[ConTentioB nationale ! ARCHIVES PARLEMENTAIRES. «malw an li 039 1 1 (23 novembre 1793 barre, elle demande que les tableaux de David, représentant Marat, Lepelletier et Châtier, soient placés dans l’enceinte des tribunaux criminels. L’image de ces martyrs de la liberté, dit l’orateur, décéléra les crimes des conspira¬ teurs qui ne pourront les voir sans éprouver des remords. » Des commissaires de la section de la Montagne annoncent à la Convention nationale que cette section célébrera demain 10 frimaire, 10 heures du matin, la fête de la Raison, dans la ci-devant église de Saint-Roch; ils invitent la Convention à y assister. La Convention nomme pour cette députation les représentants du peuple : Gouly, Roberjot, Colombel [Collombel], Chambore [Chamborre], Dubois-Crancé, De-leyre, Robert ( des Ardennes), Montmayou [Mon-mayotj], Gaultier, Tellier (1). Suit V invitation de la section de la Montagne (2) « Paris, le 9 frimaire de la 2e année de la République française, une et indivisible. « Législateurs, « Le règne du fanatisme est passé, celui de la raison est assuré, la section de la Montagne en célébrera la fête demain 10 frimaire, 10 heures du matin, dans la ci-devant église Saint-Roch. Elle nous a chargés de nous présenter à la Convention pour l’inviter à y assister. « Les commissaires de la section de la Mon¬ tagne pour la fête, « Festage; Perdu; Baudin; Faure; Laurent. Extrait du procès-verbal de la séance de rassem¬ blée générale de la section de la Montagne du 5 frimaire de la 2e année de la République française. L’assemblée ayant arrêté, dans sa dernière séance, qu’il serait célébré le 10 du présent mois, dans la ci-devant église Saint-Roch, une fête de la Raison. Elle a chargé les commissaires nommés pour les préparatifs de se transporter à la Convention nationale pour l’inviter à y assister. Pour extrait conforme ; Doray Longrais, secrétaire-greffier. Les employés et artistes-ouvriers de la manu¬ facture nationale des tapisseries, dites des Gobe-lins, viennent jurer à la Convention nationale de n’employer désormais leurs talents qu’à trans¬ mettre à la postérité les images des héros et martyrs de la liberté, ainsi que les actions mémo¬ rables des Français régénérés et républicains; ils annoncent que demain décadi, 10 frimaire, 9 heures du matin, ils doivent célébrer une fête en l’honneur des martyrs de la liberté, Lepelle-tier, Marat, Bauvais [Beauvais], Preau, Pierre Bayle et Chàlier, et invitent la Convention à y assister par une députation. La Convention nationale nomme pour cette députation les représentants du peuple Dupuys et Boucher (1). Suit la demande d'admission à la barre (2). Au Président de la Convention nationale. « Ce 9 frimaire, l’an II de la République, une et indivisible. « Citoyen Président, « Une députation de la manufacture natio¬ nale des G-obelins (faisant demain l’inaugura¬ tion de bustes de Marat et Lepeletier) demande à paraître à la barre pour y lire une pétition très courte. La cérémonie devant avoir lieu demain matin à 9 heures, la députation espère que la Convention voudra bien l’entendre. « Aug, Belle, directeur de ladite manufacture , orateur de la députation. Pétition (3). « Nonidi frimaire, l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Les employés artistes ouvriers de la manu¬ facture nationale des tapisseries dites des Gobe-lins, aux ordres jadis des anciens tyrans pour flatter leur orgueil et servir au luxe insolent des cours, doivent à votre amour, à votre estime pour les arts d’appartenir aujourd'hui à la République. Fiers de cet honneur, üs jurent, ces artistes vrais sans -culottes, de n’employer désormais leurs talents qu’à transmettre à la postérité les images des héros et des martyrs de la liberté ainsi que les actions mémorables des Français régénérés et républicains. Ces artistes ouvriers célèbrent demain décadi 10 frimaire une fête en l’honneur des martyrs de la liberté, Lepeletier, Marat, Beauvais-Preau, Pierre Bayle et Châlier. « Ils viennent, citoyens représentants, de¬ mander à la Convention : « 1° Qu’elle veuille bien consacrer cette (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 219. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 830. (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 26, p. 220. