SÉANCE DU 18 THERMIDOR AN II (5 AOÛT 1794) - N° 13 195 courage pour le combattre ne s’affaiblira jamais, et qu’il grandit encore quand il voit les élans sublimes des représentans du peuple terrassant le monstre dictatorial. Les Voges, les Alpes, les Pyrénées, tous ces monts repairs des tyrans agonisans s’applani-ront devant les efforts du peuple français... la montagne seule élevée dans la Convention sur la base des vertus sera immortelle comme la divinité dont elle est l’ouvrage. Beguinot ( gal de brigade commandant à Bordfeaujx), D. Tristant (ad/1 gal chef de bon ) [et environ 60 autres signatures]. f [La sté popul. du con de Mello(l) à la Conv.; s.d.] (2) « Que tout individu qui usurperoit la souveraineté nationale soit à l’instant mis à mort par les hommes libres ». Représentans du peuple, vous avés mis en action ce principe et la République est sauvée. Vive la République, Vive la Convention ! Périssent tous les tyrans ! Loire ( secrét .), Loyson ( présid .), Picard ( secrét .). g [Les sans-culottes composant le conseil gal de la comm. de Maubeuge (3) à la Conv.; Mau-beuge, 13 therm. II\ (4) Représentans, [Représentans du peuple ! encore des trai-tes (sic) dans la République ! Frappés, frappons, exterminons jusqu’au dernier ! Ils osent, les scélérats, attenter à la souveraineté du peuple, tandis que ce peuple, sensible et fier, vraiment né pour la gloire et pour la vertu, pour conserver sa liberté, est en même (sic) de tout écrasser. Aussitôt la fatale nouvelle de l’infâme trahison, nous avons assemblés nos concitoyens, qui, au premier instant, ont frémis d’horreur contre les conspirateurs, et criés vengeance. Recevés leurs vœux cy-inclu. Remerciés nos frères les Parisiens de notre part; dites-leur que nous ne faisons qu’une famille républicaine. Soiés assuré de notre fidélité. Salut, fraternité et attachement inviolable. Fr. Contamine (maire), J. P. Vibert (off.mun.), Lambeot (notable), Marchand (secrét.), J. B. Deboeck (notable), Gilliot (off. mun), Lespere (off. mun.), D. Guillaume (notable), M. Labrier (notable), Depagne (notable), François Menu (off. mun), J. Lixon (off. mun), J.J. Querry (agent nat), J. Noël (off. mun), P.J. Bertaux (notable), J.J. Fabre (notable), Drapier (off. mûri), P.J. Dehon (notable). (1) District de Senlis, Oise. (2) C 315, pl. 1 261, p. 10. (3) Nord. (4) C 312, pl. 1 243, p. 28; B1", 20 therm.; J. univ ., n° 1 717; F.S.P., n° 400; J. Lois, n° 679. h [Les membres composant le conseil gal de la comm. de Lille (1) à la Conv.; s.d] (2) Législateurs, dignes représentans du peuple français, Des monstres, plus dangereux que tous ceux que vous avez terrassés jusqu’à ce jour, parce qu’ils étaient plus perfidement dissimulés, prétendaient remettre sous le joug le peuple français; les scélérats avaient donc oublié qu’il fallait, pour arriver à la dictature ou au triumvirat, passer sur les corps sanglans de tous les républicains, et que n’en resta-t-il qu’un seul ils étaient poignardés ! Fermes à votre poste, environnés des ombres de la nuit et n’entendant que des cris funèbres, vous y attendiez la mort avec la sérénité de la vertu ! Vour avez rempli votre devoir avec le courage des hommes libres, avec la fierté mâle qui convient aux représentans d’un peuple courageux et fier ; vous êtes dignes de lui ! Poursuivez votre sublime carrière ! Plus vos dangers sont grands, plus votre gloire est solide. Vous les vaincrez tous ces dangers, et vous vivrez dans la postérité sous le titre de fondateurs de la première République du monde, sous celui de libérateurs de l’Europe entière. Oui, toute l’Europe un jour sera libre comme la France, malgré la féroce ambition des despotes qui veulent en vain prolonger son asservissement. Ils périront tous, quelques noms qu’ils prennent, empéreur ou stathouder, protecteur ou roi, dictateur ou triumvir, le trait révolutionnaire est lancé, ils en sont atteints; ils expireront au pied du roc immortel. Que nous font les individus ? La patrie seule nous attache. Que nous importe les divers noms des hommes ? Qu’est-ce que Robespierre et Saint-Just, Couthon et tant d’autres encore ? Qu’étaient-ils ? Des traîtres en démence, qui nous parlaient quelquefois le langage de la vertu pour couvrir la perfidie de leurs projets. Qu’est-ce qu’un Lavalette, un Dufresne, dont l’horrible despotisme empêcha tant de fois nos cris de parvenir jusqu’à vous, parce qu’ils étaient les amis, les complices, du dictateur qui les sauva de la mort ? Tous sont tombés sous le fer de la loi. Vive la République indivisible ! Le crime n’échappe point à la justice nationale, et aujourd’hui protecteur et protégés, tout a disparu. Les braves républicains qui composent les sections de Paris ont fait leur devoir; leur conduite ne nous étonne point. La Convention est sauvée : elle a sauvé la Patrie ! Nous venons de célébrer cette fête, cette victoire mémorable, qui vaut plus que le gain de dix batailles puisqu’elle n’a pas coûté la vie à un seul patriote. Achevez donc votre ouvrage, pères de la patrie; achevez le bonheur des Français en (1) Nord. (2) C 312, pl. 1 243, p. 27; Bm, 20 therm.; F.S.P., n° 400; Rép., n° 232.