paix. Vive la Convention, vive la liberté, vive l’égalité. Lecture faitte de l’adresse à la société, elle s’est levée spontanément et en masse pour jurer qu’elle ne reconoitra jamais, d’autre point de ralliment que la Convention nationale. Marchant, juge de paix, Chatemiche l’ainé, instituteur, Blusson, agent national, Barutet, maire et 22 autres signatures. 18 Les membres composant le tribunal de Lyon [Rhône] jurent à la Convention de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté atteinte aux principes sacrés développés dans l’Adresse aux Français. Mention honorable, insertion au bulletin (39). [Le tribunal de district de Lyon au président de la Convention nationale, le 12 brumaire an III] (40) Égalité, Liberté. Le tribunal de district de Lyon te prie de présenter à la Convention nationale l’expression de ses sentiments et de sa reconnaissance consignée dans l’adresse cy-jointe. Les membres du tribunal de district de Lyon installés le 12 brumaire. VlTET, FACHOZ, juge, CORULETTE, AüRÉS, commissaire national, Jantet , juge, Nobin, juge, Bedos, suppléant, Franchet, greffier, Montounat. (39) P.-V., XL IX, 304. (40) C 324, pl. 1401, p. 6. [Les membres du tribunal du district de Lyon installés le 12 brumaire selon l’arrêté du 7 du même mois par les représentants du peuple pour le renouvellement de ce tribunal et des autres autorités constituées à la Convention nationale.] (41) Égalité, Liberté. Représentans du peuple français, Notre premier devoir est d’offrir à la Convention nationale l’expression de la reconnaissance qu’a inspiré à tous les français l’énergie avec laquelle elle a fixé et développé dans son adresse au peuple les principes invariables sur lesquels reposent l’égalité et la liberté; nous serons constamment fideles à ces principes, nous mourions plutôt que de souffrir qu’on y porte la moindre atteinte et nous jurons de ne reconnaitre d’autre point de ralliement que la Convention nationale. Vive la République, vive la Convention. Fachoz, Jantet, Nobin, juges, Vitet, Corulette, Montounat, Aurés, commissaire national, Bedos, suppléant, Franchet, greffier. 19 La municipalité de La Cambe, district de Bayeux, département du Calvados, promet son entier dévouement à la Convention : elle l'invite à accélérer le grand œuvre de la révolution. Mention honorable, insertion au bulletin (42). [La municipalité de La Cambe à la Convention nationale, le 7 brumaire an III] (43) Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Législateurs Nous avons donné lecture de votre adresse au peuple français, le décadi 30 vendémiaire jour de la feste des victoires remportée sur nos ennemis ; Nous vous faisons mil remerciemens de nous avoir procuré cette adresse dont la lecture a peint la joyë dans touts les coeurs du peuple : cela nous a procurés les plus vifs aplaudisse-mens, qui comme nous n’ont cessés de témoigner, Vive la Republique a chaque article de la lecture de cette adresse. Courage Représentants, achevés le grand ouvrage du gouvernement de la République; vous avés terrassés les conspirateurs et les (41) C 324, pl. 1401, p. 7. (42) P.-V., XLIX, 304. (43) C 324, pl. 1401, p. 8.