SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 285 y [Les membres de la société populaire de Loches à la Convention nationale, s. d.] (28) Liberté, Egalité. La République une et indivisible. Citoiens représentans, C’est à ces principes exprimés avec tant d’energie dans l’adresse au peuple françois du 18 vendémiaire, que les républicains de la société populaire de Loches reconnoissent la véritable Représentation nationale. Ces principes de tout temt, gravés dans leurs coeurs et qu’ils ont si constament dévelopés depuis la chute de la Bastille, vous font connoitre leur attachement à la Convention, qu’ils regardent comme le vrai point de rali-ment, l’unique centre où doivent se réunir toutes les parties de la Republique pour écraser la tirannie, repousser l’oppression et défendre les droits étemels de l’homme. Oui telles seront toujours leurs dispositions pour la défense de ces droits qui ne doivent périr qu’avec eux et trouver d’autres bornes que l’amour et le respect des loix. Pour vous, vous avez juré à toute la République de finir la Révolution, serment d’autant plus sacré, qu’il est appuyé sur le voeu du peuple qui vous a tant de fois invité de rester a votre poste. Vous y resterez, citoyens représentans, mais ce sera pour y mourir glorieusement ou pour exterminer tous nos ennemis extérieurs, vous opposer à la rage et à la férocité de ces antro-pophages robespieriens dont la tête ne s’élève que pour tomber ignominieusement dans le néant et finir au milieu de tous ces orages l’édifice de la liberté triomphante qui doit avoir pour base la Montagne et pour colonne le peuple français. Vive à jamais la Représentation nationale pour le triomphe de la liberté et de toutes les vertus à l’ordre du jour. Suivent 61 signatures. z [La société populaire de Donzère à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (29) Représentans du peuple français, De toutes les factions qui ont attaqué notre liberté naissante, la plus à craindre étoit celle que vous avés abbatue le 9 thermidor. Le peuple qui se mefioit des nobles et des pretres ne se doutoit pas qu’il nourrissoit dans son propre sein, son ennemi le plus dangereux. (28) C 326, pl. 1419, p. 2. (29) C 326, pl. 1419, p. 17. Robespiere dirigeoit à son gré les autorités constituées de cette ville populeuse dont l’influence est d’un si grand poids dans un temps de révolution. Seul il dictoit les arrêts du tribunal révolutionnaire et cette société célébré qui par les services eclatans qu’elle a rendu à la liberté, s’est acquis tant de droits à notre reconnoissance, n’étoit plus que l'instrument aveugle de son despotisme. Ses agens disséminés sur tous les points de la République propageoient ce systhème de terreur qui auroit anéanti jusqu’à l’espoir de briser nos fers si vous eussiés retardé d’un jour la punition de ce nouveau Cromwel. Il est mort, et son génie infernal vit encore. C’est lui qui a enfoncé le poignard dans le sein de Talien, lui seul a fomenté les troubles de Marseille. La justice que vous avés substituée à ce régime de sang épouvanté les scélérats qu’il avoit associé à ses projets liberticides ; ils s’agitent en tout sens, ils font circuler des adresses astucieuses, ils sement des bruits allarmants, mais toute ces manoeuvres sont usées et le peuple qui a vu avec indignation leurs dilapidations et leur audace n’attend que le moment ou ils seront anéantis pour faire éclater sa joye et sa reconnoissance. La crainte le retient encore. C’est à vous à le rassurer par le puplice de ses opresseurs et par l’affermissement des principes qu’on a trop méconnus. Examinés dans votre sagesse si la liberté de la presse n’est par le garant le plus assuré de la liberté individuelle et du gouvernement républicain; si le droit de pétition emporte celui de vous faire perdre un temps précieux en occupant toutes vos séances pour vous dire ce que tout le monde sait ou le pouvoir plus criminel de les troubler en suscitant des discussions orageuses. Occupés vous de la loi sur le maximum, jusqu’à présent son exécution n’a pas rendu l’espoir qu’on en avoit conçu, pesés avec impartialité les avantages et les inconvénients des sociétés populaires telles qu’elles existent en moment; c’est à dire avec leurs affiliations et ces correspondances secrettes dont les fils dirigés par une main inconnue sont peut-être la seule cause de l’agitation qui se manifeste de toutes parts. Les sociétés populaires sont faites pour nous éclairer sur nos devoirs comme sur nos droits. Cette double intention a t-elle été remplie? Ne souffrés pas qu’une section du peuple usurpe la souveraineté qui n’appartient qu’au peuple en masse et retenés dans vos mains l’exercice d’une autorité qu’il n’a confié qu’à vous. Maintenés le gouvernement révolutionnaire qui seul peut nous sauver des horreurs de la guerre civile, mais deffinissés nettement ce qu’il faut entendre par cryme de lèse nation. Les comités crées par le dernier tyran auroient immolé Socrate et Rousseau, ils n’absolvoient que le cryme. Que tous les