SÉANCE DU 19 BRUMAIRE AN III (9 NOVEMBRE 1794) - N° 7 17 g [La commune de Pontarlier à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (22) Répresentans du Peuple, Les principes sacrés, les vérités étemelles que vous avés développes dans votre adresse aux français sont gravés dans le coeur des Républicains : La proclamation que vous en avés émise, éclairé de son flambeau, frappe de sa lumière, elle réunit tous les amis de la patrie, elle déjoue la friponerie, démasque le faux patriotisme et démontré aux continuateurs hypocrites, aux ambitieux, aux intrigans qu’aucune autorité particulière, aucune réunion, aucune fraction ne doit s’élever à côté de la Convention nationale, elle est une, comme la souveraineté du peuple, elle est notre centre et ses décrets, notre point de ralliement; nous défendrons cette vérité, et nous demeurerons constamment inviolablement attachés à son faisceau; nos armées lui doivent leur gloire et leurs triomphes, et les citoyens lui devront leur bonheur et l’exercice de leur liberté. Maintenés, Législateurs, vôtre energie à la hauteur de la majesté du peuple et des droits de l’humanité. Maintenés la justice qui protège l’innocent et qui punit le coupable, ménagés l’erreur et terrassés le crime, maintenés le Gouvernement révolutionnaire dégagé des vexations, des mesures cruelles, des iniquités, vous en avés pris l’engagement solemnel. Organisés l’instruction publique qui fera disparaître les débris de l’ignorance et de la superstition qui sont la source de l’esclavage et de la tyrannie : ravivés l’agriculture, le commerce et les arts. C’est par vos soins que la Révolution va se terminer au sein du calme et de la prudence, Pères de la patrie, nous voyons la prospérité qui s’avance, nous voyons que le vaisseau de la République si souvent battu par la tempete, arrive sous vos auspices au port, au milieu d’un peuple libre et triomphant qui vous chérit, qui vous bénit. Recevés notre reconnoissance, vive la République, vive la Convention nationale. Fait à Pontarlier, le 30 vendémiaire l’an troisième de la République française une et indivisible. Suivent 56 signatures. h [Les maire, officiers municipaux et membres du conseil général de la commune de Nantes à la Convention nationale, le 1er brumaire an III] (23) (22) C 325, pl. 1413, p. 17. (23) C 324, pl. 1395, p. 15. Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Citoyens Représentans, Nous avons applaudi avec enthousiasme à votre adresse au peuple français, elle renferme des principes gravés en traits de feu dans nos coeurs, puisqu’ils sont fondés sur la justice et la probité; Oui, vous l’avez dit, représentans, une république, ne peut subsister, qu’avec des lois qui rapellent sans cesse les citoyens aux vertus civiques et morales, c’est cette vérité qui a fait rentrer dans la poussière, ces hommes qui tous couverts de crimes, ces hommes qui tous dégoutans de sang, vouloient encore par des nouveaux forfaits ravir les droits du peuple, le voile de l’imposture et de la scélératesse a été déchiré, la justice et l’humanité ont reconquis leurs droits. Pour nous, pères de la patrie, qui du sein de la médiocrité, avons été appellés à des fonctions publiques, toujours fidèles à nos devoirs, toujours étrangers aux factions et aux intrigues, nous ne connoitrons jamais d’autre boussole que les lois, d’autre point de raliement que la Convention et nous ne cesserons de crier, vive à jamais la République démocratique. Renaud, maire, Saveneau, secrétaire-greffier; suivent 9 signatures d’officiers municipaux et 19 de notables. i [Le conseil général de Strasbourg à la Convention nationale, le 2 brumaire an III] (24) Citoyens Représentans ! Anéantir jusqu’aux derniers vestiges de la tirannie, substituer la sévère justice à l’atroce terreur ; voilà les travaux que vous avés consommés avec tant de gloire, et dans un si court espace de tems l’expérience journalière nous apprend que cette justice que vous avés proclamée n’est plus un vain nom. Par vôtre energie ses principes l’emportent sur un sis-tème de sang qui trop longtems sema parmi nous le découragement et le désespoir, jaloux de faire évanouir les fluctuations qui agitaient l’opinion publique, vous avés atteint ce but dans vôtre derniere adresse au peuple français. D’une main ferme vous avés posé les principes dont l’application fera son bonheur. Nous nous empressons de vous offrir l’hommage qui leur est dû. Nous jurons de nôtre côté un attachement inaltérable à la représentation nationale, une obéissance absolue aux loix qui émanent d’elle, nous jurons une haine étemelle à l’aristocratie, à l’intrigue, à l’ambition, à l’immoralité et à tous les ennemis du peuple; tels sont nos sentimens, nous vous en devions la manifestation. Citoyens représentans, en dégageant le gouvernement révolutionnaire des abus odieux dont on l’avoit investi, vous saurés le (24) C 324, pl. 1395, p. 11. 