400 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [28 août 1790.] du commerce dans les Echelles du Levant. A cette adresse est jointe la liste de tous ceux qui ont contribué à ce don patriotique. M. Castellanet, après la lecture de cette adresse, expose que la municipalité de Marseille a reçu les objets formant le don patriotique desdits négociants. Il demande à l’Assemblée de prescrire à cette municipalité la conduite qu’elle doit tenir pour faire parvenir ces objets à la caissedes dons patriotiques. Il fait la motion: 1° pour que la municipalité de Marseille soit autorisée à disposer des objets compris en ladite adresse, au plus grand avantage, et à en faire passer le produit à l’Assemblée en lettres de change ; 2° qu’il soit fait une mention honorable, dans le procès-verbal, de cette adresse et du don des négociants français, et que leurs noms y soient inscrits; 3° que ‘l’Assemblée charge son président d’écrire aux négociants français établis en Syrie, pour leur témoigner la satisfaction de l’Assemblée; pour les assurer qu’elle s’occupera de leur pétition, et que la lettre du président sera envoyée aux officiers municipaux de Marseille pour la faire passer à son adresse. L’Assemblée décrète cette motion . Suivent, en conséquence les noms des Français qui ont contribué à l’offrande patriotique de l’Echelle de Syrie. Évaluation A reporter ..... 2,421 6,052 liv. 10 s. i Report ..... Gaspard - Toussaint Rou - baud, de Smyrne, id. . . Jean Bertrand, fils du chirurgien de Scyde, id. . Joseph-Pascal-Dominique de Somma, originaire de Naples, id ....... . . Hilaire Damien, drogman, barataire de France, id. Antoine Banna , drogman, barataire de France. . . Total ..... Evaluation Piastres à raison du de Grand Seignr. 50 s. tournois la piastre. 2,771 6,927 liv. 10 s. M. Régnier, au nom des comités militaire et des rapports, rend compte de l'affaire du régiment de Touraine et de M. Riquetti le jeune , ci-devant vicomte de Mirabeau. Il résume, en peu de mots, les faits : Le 19 avril dernier les soldats du régiment de Touraine, en garnison à Perpignan, s’étaient réunis aux gardes nationales de cette ville pour une fête civique. Trois officiers s’y opposèrent et un adjudant-maréchal, qui voulait aussi s’y opposer, ordonna pour ce sujet l’emprisonnement d’un tambour. Le régiment indigné ôta les épaulettes à cet adjudant. Peu de temps après les trois officiers partirent du régiment : les soldais prétendent ne les y avoir pas forcés. M. de Mirabeau Je jeune, instruit de cette affaire, demande une permission de s’absenter, communique au ministre le dessein où il est d’aller remettre l’ordre dans uu régiment; dont il est colonel. Le ministre l’approuve. Il arrive à son régiment, où, de sou propre aveu, il reçoit des témoignages d’affection qu’il ne veut point rendre. Il demande aux officiers municipaux un jour pour faire prêter le serment civique à son régiment et il veut que les trois officiers et l’adjudant-maréchal disgraciés s’y trouvent. Le serment n’eut pas lieu au jour indiqué, parce que deux de ces officiers ne purent s’y trouver. Les soldats prévenus de l’intention de leur colonel se présentent à l’auberge où il logeait pour lui faire leurs représentations sur la rentrée de ces officiers et de i’adjudant-marécbal que M. de Mirabeau convient lui-même être un mauvais sujet. Il ne veut pas les entendre et les renvoie avec dureté. Les soldats sortent. M. de Mirabeau raconte qu’un moment après il entendit du bruit dans la rue et qu’il crut devoir s’y rendre l’épée à la main, accompagné de six officiers : il prétend qu’on ramassa des pierres pour les lancer contre lui et qu’un appointé sortit avec audace pour le menacer. Les soldats assurent qu’il blessa trois d’entre eux; il a constamment nié le fait. II prétend que les soldats enfoncèrent la caisse où étaient les cartouches ; les soldats conviennent s’en être munis, mais sans enfoncer la caisse. On reproche encore à M. de Mirabeau d’avoir offert ses forces personnelles à la garde nationale de Perpignan contre son régiment. Lés drapeaux avaient été transportés dans l’auberge où il logeait d’abord; mais ayant voulu, aller loger chez M. d’Aguilar, maire de la ville, les drapeaux y furent transférés. M. de Mirabeau convient que, dès ce moment là, il conçut le projet d’enlever les cravates, quoique M. d’Aguilar s’eu