«61 [Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAMES. [4 novembre 1T90.J semblée a ordonné l’insertion dans le procès-verbal de la séance ainsi qu’il suit : Ligny, le 31 octobre 1790. Monsieur lq Président, j’ai l’honneur de vpus adresser l’acte de repentir que les brigadiers et cavaliers du régiment de Mestre de camp gépéral, cavalerie, viennent de déposer entre mes mains : vous trouverez peut-être que cet acte a été longtemps à me parvenir; mais je leur dois cette justice, que, depuis la malheureuse affaire de Nancy, ils m’ont sollicité à plusieurs reprises pour” m’engager à le recevoir : je l’ai refusé jusqu’à ce jour, et je ne l’accepte dans ce moment qu’après m’être convaincu que, pendant les deux moisquisespntécoulésdepuis cette fatale journée, leur conduite a été sans reproche, qu’elle a mérité |es suffrages des municipalités, et que tout m’assure que leur retour à l’ordre est sincère. lé vqus prie, Monsieur le Président, d’être leur interprète auprès de l’Assemblée nationale et de* l’assurer de leur entier dévouement à tous ses décrets, Je suis avec respect, Monsieur le Président, votre très humble et très obéissant serviteur, Signé : Bassignac, colonel du régiment. Ligny, le 24 octobre 179Q. Monsieur, nous venons abjurer dans votre sein paternel la fatale démence dans laquelle nous nous sommes laissé entraîner : que les larmes de �repentir que nous versons depuis l’heureux jour qui a dessillé nos yeux soient le garant de la sincérité des remords que nous éprouvons ! Un seul jour a suffi pour ternir un siècle de gloire; qu’un seul jour se présente, et nous prouverpns aux augustes représentants de la nation, au roi et à la France entière que, si l’erreur a pu nous écarter un instant de l’obéissance que nous devons à nos chefs, aucune force humaine ne nous empêchera, pour la réparer, c|e répandre jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour le salut de l’Etat. Pénétrés çju plu? profond respect et de la vive gratitude qu’ont fait passer dans nos cœur? l’équité, la justice des opérations de M. p’Hotfelize, notre inspecteur, nous venons vous prier, Monsieur, d’accepter les sommes distribuées lors de nntre malheureuse insubordination, nous soumettant d’une vqix unanime à toute espèce de privation, pour effacer, s’il est possihlé, le souvenir d’qn septimeut si opposé à la loyauté française. Nous vous supplions de vouloir bien être, auprès de l’Assemblée nationale et du roi, l’interprète de nos sentiments. Nous avons l’honneur d’être avec sincérité, Monsieur, vos très humbles et très obéissants serviteurs, Les brigadiers et cavaliers du régiment Mestre de camp général , cavalerie. Signatures du premier escadron, en quartier à Ligny. Hauçlaux, brigadier; Bouillie, brigadier; Ander-let, brigadier ; Pourvu, brigadier ; Godquin, bri-gadiè, Balet, Bouzereau, Avril, Guiar-Vic, François Pezieux, Jastin, Gobe, Millet, Frèvre, Si-ëion, Bellot, Bonfiles, Bougenies, Savaqne, ngadier; Derepère, brigadier; Fourchard, appointé; Leriche, Hippolyte, Rachraadoux, Gas-tanet, Penchot, appointés; Gastang, Pascal, Anglibert, Lefebvre, Lefebvre, cadet; Boquier, Thiriet, Simon, cadet. Signatures du deuxième eseadron , en quartier à Bar-lerDufi ; Vincenot, brigadier; Derepère, brigadier ; Tournier, brigadier; Lepuis, Robert, Houdry, Jean-din, Varnerol, Bichebois, Mouile, Menriec, Naval, Fourniac, Boussac, Ancé, Gréput, Fromen-tan, Mathis, brigadier ; Lemoine, Simon, brigadier; Legrin, brigadier; Rachmadoux, Desorges, d’Herbecq, Pasteur, Vincent, Gathée, Mouillon, Bermond, RulUmann, Gaurion. Signatures du troisième escadron , en quartier à Saint-Dhier : Blancheville. brigadier ; Btimmar, brigadier ; Des-senis, brigadier; Jeanson, appointé; Fèrant, Louis Tailla, Dufour, Molle, Ca(vet, Nicolas, Verdier, Grand-Jean, Chabert, Mène, Charnot, Léon, Boué, Coste, Guil lard, Dequevaùviiler, Cœuret, Mesnil, Pequeux, Monicard, Brumard, Garré, appointé; Ancelin, Bertrand? Paffoy, Landrat, Fourpout, Gavraud, brigadiers ; Dannier, M. Quatrefages de Laroqnette, député, qui a obtenu le 5 septembre dernier un congé pour aller à Nîmes, annonce son retour, reprend sa place à l’Assemblée, et remet son passeport sur le bureau. M, le Président. L’ordre du jour est un rapport sur l'affaire du sieur Gineste, procureur du roi à la maîtrise des eaux et forêts de Castres. M. Meunier du Breuil, au nqm de la commission des' rapports» J’ai à vous rendre compte des vexations qu’a éprouvées depuis neuf ans M» Gineste, procureur du roi en la maîtrise des eaux et forêts de Castres. Un entrepreneur, pour réussir à un échange, ût une fois incendier par ses ouvriers une forêt domaniale. Cet incendie fut protégé, en quelque sorte, par M. Deforges, grand-maître, qui secourut les incendiaires à la tête des officiers de sa maîtrise. Le procureur du roi poursuivit l’incendiaire et son complice, le grand-maître, à la table de marbre : ce tribunal commença l’instruction; mais bientôt on chercha des subterfuges pour la suspendre. On accusa le procureur du roi d’avoir dissipé les deniers résultant des amendes, quoiqu’il prouve les avoir réunis à la caisse; le grand-maître devint son accusateur et son juge, far un arrêt qu’il surprit à la direction des finances, il fut mis à la tête d’une commission extraordinaire nommée pour juger M. Gineste, et fut même autorisé à nommer des assesseurs; son greffier fut procureur du roi de la commission, c’est-à-dire qu’il devint maître absolu de tous les rôles. Les pièces de la procédure constatent les .machinations employées par cette commission pour perdre l’accusé. Le décret a été lancé à Villeneuve, et le dépôt de cette procédure monstrueuse a été fait à Gastelnaudary. Le procureur du roi se rendit à Paris pour se plaindre de l’illégalité de la procédure. M. Deforges l’y suivit, et, s’étant concerté avec M» Lqnoir, il le lit arrêter, conduire chez iqi, où il lé dépouilla de tous les papiers, de tous les ARCHIVES PARLEMENTAIRES. (4 novembre 1790.) <£68 (Assemblée nationale.] moyens de défense, et ensuite le lit enfermer.il n’eût plus d’autre ressource que de recourir aux bontés du roi, au nom et à rinsu duquel on lui faisait éprouver toutes ces vexations. Après plusieurs mois, le chef de la justice répondit que, si ce n’était que l’arrêt de la chambre des finances qui ordonnait sa détention, il devait être mis en liberté; mais il ne pema même pas à faire punir ceux qui avaient surpris cet arrêt, do d M. De-forges se servit pour opprimer de nouveau le procureur du roi. Ce n’est qu’après neuf mois qu’il parvint à faire entendre les motifs de sa récusation. Depuis cette époque, un décret ayant suspendu les appels des commissions instituées par arrêt de propre mouvement, il s’est adressé à l’Assemblée nationale. C’est ici le moment de vous faire observer que l’arrêt obtenu par le grand-maître était illégal, qu’il n’a jamais pu avoir force de loi, ni par conséquent suspendre la procédure commencée par le grand-maître. Il a été accordé sur le réquisitoire