[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j g v mbre ma' 493 Suit la lettre de la municipalité de Pontar-lier ( 1 ). « Pontarlier, le 5e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Nous vous annonçons le départ pour Chaion de 12 chevaux que nous destinons à la monte de la cavalerie, en exécution du décret y relatif, avec 2 autres abandonnés nuitamment par un présumé fugitif de Lyon, pour faciliter son passage en Suisse à travers les montagnes et les broussailles. « L’empressement de nos concitoyens à con¬ courir de tout leur pouvoir au salut de la pa¬ trie, nous a procuré l’élite de l’espèce du pays que nous habitons. « Les armement et équipement se sont faits avec autant de succès que de diligence, quelques républicains aisés ont remis gratuitement à notre disposition tout ce qu’ils avaient de convenable à ces objets, si bien qu’en vrais sans-culottes, nous nous sommes plus attachés au solide qu’au brillant, dans l’espérance de seconder la valeur républicaine d’une manière plus efficace, et par là même, accélérer l’entière destruction des ty¬ rans. « Nous vous prions d’assurer la Convention de notre entier dévouement au bien public et de notre adhésion à tous les sages décrets qu’elle a rendus jusqu’à ce jour, nous réunissant aux au¬ tres communes de la République qui vous in¬ vitent à rester à votre poste jusqu’à la paix. « Salut et fraternité. « Les sans-culottes composant la municipalité de Pontarlier, département du Doubs. « Jean -Baptiste Piou; C.-J. Vuillemin; Mi-chaudmaee; Sancey ; Colandet, pro¬ cureur de la commune ; T a vernier; Jac-qtjemet, secrétaire greffier. Le citoyen Nicolas, domicilié dans la commune de Louhans, département de Saône-et-Loire, re¬ grette que ses infirmités ne lui permettent pas de concourir en personne à la destruction des des¬ potes. Il fait remise à la République de la finance de sa charge d’huissier, montant à la somme de 2,400 livres. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité de liquidation (2). Suit la lettre du citoyen Nicolas (3). « Citoyen Président, « Vous avez fait triompher la cause de la li¬ berté, dans ce moment où tous les individus vo¬ lent à la victoire, il est pénible pour moi de n’avoir pu continuer à coopérer à la destruc¬ tion de cette cohorte détestable, à cause d’af¬ fliction qui m’est survenue à la suite d’une ma¬ ladie; mais ne pouvant le faire, je tâcherai tou-(1) Archives nationales, carton G 279, dossier 751. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 24. (3) Archives nationales, carton G 280, dossier 765. jours d’y coopérer de tout mon pouvoir. En 1789, j’ai acheté un office d’huissier, duquel le remboursement m’est dû, que je fais don à la nation, je demande qu’il en soit fait insertion au Bulletin, dans la seuls intention d’engager tous les braves républicains sans-culottes à suivre mon exemple, alors nous verrions la nation libérée et le sol sacré de la liberté purifié des ennemis de notre liberté jusqu’aux atomes. Pour moi, je ne vivrai heureux qu’avec la liberté. « Je suis fraternellement, un ds vos sans-cu lottes, « Nicolas. « Louhans, chef-lieu de district, département de Saône-et-Loire, ce 18 octobre 1793, l’an II de la République française, une, indivisible et démocratique. « P. -S. J’ai déjà fait brûler d’avance les lettres qui m’avaient été accordées par le ci-devant Capet. » La Société populaire de Villes, district de Car-pentras, exprime son indignation contre les in¬ fâmes Toulonnais; elle demande que tous les membres du département, du district et de la mu¬ nicipalité de Toulon, le vice-amiral et les com¬ mandants des forts qui se sont livrés aux Anglais, soient mis hors de la loi. « Si la vengeance de la République, dit-elle, anime tous les soldats à se porter contre cette ville rebelle, tous les individus doivent avoir le droit d’exécuter dans leurs foyers la justice na¬ tionale. » Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre de la Société populaire de Villes (2), « Villes, le 6e jour de la 3e décade du 1er mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « La Société populaire de Villes, district de Carpentras, département de Vaucluse, justement indignée de la désastreuse trahison que les au¬ torités constituées de Toulon ont exercée avec le vice-amiral et les commandants des forts de cette place, en livrant aux Anglais cette ville, son port, son arsenal et ses forts sans coup férir, mais seulement dans des vues contre-révolu¬ tionnaires et royalistes, voit avec grande satis¬ faction la levée de la lre classe de ce département se faire avec autant de zèle que de courage pour aller exterminer tous les coupables de cette inouïe trahison. Si la vengeance de la Répu¬ blique anime tous les soldats à se porter sur cette ville rebelle, tous les individus de la Ré¬ publique doivent avoir le droit d’exécuter dans leurs foyers leurs vues vengeresses si quelqu’un des coupables se trouve dans le territoire de la République, et pour en donner un exemple frap¬ pant à tout ultérieur conspirateur. La société (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 25. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 765.