140 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Salut et fraternité. Fourcade, président et 34 autres signatures. t [La société populaire de Vic-sur-Allier, district de Billom à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (25) Représentants Dans la séance du trente vendémiaire nous avons lû au peuple votre adresse aux Français ; l’air a retenti de ce seul cri; la Convention nationalle est trois fois grande, trois fois majestueuse, trois fois digne de notre reconnaissance et de notre amour. Cette adresse est burinée dans nos cœurs en caractères de feu. Nous ne reconnaissons d’autre autorité que celle de la Convention, d’autre puissance que la sienne. Et nous jurons de lui rester unis jusqu’à la mort. Représentants serrés les rênes du gouvernement révolutionnaire et ne les échapés que lorsque notre liberté sera indestructible, la est la volonté d’un peuple aussi terrible que grand dans la justice. Suivent les signatures de la deliberation, ont assistés Claude Perriat, Jean-Baptiste Chesne, Benoit Antoine Guyot, Antoine Chareyre pere et fils, Pierre Peynaud, Antoine Maillye, Joseph Durelon, Joseph Martin, Antoine Lassier, Annet Chareyre, Antoine Chassaingt, Antoine Duver-nin, Antoine Marguerite, Pierre Guaguelin, Michel Peyrachon, Durand Viallard, Jacques Vrieu, Jean Pulles, Vallery Puresset, Louis Faure, Denis Deffay, Pierre Lapeyre, Claude Barbaras, Aimable Lachinal, Gabriel Brunet, André Got, Pierre Raymond, François Cuel, Guillaume Lachenal, Gilbert Chalus, Claude Champesolois, Pierre Triubel, Michel Besseyre. Ceux qui ont su signer l’ont fait les autres ont déclarés ne savoir signer. Le cinq brumaire an trois de la République une et indivisible. Suivent 32 signatures. u [La société populaire de Toucy à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (26) Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Le vaisseau de la république batû de la tempête la plus violente par les vens opposés des passions de tous les partis, donnoit de l’inquiétude aux sages et zélés patriotes dans toutes les régions du vaste et majestueux empire de la liberté ; et s’ils n’avoient eû la confiance la mieux (25) C 326, pl. 1416, p. 35. (26) C 326, pl. 1416, p. 32. fondée dans la sagesse de leurs pilotes, ils auroient redouté le naufrage le plus désespérant; tel etoit en particulier la maniéré de voir et de sentir de la société populaire de Toucy. Occupée de la surveillance la plus active, elle étudioit avec soin les dispositions de l’esprit public des differentes sections du peuple qui etoit a la portée de ses regards attentifs. Dans les moments de crise amenée par l’astucieuse ambition de l’exécrable Roberspierre, elle y decouvroit avec satisfaction les sentimens qu’inspire l’amour de la patrie, de la liberté et la confiance dans le zele de ses representans. Mais elle ne dissimulera pas, elle remarquoit avec douceur les impressions profondes que fai-soit sur les âmes sensibles l’organisation d’une nouvelle tirannie plus redoutable aux bons patriotes que celle dont ils s’étaient fait un jeu de renverser à jamais le trône ensanglanté. Attendés, disoit-elle, encore un moment, la Convention nationale est là, déjà son oeil perçant éclairé les marches ténébreuses des ennemis interrieurs du peuple et de son bonheur : Les echaffauts destinés à détruire l’amour de la liberté par la terreur, ne seront pas plutôt dressés, qu’on y verra monter les hommes de sang dont l’audace fait l’espoir des scélérats et semble intimider les patriotes vertueux : tous les monstres infâmes y expieront, sous peu de jours, les forfaits abominables qui ont souillé de tant de sang le berceau de la liberté. Notre attente n’a point été déçue, nos respectables representans ont commencé par mettre en pratique les vertus dont ils ont ensuite consacré les principes dans une adresse destinée à l’instruction et au bonheur du peuple françois et propre à rallier autour de la Convention ceux là même qui auroient été égarés par les menées insidieuses des intrigans et des ennemis secrets de la chose publique. Acceiullés avec les sentimens d’une douce fraternité les applaudissemens que nous décernons avec plaisir à la sagesse et a la fermeté de vos mesures, et qu’ils vous soient un gage de l’inviolable attachement que nous jurons à la Convention et aux principes qu’elle vient de proclamer comme baze de la félicité commune. Vive la Convention, vive la République. Salut et fraternité. Chuvallier, président, Deshommes, secrétaire. v [La société populaire de Marsillargue à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (27) Liberté, Égalité. Représantants C’est au moment où les armes de la république sont victorieuses partout ; c’est au (27) C 326, pl. 1416, p. 25. SÉANCE DU 22 BRUMAIRE AN III (12 NOVEMBRE 1794) - N° 1 141 moment où les trônes des tyrans sont prêts à s’écrouler sous le poids de leurs crimes ; c’est au moment où tous les peuples de l’Europe révèrent le nom françois et leur tendent une main fraternelle; c’est au moment enfin où la vertu triomphe