540 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { $£“,*1794 terie à la Monnaie. Ils ont demandé que le repré¬ sentant du peuple Couturier fût de nouveau envoyé dans ces contrées pour y achever la régénération qu’il a commencée. Mention honorable, insertion au « Bulletin »» renvoi au comité de Salut public (1). Suivent les documents des Archives nationales. - Pétition de la commune d’ Etreehy-la-Montagne, district d’Etampes, département de Seine-et-Oise (2). « Législateurs, « Nous vous avons annoncé dans le temps les progrès de la régénération opérée par le repré¬ sentant Couturier, l’activité que les cultiva¬ teurs mettent pour subvenir aux subsistances de la commune de Paris. Nous vous avons aussi annoncé la régénération des prêtres sans-culottes qui ont ratifié leur mariage antique et qui ont renoneé au charlatanisme sacerdotal, et nous ne vous avons pas laissé ignorer l’arrestation ou la suppression des fanatiques et contre-révo¬ lutionnaires, non plus que l’envoi des richesses provenant des églises et des fouilles des mai¬ sons des émigrés que Couturier a déposées. « Depuis ce temps, nous nous sommes occupés à donner suite à la régénération opérée par ce représentant montagnard. « Nous avons supprimé le résidu des préjugés d’un culte superstitieux et y avons substitué celui de la saine raison, qui fait des progrès étonnants. En voici le résultat, de la part de la commune d’Etrechy. Nous vous apportons 103 chemises, 3 draps, une nappe, un habit uni¬ forme, une veste, 3 culottes, 3 paires de guêtres, 4 havre sacs en veau, 20 paires de bas, 7 mou¬ choirs et 4 cols. « Voilà, législateurs, la preuve du patriotisme d’une commune pauvre, mais riche en républi¬ canisme. Elle nous a députés vers vous pour vous présenter cette offrande, qui, mille fois plus utile que celles qui jadis se faisaient par une contrainte sacerdotale, qui accréditait la superstition pour nourrir des prêtres dans l’oi¬ siveté et la mollesse pendant que des pères de famille manquaient du nécessaire. « La commune nous a chargés de vous réi¬ térer l’invitation de rester à votre poste jusqu’à ce que le dernier de nos ennemis ait mordu la poussière. Tel est, législateurs, son vœu. « Nous vous faisons aussi part que nous venons d’établir une Société populaire sous le nom de Société agricole des amis de la liberté et de l’égalité, et que nous avons engagé les com¬ munes voisines à se joindre à nous pour s’ins¬ truire ensemble et s’aider des lumières propres à propager l’esprit public, que tout homme libre doit être jaloux d’apprendre. « Nous sommes en même temps chargés de dire à la Convention qu’il reste encore des com¬ munes qui ont besoin d’être relancées par un Montagnard tel que Couturier, et qu’en général les districts voisins ont besoin d’une pareille visite; il est même temps d’y penser. Nous igno¬ rons pourquoi le comité de Salut public ne ré-(I) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 204. (2) Archives nationales, carton C 287, dossier 868, pièce 14. pond pas aux envois à lui faits de plusieurs pétitions à ce sujet : craindrait-il un mauvais effet par l’anéantissement du fanatisme et de la superstition? Bien loin de là, le seul moyen de faire triompher la raison est de faire dispa¬ raître son rival. « Décrétez, législateurs, qu’il n’y aura plus de prêtres prédicateurs de l’imposture, ne crai¬ gnez pas de porter une loi aussi sage; il n’y a que des imbéciles qui soient fanatiques et qui veulent des intermédiaires entre le Créateur et la créature; leur nombre est petit; il en est d’eux comme des reptiles du marais qui, jadis, éclaboussaient les aigles de la Montagne. « La bonne masse du peuple se félicite d’être déchargée du poids de l’aristocratie sacerdotale qui lui pesait sur le cœur; elle sait qu’elle peut directement adresser ses vœux à l’ Éternel sans avoir besoin de commis calotin chèrement sa¬ larié. « Prononcez, législateurs, et vous serez obéis. Vous décréteriez que les montagnes des Pyré¬ nées doivent être aplanies, que votre décret se¬ rait exécuté au moment de sa promulgation. « Ne vous y trompez pas, il faut que la régé¬ nération opérée par Couturier soit généralisée dans toute la République; si vous montrez la moindre faiblesse, le monstre du fanatisme, cou¬ vert du masque de l’hypocrisie, relèvera la tête; déjà le décret du 6 frimaire a fait reparaître des calices de fer-blanc dans certaines com¬ munes, notamment dans celles non régénérées. « Abattez donc cette hydre par la massue de la raison, et vous aurez sauvé la patrie. « Vive la République et la Montagne ! « Limet, maire-député de la commune. » Pétition de la commune de Méréville (1). « Législateurs, « Les députés de la commune de Méréville (Mérin ville) ont sollicité depuis quatre jours d’être admis à votre barre pour vous faire con¬ naître les sentiments révolutionnaires qui ani¬ ment ses habitants. Dégagés de tout esprit fana¬ tique, attentifs à la voix du représentant du peuple Couturier, régénérés par lui, fidèles aux principes de tout bon Français et scrupuleux observateurs des principes qui nous ont été dictés par lui, nous nous efforçons à procurer des subsistances à la commune de Paris qui a cimenté la Révolution et nous venons en outre apporter des chemises, des bas, souliers, guêtres, de l’or, de l’argent et d’autres choses auxquelles les faibles mortels avaient porté trop longtemps de l’attachement. Notre seul attachement actuel est de travailler de tout notre pouvoir à l’imité et à l’indivisibilité de la République, et