478 (Assemblée natiopMed �RCIJIYJSS P�ffpEMENTAIRES. [26 juin 1790.] n’étions pefsuqjlés qpp le temps amènera }e repentir d�DS leur pœur, nous les dévouerions à i’infajnie et à l’êxép'ration publique, compte nous y t|pvouons d’avanpe tqqs ceux qui, par la suite, seraient assez audacieux et assez ennemis à l’Etat pour les imiter. Nous ne reconnaissons pour Français que les religieux observateurs de vos décrets. Déjà pour les exécuter nous avons ouvert la carrière de nos travaux, de ces travaux qui doivent faire refleurir nos campagnes qu’avaient desséchées lé despotisme, et la tyrânnie des capitaineries sous laquelle notre département gémissait depuis si longtemps. Mais pour pénétrer plus avant dans celte carrière, pour la parcourir d’un pas ferme et assuré, nous vous supplions, Messieurs, de vouloir bien communiquer au plus tôt les instructions qui doivent diriger l’assemblée adininistaative dans ses opérations. L’amour du bien public dont elle est animée, le désir ardent qu’elle a de propager et d’affermir la Constitution, lui font attendre avec impatience le moment où elle pourra fournir dans toute son étendue la carrière que vous devez lui tracer, et où elle pourra prouver à l’Assemblée nationale et à toute la France, le patriotisme qui enflamme le cœur de tous les administrateurs. Réponse de M. le Président . L’Assemblée nationale est sensible aqx expressions dé votre patriotisme. Elle regarde f les assemblées de département pomipe les plps fêrmes appuis de la Constitution . Elle s’occupe de vous préparer les instructions nécessaires pour vos travaux, et elle applqudjt à la juste impatience que vous lui témoigne?. Vous désiré? île vojr puvrip prqjnptepenf devant yous |a carrière civique à laquelle vops êtes enyoyés. Votre zèle est nn sff.r garant du succès avec lequel vpus saurez la parcourir. L’Assemblée nationale vous engage d’assister à sa séance. Une députation de la basoche de Paris est introduite à la barre. L’orateur de la députation prononce le discours suivant (1) : Messieurs, Défendre la patrie, obéir aux lois que vous lui faites, tels ont été et seront toujours nos devoirs les plus chers et les plus sacrés. Sous les drapeaux de la basoche nous avons fqit tous nos efforts pour servir la cause commune ; si nous y sommes parvenus, notre propre satisfaction suffit à notre récompense. Mais, Messieurs, lorsque vos sages décrets rappellent tous les hommes à l’union et à, cette douce fraternité, qui peuvent seules faire je bonheur des nations, nous np pouvons plus marcher sous les enseignes particulières, il faut, pour cimenter le pacte social, pour conserver }e feu du patriotisme, abandonner toutes ces anciennes institutions du régime féodal, il faut se réunir au? drapeapx de la patrie, ne se parer que des couleurs qu’elle a adoptées, et enfin ne faire qu’un peuple de frères et d’amis. G’est par l’accord de vos principes avec la raison, Messieurs, qqe yous ave? décrété la réunion (1) £e djsçour? p’a pas pté inséré au Moniteur. de toutes les corporations militaires au? gardes pationalës (Je l’Empire ; aussi les volontaires, de la basoche se sept-ils empressés çFpbéir respectueusement à vos décrets. Déjà ils ont remis à leurs frères de la garde nationale, les armes meurtrières qu’ils avaient conquises en assaillant les murs du despotisme. Déjà ils opt déposé dans le temple de rEternp} et près de Philippe-le-Bel, les arapeapx qu’ifs tenaient de son institution. Enfin, pour dernier acte de lepr corporation, ils viennent, dans ce Sénat auguste, têmojgnef leur obéissance à la jm et |pui’s fgspept's qu? dignes représentants dp la nation j Deviennent les assurer de leur réunion aux bataillons de la capitale ; et que, si lepr ancien uniforme leur fut précieux, celui dont ifs sont revêtus Jp leur sera enporç davantage, puisqu'il est pelui de }a natioq, et qu’il leur rappellera sans cesse l’esprit