et que le crime s’anéantit; que la faction Robespierriste que nous croyions ensévelie, renoît comme de ses cendres, fait de nouveaux efforts pour détruire le règne de la liberté, et lui substituer celui de la tyrannie. Oui, Représentants, elle existe encore cette faction! eh! pourrions nous en douter, quand nous voyons un fer parricide percer le sein du représentant du peuple Tallien; quand nous voyons une poignée de scélérats, couverts du masque du patriotisme, faire tous leurs efforts pour égarer l’opinion publique, entraver la marche de vos augustes travaux, chercher à vous avilir et à vous détruire. N’etoit-ce pas assès pour vous d’avoir terrassé le scélérat Robespierre, ce monstre qui s’abreuvoit à longs-traits de sang humain, et avec lui une grande municipalité rebelle ! N’étoit-ce pas assez pour vous d’avoir déjoué tant de fois les horribles complots des mal-veillans, des traitres et des fripons! n’étoit-ce pas assés pour vous enfin d’avoir opposé sans cesse aux desseins perfides de Pitt et de Cobourg la vertu la plus consommée ! Non, représentants, non; la guerre que le crime fait à la vertu est une guerre à mort, et tant qu’il existera des complices de Robespierre, de dilapidateur de la fortune publique, des ambitieux, des traîtres et des fripons, vous aurés toujours de nouveaux ennemis à combattre. Mais soyez toujours fermes à votre poste; soyés toujours inexhorables contre ces hommes de sang qui voudroient voir s’allumer la guerre civile, la patrie incendiée, à fin d’elever un trône sur ses débris fumans et se dérober par là au juste châtiment que les attend et auquel ils n’échaperont pas. Qu’elle est belle, qu’elle est sublime votre adresse au peuple françois ! Combien sont grands les principes qu’elle renferme. ! ah ! Représentants, n’en doutés pas, elle est faite pour encourager, soutenir l’homme de bien ! elle retire de cet état d’apatie, de compressions les vrais patriotes, où les avoient jettés le système de terreur qu’on cherchoit à propager. . . ! Elle porte enfin le dernier coup à toutes les factions ! sa lecture repetée a excité en nos coeurs le plus vif enthousiasme, et pénétrés de respect, d’amour et de reconnoissance pour vous, nous nous sommes écriés de toutes nos forces, vive la République, vive la Convention nationale, périssent les factieux! Pour nous habitants de campagne, simples comme l’art que nous professons, n’ayant jamais connu l’orgueil, ni l’ambition, contents de pouvoir travailler, accoûtumés à pratiquer sans cesse les vertus, des privations; mais idolâtres de la révolution, voulant tout faire pour elle, nous jurons de ne reconnoître que vous, et de dénoncer quiconque oseroit s’opposer à vos desseins paternels! Mais pour donner à ces sentiments toute l’authenticité possible, nous déclarons par cette adresse, à toutes les sociétés populaires nos affiliées, que nous rejetterons avec mépris et fierté, toutes les adresses et tous autres écrits qui ne seroit pas dans les principes de la Convention nationale ; c’est avec elle que nous voulons exterminer les ennemis de la liberté et de l’égalité. J. Privât, président, Fize, Consel, secrétaires, Riey fils, secrétaire général. w [La société populaire régénérée des sans-culottes de Florensac à la Convention nationale, le 3 brumaire an III\ (28) Liberté, Mort aux tirans, Paix aux peuples, Égalité. Citoyens représentants Grâces immortelles vous soient rendues de la sublime adresse que vous venés de proclamer pour le bonheur des français ; elle a été lue dans le temple dédié a l’être suprême le décadi fete des victoires, cette lecture a été renouvel-lée plusieurs fois à la société populaire, et partout le peuple a montré le plus grand enthousiasme sur les principes quelle contient ; les voûtes du temple et de la société ont retenti des plus vifs applaudissements qui ont été mélés des cris mille fois répétés de vive la république, vive la Convention nationalle, notre seul point de raliment. Les sentiments que vous manifestés dans votre adresse, vertueux Représentans, ont été et seront toujours les nôtres, et nous jurons de rester toujours unis d’affection et de coeur avec vous; en effet quel serait l’infame qui oserait s’en ecarter sans se déclarer l’ennemi de la Convention nationalle et les usurpateurs des droits du peuple, puisque vous faites succéder au régime de la terreur et de la proscription, celui de la justice et de la paix. Périssent donc a jamais ces intrigants, ces hommes de sang, et tous ceux qui seraient assés temeraires pour porter la moindre atteinte a notre sublime révolution. Peres du peuple, restés toujours fermes a votre poste, maintenés le gouvernement révolutionnaire et la republique sera sauvée ; mais si contre toute attente des malveillans osaient encore lever un front audacieux, parlés et rien ne nous coûtera pour le triomphe de la liberté. Vive la République, vive la Convention nationalle. Les membres composant le comité de correspondance. Roussac ainé, Grenouillet, Armely, Viluens. (28) C 326, pl. 1416, p. 21.