304 | Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. Tfjj détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, du département dè Paris, à l’époque du 24 dudit. Parmi les ind|vidus qui y Sont renfermés, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats; assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correctionnelle, militaires, et d’au¬ tres pour délits légers. « Conciergerie ..................... 513 a Grande-Force (y compris 12 mili¬ taires) ............ ............. ..... 533 « Petite-Force ..................... 233 « Sainte-Pélagie. ... ................ 176 « Madelonnettes ................... 260 « Abbaye (y compris 13 militaires et 5 otages) ....... ....... ............ . 121 « Bicêtre .......................... 750 t A la Salpêtrière .................. ; 369 « Chambres d’arrêt, à la Mairie ...... 60 « Luxembourg .................... . 242 « Total .......... . ........... 3,257 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Mennessier; Michel; Heussée; D.-E. Laurent. »• La Société républicaine de Lausargues (Lan-sargues), département de l’Hérault, écrit que la commune de Lausargues, composée de 1,000 âmes, ne compte point d’aristocrates dans son sein, qu’elle n’a point été fédéralisée, qu’elle marche d’un pas intrépide dans la carrière de la Révo¬ lution; elle adhère en tout aux sentiments de ses frères de Montpellier, dont elle envoie l’a¬ dresse. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre d'envoi de l'adresse (2). « Lansargues, le 15e jour du 2e mois de l’an II de la République française une et indi¬ visible. « Citoyen Président, « Le bourg de Lansargues, composé de 1.000 âmes ne compte point d’aristocrates dans son sein : la Société populaire de cette commune n’a pas fédéralisé, elle marche d’un pas intrépide dans la carrière de la Révolution. Amour de la loi, haine des tyrans, confiance pour les repré¬ sentants du peuple : tels sont nos sentiments. Qffrez-les à la Convention nationale avec cette adresse de nos frères de Montpellier, à laquelle notre Société a adhéré. « Salut et fraternité. « Le Président et les secrétaires de la Société républicaine de Lansargues, département de l’Hérault. a Gairault, président; Blanc, secrétaire ; J. Radier, secrétaire. » Adresse et pétition de la Société populaire des amis de la Constitution de Montpellier , à la Convention nationale (3). « Représentants, « Dès l’instant que nos concitoyens apprirent (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 249. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 772. (3) Archives nationales , carton C 281, dossier 772. par le bruit public l’horrible trahison dont les infâmes Toulonnais s’étaient rendus coupables, l’Administration du département de l’Hérault, saisie de la même indignation qui nous animait, s’empressa de députer deux de nos membres vers les représentants du peuple lors à Marseille, pour s’assurer de la réalité d’une telle conspiration, et leur offrir, dans une telle calamité, le secours de nos bras. Le retour de nos commissaires ne nous laisse aucun doute sur ce déplorable événe¬ ment; mais, moins consternés de la perte incal¬ culable que fait la République, qu’indignés et irrités d’une semblable perfidie, a laquelle les autorités constituées, les états-majors de l’es¬ cadre, la garnison, et généralement tous les habitants de Toulon ont pris part, nous deman¬ dons, augustes représentants, que vous déclariez et proclamiez en présence de l’univers : « 1° Que tous les individus qui habitaient la ville de Toulon le 27 août dernier, à l’exception des deux représentants du peuple, et des patrio¬ tes qui justifieront avoir été dans les fers, à cette époque, ont mérité l’exécration du genre humain; « 2° Qu’immédiatement après que cette abomi¬ nable ville aura été reprise par les armées de la République, tous les individus qui ont coopéré ou influé sur cette trahison, soient punis de mort, et les autres, sauf l’exception