134 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE lorsqu’ils ont entendù votre addresse au peuple français insérée dans le n° 15 du Bulletin de Correspondance. Sa lecture, qui a eù lieu dans une assemblée de la commune, a été souvent interompue par des applaudissements et des témoignages de la plus sincère allégresse, et par des cris souvent réitérés de vive la Convention nationale. Ils ont vû avec la plus vive satisfaction qu’après avoir terasé les tirans et la tirannie, vous voulés enfin détruire leur affreux sistème d’autant plus contraire aux progrès de la liberté, qu’il avoit comprimé l’energie de ses plus chauds défenseurs; tel est votre dessein bien manifesté, citoyens représentants, vous l’executerés avec cette grandeur d’ame que vous inspire le désir de faire le bonheur du peuple. A ce sistème affreux de sang qui a si justement mérité l’horreur des véritables français, vous ferés succéder le régné de la justice et de la vertû. Les dominateurs, les factieux et les fripons seront anéantis et l’homme vertueux pourra avec confiance et sous l’authorité seule des loix se rejouir des heureux bienfaits de la plus étonnante des révolutions. Nous jurons, oui, Citoyens Législateurs, nous jurons de rester inviolablement attachés à la Convention nationale et à ses principes; et de combattre jusques à la mort, l’audacieux qui voudroient y porter la moindre atteinte. Tels sont les sentiments qui animent les habitants de cette commune. Vive la Republique une et indivisible. Vive la Convention nationale. Georges, agent national, Reguis, secrétaire greffier et dix autres signatures d’officiers municipaux. h [Les citoyens de la commune de Bar-sur-Ornain, réunis en société populaire, à la Convention nationale, le 12 brumaire an III\ (12) Législateurs, L’energie de la vertu fut trop longtems comprimée sous la verge de la terreur : trop longtems d’ambitieux dominateurs, conduits par le fil de l’intrigue et de l’imposture ont voulu usurper tous les pouvoirs. Le peuple, dont ils tentèrent d’altérer le caractère en abusant de sa bonté, éclairé du flambeau de ses fidèles repré-sentans, a vu l’abyme qu’ils avaient creusé sous ses pas et l’apparition de la justice l’a rendu à ses premiers sentimens. La queue de Robespierre, en sillonant quelques contrées de la france, n’avait pas épargné la société jacobite et montagnarde de Bar : elle y avait secoué des flammes homicides. Les (12) C 326, pl. 1416, p. 2. M.U., n° 1340, mention. incendiaires nous avaient représenté la République comme un sultan entouré de chaines, de prisons et d’échaffauds. Charles Delacroix est venu nous a pénétré comme une mère bienfaisante et sensible et la société régénérée par ses soins a pris une face plus riante : les coeurs se sont dilatés à son abord, l’intrigue est rentrée dans le néant et la justice et la vérité sont à l’ordre du jour. Que la République heureuse et triomphante reprenne dans le calme majestueux qui peut la conduire au port! Votre décret du vingt cinq vendémiaire nous en offre le présage : en rappellant les sociétés à leur institution démocratique vous les rattacher au faisceau de l’unité; et nous commençons à sentir tous nos droits puisque nous avons celui d’emettre individuellement notre voeu qu’une poignée d’in-trigans avait osé nous arracher en y substituant leur volonté subversive. Vive la justice! vive la Convention nationale. Suivent 82 signatures. i [Le peuple de Mende assemblé au temple de l’Etre suprême à la Convention nationale, le troisième décadi de vendémiaire an III\ (13) C’est dans l’ivresse de l’enthousiasme que nous inspiroit la fête du peuple français ; c’est après avoir célébré ses victoires couronnées par l’expulsion totale des esclaves qui souilloient depuis trop longtems le sol de la liberté, que nous avons applaudi à vôtre nouveau triomphe sur des ennemis plus dangereux encore. Nous avons entendu, admiré, béni pour la seconde fois votre addresse au peuple françois. Nous n’avons jamais dévié des principes sacrés qu’elle proclame. Nous n’avons jamais méconnu les vérités etemelles quelle consacre. Convaincus que le salut du peuple répose uniquement sur l’imité et l’indivisibilité de la République, nous n’avons pas même soupçonné qu’il peut jamais s’élever des voix qui voulussent couvrir la vôtre ; Et nous pensons que ces ambitieux, ces intri-gans, ces agitateurs que l’opinion égarée ou séduite transforme en géans, ne sont auprès de vous que des pigmés que votre souffle renversera. Votre addresse est pour nous l’evangile de la paix, de la concorde et de la félicité ; elle est le coup de mort pour les ennemis de la chose publique, nous l’opposerons sans cesse aux détracteurs perfides de vos sublimes traveaux : elle sera notre egide contre leurs trames criminelles, nous y trouverons les armes