SÉANCE DU 16 VENDÉMIAIRE AN III (7 OCTOBRE 1794) - Nos 25-26 367 du Rhin, fait passer à la Convention nationale une somme de 215 L que le huitième bataillon de la Drôme destine au soulagement des parens des braves défenseurs de la patrie. Ils y joignent un écu de 6 L, une paire de boucles de jarretières et une paire de boutons de manche, le tout en argent, pour les faire passer au creuset national. Mention honorable, insertion au bulletin (36). [. Rougemont , représentant du peuple, au président de la Convention nationale, de Strasbourg, le 22 fructidor an 77] (37) Citoyen président, Je t’envoie cy-inclus la somme de deux cent quinze livres qui m’a été remise par les officiers du cy-devant 8ème bataillon de la Drôme, faisant aujourd’hui partie de la 15ème demi-brigade d’infanterie légère. Ils destinent cette somme au soulagement des parents des braves déffenseurs de la République. Ils y joignent encore un écu de six livres avec une paire de boucles de jarretière, une paire de boutons de manche en argent, pour les faire passer par le creuzet national. Je t’invite à en faire part à la Convention nationale. Salut et fraternité. Rougemont. Je t’annonce avec plaisir que ma mission est enfin terminée et que je pars demain pour me rendre dans le sein de la Convention. 25 La société populaire de Chinon-la-Mon-tagne [ci-devant Château-Chinon], département de la Nièvre, fait part à la Convention nationale qu’elle a armé, monté et équipé deux de ses membres, qui ont volé à l’armée des Pyrénées Orientales. Elle annonce que le district de Chinon a déjà fourni 8 000 livres de salpêtre, et que l’exploitation de ce sel y est toujours dans une grande activité. Elle invite la Convention à rester à son poste, à diriger toujours d’une main ferme le char de la révolution, à terrasser tout ce qui lui résiste, et jure de la seconder, et de ne reconnoître d’autre point de ralliement qu’elle. Mention honorable, insertion au bulletin (38). (36) P.V., XLVII, 8. Bull., 17 vend.; C. Eg., n 782; M. U., XLIV, 281. (37) C 321, pl. 1341, p. 21. (38) P.-V., XLVII, 8. Bull., 17 vend, (suppl.); Bull., 24 vend. (suppl.). [La société populaire de Chinon-la-Montagne à la Convention nationale, du 1er vendémiaire an 777] (39) Citoyens représentans, Nous vous annonçâmes, il y a quelques mois, que nous montions, armions et équipions deux de nos membres, qui en vrais Jacobins, s’étoient offerts généreusement à voler à la défense de la Patrie. Brulans d’impatience de partager les dangers et la gloire de nos braves frères d’armes, ils se sont rendus à l’armée des Pirénées Orientales, où ils ont été incorporés dans un régiment de hussards. Ils ont, en nous quittant, juré de revenir vainqueurs, ou de périr en défendant la cause de la liberté. Ils sont français, ils sont républicains, ils tiendront leur serment. Nous vous annonçons aussi avec une vive satisfaction, qu’il a déjà été fabriqué dans ce district huit mille livres de salpêtre; et que cette importante exploitation y est dans une grande activité. Pour vous, dignes représentans, qui travaillez avec un zèle infatigable à consolider le bonheur du peuple dont vous avez toute la confiance. Vous qui avez sauvé tant de fois la patrie, restés inébranlables à votre poste : dirigés toujours d’une main ferme et vigoureuse le char de la révolution, terrassés, fondroyez tout ce qui lui résiste. Nous vous seconderons de toute l’énergie de notre patriotisme ; et la Convention nationale sera toujours notre seul point de ralliement. Benurue, président, Moroi, Dejon, Lavalette, secrétaires. 26 Le comité révolutionnaire du district de Rouen [Seine-Inférieure] annonce qu’il vient d’être formé en exécution de la loi du 7 fructidor; il félicite la Convention nationale sur l’attitude ferme et imposante qu’elle a déployée à l’époque et depuis la défaite du tyran Robespierre ; il jure haine aux malveillans, quels qu’ils soient ; et son seul cri de ralliement sera toujours : Vive la République! vive la Convention nationale! Mention honorable, insertion au bulletin (40). [Le comité révolutionnaire du district de Rouen à la Convention nationale, du 12 vendémiaire an 777] (41) Citoyens représentants, Le comité révolutionnaire du district de Rouen vient d’être formé en exécution de la loi (39) C 322, pl. 1352, p. 11. (40) P.-V., XLVII, 9. Bull., 24 vend, (suppl.). (41) C 321, pl. 1345, p. 13. 