[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 91 Mais de la civique couronne Avant de jouir auprès de vous, Plus d’un monstre aux champs de Bellone Périra criblé de nos coups (bis). Contre des soldats patriotes Leur nombre au centuple n’est rien, Il ne faut qu’un bras citoyen Pour foudroyer mille despotes. Gloire à la Liberté, etc. De Capet l’ombre sanguinaire S’agite en vain dans l’univers, En vain l’Autrichienne mégère, Contre nous arme les enfers (bis), Libre et jamais intimidée, La France verra leur courroux Et leur fera signer à tous Les triomphes de la Vendée. . Gloire à la Liberté, etc, Du vil sang des fédéralistes Le Rhône a vu rougir les flots ; A Mortagne, des royalistes, Les cadavres sont par monceaux (bis}(] Des Césars l’aigle menaçant, A fui devant nos étendards, Et les farouches léopards Reculent saisis d’épouvante. Gloire à la Liberté, etc,� ' Loi suprême de la Patrie, Entends nos vœux, guide nos bras, Nous jurons haine à l’anarchie, Guerre éternelle aux potentats (bis); Que ta vbix parle, qu’elle ordonne, Et tes perfides ennemis Vont tomber comme les épis Sous le tranchant qui les moissonne. Gloire à la Liberté, etc. Sous nos pas les cieux et la terre Pourraient accumuler les maux, Qu’à la famine, qu’à la guerre, La peste ajoute ses fléaux (bis); Le fier mortel qui se décore Du beau nom de républicain Voit les périls d’un œil serein, Et mourant il répète encore i Gloire à la Liberté, etc - Extrait des registres des séances de la Société 'populaire des Amis de la Constitution séant à La Châtre, département de l'Indre. Du nonidi brumaire de l’an second de la Répu¬ blique française, une et indivisible. Il a été fait lecture du procès-verbal de la fête civique du sept brumaire présent mois, ainsi que de l’Ode civique composée à l’occasion de cette fête. La Société en approuve la rédaction, et arrête qu’à la diligence de ses commissaires le procès-verbal de la fête du sept brumaire, présent mois, ensemble l’Ode civique faite à son occasion, se¬ ront imprimés jusqu’à concurrence de tel nombre d’exemplaires qu’ils jugeront convenable, et qu’il en sera envoyé à la Convention nationale, aux corps administratifs de ce département, à la Société populaire des Jacobins de Paris, et à toutes les Sociétés avec lequelles celle de La Châtre correspond. Certifié conforme : A La Châtre, ce quator¬ zième jour du deuxième mois de l’an second de la République française, une et indivisible. Pataud-Dumas, président; Delaporte, secrétaire. Les membres composant la Société populaire et républicaine de Neufchâtel demandent la sup¬ pression des frais du culte catholique, et féli¬ citent la Convention sur ses travaux. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1) . Suit la pétition de la Société populaire et répu¬ blicaine de Neufchâtel (2). Les membres composant la Société populaire et républicaine de Neufchâtel, chef-lieu de dis¬ trict, dans le département de la Seine-Infé¬ rieure, à la Convention nationale. v Représentants du peuple français, « Nous désirons que les frais du culte catho-liqixe et le salaire de ses ministres cessent d’être payés par la nation. « Ce vœu, que nous prononçâmes le 29e jour de brumaire, est devenu celui de toute la com¬ mune de Neufchâtel par l’adhésion solennelle des citoyens assemblés pour l’élection d’un maire. « Citoyens, la liberté des cultes religieux et l’abolition de tous les privilèges sont garantis par l’Acte constitutionnel. Pourquoi donc la religion catholique a -t -elle encore sur les autres une prérogative incompatible avec l’égalité? Cette inconséquence déshonorante pour la lé¬ gislation française n’est point votre ouvrage; si vous l’avez laissé subsister jusqu’à présent, vos motifs sont purs, la nation reconnaissante les connaît, et loue votre sollicitude pour son bonheur. « Mais le temps des ménagements n’est plus, le voile imposteur qui couvrait les sanguinaires desseins de la superstition est déchiré, elle ne peut plus égarer les patriotes éclairés par les funestes effets de ses derniers crimes. « Représentants d’un peuple digne du gouver¬ nement qu’il a juré de maintenir, croyez que des républicains abhorrent également les hon¬ teuses entraves de la superstition et les chaînes insupportables du despotisme. La raison, voilà leur guide; l’amour de la patrie, do l’humanité, voilà leur guide; l’amour de la patrie, de l’hu¬ manité, de la vérité, de l’égalité, de la liberté, voilà leur religion; la pratique de toutes les vertus civiques, voilà leur culte, qui n’a besoin ni de prêtres salariés, ni de temples somptueux. « Achevez donc votre ouvrage avec la sécurité que doit vous inspirer la juste confiance de la nation, faites que les principes sacrés de notre gouvernement ne soient plus entravés par d’ab¬ surdes exceptions ; rendez à leur destination na¬ turelle une partie considérable des contributions publiques; décrétez que les millions qui jusqu’à présent ont engraissé des prêtres oisifs, nour-(1) Procès-verbaux, t. 26, p. 145. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 828.