SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - Nos 51-54 313 dans le département de la Vendée, où il combat les brigands depuis 10 mois; La Convention nationale décrète que la pétition et pièces y jointes seront renvoyées au comité de législation, pour faire un prompt rapport sur cette affaire (1). 51 La Convention nationale, sur la proposition d’un membre [CHAMBORRE], renvoie à ses comités de sûreté générale et de législation la pétition présentée à la barre au nom de Xavier Bernard, et suspend jusqu’au rapport, qui sera fait incessamment, l’exécution de l’arrêté du département de Saône-et-Loire, qui condamne ledit Bernard à la déportation (2). 52 [Plusieurs citoyens, cultivateurs du département de la Creuse, réclament l’élargissement de plusieurs de leurs frères arbitrairement incarcérés. Celui des pétitionnaires qui porte la parole a été lui-même une des malheureuses victimes de la persécution exercée par la faction de Robespierre; il s’est échappé avec peine de sa prison, et a fait près de cent lieues à pied pour venir implorer la justice de la Convention] (3). La Convention nationale, sur la pétition qui lui a été présentée par Silvain Pasturaud et Silvain Grandprey, de la commune d’Aze-rables, district de La Souterraine, département de la Creuse, Décrète que l’exécution des mandats d’arrêt décernés contre les pétitionnaires et contre dix autres particuliers de la même commune, sera suspendue, et que les trois citoyens qui ont été incarcérés seront remis en liberté. Renvoie au comité de sûreté générale pour examiner la conduite du comité révolutionnaire de la commune d’Azerables (4). 53 La citoyenne Dubost, se disant femme Rostaing, demande à profiter de la loi qui accorde des secours aux veuves des défenseurs de la patrie : elle observe que, ne pouvant produire d’extrait de mariage qu’on (1) P.-V., XLIII, 107. M.U., XLII, 348. Décret n° 10 297. Rapporteur : Turreau. (2) P.-V., XLIII, 107. Décret n° 10 296. Rapporteur : Chamborre. J. Sablier (du soir), n° 1 483 (pour 1485); M.U., XLII, 348; Ann. patr., n° DLXXXIV (les gazettes signalent qu’il s’agit d’un ex-prêtre). (3) J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485); C. univ., n° 950; M.U., XLII, 348; Mess. Soir, n°718; J. Mont., n° 100. (4) P.-V., XLIII, 107. Décret n° 10 295. Minute de la main du rapporteur, Boudin. lui a refusé, quoique munie de toutes les autres preuves, elle ne peut participer à ces secours. La Convention renvoie sa demande au comité des secours pour examiner cette question (1). 54 Les gendarmes de la 29e division réclament contre les calomnies dirigées contre eux (2). [Des gendarmes paroissent à la barre; l’orateur s’exprime en ces termes : Représentans, six gendarmes de la 29e division de la gendarmerie parisienne, jaloux, pour l’honneur de leur corps et pour eux-mêmes, de détruire les calomnies avancées par quelques journalistes, et de restituer à l’histoire un fait passé dans la journée mémorable du 9 thermidor, se présentent à votre barre. Les détails dont ils vont vous entretenir se sont passés sous les yeux des deux représentans Courtois et Robin, qui sont à même d’en attester l’authenticité. Le 9 thermidor, à 5 heures du soir, au moment où nous nous appercûmes de l’erreur dans laquelle nous étions en suivant la bannière du traître Hanriot, nous revînmes à notre premier poste, après avoir refusé d’obéir à ce scélérat; nous apperçûmes un citoyen, placé à l’une des fenêtres du restaurateur Berger, rue Honoré, qui nous demanda d’une voie élevée où nous allions. Nous répondîmes que nous retournions où l’honneur nous commandoit d’aller. Le poste d’honneur est là, reprit le citoyen qui nous parloit, en nous montrant le chemin qu’avoit pris Hanriot, et je vous ordonne, au nom du peuple français, au nom de la loi, d’arrêter ce traître et de le traduire au comité de sûreté générale, mort ou vif. Comme nous ignorions le décret de la Convention, nous demandâmes à notre tour à ce citoyen de quel droit il nous donnoit un pareil