de la raison pour convaincre et ramener les citoyens qu’ils egarent : nous y puiserons ce courage républicain qui fait compter pour rien touts les dangers quand la patrie est menacée; rangés sous la bannière conventionnelle, nous ne ver-(13) C 326, pl. 1415, p. 26. SÉANCE DU 22 BRUMAIRE AN III (12 NOVEMBRE 1794) - N° 1 135 rons que vous, nous n’écouterons que vous et s’il le faut, nous mourrons pour vous. Suivent 90 signatures. j [La commune de Vitteaux à la Convention nationale, le 7 brumaire an III] (14) Liberté, Égalité. Grâces immortelles vous soient rendues, pères de la patrie, pour la fermeté et l’énergie avec les quelles vous avez terassé les modernes tyrans qui vouloient établir sur les débris du trône un despotisme plus affreux et plus sanglant que celui que nous avions renversé; il vous reste encore bien des factions à anéantir, votre adresse au peuple nous assure que vous ne ferez grâce à aucune ; nous l’avons couverte d’applaudissements, cette adresse où vous exprimez d’une manière si énergique, votre amour pour nous, votre haine pour nos oppresseurs; elle vous méritera les bénédictions de tous les français ; car ils ne le sont pas les barbares dont les âmes ne s’épanouissent pas aux idées consolantes de probité, de vertu, et d’humanité qui vont désormais gouverner la République : La justice remplace donc enfin cette terreur qui nous comprimoit depuis si long-tems; notre voeu le plus cher est rempli. Restez au poste où vous remplissez si dignement les augustes fonctions qui vous ont été confiées ; et nous fidels à nos engagemens, nous vous serons toujours unis, la Convention sera toujours notre seul point de ralliement, nous jurons de ne reconnoître jamais qu’elle et nous ne cesserons de répéter. Vive la République, vive la Convention, et rien que la Convention. Bordotligerel, président et 72 autres signatures. k [Le conseil général de la commune de Saint-Far-geau à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (15) Législateurs, Le conseil général de cette commune à proclamé votre adresse au peuple français; nos concitoyens l’ont entendüs avec enthousiasme, ils ont manifestés la plus vive reconnoissance par les acclamations réitérés de vive la République, vive la Convention. Représentants, nous vous rendons grâce d’avoir détruit ce sisthême de terreur qui comprimoit les âmes, faisoit le bien des agita-(14) C 326, pl. 1416, p. 36. (15) C 324, pl. 1396, p. 23. teurs, ruinoit la République et facilitoit les projets de nos ennemis. Restés fermes au poste important qui vous est confié, faites taire la malveillance qui à le patriotisme sur les lèvres, et la contre-révolution dans le coeür. Nous ne reconnoissons que vous pour centre unique du pouvoir, et comptez sur les bras de nos concitoyens pour le faire connaitre et respecter ; comptez egallement sur nos efforts pour maintenir le calme dont nous avons toujours joüis par notre soumission et notre respect pour vos sages lois. Vive la Republique, vive la Convention. Salut et fraternité. Careau, maire, Dhumiez, agent national, Frany, Veé, Coulloy, officiers municipaux. I [Le conseil général épuré de Poligny à la Convention nationale, le 6 brumaire an III] (16) Liberté, Égalité Citoyens Representans, Nous avons lu dans les assemblées de la commune et les jours décadaires, votre adresse aux français; vous avez voulu montrer à notre raison des vérités salutaires et echauflfer notre coeur de l’amour de la patrie; votre intention bienfaisante est remplie. Votre adresse nous à éclairé sur les dangers qui menacent la liberté publique et sur les moyens de les ecarter. Èlle nous à convaincu que la puissance des français est établie sur leur union entr’eux et leur ralliement en masse à la Convention nationale ; que le mouvement général qui fut necessaire pour fonder la Révolution, seroit bientôt destructeur de son ouvrage, s’il étoit prolongé : que la liberté qui nous à délivré de tant d’abus oppresseurs, et l’égalité dont la jouissance nous est devenue necessaire, ne peuvent être maintenus que dans le calme des passions turbulentes et par le régné des loix. Nous y avons reconnu que la Convention nationale veut fortement et uniquement le bonheur du peuple et l’assurer par l’organisation d’un gouvernement, qui aura toute l’energie qu’exigent les circonstances, qui sera juste sans cruauté et humain sans foiblesse. Enfin elle nous désigné ceux qui ont usurpés l’opinion publique sous des dehors trompeurs, et ceux qui méritent la confiance du peuple par la pureté de leurs moeurs, leur travaux civiques et leur modestie. Ainsi que le fanal qui marque les ecueils et trace aux vaisseaux avec evidence et sûreté le chemin du port, nous présenterons sans cesse a nos concitoyens les principes de cette adresse (16) C 324, pl. 1396, p. 28. Institut dHistoire