et |a sagesse du votre décret. §ous lés drapeaux de la patrie, oqbliqnt toutes ces chimériques' distinctions, les pi-deyant volontaires de la basoche n’auponj; plus d’autrp tâcfie à remplir que d’obéir à ypq'lpis* pt dp lps fairp respecter, et, sous Jps ordres de leur général, de mériter l’amitié des bops cjfoyeng pt des braves militaires de là garde nqlionale, aü?qqe]s ils ont le bonheur d’être réunis. M. le Président répond : Messieurs, Le patriotisme était dans vos cœurs, et vous venez encore d’adopter les couleurs que le patriotisme semble affectionner davantage. Yous avez voulu qu’aucun signe extérieur ne pût vous distinguer de ces gardes citoyennes, avec lesquelles un sentiment commun vous confond par une heureuse alliance. Concourez avec elles à la sûreté de tous, à la paix publique; vous serez par là les appuis de la Constitution. Placé au milieu de vous,Messieurs, dans l’exei> cice de mes anciennes fonctions, je m’estime heureux d’être auprès de l’Assemblée nationale le garant de vos sentiments, et de pouvoir lui dire avec quel zèle et quels transports civiques vos cœurs s’indignaient contre les derniers coups du despotisme, et vos bras mêmes s’armaient pour en repousser les efforts. Divers membres demandent l’impression du discours de la basoche et de la réponse de M. le Président. Cette impression est ordonnée. Trois députations sont introduites à la barre : Celle du régiment de Touraine infanterie, actuellement en garnison dans la ville de Perpignan; celle de la municipalité de Perpignan ; celle des gardes nationales de la même ville. Le sieur Aboul, député du régiment de Touraine présente un exposé justificatif de la conduite du régiment depuis le 19 mai jusqu'au 11 juin 1790. Cet exposé est ainsi conçu (1) : Messieurs, La nation n’est que trop informée des troubles qui agitent le régiment de Touraine1; nous croyons de notre devoir de lui adresser' nos griefs et notre justification. Les faits seroût exil) Nous donnons ce document d’après la version du procès-verbal de l’Assemblée nationale. Ce texte diffère de celui du Moniteur. [Assemblée nationale.] ARCHIVAS PARLEMENTAIRES; [2§ juin 1790.) m posés simplement, et revêtus de ce caractère de précision qui accompagne toujours la vérité. Faits. La fraternité et l’union ont toujours régné entre le régiment de Touraine et les vplontaires de Perpignan; et nousnous empressons de leur rendre la justice, qu’ils n'ont jamais évité l’occasion de nous en donner les témoignages les plus sincères. Le 19 mai, quelques grenadiers et quelques bourgeois se rencontrent, se réunissent et rentrent gaiement et sans tumulte, précédés d’un tambour qu’ils avaient fait appeler. Cet accord, qui, sans contredit, remplit le vœu de la nation, pouvait-il désobliger personne? Cependant trois officiers (les sieurs de Montalem-bert, la Peyroqze, et comte d’Urrej prétendent s’opposer à" cette réunion, dont les milices françaises ont déjà donné tant d’exemples; et sans égard pour les citoyens qui nous accompagnaient, ils s’écrient : Vous vous déshonorez ! — Nousnous croyons honorés. Voilà notre réponse. Ils s’échauffent, ils joignent les termes les plus insultants aux gestes les plus violents ; ils s’arment, et contre qui? contre des citoyens qu’ils auraient dû défendre, et contre des soldats qui les avaient défendus. Nous leur représentons rpqdérément que nous n’avons pas mérité de tels excès : ils insistent. Malgré la promesse faite aux bourgeois , le tambour est mis en prison. Le nommé Maréchal, adjudant, se charge de l’exécution de leurs ordres. Ce dernier, lorsque nous gémissions sous un joug de fer, s’était acquis, par de longues vexations, l’exécration de tout Je corps : depuis longtemps ulcérés, nous le déclarons, unanimement, indigne d’occuper une place dont il avait si longtemps abusé. Pénétrés du même esprit de justice, nous portons nos regards sur un homme