ordre. — Qu’importe qui je spis, reprit-il, pourvu que je vous donne un bon conseil au nom de la sûreté publique. Au reste, vous voulez savoir mon nom, le voici : je me nomme Courtois, représentant du peuple; je suis ici avec mon collègue Robin, qui partage mes sentimens, et qui intime le même ordre. Ces deux représentans sont témoins qu’à l’instant même nous retournâmes au galop sur nos pas pour exécuter leur ordre, et c’est par suite des mesures vigoureuses que nous prîmes, que le monstre fut arrêté et enchaîné. C’est moins pour satisfaire l’amour-propre que doivent ressentir de bons citoyens, quand ils ont bien servi leur patrie, que pour empêcher que des faits de cette nature ne soient empoisonnés par les malveillans, que les six gendarmes qui ont rempli un devoir sacré réclament (1) P.-V., XLIII, 107-108. Décret n° 10 307, sans nom de rapporteur. (2) P.-V., XLIII, 108. SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - Nos 51-54 313 dans le département de la Vendée, où il combat les brigands depuis 10 mois; La Convention nationale décrète que la pétition et pièces y jointes seront renvoyées au comité de législation, pour faire un prompt rapport sur cette affaire (1). 51 La Convention nationale, sur la proposition d’un membre [CHAMBORRE], renvoie à ses comités de sûreté générale et de législation la pétition présentée à la barre au nom de Xavier Bernard, et suspend jusqu’au rapport, qui sera fait incessamment, l’exécution de l’arrêté du département de Saône-et-Loire, qui condamne ledit Bernard à la déportation (2). 52 [Plusieurs citoyens, cultivateurs du département de la Creuse, réclament l’élargissement de plusieurs de leurs frères arbitrairement incarcérés. Celui des pétitionnaires qui porte la parole a été lui-même une des malheureuses victimes de la persécution exercée par la faction de Robespierre; il s’est échappé avec peine de sa prison, et a fait près de cent lieues à pied pour venir implorer la justice de la Convention] (3). La Convention nationale, sur la pétition qui lui a été présentée par Silvain Pasturaud et Silvain Grandprey, de la commune d’Aze-rables, district de La Souterraine, département de la Creuse, Décrète que l’exécution des mandats d’arrêt décernés contre les pétitionnaires et contre dix autres particuliers de la même commune, sera suspendue, et que les trois citoyens qui ont été incarcérés seront remis en liberté. Renvoie au comité de sûreté générale pour examiner la conduite du comité révolutionnaire de la commune d’Azerables (4). 53 La citoyenne Dubost, se disant femme Rostaing, demande à profiter de la loi qui accorde des secours aux veuves des défenseurs de la patrie : elle observe que, ne pouvant produire d’extrait de mariage qu’on (1) P.-V., XLIII, 107. M.U., XLII, 348. Décret n° 10 297. Rapporteur : Turreau. (2) P.-V., XLIII, 107. Décret n° 10 296. Rapporteur : Chamborre. J. Sablier (du soir), n° 1 483 (pour 1485); M.U., XLII, 348; Ann. patr., n° DLXXXIV (les gazettes signalent qu’il s’agit d’un ex-prêtre). (3) J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485); C. univ., n° 950; M.U., XLII, 348; Mess. Soir, n°718; J. Mont., n° 100. (4) P.-V., XLIII, 107. Décret n° 10 295. Minute de la main du rapporteur, Boudin. lui a refusé, quoique munie de toutes les autres preuves, elle ne peut participer à ces secours. La Convention renvoie sa demande au comité des secours pour examiner cette question (1). 54 Les gendarmes de la 29e division réclament contre les calomnies dirigées contre eux (2). [Des gendarmes paroissent à la barre; l’orateur s’exprime en ces termes : Représentans, six gendarmes de la 29e division de la gendarmerie parisienne, jaloux, pour l’honneur de leur corps et pour eux-mêmes, de détruire les calomnies avancées par quelques journalistes, et de restituer à l’histoire un fait passé dans la journée mémorable du 9 thermidor, se présentent à votre barre. Les détails dont ils vont vous entretenir se sont passés sous les yeux des deux représentans Courtois et Robin, qui sont à même