coupables dont l’existence peut compromettre la liberté publique meurent; grâce pour les erreurs qui n’entroi-nent aucune suite fâcheuse. Representans, voila nos voeux, puissiés vous les examiner tous. Notre confiance est en vous, 286 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE jamais nous ne reconnoitrons d’autre autorité que celle de la Convention nationale et nous verserons jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour forcer tous ses ennemis à la respecter. Vive la Convention, vive à jamais la République une et indivisible. Donzère, chef-lieu de canton, district de Mon-télimar, département de la Drôme, le 5 brumaire l’an 3e de la République française une et indivisible. Cette adresse a été envoyée le 15 vendémiaire au nom de la société populaire qui igno-roit allors le decret qui deffend des signer des adresses collectivement. Benoit, secrétaire général et 22 autres signatures. a ' [La société populaire de Damazan à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (30) Citoyens Représentants Toujours dévoués a la Convention nationale, toujours fïdelles a ses principes, nous applaudissons a vos sages décrets, comme vous nous voulons le maintien du gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix, comme vous nous voulons le régné de la justice qui en est le plus ferme soutien, de cette justice impartiale et severe qui fait pâlir le crime, et rassure l’innocence, faittes disparoitre ce système de terrorisme qui trop longtemps a comprimé l’ame des patriotes, maintenés a l’ordre du jour la probité et toutes les vertus, ce n’est que sur ces bases que la république peut être solidement établie. Oui, citoyens Représentants, il n’y a que l’homme probe, l’homme vertueux qui puisse etre un vrai républicain, il peut tomber dans l’erreur, mais son coeur sera toujours inaccessible au crime, frappes, sages législateurs, terrasses les fripons, les intrigans, et tous les conspirateurs, le bonheur du peuple en dépend, c’est à vous qu’il en a confié le soin, c’est de vous qu’il l’attend, ne trompes pas son espérance, et si le crime audacieux osait s’elever contre vous, sonnés la charge, les républicains de Damazan ne seront pas les derniers a en prendre le pas. Vive la République, vive la Convention nationale. Salut et fraternité. Larrierie, président, Fort, Girard, secrétaires. b’ [La société populaire de Villefort à la Convention nationale, s. d.] (31) (30) C 326, pl. 1419, p. 7. (31) C 326, pl. 1419, p. 3. Citoyens Représentans, L’addresse au peuple français que vous avez décrété a été accueillie par des applaudisse-mens universels. Nous n’avons pu en entendre la lecture sans éprouver la plus douce émotion, les vérités sublimes, les principes consolateurs qu’elle renferme sont bien propres à réjouir les amis de la liberté, et à faire pâlir tous les vils intrigans, les ambitieux qui toujours prêchant le patriotisme, n’aiment rien moins que la patrie qu’ils sacrifient à leurs interets. Il est tems enfin que l’homme pur, l’ami de la justice et de la vertu ose se montrer, et que l’être immoral couvert de vices rentre dans le néant; il faut que le régné des lois succédé à cet affreux sisteme de terreur qui a frappé tant d’innocens et enfanté tant de crimes. Oui, nous jurons tous de soutenir, de propager ces grands principes de justice et de raison que vous avés si solennellement proclamés, nous jurons une guerre étemelle à tous les frip-pons qui se parent du titre glorieux de patriote pour cacher leur ambition et satisfaire à leur cupidité. C’est a vous, nos représentons, que nous resterons toujours unis; vos sentimens sont les nôtres, vos principes sont gravés dans nos coeurs, poursuives votre brillante carrière, ne souffres pas qu’aucun individu, qu’aucune association ait l’audace de rivaliser avec vous; vous etes les représentons du peuple, et le peuple seul est souverain dans ses représentans, votre energie a mis un terme à nos agitations, votre sagesse va mettre le comble à notre bonheur, en nous assurant le régné de la justice et des lois. Périssent les ennemis du peuple, vive la Convention, vive la République. Agresse, vice-président, Gensane, maire, Reboul, juge de paix, Borelli, Laurans, secrétaires et 21 autres signatures. c’ [Les citoyens de Valence, rassemblés dans la salle de la société populaire, à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (32) Citoyens Représentans La lecture de votre adresse a pénétré nos âmes de la plus vive émotion, elle eut déchiré le voile qui nous couvrait les crimes des conspirateurs si la journée du 9 thermidor ne l’avait déjà fait, les principes qui y sont consignés seront toujours la réglé de notre conduite en nous servant de point de ralliement, contre toutes les insinuations mensongères du faux patriotisme. Hatez-vous de prendre les mesures les plus promptes pour rétablir l’instruction publique, l’ignorance ne s’est que trop mêlée jusques à présent de nous instruire. (32) C 326, pl. 1419, p. 4. Bull., 27 brum. (suppl.), reproduction partielle.