connu par de longs services, qui sut toujours concilier ses devoirs et l’amour du soldat. Notre choix est agréé, et le sieur Rochefort est reçu à la tête du régiment par le sieur d’Iversay,* commandant. Il nous restait un autre devoir à remplir. Trois officiers s’étaient armés contre nous ; mais nous n’étions point accoutumés à la haine de nos chefs; et quels que fussent leurs torts, nous les avions oubliés. Nous leur offrons la réconciliation la plus sincère. Ils nous répondent encore une fois l’épée à la main : mais respectant en eux le caractère qui les environne, nous nous retirons. Après de tels excès, pouvaient-ils vivre parmi nous? Ils partent d’eux-mêmes, et se séparent d’un corps qu’ils avaient deux fois outragé. Jusqii’au 22 mai, tout se réduisit à quelques fêtes. Le service n’en souffrit point, et nous affectâmes de remplir nos devoirs plus scrupuleusement que jamais. Tout est dans l’ordre jusqu’au 3 juin. Le sieur de Mirabeau arrive. Tout change de face. Il mande les bas-officiers; il les accable des reproches les plus injustes. Vous êtes 60, leur dit-il, et vous n’avez pu résister au régiment! Moi seul j’ai repoussé 700 hommes à Paris. Etait-il question de résistance de la part des bas-officiers? Ils s’étaient joints à nous. Le lendemain, nous sommes commandés pour prendre les armes en grande tenue. Contre-ordre. Quelques grenadiers et deux soldats de chaque compagnie sont dépiit�s auprès de IR. de Mirabeau. Ils l’invitent respectueusement à se pendre au quartier, pour quelques représentations qu’ils avaient à lui faire. — Descendez, çt je vous suis. Voilà sa réponse. Il descend jusqu’à fq porte sans chapeau, saps veste, mpui cependant de son épée et accompagné de six officiers, et là, il s’écrie d’une voix effrayante : De par le poi, spl~ dats, retirez-vous , ou je vous déclare rebelles ! ■. — Le régiment de Touraine ne fut jamais rebelle ! Tel fut le cri unanime. ‘ Mais quel est notre étonnement : il fopd sur nous l’épée à la maip. Six officiels qui raccompagnaient et qu’il avait apostés, sans doute, le suivent, l’un armé de pistolets, les autres de leurs épées. Trois hommes sont blessés. La plus juste indignation s’empare des esprits ; 4� qrmes, s’écrie-t-on, aux armes! Et les citoyens, aussi indignés que nous, nous applaudissent. Qu’on nous permette une réflexion : des citoyens s’assimilent et s’unissent à nous. Trois de nos officiers viennent fondre sur nous, lî ne première tentative ne leur suffit pas ; ils récidivent. Notre colonel arrive ; nous lui portons respectueusement nos représentations; et il nous égorge! M. de Mirabeau portera-t-il partout ses fureurs et ses injustices ? A-t-il fait le serment de s’armer contre tous les enfants de la patrie? Qu’il ne se glorifie pas de notre retraite! elle nous a plus honorés que lui. Il aura une reproche éternel à se faire, et nous n’aurqns pas le regret cruel d’avoir trempé nos mains dans le sang d’un représentant de la nation et de notre colonel. Dira-t-il que l’ivresse � eu quelque part à notre démarche : le résultat de notre conduite le démentira. Pourrait-t-il en dire autant ? Mais reprenons les faits. Nous nous portons armés, et dans le plus grand prdre, sur la principale place de Perpignan. Nous trarisport'pns nbs drapeaux chez le maire de la ville. Le sieur de Mirabeau s’y était retiré. Nous y laissons la garde ordinaire. Par une affectation dont il n’est point d’exemplè, le lieu qù reposent nos drapeaux est investi par deux cepts hommes du régjrnent $e Vermandois. A-t-on jamais ouï dife que les drapeaux d’un régiment aient été gardés par }ès soldats d’un autre? Avons-nous jamais eu besoin de personne pour les conserver ? N’avqns-qous pas prodigué notre sang pour les défendre ? Mais expliquons ce procédé. I\f. de Mirabeau, qui porte l’incendie partout, croyait établir l’animositè et la désunion entre les deux corps. La conduite