462 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’arbre de la liberté, simbole de notre bonheur et parfois vers le ciel. Lalande a adressé une prière à l’être Suprême, précédée d’un excellent discours. Le peuple écoutoit dans un silence religieux, et semblait regreter le tems qu’il avait perdu en vaines et ridicules cérémonies. Raporter les expressions d’amour et de recon-noissance qui sont sorties de la bouche de ce patriote, pour remercier cet être bienfaisant, sous les ospices duquel on avoit commencé le travail, ne serait pas bien difficile : son discours est gravé dans tous les cœurs; mais il suffit de dire qu’il a fait l’impression salutaire qu’il devait faire sur de vrays Républicains, qui ont juré de vivre libre ou de mourir. Il n’est pas un de ceux qui étoient présants qui ne se soit retiré chez luy bien pénétré des vérités qu’il a démontrée et tel est l’empire de la raison sur les hommes libres, qu’il suffit de la leur faire entendre pour être assuré, qu’en l’écoutant avec plaisir, ils en tireront avantage. Tous ont été entièrement convaincus qu’il était plus agréable au créateur de l’univers de travailler, surtout quant c’est pour fournir des armes contre les tirans, ses ennemis et les nôtres, que de rester dans une mole oisiveté source de tous les vices. Cette prière finie, un repas frugal, à l’instar des Spartiates a réparé les forces des Républicains épuisés par la fatigue. La sobriété en faisait les charmes; et les cris mille fois répétés de vive la République ! Vive la Montagne ! ont terminé cette journée, à jamais mémorable. Un membre a fait la motion qu’extrait du présent procès-verbal fût envoyé à la Convention nationnalle et aux sociétés affiliées : Arrêté ». P.c.c. [mêmes signatures]. 16 Le citoyen Arnault, instituteur à Loudun, département de la Vienne, félicite la Convention nationale sur son énergie et son activité à déjouer les conspirateurs, applaudit à ses travaux, et l’invite à rester à son poste. Il déclare faire don à la patrie d’une créance de 117 livres 15 sous, qu’il a sur la nation, et joint la copie d’un acte passé devant notaire, portant sa renonciation à ladite créance. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité des finances (1). 17 La société populaire de Pauillac, département du Bec-d’Ambès, félicite la Convention nationale sur son énergie et son activité à déjouer les complots tramés contre la liberté, applaudit au grand ordre du jour de la justice et de la vertu, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce qu’elle ait achevé l’immortel ou-(1) P.V., XXXIX, 151. Bin, 25 prair. (2® suppl*); J. Sablier, n° 1370. vrage qui doit faire le bonheur de la nation française. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Pauillac, 5 flor. II] (2) . « Citoyens Représentons, La Société populaire de Pauillac en Médoc applaudit avec transport à votre infatigable surveillance à déjouer les complots des traîtres et à punir leurs horribles forfaits. Elle est bien convinquë que la République ne poura se pro-metre d’heureux jours que lorsque touts les ambicieux qui travaillent à nous forger des ferts auront disparu de dessus le sol sacré de la liberté. Le cynique Hébert et sa cohorte infâme ne sont plus, mais que d’hommes encore couverts du même masque et grangrenés des mêmes principes, n’avons -nous pas à précipiter dans le néant avant que le vaisseau de l’Etat n’arrive au port de la félicité publique. Sy tous les bons Français ont tressaillis de joie en s’instruisant de votre décret qui met la justice et la probité à l’ordre du jour, ils n’en éprouveront pas moins sans doutte, en voyant cette foule de conspirateurs qui ne tendoient à rien moins qu’à en empêcher les heureux effets, frappés par la justice nationale. Citoyens repprésentants, que tant de travaux commencés pour le bonheur de 24 millions d’individus ne demeurent pas imparfaits; restés au poste où le vœu de la nation vous a porté, la patrie attend de vous que vous consolidiés un ouvrage qui fera jouir touts les Français d’une prospérité parfaitte. S. et F. » S. Audinet père (présid, .), Glaudin ( secret .), Y.C. Royer, Champagne. 18 Le citoyen Pallix (3) écrit à la Convention nationale qu’il vient de faire passer au directeur-général de la liquidation le bordereau d’enregistrement de la quittance de finance de sa maitrise de marchand de vin limonadier, montant à 112 liv. 10 s. de principal, dont il fait don à la patrie pour les frais de la guerre. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de liquidation (4). 19 La société populaire de la commune de Richelieu, département d’Indre-et-Loire, écrit à la Convention nationale que, revenue de son erreur et mieux instruite par sa propre expérience, elle la prie de regarder comme non-avenue et de rapporter l’adresse qu’elle lui a envoyée, il y a quelque temps, pour lui demander le retour du traître Westerman dans la (1) P.V., XXXIX, 151. B