[Couvention aationale.j ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j f nb0™Xe “9“ 609 volue, afin que les comptes de ces administra¬ tions pussent embrasser l’exercice entier. « Paré. » Compte rendu du Mercure universel (1) Le ministre de l’intérieur demande que l’époque de la session des administrations soit changée. Renvoyé au comité de législation. VI. Le citoyen Jean -Alexandre Carnet trans¬ met a la Convention un mémoire conte¬ nant UN PROJET DE DÉNOMINATIONS ORDI¬ NALES POUR LES MOIS ET LES JOURS DE L’ AN¬ NÉE FRANÇAISE (2). Suivent le texte de la lettre d'envoi et celui du mémoire d'après des documents des Archives nationales (3) : « Montpellier, 7e jour de la lre décade de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Des moyens de simplifier les dénominations ordinales du calendrier s’étant présentés à mon esprit, j’ai cru devoir en faire hommage à la Convention nationale. Je vous prie de vouloir bien être, auprès de cette Assemblée vraiment digne de gouverner le premier empire de l’uni¬ vers, l’interprète de mon respect et de mon admiration. « Salut et fraternité. « Jean-Alexandre Carnet. » Mémoire contenant un projet de dénominations ordinales pour les mois et les jours de Vannée française. I. Dans le système des poids et mesures, dont le calendrier ou mercure des temps est une dépen¬ dance nécessaire, on vient d’employer avec succès les dénominations ordinales. On y dé¬ signe, par exemple, 1,000 mètres par un miliaire et le centième de l’unité monétaire par un cen¬ time. C’est ainsi que les astronomes désignent le tiers et le quart du zodiaque par les mots trine ou quartite ; c’est encore ainsi que Romulus (1) Mercure universel §19 brumaire an II (samedi 9 novembre 1793), p. 139, col. 1]. (2) La lettre d’envoi et le mémoire du citoyen Carney ne sont pas mentionnés au procès-verbal de la séance du 18 brumaire an II; mais en marge du document qui se trouve aux Archives nationales, on lit l’indication suivants : « Renvoyé au comité d’ins¬ truction publique, le Î8 de brumaire an II de la République française, insertion au Bulletin. Phi-uppeaux, » (3) Archives nationales, carton F17 1007, dos¬ sier 1276. ayant formé une année de dix mois, en désigne les six derniers par les mots quintile, sextile, septembre, octobre, novembre et décembre. Mais les dix termes que je viens de citer ont évidemment, dans l'emploi que l'on en fait, un avantage notable sur les mots mille, un centième, tiers, quart, cinquième, sixième, septième, hui¬ tième, neuvième et dixième. Le terme mille ne désigne pas plus 1,000 mètres que 1,000 hommes ou 1,000 arbres ou 1,000 maisons. Un centième ne désigne pas plus une parcelle de l’unité moné¬ taire que d’une once ou d’un fil ou d’un inter¬ valle. Mais le mot miliaire désigne 1,000 mètres, et ne désigne que cela : le mot centime désigne la centième partie de l’unité monétaire, sans qu’on puisse l’appliquer à une fraction d’au¬ cune autre unité : les mots quintile, sextile, sep¬ tembre, etc., désignent l’ordre des mois, et des mois seulement. En un mot, les dix termes ci-dessus sont enlevés à l’usage commun et fixent l’esprit sur des objets particuliers. Parmi les patriotes les plus ardents, j’en ai vu qui, sans être plus attachés à la période septénaire qu’à toute autre, regrettent les mots lundi, mardi, etc. Us trouvaient plus facile de se rappeler le jour de la semaine que le quan¬ tième du mois, et il faut avouer que sur 100 per¬ sonnes prises au hasard, 90 ignorent le jour du mois, tandis qu’il n’en est pas 5 qui ignorent celui de la semaine, preuve incontestable que la première de ces choses est plus facile à retenir que la seconde (sic). « La dénomination purement ordinal 3, me disait un de ces patriotes, est fort commode pour le calculateur qui veut avoir la somme ou la différence de deux époques données, mais elle laisse nager dans le vide celui qui veut retenir un jour particulier. Les mots premier, second, troisième, etc., sont la signification la plus vague et la plus indécise, puisqu’elle est applicable à tous les objets soit physiques, soit idéaux; mais les mots lundi, mardi, etc., appar¬ tiennent uniquement au calendrier, et c’est, à mon avis, ce qui leur donne un corps, une tenue, une consistance que n’ont point les termes sim¬ plement numériques. L’appellation des sept jours de la semaine étant proscrite civilement, il faut sans doute y renoncer dans l’usage civil ; mais ne pourrait -on pas imaginer des noms pour les dix jours de la décade? Si cela ne se fait point, je désespère de savoir jamais à quel jour de l’année je me trouve. » IL Ces propos me firent naître l’idée de dénomi¬ nations ordinales qui seraient appropriées au calendrier. J’imaginai, par exemple, qu’on pour¬ rait appeler les trois mois d’automne (voy. la planche, cellule AE) : primai, secondai, terbal ; les trois mois d’hiver (cellule BE) : quartobre, quintobre, sextobre; les trois mois de printemps (cellule CE) : septime, octime, novime, et les trois mois d’été (cellule DE) : dizaine, onzaine, dou¬ zaine. Ces dénominations sont ordinales, comme l’exige le décret avec très grande raison; mais les terminaisons al, obre, ime et aine les atta¬ chent exclusivement à l’énonciation des dates. Remarquez que les mots complémentaire et révolutionnaire (cellule DE) riment avec les trois mois du dernier trimestre dont ils sont un appendice. 39 lie SÉRIE. T. LXXVIII.