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 830. (3) Ibid. 340 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. �“vembre 1 793 régénération d’un établissement national en assistant par une députation à cette fête; « 2° Que des copies faites sous les yeux de David des portraits précieux de Lepeletier et de Marat soient accordées à ladite manufac¬ ture pour être exécutés en tapisseries. Cette demande est appuyée du vœu bien prononcé de la section du Finistère dont l’arrêté est ci-joint (1) ». (Suivent 46 signatures.) Le citoyen François-Xavier Riegert, électeur du département du Haut-Rhin, dépose ses lettres de prêtrise et renonce à la pension de 2,400 livres que lui rapportait son bénéfice; jeune encore, il s’efforcera d’être utile à sa patrie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre du citoyen Biegert (3). François-Xarier Biégert, électeur du département du Haut-Bhin , à la Convention nationale. « Neuf-Brisach, département du Haut-Rhin, ce quartidi de la lre décade de frimaire de l’an II de la République, une et indivisible. « Représentants Montagnards, « C’est plus par amour pour ma patrie et par le choix du peuple, que par goût et par incli¬ nation, que je m’arrachai, il y a trois ans, de mon étude chérie de la géographie et de l’his¬ toire, pour accepter la place de curé de Neuf-Brisach. J’ai prêché à mes concitoyens l’obéis¬ sance aux lois et la morale de la raison. Aussi me voient-ils de sang-froid renoncer à toutes fonctions sacerdotales. Il y a quinze jours que je vous aurais fait passer mes lettres de prêtrise; mais elles m’ont tant intéressées que je ne savais dans quel coin les trouver. Je les dépose sur l’autel de la patrie avec les 2,400 li¬ vres que me rapportait le bénéfice. Je suis jeune et j’aime le travail; je tâcherai de me rendre de plus en plus utile à ma patrie. « F.-X. Riegert. « Mes concitoyens se joignent à moi pour transporter demain au chef-lieu du départe¬ ment les ornements du culte. » Le représentant du peuple Couturier écrit d’Etampes que 8 cantons de ce district ont fourni 135 chevaux, dont 55 au delà de leur contingent. Mention honorable, insertion au < Bulletin », (1) Nous n’avons pas retrouvé cet arrêté. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 220. (3) Archives nationales, carton C 285, dossier 830. du patriotisme des 8 cantons du district d’Etam¬ pes (1). Suit la lettre de Couturier (2). « Etampes, le 6 frimaire, l’an II. « Citoyens mes chers collègues, « Je viens de passer en revue, à l’invitation des commissaires, la levée des chevaux de ce district. Jamais on ne vit plus belle remonte. « Huit cantons ont fourni 135 chevaux, dont 55 au delà de leur contingent. Je demande la mention honorable pour les huit cantons du district d’Etampes. « Le Comité de surveillance du nord de cette commune a découvert chez un prêtre mis en état d’arrestation 60 louis d’or qu’il me pro¬ pose d’échanger contre des assignats. Sur cette somme, 300 livres appartenaient à une fabrique. Je m’en saisis au profit de la Répu¬ blique. « Pour éviter au détenu la perte de l’échange, je lui remettrai le surplus en assignats, car les assignats ne manqueront pas d’être bientôt préférés à l’or. Mais il faut prouver aux aristo¬ crates que les sans-culottes ont des principes et de l’humanité. « Salut et vive la République ! « Couturier ». Les administrateurs du département de police de Paris font passer à la Convention l’état des détenus à l’époque du 8 frimaire, qui sont au nombre de 3,452 (3). Suit la lettre des administrateurs du dépar¬ tement de police (4). « Commune de Paris, le 9 frimaire de l’an II de la République, une et indivisible. « Citoyen Président, « Les administrateurs du département de police te font passer le total journalier des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, du département de Paris, à l’époque du 8 dudit. Parmi les individus qui y sont renfermés, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats, assassinats, contre-révolution, délits de police (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 220. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 798. Bulletin de la Convention du 9e jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (vendredi 29 novembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 220. (4) Archives nationales, carton C 284, dossier 820.