[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. déS�iiL 597 Vous aviez de grands obstacles à vaincre, votre courage en a su triompher ; s’il est affligeant de rappeler que la plus grande résistance à vos sublimes travaux est sortie du sein même de votre Assemblée, il est bien consolant de voir que c’est au milieu de ces orages que vous avez achevé l’édifice de notre Constitution. « Débarrassés de ces vils intrigants qui, sous le masque du patriotisme, étaient parvenus à égarer une partie du peuple, les plus grands succès couronnent déjà vos travaux, mais nous osons vous le dire, représentants du peuple, votre tâche n’est pas assez d’avoir démêlé les horribles trames des conspirateurs, il faut que par un grand exemple vous portiez la terreur et l’effroi dans l’âme de ceux qui seraient assez lâches pour vouloir les imiter. « Ce n’est pas assez d’avoir posé les bases du gouvernement républicain, il faut qu’il prenne sous vos mains paternelles une forme fixe et stable et qu’il faille désormais autant d’obstacles pour y toucher qu’il fallait d’abord de facilités pour le construire. « Ce n’est pas assez d’avoir bravé la rage im¬ puissante des tyrans coalisés qui menacent notre indépendance, il faut les punir d’avoir osé souil¬ ler la terre de la liberté, en y creusant leurs tombeaux. « Ce n’est qu’ alors, représentants du peuple, que vos fonctions de législateurs seront finies. Restez donc à votre poste, et si nos biens et nos vies sont nécessaires pour le salut de la patrie, parlez, représentants du peuple, le sacri¬ fice en est fait, nous saurons imiter votre géné¬ reux dévouement. « Foujols, président; Montagne, secrétaire; Laval, secrétaire. » La Société populaire de la commune de Pierre (Pierre-de-Bresse) invite la Convention nationale à demeurer à son poste jusqu’à la paix, et à mettre le sceau à ses sublimes travaux. Mention honorable, insertion au » Bulletin » (1). Suit l’adresse de la Société populaire de la com¬ mune de Pierre-de-Bresse (2). La Société populaire de la commune de Pierre, chef -lieu de canton, district de Louhans, dépar¬ tement de Saône-et-Loire, à la Convention na¬ tionale. « Pierre, le quartidi de frimaire, l’an II de la République, une, indivisible et démocratique. c. Représentants, « Nous rendons grâce et justice à vos immor¬ tels travaux; vous nous avez donné la loi du maximum, les corps administratifs ont déter¬ miné dans leur sagesse le mode de son exécu¬ tion; et la Société populaire de cette commune (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 342. (2) Archives nationales, carton G 285, dossier 832. voit avec la plus vive satisfaction les personnes qu’elle frappe réclamer l’application des peines qu’elle prononce. Mais cependant, législateurs, les cultivateurs livrent leurs grains, leurs gre¬ niers se vident, ils voient disparaître le fruit de leurs travaux, sans avoir l’espérance de pou¬ voir se procurer les denrées les plus nécessaires. La ci-devant Lyon, cette cité rebelle, dont le nom seul fait frémir, renfermait dans son sein dénaturé des traîtres et des accapareurs ; ce sont ces monstres infâmes qui sont les auteurs des malheurs qui nous affligent, et la cause de la disette qui se fait sentir dans nos contrées. Faut-il donc différer plus longtemps? Non, que la tête de ces traîtres vienne alimenter la guil¬ lotine ambulante, que leurs trésors soient ou¬ verts aux malheureux sans -culottes, et que leurs magasins d’abondance rejaillissent dans les con¬ trées voisines en assurant à la République l’in¬ demnité qui lui est due. « Oui, législateurs, gardez-vous bien de vous relâcher un seul instant, faites une guerre con¬ tinuelle aux conspirateurs perfides ; nous sommes en révolution, et pour sauver la Révolution il faut agir révolutionnairement ; vous avez ter¬ rassé toutes les tyrannies, démasqué toutes les intrigues; vous avez lancé d’un bras vigoureux le char de la Révolution et de la Liberté, il roule déjà dans toutes les parties de la République avec une rapidité triomphante, il écrase jour¬ nellement les traîtres de l’intérieur sous ses roues de fer et d’airain. Ce n’est pas assez, conduisez-le toujours avec la même énergie jusqu’à ce que la massue nationale ait écrasé toutes les têtes couronnées. « Et toi, sainte Montagne, patronne des So¬ ciétés populaires, protectrice des assemblées fra¬ ternelles, toi d’où sont partis les éclairs et les foudres qui ont réduit en poussière les trônes et renversé les autels de l’erreur, demeure inébran¬ lable au milieu de l’orage jusqu’à ce que, succé¬ dant aux tempêtes qui nous affligent de toutes parts, le calme de la paix nous fasse goûter tranquillement le fruit de ton ouvrage. Les président et secrétaires, « Neveux, président; Dore y fils, secrétaire; Saget, secrétaire. » La Société populaire de Saint-Vallier (Saint-Vallier-de-Thiey), département du Var, déclare qu’elle a en horreur le nom dé roi, qu’elle ne veut plus de tyran, qu’elle a juré de maintenir la Constitution. Elle invite la Convention natio¬ nale, qu’elle félicite sur ses travaux, à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l’adresse de la Société populaire de Saint-Vcdlier (2). Aux citoyens représentants du peuple assemblés en Convention nationale à Paris. h Vivre libre ou mourir, tel fut notre serment. Ne vouloir plus de roi, c’est le cri de la France, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 342. (2) Archives nationales, carton G 285, dossier 832. 598 [Convention nationale.] ARCHIVES fÀMÜÊNfÀiRES. .{ � déSmbreira c’est le nôtre, citoyens représentants, iious le tiendrons, le serment que nous fîinës, nous, nos! feinmes, nos enfants irons toits, s’il le faut, com¬ battre les satellites dès tyrans. Qü’oh bous appelle, nous irons et bous vaincroiis. Notrë brâvbüfe apprendra aux tyrans qüe l’homme libre ne craint point d’exposer sa vie pour dé¬ fendre sa liberté. Plus de tyrans, plus de maîtres, plus de rois; que le nom de roi ne soit plus eh titre sur le sol de la liberté ; qùë ce nom soit eh exécration parhti nôiis ; qU’il ne soit plus qu’une malédiction à prononcer contre les parjures; qu’il sbit rayé des anriales de France ou plutôt qu’il y soit, pour apprendre aux tyrans le sort qu’ils ont à craindre. Qu’ils tremblent : ils ont vu Louis Capet. « Tous nous avez délivrés, citoyens représen¬ tants, de la tyrannie des rois. Vous nous avez présenté une Constitution républicaine. Noüs l’avons acceptée, nous l’aVons jurée. NoUs la voilions. Mais nous voulons aussi que voiis ne descendiez de la Montagne que lofsqiie les ën-fants de la liberté auront entièrement défait leurs ehhëihis. Restez ad poste Où voùs ont appelés les suffrages de vos concitoyens. Nous vous y ihvitons. Nous voulons la République uhe et indivisible : la liberté, l’égalité et la fra¬ ternité. Vivre libres ou mourir. « Pénétrés de respect pour leS àiitorités cons¬ tituées, « Citoyens représentants, nous sommes les ci¬ toyens composant la Société républicaine de Saint-Vallier, district de Grasse, département du Tar. (Suivent 19 signatures.) « Plus ia presque totalité des individus com¬ posant la Société, qui a déclaré he savoir signer.