[Convention nationale.} ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { || décembre 1793 539 naissez-nous, patriotes; jugez-nous par nos aetions ; les faits parlent : nous sommes les amis et les frères de tous les vrais sans-culottes; nous les soutiendrons de toute notre autorité; nous volerons à leur secours. Mais notre résolution imperturbable est d’arracher le masque des intrigants qui veulent égarer le peuple; d’étouf¬ fer toute motion sanguinaire, et de faire fleurir ici les lois trop méconnues de la justice et de l’humanité. Vive la République! Marseille, ce 14 frimaire, l’an II de la République, une et indivisible. Paul Barras, Fréron, Robespierre, Ricord. Compte rendu du Moniteur universel (1). Bourdon (de l'Oise), secrétaire, fait lecture de la correspondance. La proclamation suivante attire l’attention de l’assemblée. Suit le texte de la proclamation que nous insé¬ rons ci-dessus d'après le Bulletin de la Conven¬ tion). Granet. Cette pièce prouve de plus en plus la fausseté de la lettre qui vous a été dénoncée par le comité de Salut public. J’en demande l’inser¬ tion au Bulletin. Cette proposition est adoptée. Le citoyen représentant du peuple dans le dé-Srtement de la Seine-Inférieure et circonvoisins ouchet] (2), annonce à la Convention qu’il vient de faire verser dans la caisse de la trésorerie nationale une somme de 51,426 livres en numé¬ raire, trouvée dans une armoire pratiquée dans l’un des murs àu château de Saint-Gervais, dis¬ trict de Pont-Audemer, appartenant ci-devant à l’ex-abbé Carrey. Il se loue de l’empressement de la municipalité de la commune de Saint-Ger¬ vais à faire rentrer cet argent dans le Trésor de la République - H demande et la Convention décrète la mention honorable et l’insertion au « Bulletin » du zèle patriotique de cette municipalité. Le citoyen Louchet annonce aussi qu’il a fait verser à la trésorerie nationale une somme de 14,220 livres, que Noël Legras, ci-devant domes¬ tique de Carrey, lui a déclaré avoir reçue de ce¬ lui-ci, en dépôt, et que c’est à ce citoyen que la République doit la rentrée de la somme trou¬ vée au château Saint-Gervais. Il demande et fait décréter la mention hono¬ rable, et l’insertion au « Bulletin », de la conduite de ce citoyen. (1) Moniteur universel (jii0 83 du 23 frimaire an II (vendredi 13 décembre 1793), p. 336, col. 1). D’autre part, le Mercure universel [23 frimaire an II (ven¬ dredi 13 décembre 1793), p. 361, col. 2], après avoir donné un extrait de la proclamation des représen¬ tants dans les départements du Midi, conclut ainsi : Granet. Cette proclamation prouve bien la faus¬ seté des lettres que vous a lues Barère, prétendues signées de Fréron et Paul Barras. Je demande que cette proclamation soit insérée au Bulletin. (Dé¬ crété.) (2) D’après le Bulletin de la Convention et le Moniteur. Il informe en outre la Convention qu’une somme de 334 liv-16 s. en numéraire lui a été envoyée par la municipalité d’Hanville [de Dam-ville), pour subvenir aux frais de la guerre; enfin, il dépose sur le bureau une somme de 10 livres en assignats et 6 livres en numéraire, que le ci¬ toyen Lallier, maire de cette commune, destine pour le même objet. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Compte rendu du Moniteur universel (2). Louchet, représentant du peuple dans les dépar¬ tements de la Seine-Inférieure et circonvoisins. Au moment où nous allions, mes collègues Lacroix, Legendre et moi, quitter Pont-Aude-mer pour nous rendre au Havre, la municipa¬ lité de Saint-Gervais, district de Pont-Aude-mer, nous députa le procureur de la commune, pour nous informer que, dans le château du ci-devant abbé Carrey, émigré, elle venait de découvrir une somme d’argent considérable cachée dans une armoire pratiquée dans un mur. Ce château est isolé, entouré de bois et situé dans une très petite commune. Mes collègues ont été d’avis que je m’y trans¬ portasse. Je l’ai fait. Ma première opération a été de recevoir une somme de 14,220 livres en numéraire, que Noël Legras, ci-devant domes¬ tique de l’abbé Carrey, avait reçue en dépôt. Je me suis fait ensuite conduire dans le eabi-binet, où la municipalité m’avait dit qu’était caché l’argent dont elle avait fait la décou¬ verte. J’y ai trouvé 51,426 livres en numé¬ raire. La municipalité a mis le plus grand zèle pour m’aider à faire rentrer cette somme dans le Trésor national. Je demande que la Convention nationale décrète la mention honorable du zèle patriotique de la municipalité de Saint-Gervais, et l’insertion au Bulletin (Décrété.) Je demande en outre que la Convention nationale donne un témoignage de satisfaction au citoyen Noël Legras, qui a donné à cette mu¬ nicipalité les renseignements dont elle avait besoin, pour découvrir V armoire d'argent. (Dé¬ crété.) La municipalité de Damville m’a envoyé 334 livres 16 sous en numéraire, pour subvenir aux frais de la guerre des Peuples contre les tyrans. Je demande aussi la mention honorable et l’insertion au Bulletin de cette offrande patrio¬ tique, que j’ai fait verser hier dans la caisse de la trésorerie nationale, ainsi que les 65,645 livres trouvées au château de Saint-Gervais. Je dépose enfin sur le bureau 10 livres en assignats et 6 li¬ vres en numéraire, que le citoyen Lallier, maire de la commune de Damville, offre aussi pour les frais de la guerre, et je demande la mention honorable de ce don et l’insertion au Bulletin,. (Décrété.) (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 128. Supplément au Bulletin de la Convention du 22 fri¬ maire an II (jeudi 12 décembre 1793). (2) Moniteur universel [n° 84 du 24 frimaire an II (samedi 14 décembre 1793), p. 338, col. 3}.