portée en l’article premier, dégradés du titre de citoyen français et déportés; « 3° Que toutes les maisons et édifices non publics de cette cité, soient détruits et rasés, et leurs emplacements distribués aux patriotes qui ont éprouvé les vexations du fédéralisme méridional; « 4° Enfin, que le nom de ladite ville soit changé. « Représentants, un objet plus important encore nous a frappés et doit devenir celui de votre sollicitude. Assez et trop longtemps, le pauvre soutient seul tout le fardeau de notre immortelle Révolution ; assez et trop longtemps l’égoïsme et l’aristocratie des richesses cher¬ chent à l’étouffer, et à établir leur empire sur les débris encore sanglants des aristocraties nobiliaire et sacerdotale que le peuple français désabusé réduisit en poussière; assez et trop longtemps ces nouveaux monstres entravent vos sublimes travaux, la paix et le bonheur de vingt-cinq millions d’hommes; il faut enfin qu’un tel combat finisse, que tout cède à la majesté nationale, et que ces nouveaux ennemis du genre humain soient à jamais anéantis. « Représentants, vous ne sauverez la patrie qu’en secondant les généreux efforts des braves sans -culottes. Plus de ces mesures mesquines et partielles qui n’ont qu’irrité sans dompter nos ennemis. Ordonnez donc, représentants, par un décret solennel, que tous les défenseurs de la patrie qui sont déjà armés, etceux que vos nou¬ velles réquisitions vont ranger sous les drapeaux de la liberté, qui ne les abandonneront que quand une paix glorieuse sera le fruit de leurs travaux, reçoivent à cette époque une récom¬ pense de 5 à 600 livres, qui sera dévolue à leurs familles, s’ils viennent à succomber dans leur généreuse lutte contre les tyrans. « Que les fonds nécessaires pour remplir cet objet important, soient levés par une contri¬ bution sur le revenu annuel des riches qui excédera la somme qui sera par vous déterminée; que ces taxes soient assises par des commis¬ saires des Sociétés populaires réunis à des membres des Administrations locales, suivant [Convention nationale. 1 ARCHIVES PARLEMENTAIRES. » brumaire an H 305 L (16 novembre 1793 le mode qui sera par vous déterminé; et que eette levée continue annuellement, jusqu’à ce que les sommes nécessaires soient définitive¬ ment perçues : ainsi, les capitaux resteront en entier et nul ne pourra se plaindre que les canaux de l’industrie reçoivent la moindre atteinte. « Représentants, tels sont nos vœux, hâtez-vous de les réaliser. Que le riche prodigue ses richesses avec autant de libéralité que le peuple prodigue son sang : étouffez l’égoïsme corrup¬ teur de toutes les vertus républicaines, et, nous osons le jurer, la République est sauvée. « Nous sommes également chargés de vous demander, au nom de la Société, que, fidèles à vos mandats, et sans vous émouvoir des sour¬ des manœuvres et des clameurs de toute espèce de l’égoïsme, du feuillantisme, du modéran¬ tisme, du fanatisme, du royalisme et du coqui¬ nisme, vous restiez invariablement à votre poste jusqu’à ce que la liberté et l’égalité soient assises sur des fondements inébranlables, et qu’il ne leur reste plus d’ennemis à combattre. « Nous vous demandons aussi de décréter le renouvellement de tous les certificats de civisme dans toute l’étendue de la République, vu qu’ils ont été distribués, jusqu’à présent, par une infinité d’administrations fédéralistes; et qu’ils ne puissent être délivrés à l’avenir par les conseils généraux des communes que de concert avec des commissaires pris dans le sein des Sociétés populaires. « Nous demandons enfin, augustes représen¬ tants, que vous ordonniez que le prix du pain soit définitivement fixé à trois sols la livre dans toute l’étendue de la République, en établissant l’indemnité qui sera due à cet égard au gouver¬ nement, soit par la voie de l’imposition, soit par tout autre mode que vous jujlriez convenable dans votre sagesse. « Représentants, quelques-unes des mesures que nous