[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. !uvo?e 571 1 1 (2 lanvier 1794 Suit le texte de Vadresse des administrateurs du département du Gard, d’après le Bulletin de la Convention (1). L' Administration du département du Gard, à la Convention nationale. Citoyens représentants, « Pardonnez à notre désordre : quand la joie est sans mesure, l’éloquence qui l’exprime peut-elle en avoir? Nos braves défenseurs de la patrie ont pris Toulon; les murs de cette ville rebelle se sont écroulés devant eux; ses portes se sont ouvertes, les projets des despotes coalisés sont confondus; leurs vils esclaves sont terrassés : à l’aspect des drapeaux trico¬ lores, ils ont mis bas les armes; ils ont aban¬ donné la victoire aux soldats de la liberté. Gloire immortelle à ces derniers ! que l’histoire se prépare à consacrer dans ses fastes le nom d’un chacun ! Est-il des héros comparables à ceux qui ont versé leur sang pour leur patrie? Venez, nos amis, venez, le front couvert de laurier, le répandre, ce sang, pour la vivifier; et vous, jeunes citoyennes, doux ornement de la République, épanouissez vos cœurs; réjouissez-vous : si vous avez chanté à l’hon¬ neur de la victoire, vous chanterez bientôt à celui de l’hymen; préparez-vous à lui faire des sacrifices; et toi, vertu! sois toujours de la fête. Peuples de l’univers, enfants de l’humanité, applaudissez à ceux qui vous ont rachetés de la servitude au prix de leur sang. Elevez vos yeux vers la sublime Montagne; c’est de son faîte que nous est venue, au milieu des foudres et des éclairs, cette Constitution ineffable qui fera le bonheur du monde. « Fameux Moïse ! législateur inspiré du Dieu d’ Abraham ! ton ouvrage est-il comparable à celui de ces sages qu’a guidés le Dieu éternel de la raison? Son temple a déjà retenti de nos chants d’allégresse : bientôt toute la France chantera ses cantiques divins. « Législateurs, nous osons le prédire ; la Montagne deviendra le phare de tous les peu¬ ples; elle sera le centre de cette Convention universelle dont la providence médite et pré¬ pare les bases. O bonheur ineffable ! nous verrons donc un jour la paix générale, tous les hommes s’aimer, se' chérir, et se dire en se voyant : Voilà mon semblable; aimons-le; peut-il se faire qu’il ne nous aime? Heureuse fraternité ! tu seras l’ouvrage de nos législateurs : que le dévouement des cœurs soit leur récompense. « Nîmes, le premier nivôse, l’an II de la République française une et indivisible. (Suivent les signatures. ) Le citoyen Andrieu, procureur syndic de la commune de Tarare, a fait don de la grosse d’un contrat de décembre 1759, de la dixième tontine, coté n° 2394, 3e classe, 29e subdivision, pre¬ mière action de 100 livres. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). (1) Premier supplément au Bulletin de la Con¬ vention nationale de la séance du 13 nivôse an II (jeudi 2 janvier 1793). (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 220. Suit la lettre du citoyen Andrieu (1). Le procureur de la commune de Tarare, au citoyen Président de la Convention nationale. « Commune de Tarare du 9 nivôse, l’an II de la République une et indivisible. « Par arrêté de la municipalité de Tarare, du sixième nivôse, elle a accepté l’offrande faite par les sœurs Chermette, de notre com¬ mune, d’un brevet et de la croix d’un chevalier de Saint-Louis accordée au citoyen Devesne, leur oncle, le premier septembre 1748. « Tu trouveras aussi, ci-joint, la grosse d’un contrat de décembre 1759 de la dixième tontine, cotée n° 2394, 3e classe, 29e subdivision, lre ac¬ tion de deux cents livres, sur la tête de Pierre Marie Andrieu, dont ce dernier fait offrande à la République, ainsi que les intérêts et que je te fais passer. En conséquence, tu trouveras le tout ci-joint, tu voudras bien pour ma décharge m’en faire accuser la réception. « Salut et fraternité. « Andrieu. » L’agent national près le district de Compiègne annonce que le 10 de ce mois on a célébré, dans toutes les communes de ce district, une fête en réjouissance des victoires de la République : la Société populaire a doté de 600 livres et marié une citoyenne pauvre et vertueuse avec un défenseur de la patrie qui, sortant de l’hôpital, repart pour l’armée du Nord. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). Suit la lettre de l’agent national près le dis¬ trict de Compiègne (3). L’agent national provisoire près le district de Compiègne, au Président de la Convention nationale. « Compiègne, l’an II de la République française une et indivisible, 9 nivôse. « Citoyen Président, « Demain on célèbre dans toutes les com¬ munes de ce district les victoires de la Répu¬ blique. « La Société populaire de Compiègne con¬ sacre ces grands événements par un acte bien touchant. Elle dote de 600 livres et marie une citoyenne pauvre et vertueuse avec un défen¬ seur de la patrie qui sort aujourd’hui de l’hô¬ pital et repart après demain pour l’armée du Nord. « Saltut et fraternité. « Vive la République ! Périssent les tyrans ! « Bertrand. » Les administrateurs du district de Vierzon invitent la Convention à continuer de tenir le gouvernail de la République, et annoncent qu’ils lui font passer 171 marcs 2 onces 1 gros d’argen-(1) Archives nationales, carton G 287, dossier 866, pièce 22. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 220. (3) Archives nationales, carton C 287, dossier 866, pièce 21.