SÉANCE DU 27 VENDÉMIAIRE AN III (18 OCTOBRE 1794) - N08 10-11 247 devoir? pour nous c’est l’un et l’autre. Nous venons vous donner un état succint de la situation politique de notre département ainsi que de notre commune ou plutôt des sentimens qui les animent, nous venons vous dire avec franchise et vérité, qu’ils sont toujours imbus des vrais principes, qu’ils n’agissent que par eux et pour eux, et qu’ils n’ont rien perdu de ce zèle qu’ils ont montré dans tous les tems pour la chose publique; combien et que de fois n’ont-ils pas applaudi quand ils ont vu tomber les Catilina modernes, les triumvirs, ces tirans audacieux qui sous le voile imposant du patriotisme avoient préparé, calculé la ruine de la liberté, et qui dans leur aveuglement n’avoient pas calculé leur honte et leur défaites. Combien et que de fois n’ont-ils pas applaudi, lorsqu’ils ont vu nos dignes représentans faibles, inébranlables braver tous les dangers, déjouer les traitres, les hommes de sang, tous les factieux et soutenir dans son aplomb et équilibre le char révolutionnaire auquel est attaché sans doute le salut de la patrie. Oui et sans parler ici de ce que le département de la Haute-Loire et cette commune surtout ont fait pour la Révolution, sans parler de ce qu’ils ont fait l’un et l’autre pour arrêter les projets de Saillans dans l’Ardèche, de Charrier dans la Lozère, sans parler, mais glissons sur leurs vertus civiques, il est certain qu’ils ont scu de tout tems et qu’ils sauront toujours éviter les écueils, pourroient-ils même s’égarer, non puisqu’ils ne veulent d’autre guide que la Convention, puisqu’ils ne veulent d’autre appuy que les loix sages qui en émanent. En vain des intrigants ont cherché ou cherchent peut-être encore à diviser la commune du Puy, dans ses divisions même il est un centre, un point de ralliement pour tous, l’amour du bien, et s’ils avoient ensemble quelque ennemi connu de la patrie à combattre, ils se disputeraient la gloire de l’anéantir. Fidèles à leur serment, ils fairont tout pour la liberté, et si l’aristocratie perfide les entourait jamais et qu’elle eut l’air de prendre une attitude, le même instant qu’elle paroitrait, royalistes, modérés, fédérés ou tout autre, le même instant la verrait paroitre. Voici nos voeux. Restez à votre poste, sou-tenés le gouvernement révolutionnaire, marchés toujours avec courage, faites tout pour le peuple, le peuple est là qui vous couvre, qui vous soutient et qui vous aime. Au Puy le dix neuf vendémiaire l’an trois de la République française une et indivisible et démocratique. Gaubert, secrétaire général et trois autres signatures. 10 La société populaire de Cléry [Loiret] écrit, qu'après avoir terrassé le tyran Robespierre, ils sont surs que la Convention nationale détruira jusqu’à la dernière racine de son système affreux. Achevez votre ouvrage, dit-elle; maintenez le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix; empêchez qu’il soit porté atteinte à la liberté de la presse. Mention honorable, insertion au bulletin (20). [La société populaire de Cléry à la Convention nationale, le 14 vendémiaire an III] (21) Egalité Liberté Citoyens représentans, Vous avez térrassé le tyran Robespierre. Votre énergie dans les journées des 9 et 10 thermidor nous est un garant que vous détruiras jusqu’à la dernière racine le système désastreux qui semble planer encore sur nos têtes. Que les partisans de ce nouveau Cromwel tremblent. La Convention nationale les frappera sans pitié. Continuez d’énergie et la Patrie est sauvée. La République restera indivisible et le niveau de l’égalité ne sera pas rompu. Achevez votre ouvrage, maintenez le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix. Empêchez qu’il soit porté atteinte à la liberté de la presse; bravez les poignards des assassins et le souverain vous appelera ses libérateurs. Quand à nous, nous seconderons de toutes nos forces vos immortels travaux. Et notre seul cri de raliment sera vive la République, vive la Convention nationale. Salut et fraternité. Baschet, président, Bourdon, Huet, secrétaires. 11 La société populaire de La Chapelle-Taillefert [Creuse] annonce qu’elle a frémi en apprenant l’assassinat du représentant du peuple Tallien, que la Convention nationale sera toujours son point unique de ralliement; elle l’invite à punir les partisans de Robespierre, à maintenir la liberté de la presse, le gouvernement révolutionnaire sur les principes de l’égalité, de la justice et de l’humanité, à envoyer dans chaque département un membre de la Convention, pour y diriger l’esprit public, et y attérer les factions. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi aux comités de Législation et de Sûreté générale (22). La société populaire de La Chapelle-Taille-fert, district de Guéret, département de la Creuse, écrit à la Convention nationale : (20) P.V., XLVII, 231. (21) C 322, pl. 1355, p. 10. (22) P.-V., XLVII, 231-232.