368 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE du 7 fructidor : il vous félicite sur l’attitude ferme et imposante que vous avez déployée à l’époque et depuis la défaite du tyran Robespierre, dont les actes oppressifs comprimoient par la terreur les vrais patriotes. Nous vous annonçons avec satisfaction que les aristocrates, les modérés et les fédéralistes ne lèvent point la tête dans notre district, et nous tacherons par notre surveillance juste et sévère qu’ils ne la lèvent jamais. Nous jurons haine aux malveillants tels qu’ils soient et notre seul cri de ralliement sera toujours, Vive la République! Vive la Convention nationale. Salut et fraternité. Angerville, Portret, secrétaire, et 10 autres signatures. 27 La société populaire de Corlay, district de Loudéac, département des Côtes-du-Nord, écrit à la Convention nationale qu’elle a été pénétrée de la plus vive douleur en apprenant l’horrible attentat commis sur la personne d’un de ses membres. Elle témoigne sa surprise de ce que, sous les yeux de la Convention, il s’est élevé plusieurs sociétés populaires de dif-férens noms; elle dit que ces différentes sociétés, toujours en butte l’une à l’autre, négligent le bien public, pendant qu’elles ne s’occupent qu’à trouver les moyens de se culbuter; ces luttes aigrissent, changent les esprits, et en font des Robespierre. Abattez, législateurs, continuent-ils, abattez ces factions; que, dans toute la République, on ne connoisse que la seule Convention nationale, dont tout doit émaner. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi, pour le surplus, au comité de Législation (42). 28 La société populaire de Forges-les-Eaux, département de la Seine-Inférieure, exprime à la Convention nationale son admiration et sa reconnoissance pour l’intrépidité et le courage héroïque qui dirige ses actions au milieu des factions ourdies par la rage impuissante des ennemis de la liberté. Nos coeurs, ajoute cette société, ont été brisés de douleur en apprenant l’attentat commis sur le représentant du peuple Tal-lien ; mais nos inquiétudes ont cessé, (42) P.-V., XL VII, 9. Bull., 24 vend, (suppl.). quand nous avons appris que ses jours étoient hors de danger. Elle termine en invitant la Convention à continuer ses travaux. Mention honorable, insertion au bulletin (43). [La société populaire et révolutionnaire de Forges-les-Eaux à la Convention nationale, du 3 vendémiaire an III] (44) Citoyens législateurs, La société populaire de Forges, admirant sans cesse l’intrépidité et le courage héroïque qui dirige vos actions sous les poignards même des assassins et au milieu des factions ourdies par la rage impuissante des ennemis de la liberté; se croiroit coupable de l’ingratitude la plus criminelle si elle ne s’empressoit à vous témoigner sa plus vive reconnoissance ; oui, vertueux représentants, le désir de vous imiter, l’empressement que nous avons de vous seconder dans vos glorieux travaux a porté notre société à jurer guerre éternelle aux ennemis de notre sainte révolution et à prononcer avec les sentimens les plus purs le serment inviolable dont la copie collationnée est cy jointe. Courage, restaurateurs du genre humain, courronnez le chef d’oeuvre que vous avez entrepris ; sauvez notre république, c’est la tache que vous vous êtes imposée, elle est digne de vous. Pour nous nous vous assurons de notre entier dévouement pour le maintien de notre chère république, pour l’exécution de vos loix sages et pour le respect du à la représentation nationale, nous avons juré et ne jurons jamais en vain. Nos coeurs ont été brisés de douleurs en apprenant l’attentat commis envers la personne du vertueux Tallien. Nous avons été soulevés d’indignation contre le scélérat qui osa sur ce généreux représentant porter une main parricide. Mais grâce à l’Etre Suprême qui seul peut arrêter les intentions perverses des méchants, nos inquiétudes ont cessés quand nous avons appris que les jours de notre représentant étoient échappées au danger. Ah ! les monstres ne payeront-ils pas leurs forfaits ! la représentation nationale sera-t-elle toujours exposée aux fers meurtriers des assassins ! non, législateurs, forts de la confiance du peuple français dont vous êtes investi, achevez le triomphe de la révolution. Il faut espérer que bientôt le dernier des factieux expiera sur l’échafaud le supplice du à ses attentats! tels sont, citoyens représentants, les désirs d’une société qui au premier appel est toujours prête à se rallier autour de vous pour terrasser les ennemis de la liberté. Salut et fraternité. Lehasseur, président, Louis Louette, Maille, secrétaire. (43) P.-V., XLVII, 9-10. Bull., 24 vend, (suppl.). (44) C 322, pl. 1352, p. 8. Bull., 24 vend, (suppl.).