SÉANCE DU 21 VENDÉMIAIRE AN III (12 OCTOBRE 1794) - N° 17 79 blicanisme et de la liberté; mais votre amour pour la patrie; a su déjouer ses infâmes complots. Nous avons apris avec joie la punition de ces traîtres en portant leur tête à l’échafaud; mais leur mort fut trop douce, après de pareils attentats;... représentans;... poursuivez frapés les traîtres qui voudraient asservir la république ; en se faisant un parti ; ne doutés point de notre courage : les canonniers du 10 août sont sous vos yeux ; faites des lois justes et équitables à un peuple qui depuis longtems soupire pour sa liberté. Nous saurons nous battre pour la déffendre ; et vous maintenir dans les droits sacrés; que ce même peuple a scu vous délégués. Nous renouvelons ici le serment de mourir libres. Vive la république. Vive la représentation nationale. 17 La section de l’Homme-Armé a, celle du Mont-Blanc h, la section Poissonnière c, celle de la Fraternité d, la section de Guillaume Tell et ses canonniers e, celle de la Réunion f [Paris], défilent successivement en masse dans la salle de l’Assemblée, qu’elles félicitent sur son Adresse au Peuple français. Toutes expriment les mêmes sentimens énoncés par les précédentes sections. Mention honorable, insertion au bulletin (39). a [La section de l’Homme-Armé à la Convention nationale ] (40) Représentants, Grâces vous soient rendues du plus beau présent que vous pussiez faire à la france. Les factions qui l’ont agitée et qui voudroient l’agiter encore, l’hypocrisie, l’abus des mots, la corruption des principes furent l’arme de ses ennemis les plus dangereux, leurs manoeuvres scélérates fut de dénaturer le vice et la vertu, d’en confondre les caractères et d’altérer pour longtemps la morale du peuple. C’est d’aujourd’hui qu’elle est replacée sur ses bazes éternelles, d’aujourd’hui nous avons une morale publique; votre adresse au peuple français sera désormais le flambeau sous lequel (39) P.V., XLVII, 123. Ann. R.F., n° 21; C. Eg„ n 785; F. de la Républ., n° 21; J. Fr., n” 747 ; J. Mont., n° 2; J. Per-let, n” 749; Mess. Soir, n° 785; M.U., XLIV, 334-335; Rép., n° 22. (40) C 322, pl. 1353, p. 19. Moniteur, XXII, 224; Débats, n° 751, 326-327; Bull., 21 vend.; Ann. R.F., n° 21; F. de la Républ., n" 21; Gazette Fr., n° 1015; J. Mont., n° 1; J. Per-let, n” 749. on placera les aristocrates et les modérés qui jouent le rôle de républicains, les fripons, les dilapidateurs, les intrigants, les dominateurs et les exagérés, qui crient dans leur fureur qu’ils sont les seuls vrais patriotes. Votre adresse à la main, tous les hommes de bien ne seront plus comprimés par la terreur, ils oseront parler un langage qui est le vôtre, ils oseront dire tout haut, qu’il n’y a point de patriotisme sans vertu, point de vertu sans l’observation des devoirs de père, d’époux, de citoyen et d’homme, sans un profond respect pour les lois, les moeurs et l’humanité. Eh ! re-présentants, quand l’homme de bien dans les — assemblées publiques parle selon son coeur, que sa parole est puissante, tout le peuple se ralie à sa voix, toutes les factions se cachent et se dispersent, tous les scélérats sont anéantis de quelque masque qu’ils se couvrent. Jouissez donc de votre gloire et de l’approbation de la france, elle va bientôt paroître tout entière pour vous honorer et vous bénir. Sévérité contre le crime, attention à tous les indices, mais protection à l’innocence, honneur à la probité, opprobre aux intrigues et aux partis, guerre à tous les tirans, à tous les dominateurs, gouvernement révolutionnaire jusques à la paix, dévouement à la République une et indivisible, confiance et dévouement à la seule Convention nationale. La section de l’Homme-Armé, dans cette nuit terrible et mémorable du 9 thermidor, fut l’une des premières à se prononcer contre l’audace des rebelles. Ne croyez pas représentants qu’elle ait dans son sein des combats à livrer, l’union carractérise la pureté de son patriotisme, tout ce qui est bon y est unanime, aussy l’une des premières aujourd’huy, elle accourt se ralier à vos principes sublimes, elle y a reconnu les siens propres, elle y voit avec ravissement au milieu des triomphes de nos armées le gage du salut intérieur, de la tranquilité publique et de la régénération universelle. Vive la République, vive la Convention nationale, vivent à jamais la probité, les moeurs et la justice. [On applaudit .] Leduc, président, Richebraque, rédacteur. La Convention ordonne l’impression de cette adresse. [Extrait du registre de l’asssemblée générale de la section de l’Homme-Armé, du 20 vendémiaire an III] (41) Appert laditte assemblée générale après les applaudissements réitérés, donnés à la lecture de l’adresse de la Convention nationale au peuple français, avoir arrêté que la section se rendroit demain en masse dans le sénat français pour y exprimer ses sentiments, à la barre, que les citoyens Richebraque, Target et Leduc (41) C 322, pl. 1353, p. 19.