d’en attester l’authenticité. Le 9 thermidor, à 5 heures du soir, au moment où nous nous appercûmes de l’erreur dans laquelle nous étions en suivant la bannière du traître Hanriot, nous revînmes à notre premier poste, après avoir refusé d’obéir à ce scélérat; nous apperçûmes un citoyen, placé à l’une des fenêtres du restaurateur Berger, rue Honoré, qui nous demanda d’une voie élevée où nous allions. Nous répondîmes que nous retournions où l’honneur nous commandoit d’aller. Le poste d’honneur est là, reprit le citoyen qui nous parloit, en nous montrant le chemin qu’avoit pris Hanriot, et je vous ordonne, au nom du peuple français, au nom de la loi, d’arrêter ce traître et de le traduire au comité de sûreté générale, mort ou vif. Comme nous ignorions le décret de la Convention, nous demandâmes à notre tour à ce citoyen de quel droit il nous donnoit un pareil ordre. — Qu’importe qui je spis, reprit-il, pourvu que je vous donne un bon conseil au nom de la sûreté publique. Au reste, vous voulez savoir mon nom, le voici : je me nomme Courtois, représentant du peuple; je suis ici avec mon collègue Robin, qui partage mes sentimens, et qui intime le même ordre. Ces deux représentans sont témoins qu’à l’instant même nous retournâmes au galop sur nos pas pour exécuter leur ordre, et c’est par suite des mesures vigoureuses que nous prîmes, que le monstre fut arrêté et enchaîné. C’est moins pour satisfaire l’amour-propre que doivent ressentir de bons citoyens, quand ils ont bien servi leur patrie, que pour empêcher que des faits de cette nature ne soient empoisonnés par les malveillans, que les six gendarmes qui ont rempli un devoir sacré réclament (1) P.-V., XLIII, 107-108. Décret n° 10 307, sans nom de rapporteur. (2) P.-V., XLIII, 108. 314 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE en faveur de la vérité. Bien mériter de la République, en exécutant les ordres émanés de la Convention nationale, voilà le plus beau de leurs titres, et celui dont ils ne cesseront de tirer vanité. Signés, Perlot (lieutenant), Paulin, Hamel, Laurent, Lecomte, Crouy (1). [Applaudissements ] Renvoi au comité de salut public. La séance est levée. Signé , Merlin (de Douai), Le Vasseur (de la Meurthe), P. Barras, Frêron, Legendre (2). AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 55 [La comm. de Thiers (3) à la Conv.; Thiers, s.d.J{i). Dignes représentants, Vous avés mille fois sauvé la République : elle vous doit ses succès et son bonheur. En vain le ministère anglais prodigue ses trésors pour exciter des troubles dans la République et y solder des factieux. En vain son atroce politique médite des complots et des conspirations contre la liberté française. La surveillance de la Convention, l’active vigilance des sans-culottes, l’énergie du gouvernement révolutionnaire feront toujours avorter ces infâmes projets. Si nos perfides ennemis n’ont pas encore perdu l’espoir de nous diviser, s’ils avoient jamais conçu la folle espérance de subjuguer une nation libre, qu’ils apprennent que la France n’est aujourd’hui qu’une seule et même famille. Qu’ils sachent que la nation française n’est plus qu’une armée dont la Convention nationale forme l’avant-garde. Qu’ils sachent que cette phalange invincible est composée de tout le peuple français et qu’il versera jusqu’à la dernière gout[t]e de son sang pour la défense de ses droits et de la Convention. Dignes représentants, telles sont les dispositions, tels sont les sentiments qui animent les citoyens de la commune de Thiers. Vous avés fait mordre la poussière à toutes les hordes coalisées. Ecrasés, de tout le pouvoir qui vous est confié, les ennemis du peuple ! Délivrés-le de ces serpens qu’il nourrissoit dans son sein. Aussitôt, le calme et une entière sécurité, en faisant le bonheur des amis de la montagne, affermiront le vaisseau de la République. (1) J. Perlet, n“ 684; Hin, 23 therm. (1er suppl1); Ann. R -F., n° 249; J. Fr., n° 682; Rép., n°231; M.U., XLII, 331; J. Mont., n° 100; J. Sablier, n° 1486. (2) P.