sachant que le moyen d’y parvenir est d’abattre les des¬ potes, nous vous prions d’accepter l’offre que nous vous faisons pour ceux qui les combattent de plus près, et de faire attention aux demandes réitérées des communes non encore régénérées pour faire revenir votre collègue montagnard, pour achever le grand ouvrage qu’il a si bien commencé, et pour, en vous félicitant sur vos ( 1 ) Archives nationales, carton G 287, dossier 868, pièce 15. (Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j , mvose a" “ 541 ( l,r janveir l/9i glorieux travaux, vous inviter de demeurer stables à votre poste jusqu’à la paix et l’affer¬ missement de la République. « Barbier; Cotsechot. » Le citoyen Duhamel, maire de la municipa¬ lité de Saint-Gervais-d’Annière annonce à la Convention nationale qu’il a remis à l’Adminis¬ tration des domaines nationaux 35 marcs 3 onces 2 gros d’argenterie, et 2 marcs 1 once 5 gros de galons dorés, trouvés cachés dans la maison de l’émigré Carrey, ci-devant chanoine de Rouen. Il annonce aussi que c’est la seconde décou¬ verte que fait cette municipalité, qui se félicite d’offrir à la République le tribut de son activité et de son zèle pour poursuivre ses ennemis. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Le citoyen Veau offre, de la part de la Société populaire de Tours, département d’Indre-et-Loire, 200 livres dont 24 livres en or, pour les citoyens de la commune de Lille qui ont souf¬ fert. H observe que cette offrande a été différée par l’espoir de la voir se grossir; mais que les cir¬ constances de la guerre de l’Ouest ont tourné vers des objets de première nécessité publique tous les dons civiques que cette Société s’est empressée de faire. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (2). La commune de Neufchâtel, chef-lieu du dis¬ trict de ce nom dans le département de la Seine-Inférieure, remercie la Convention nationale de lui avoir envoyé les représentante Lacroix,Le-gendre et Louchet. Ces anges exterminateurs venus de là Montagne ont abattu l’aristocratie et relevé le patriotisme opprimé. Les ennemis de la liberté ont disparu; tous nos citoyens, toutes les autorités constituées ne forment plus qu’une seule famille animée du même esprit. La com¬ mune de Neufchâtel invite en même temps la Convention à rester à son poste. Elle espère que bientôt la France triomphante retentira de ces cris répétés de : Vive la République! Vive la Montagne ! Insertion au « Bulletin », renvoi à la Commis¬ sion des dépêches (3). Le citoyen Sain adresse à la Convention l’ex¬ trait de la déclaration faite au conseil général de sa commune, qui constate qu’il a cessé ses fonc¬ tions de notaire; il annonce qu’il fait remise de sa finance à la nation, et que ses provisions sont au bureau de la liquidation depuis le mois de mars 1792. Mention honorable, insertion au « Bulletin », renvoi au comité de liquidation (4). Les administrateurs de police de la commune de Paris font passer l’état des détenus dans les (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p, 205. (2 Ibid. (3) Ibid. (4) Procès-verbaux de la Convention , t. 28, p. 206. différentes prisons de cette ville, montant à 4,687 à l’époque du 10 nivôse. Insertion au « Bulletin » (1). Suti la lettre dse administrateurs du départe-pnen de police (2). « Commune de Paris, le 11 nivôse de l’an II de la République, une et indivisible. « Les administrateurs du département de police te font passer le total des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention du département de Paris, à l’époque du 10 dudit. Parmi les individus qui y sont refermés, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou dis¬ tribution de faux assignats, assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correc¬ tionnelle, militaire; d’autres sont détenus pour délits légers; d’autres enfin sont arrêtés comme suspects. « Conciergerie ..................... 531 « Grande-Force .................... 579 « Petite-Force ..................... 290 « Sainte-Pélagie ................... 224 « Madelonnettes ................... 243 « Abbaye ......................... 139 « Bioêtre .............. . ........... 766 « A la Salpêtrière .................. 363 « Chambres d’arrêt, à la mairie ..... 88 « Luxembourg ..................... 405 « Maison de suspicion, rue de la Bourbe ............................. 354 « Picpus, faubourg Saint-Antoine. . . . 168 « Réfectoire de l’Abbaye ....... .... 67 « Les Anglaises, rue Saint-Victor. ... 116 « Les Anglaises, rue de Lourcine. ... 77 « Les Carmes, rue de Vaugirard ..... 42 « Les Anglaises, faubourg Saint-An¬ toine ............................... 41 « Ecossais, rue des Fossés-Saint-Vic¬ tor.... ... .......................... 78 « Maison des Fermes ............... 27 « Maison Mahay, rue du Chemin-Vert. 40 « Belhomme, rue de Charonne, n° 70. 49 « Total général .......... 4.687 « Certifié conforme aux ' feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Cordas; N. Froidure; Figuet,- Caillieux. » La Société populaire de Roye félicite la Con¬ vention sur ses travaux : elle rend compte des fêtes civiques célébrées à Roye, en l’honneur des fondateurs et des martyrs de la liberté; elle envoie aussi des couplets, composés par un de ses membres, sur la reprise de Toulon. Mention honorable, insertion au « Bulletin », renvoi au comité d’instruction publique (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 206. (2) Archives nationales, carton C 288, dossier 884, pièce 29. (3] Procès-verbaux de la Convention , t. 28, p. 206