[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. » brumaire an II 683 1 • J MO novembre 1/93 sible. Vous y verrez que, si la ville de Quimper a quelque temps paru méconnaître ses premiers serments, ce n’a été que par la faute de ceux que le peuple avait honorés de sa confiance et ui l’ont trahie, et que cette ville mérite aujour-’hui d’être comptée au nombre des cités de la République vraiment montagnardes et répu¬ blicaines. » On a lu ensuite les signatures apposées au bas des procès-verbaux. Sur chaque nom, l’opinion publique s’est manifestée avec franchise, et ceux qui ont excité des murmures d’improba¬ tion de la part du peuple, ont été effacés ; les autres sont demeurés intacts, et ont formé la liste des membres de la Société populaire, qui s’est constituée Club de la Montagne. Les pre¬ mières délibérations prises ont été, d’abord, que tous les jours il y aurait séance, le bienfait de l’instruction que le peuple attend des Sociétés populaires devant être journalier, comme le bien¬ fait de la lumière que le soleil donne au monde; ensuite, que des commissaires de la Société se répandraient dans les campagnes pour y établir des Sociétés populaires et multiplier les clubs destinés à propager les bons principes, et raviver l’esprit public. La Société s’eSt engagée à s’occu¬ per surtout de l’instruction du peuple, de la surveillance des ennemis du peuple. Un membre demande que l’accolade frater¬ nelle soit donnée par deux citoyens, au nom de l’assemblée entière, et en signe de sa gratitude, au citoyen Jullien, dont l’arrivée dans les murs de Quimper, a été l’époque de jours plus heureux pour le peuple, longtemps opprimé et trahi. Cette demande est délibérée par acclamations, et exécutée aux cris de : Vive la Montagne ! L’assemblée exprime son vœu pour que la Convention nationale veuille rendre prompte¬ ment, à la ville de Quimper, l’administration du département qui siège maintenant à Landernau. Elle prie le citoyen Jullien d’être, à cet égard, l’interprète de son vœu. On annonce que les dons patriotiques se montent à une somme infiniment plus considé¬ rable que celle nécessaire pour la destination qui lui était réservée; le surplus sera donné aux familles de ceux qui ont péri pour la défense de la liberté. Un citoyen déclare que, voulant renoncer au nom odieux de Leroi, il a pris le nom de Mon¬ tagne. Trois citoyennes, appelées Baron, Che¬ valier et Louise, voulant abjurer des noms, ou qui retracent les titres abolis de l’ancienne noblesse, ou qui rappelaient le dernier de nos tyrans, prennent les noms de Victoire nationale, Babet Républicaine, Aimée Liberté. La séance se termine par l’Hymne marseillais et la chan¬ son des sans -culottes. Dans l’ivresse de leur joie, les citoyens dansent la carmagnole, par¬ courent la ville en formant des farandoles civiques, et le cri de Vive la Montagne! se pro¬ longe bien avant dans la nuit et retentit, répété par mille bouches, dans cette ville, où la Montagne avait été longtemps calomniée et méconnue. (Suivent 409 signatures des citoyens de la commune de Quimper.) Pour copie : Signé : M. Ant. Jullien, Guermeur. Certifié conforme : Jullien, agent du comité de Salut public de la Convention nationale. Arrêté. Vu les procès-verbaux ci-dessus, le représen¬ tant du peuple Tréhouart, près les côtes de Brest et de Lorient voulant faire connaître l’heureuse régénération opérée dans la ville de Quimper, arrête que les présents procès-ver¬ baux seront imprimés et répandus dans le dépar¬ tement du Finistère et dans ceux environnants. A Lorient, ce dixième jour de la troisième et dernière décade du premier mois de l’an second de la République française, une et indivisible. Signé : B. Tréhouart, représentant du peuple près les Côtes de Brest et de Lorient. Adresse des administrateurs du département des Deux-Sèvres : «Hommage te soit rendu, Montagne régénéra¬ trice, de l’affranchissement de la Vendée et de la chute des infâmes royalistes. » Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l’adresse des administrateurs du départe¬ ment des B eux-Sèvres (2) : Les administrateurs et procureur général syndic du département des Beux-Sèvres, à la Con¬ vention nationale. « Niort, le 15 brumaire de l’an II de la République française, une et indivisible. « Pères de la République, « Enfin la mâle énergie qui vous caractérise et les soins sans cesse renaissants que vous donnez à l’affermissement du bonheur de votre patrie, présentent à l’Europe étonnée le double triomphe de l’affranchissement de la Vendée et de la chute des infâmes royalistes qui, depuis trop longtemps, souillaient votre illustre aréo¬ page. « Hommage t’en soit rendu, Montagne régé¬ nératrice, chaque répub licain des Deux-Sèvres t’en offre avec nous le tribut de sa reconnais¬ sance. « Poupard, président; J. -J. Proa, adminis¬ trateur; Richard; Sauzeau, vice-pré¬ sident; Gribault; Lavergne; P. -S. Gué¬ rin, procureur général syndic; L . - R. Clerc-Dufief; Morand, secrétaire gé¬ néral. » Taillefer, représentant du peuple, écrit de Cahors qu’il a découvert dans le ci-devant ch⬠teau de Valence 350 marcs d’argenterie et 2 vases de forme antique; que chaque jour il trouve de l’or et de l’argent cachés chez les émigrés. Insertion au « Bulletin » (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 115. (2) Archives nationales, carton G 279, dossier 752. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 1J5.