-V., XLIII, 108. (3) Puy-de-Dôme. (4) C 312, pl. 1244, p. 47. Mentionné par B"1, 29 therm. (2e suppl1). Mort aux tyrans, mort aux conspirateurs, mort aux traîtres, et vive la Convention nationale : voilà le cris, voilà le vœu du peuple ! j Favier Girauld, Grimardian, Dufour, Dufour Martin, Mignoz Genéti, Chemaigues Chambon, Armilhion, Chernet, Roux Vachias, Girauld Reynaud, Chassaigne, Bizet cadet, Conson, Brunelet aîné, Martin, Cussou, Vialle, Ber GER, GlLLIBERT, DaRBOST, CHRETIEN, DECAIRE Provanchere, Clavel Dumast, Bonnefoy (agent nat.), Chassaigne Bonnefoy, Favier, Girauld, Decaire (secrét.) [et une signature illisible], Mention honorable, insertion au bulletin (1). 56 [L’administration du départ 1 de la Sarthe à la Conv.; Le Mans, 17 therm. 7/7(2). Pères et sauveurs de la patrie, Un nouveau Cromwel, un être aussi ambitieux qu’hypocrite, aussi lâche que cruel, a voulu attenter à la souveraineté du peuple, égorger la liberté, et, avec elle, ses amis les plus fidèles, ses plus intrépides deffenseurs. Mais, grâce au génie qui veille sur les destinées de la patrie, le monstre n’a recueilli, de son attentat, que la honte de l’avoir conçu, et l’échaffaud, dressé par la main de la justice populaire pour punir les conspirateurs et les traîtres. Les sections de Paris, éternellement fidèles à la liberté, se sont ralliées à la voix des représentans du peuple. Les dangers de la patrie, prête à être déchirée par des mains criminelles, les ont enflammées d’une sainte indignation. Le tyran et ses sicaires n’ont pu soutenir un instant les regards foudroyans des hommes libres. Ils ont été précipités dans la tombe, et les voilà chargés d’ignominie, confondus dans la classe impie des ennemis de l’humanité. Ainsi périront les ambitieux insensés qui oseront porter une main sacrilège sur l’arche sainte de nos droits. Bénédictions et honneurs immortels vous soient rendus ! Vertueux montaignards, encore une fois vous avés sauvé la patrie. Vous avés, par votre intrépidité héroïque, effacé, dans ce jour mémorable, la gloire de ces sénateurs romains qui attendirent et reçurent sans s’émouvoir, dans leurs chaises curulles, la mort des farouches satellites de Brennus. Montrés-vous toujours les deffenseurs inflexibles de la cause du peuple. Ses bras et son cœur sont à vous, et il est debout pour vous couvrir, contre les attentats et les poignards des factieux, du bouclier de son amour et de sa toute-puissance. Restés fermes sur le sommet de la montagne, où vous êtes placés. C’est là que brille le soleil de la liberté dans tout son éclat. Faites que le volcan révolutionnaire, fermentant sans cesse dans son sein, en rejette tous les élémens qui j (1) Mention marginale datée du 20 thermidor. Voir aussi, ci-dessus, n° 1 (u'). (2) C 312, pl. 1244, p. 77. Mentionné par B", 29 therm. (Ie1 suppl1); J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485). 314 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE en faveur de la vérité. Bien mériter de la République, en exécutant les ordres émanés de la Convention nationale, voilà le plus beau de leurs titres, et celui dont ils ne cesseront de tirer vanité. Signés, Perlot (lieutenant), Paulin, Hamel, Laurent, Lecomte, Crouy (1). [Applaudissements ] Renvoi au comité de salut public. La séance est levée. Signé , Merlin (de Douai), Le Vasseur (de la Meurthe), P. Barras, Frêron, Legendre (2). AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 55 [La comm. de Thiers (3) à la Conv.; Thiers, s.d.J{i). Dignes représentants, Vous avés mille fois sauvé la République : elle vous doit ses succès et son bonheur. En vain le ministère anglais prodigue ses trésors pour exciter des troubles dans la République et y solder des factieux. En vain son atroce politique médite des complots et des conspirations contre la liberté française. La surveillance de la Convention, l’active vigilance des sans-culottes, l’énergie du gouvernement révolutionnaire feront toujours avorter ces infâmes projets. Si nos perfides ennemis n’ont