18 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE maintenir dans toute sa vigueur, dans toute sa pureté ; ainsi le vaisseau de la République conduit par des mains pures et habiles et voguant à pleines voiles, arrivera bientôt au port, malgré les ecueïls que la malveillance a amoncelés pour retarder sa marche rapide. Onoun, secrétaire-greffier, Chevengdenhammer, agent national et 37 autres signatures. j [Le conseil général de La Rochelle à la Convention nationale, le 2 brumaire an 7/7] (25) Législateurs Par votre adresse du 18 vendémiaire vous renversez le système de terreur et d’oppression que des hommes profondément pervers avoient essayé de mettre à la place du régné de la justice, vous rendez aux véritables amis de la liberté toute l’énergie républicaine et vous leur désignez ses hippocrites ennemis avec des traits si marqués qu’il ne reste plus à l’intrigue déconcertée que la honte du silence : c’en est fait le crime et l’audace n’usurperont plus les hommages, qui n’appartiennent qu’à la vertu, le peuple éclairé sur le degré de confiance que méritent de vils agitateurs, ne peut désormais être la dupe de cette exagération de sentimens et de principes qui nous conduisoit à grands pas vers l’anarchie, et le citoyen probe, sans autre recommandation que ses vertus, ses talens et sa modestie, sera seul appellé aux fonctions publiques. Ouï, législateurs, vous avez encor une fois sauvé la patrie, en l’arrachant des mains des intriguans dont le grand intérêt fut toujours de dissoudre et d’anéantir, espérant les uns se cacher à la faveur du désordre et les autres s’emparer de la souveraineté du peuple et se partager ses dépouilles. Il est tems enfin que la Représentation nationnale soit reconnue pour l’unique dépositaire de la volonté du peuple : si des hommes téméraires ont osé lutter contre sa puissance, qu’ils se hâtent de revenir à un meilleur sens, quiconque se détache de la Convention, se déclare par cela même l’ennemi de la République, c’est là le centre d’union, le point de ralliement de tous les bons français; c’est le notre, Législateurs, fidele à nos sermens, nous n’avons eu et nous n’aurons qu’un cri, Vive la Convention. Pinet, maire, et 7 signatures d’officiers municipaux et 9 de notables. k [La société populaire d’Escurolles à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an 777] (26) Citoyens Représentans La société populaire séante à Escurolle a entendüe avec interrêt et a couvert des plus vifs applaudissements la lecture des principes contenus dans l’adresse de la Convention nationale au peuple françois, plût a dieu qu’ils n’eussent jamais été méconnus ! plût a dieu que les monstres qui vouloient deshonnorer, avilir la liberté, eussent expirer avant de la connoitre; la vertue longtemps persécutée par les efforts parricides de la terreur reprend donc la véritable energie du patriotisme pour dénoncer le crime, la probité pourra donc desirer, espérer de servir la patrie; partout respectée, elle ne craindra donc plus les trames viles et criminelles de l’intrigue et du vice. Oh vous qui avez sauvés avec autant d’ener-gie la Republique, recevez l’expression de nôtre reconnoissance ; comme vous, nous déclarons une guerre a mort a tous les oppresseurs du peuple ; comme vous, nous jurons de poursuivre les tyrans subalternes qui au nom de la patrie, au nom de la liberté et de l’égalité persecutoient l’homme vertueux parce qu’ils en etoient les ennemis naturels et qui victimoient comme conspirateur d’apres leurs passions ou leur haine particulière, il est temps qu’ils soient livrés au mépris qu’ils inspiroient, il est temps que leurs conduites sanguinaires et dilapida-trices publiquement reconnues soient poursuivy par les lois protectrices de l’innocence et vous dignes Representans ne quittez le poste inter-ressant que vous a confié le peuple que lorsque la Republique françoise ne comptera que des peuples libres pour alliés et des républicains purs et intégrés dans son sein, arreté en seance le trente vendémiaire de l’an troy de la république françoise une et indivisible, beaucoup de membres ont déclarés ne scavoir signer. Margouas, Bouchard, Galon, De Canigue Givez, Caroy, Morand, Lurron, Besquemie, Champion, Lauren, Servaut, Mollas, Cavyge, Chambon, Naquin, Purelle, Pluzet, Sorot, Barbulabouras, Graughon, Moulilles, Manon, Toubaz, Agand, Arrand, et quatre signatures illisibles. I [La société populaire de Sarrelibre à la Convention nationale, le 1er brumaire an 777] (27) (26) C 325, pl. 1413, p. 10. (25) C 324, pl. 1395, p. 10. (27) C 325, pl. 1413, p. 20.