[Convention nationale.} ARCHIVES PARLEMENTAIRES. | 2o frimaire an U 493 1 * la decmmhre 17G3 qu’à présent accompagné que les grandes masses; ainsi accorde-toi avec Sepher, et qu’il y ait l’unité dans tes mesures. Que chaque repré¬ sentant du peuple ne se charge pas de comman¬ der une armée particulière. Du courage et de l’ensemble. Le comité compte sur l’exécution de son arrêté et sur ton énergie républicaine. « Ne perds pas de vue que Rossignol étant chargé, par un arrêté du comité do Salut pu¬ blic, du commandement en chef de toutes les troupes qui doivent attaquer les rebelles, c’est un devoir pour chaque général, de quelque grade qu’il soit, de rendre compte à Rossignol de toutes scs opérations, de l’informer de tous ses mouvements. Faute de remplir cette obli-gtaion, ils se rendraient responsables des mau¬ vais événements, et le comité est bien décidé à mettre à cet égard une sévérité inflexible. « Sepher a l’arrêté dont nous te parlons, il te le communiquera. « Salut et fraternité. » Autre lettre du comité au général Chalbos, commandant V armée de l'Ouest. « Paris, le 24 brumaire, etc. « Nous apprenons, général, que les rebelles occupent Avranches; le général Sepher, com¬ mandant en chef do l’armée des côtes de Cher¬ bourg, a pris poste à Saint -Lô et à Carentan avec les 40,000 hommes qu’il a tirés de Caen, pour s’opposer aux rebelles qui s’avancent dans le département de la Manche. Hâtez-vous, général, de réorganiser l’armée que vous com¬ mandez : poursuivez les brigands; faites en sorte de les atteindre avant qu’ils pénètrent plus avant dans un département où il est si important qu’ils ne prennent pas des postes d’où il serait difficile de les chasser. Le général Sepher défendra la presqu’île, il arrêtera les rebelles en avant d’ Avranches, tandis que vous irez les combattre dans leur dernier asile. « Le général Rossignol va s’avancer; vous vous trouverez bientôt réunis, ou assez rap¬ prochés, pour envelopper les rebelles : il est impossible qu’ils se rassemblent tous à Avran¬ ches ; ils occuperont nécessairement des bourgs et des villages : vous pourrez, en les envelop¬ pant et mettant le plus parfait ensemble dans les opérations militaires, les combattre avec avantage et les détruire entièrement. « Les circonstances exigent de la rapidité dans les marches et du concert entre les géné¬ raux qui commandent les divisions de l’armée. Le général Rossignol commandera en chef les armées de l’Ouest. Vous vous adresserez à lui, vous prendrez ses ordres. Terminez prompte¬ ment et glorieusement cette guerre, qui n’a été malheureuse et n’a été si longtemps prolongée, que parce que l’on ne s’est jamais concerté, et qu’il n’y a jamais eu d’ensemble dans les opé¬ rations et dans les plans. A utre lettre du comité au citoyen Rossignol, géné¬ ral en chef de l'armée des côtes de Brest, à Bennes. « Paris, le 24 brumaire, l’an II de la République française, une et indi¬ visible. Le comité t’a envoyé son arrêté, citoyen général, et il compte fortement sur son exé¬ cution; il a écrit en conséquence aux autres généraux et aux représentants envoyés dans la Manche, le Calvados et Maine-et-Loire pour qu’ils se concertent avec toi. Tout dépend de cet ensemble. Les brigands n’auraient pas obtenu des succès incroyables dont on nous afflige, s’il y avait eu quelque activité dans l’exécution, soit de ta part, soit de celle des autres divisions de l’armée qui sont à tes ordres. Rallie tous les généraux de division, ayez de l’audace, réunis toutes tes forces, et qu’avant huit jours les rebelles soient exterminés ou noyés dans la mer. Ne souffre pas qu’avec les républicains que tu commandes il se forme une nouvelle Vendée, ou que l’étranger commu¬ nique avec les brigands. La mesure par laquelle tu devrais te rallier sans cesse à nous, n’est pas exécutée; c’est de communiquer très fré¬ quemment avec le comité de Salut public par des courriers extraordinaires. Activité, ensemble, énergie et audace dans l’exécution d’un plan arrêté au centre : voilà tout ce qu’il faut pour la victoire. « Salut et fraternité. » Autre lettre du comité de Salut public, au citoyen Prieur de la Marne. « Paris, 25 brumaire, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyen collègue et ami, « Rien n’est plus urgent que ton départ vers les départements où les brigands fugitifs de la Vendée portent la terreur et obtiennent des succès. C’est à l’armée de Rennes que tu dois te porter, tandis que Jean Bon Saint André se portera vers l’armée de Cherbourg : nous lui avons écrit à ce sujet le 16 de ce mois. « Nous nous plaignons de ce qu’on ne pour¬ suit pas les rebelles avec assez d’activité, et surtout de ce qu’il n’y a point d’ensemble dans les mesures militaires, ni dans la réunion des forces. Rossignol n’agit point ;JVitré et Fou¬ gères n’ont pas été défendus, ou l’ont été fort mal. « Nous nous plaignons de ce que les autres représentants ne montrent pas assez d’énergie; qu’ils sont toujours tremblants sur les mesures, doutexirs sur les succès, disséminés dans les forces, et ne harcelant pas assez fort les offi¬ ciers et les chefs militaires. « Nous nous plaignons de ce que les trois colonnes de nos républicains sont �conduites par des officiers destitués ou suspendus, tels que Vergnes et Nouvion. Cependant le ministre de la guerre leur a écrit en leur envoyant leur destitution. « Nous nous plaignons de ce que les repré¬ sentants n’opposent à cette horde de brigands qui cherche à attaquer des places maritimes, que des troupes disséminées, des forces incom¬ plètes et des bataillons isolés, qu’ils exposent à être massacrés par la disproportion énorme de nos forces opposées à celle des brigands. « Nous espérons qu’avec ton âme de feu, ton éloquence militaire et ton patriotisme pro¬ noncé, tu vas réparer tant de fautes. Nous avons donné, il y a quelques jours, des ordres pour¬ quoi arrive incessamment des forces consi¬ dérables de l’armée du Nord, avec 1î général Duquesnoy, qui les commandera. Nous avons