pas encore perdu l’espoir de nous diviser, s’ils avoient jamais conçu la folle espérance de subjuguer une nation libre, qu’ils apprennent que la France n’est aujourd’hui qu’une seule et même famille. Qu’ils sachent que la nation française n’est plus qu’une armée dont la Convention nationale forme l’avant-garde. Qu’ils sachent que cette phalange invincible est composée de tout le peuple français et qu’il versera jusqu’à la dernière gout[t]e de son sang pour la défense de ses droits et de la Convention. Dignes représentants, telles sont les dispositions, tels sont les sentiments qui animent les citoyens de la commune de Thiers. Vous avés fait mordre la poussière à toutes les hordes coalisées. Ecrasés, de tout le pouvoir qui vous est confié, les ennemis du peuple ! Délivrés-le de ces serpens qu’il nourrissoit dans son sein. Aussitôt, le calme et une entière sécurité, en faisant le bonheur des amis de la montagne, affermiront le vaisseau de la République. (1) J. Perlet, n“ 684; Hin, 23 therm. (1er suppl1); Ann. R -F., n° 249; J. Fr., n° 682; Rép., n°231; M.U., XLII, 331; J. Mont., n° 100; J. Sablier, n° 1486. (2) P.-V., XLIII, 108. (3) Puy-de-Dôme. (4) C 312, pl. 1244, p. 47. Mentionné par B"1, 29 therm. (2e suppl1). Mort aux tyrans, mort aux conspirateurs, mort aux traîtres, et vive la Convention nationale : voilà le cris, voilà le vœu du peuple ! j Favier Girauld, Grimardian, Dufour, Dufour Martin, Mignoz Genéti, Chemaigues Chambon, Armilhion, Chernet, Roux Vachias, Girauld Reynaud, Chassaigne, Bizet cadet, Conson, Brunelet aîné, Martin, Cussou, Vialle, Ber GER, GlLLIBERT, DaRBOST, CHRETIEN, DECAIRE Provanchere, Clavel Dumast, Bonnefoy (agent nat.), Chassaigne Bonnefoy, Favier, Girauld, Decaire (secrét.) [et une signature illisible], Mention honorable, insertion au bulletin (1). 56 [L’administration du départ 1 de la Sarthe à la Conv.; Le Mans, 17 therm. 7/7(2). Pères et sauveurs de la patrie, Un nouveau Cromwel, un être aussi ambitieux qu’hypocrite, aussi lâche que cruel, a voulu attenter à la souveraineté du peuple, égorger la liberté, et, avec elle, ses amis les plus fidèles, ses plus intrépides deffenseurs. Mais, grâce au génie qui veille sur les destinées de la patrie, le monstre n’a recueilli, de son attentat, que la honte de l’avoir conçu, et l’échaffaud, dressé par la main de la justice populaire pour punir les conspirateurs et les traîtres. Les sections de Paris, éternellement fidèles à la liberté, se sont ralliées à la voix des représentans du peuple. Les dangers de la patrie, prête à être déchirée par des mains criminelles, les ont enflammées d’une sainte indignation. Le tyran et ses sicaires n’ont pu soutenir un instant les regards foudroyans des hommes libres. Ils ont été précipités dans la tombe, et les voilà chargés d’ignominie, confondus dans la classe impie des ennemis de l’humanité. Ainsi périront les ambitieux insensés qui oseront porter une main sacrilège sur l’arche sainte de nos droits. Bénédictions et honneurs immortels vous soient rendus ! Vertueux montaignards, encore une fois vous avés sauvé la patrie. Vous avés, par votre intrépidité héroïque, effacé, dans ce jour mémorable, la gloire de ces sénateurs romains qui attendirent et reçurent sans s’émouvoir, dans leurs chaises curulles, la mort des farouches satellites de Brennus. Montrés-vous toujours les deffenseurs inflexibles de la cause du peuple. Ses bras et son cœur sont à vous, et il est debout pour vous couvrir, contre les attentats et les poignards des factieux, du bouclier de son amour et de sa toute-puissance. Restés fermes sur le sommet de la montagne, où vous êtes placés. C’est là que brille le soleil de la liberté dans tout son éclat. Faites que le volcan révolutionnaire, fermentant sans cesse dans son sein, en rejette tous les élémens qui j (1) Mention marginale datée du 20 thermidor. Voir aussi, ci-dessus, n° 1 (u'). (2) C 312, pl. 1244, p. 77. Mentionné par B", 29 therm. (Ie1 suppl1); J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485).