vous proposons sont révolutionnaires, nous en convenons; mais, vous l’avez dit vous-mêmes : notre audace révolutionnaire ne s'arrêtera que quand l'insolence de nos. ~fiers ennemis aura su s'abaisser devant la majesté toute-puissante d'un peuple libre, courageux et régénéré. « Montpellier, le 5 septembre 1793, l’an II de la République française, une et indivisible, sans germe de fédéralisme. « Les président et secrétaires de la Société popu¬ laire des amis de la Constitution de Montpellier ». « F. V. Aigoin, président; Gas, cadet, Baude, secrétaires ». La Société populaire des amis de la Consti¬ tution de Lansargues, district de Montpellier, assemblée le troisième jour de la première décade du 2e mois de l’an II de la République française a adopté cette adresse dans tout son contenu et a arrêté d’envoyer son adhésion à la Convention nationale. Le Président él les secrétaires de la Société de Lansargues. G air aud, président; Sauret; Blanc, secré¬ taire; Radier, secrétaire. Le procureur syndic du district de Dieuze annonce un don patriotique fait par le citoyen Grousse, curé de Fribourg, de son traitement; lre SÉRIE. T. LXXIX. il ajoute que, quoique l’ennemi ne soit éloigné que de 12 lieues, des biens de fabrique estimés 18,023 1. 2 s., ont été vendus 104,030. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit un extvait de la lettre du procureur-syndic du district de Dieuze, d'après le Bulletin de la Convention (2). Le procureur-syndic du district de Dieuse écrit que le citoyen Crousse, curé de Fribourg, abandonne à la République son traitement de fonctionnaire public. « Je dois également vous annoncer, ajoute-t-il, que, quoique l’ennemi ne soit éloigné du district de cette -ville que de 12 lieues, et dans le moment même ou il faisait des incursions près de S a verne, les biens de la fabrique de Fénestranges, qui avaient été estimés 18,023 1. 2 s., se sont vendus en détail, le premier jour de ce mois, 104,060 livres, ce qui prouve que les républicains de ce district, loin de craindre l’invasion de l’ennemi, son approche ne fait qu’aügm enter leur zèle pour le bien de la chose publique. » Copie d'une lettre du citoyen Grousse, curé de Fribourg, adressée au citoyen procureur-syndic du directoire du district de Dieuse (3). « Citoyen procureur-syndic, « Je vois avec admiration tant de nos conci¬ toyens faire de généreux sacrifices en faveur de la chose publique que je ne veux plus être en retard à partager un si louable dévouement. En conséquence, j’ai l’honneur de vous prévenir que je fais pour toujours remise à la nation du traitement que les lois m’accordent comme curé, ainsi que de toute autre pension ou salaire qui serait à la charge de la République. Elle peut, dès aujourd’hui, en employer le montant à tel usage qu’elle trouvera bon; supprimez donc mon nom de la liste des pensionnés ou salariés, je n’en remplirai pas avec moins de zèle et de fidélité les devoirs de citoyen en telle passe où. me mette; comme je ne mets ni jactance ni vanité dans mon procédé, je vous supplie de ne le faire connaître qu’aux honorables membres qui com¬ posent le directoire, si toutefois cela est encore nécessaire. « Je suis, citoyen, avec considération et fra¬ ternité, votre concitoyen, « Signé : Crousse, curé de Fribourg. « Du 4 du 2e mois de la 2e année de la Répu¬ blique, une et indivisible. « Collationné ; « L. Sevra, secrétaire. » « Plus de clémence, plus de pitié, écrivent les sans-culottes de la Société républicaine de Négre-plisse [Négrepelisse], chef-lieu de canton, district de Montauban; que Toulon, ville rebelle à la patrie, expie par le fer et le feu l’horreur de ses forfaits; que les conspirateurs et les traîtres soient mis hors de la loi; que les aristocrates, les (I) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 250. (2) Supplément au Bulletin ds la Convention du 26 brumaire an II (samedi 16 novembre 1793). (3) Archives nationales, carton G 278, dossier 742,' 20