304 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Les membres de la société populaire de Cha-beuil, district de Valence, département de la Drôme, ce 18 brumaire, 3ème année républicaine. Suivent 43 signatures. 13 Les citoyens membres de la société populaire de Lourdes, département des Hautes-Pyrénées, applaudissent aux principes développés dans l’Adresse, font hommage de la somme de 1 067 liv., versée dans la caisse du district, pour la construction d’un vaisseau, et invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (26). [Des membres de la société populaire de Lourdes à la Convention nationale, Lourdes, le 12 brumaire an III\ (27) Législateurs, Quel tourment pour les tirans de l’Europe, lorsque les sublimes concéptions de votre adresse au peuple français fraperont leurs oreilles : non, se diront-ils, il n’est pas dans l’ordre naturel des choses, de pouvoir diviser un peuple gouverné par des sages, plus sages que les Solons et les Licurgues ! Quelle douce satisfaction pour les peuples divers qui nous entourent, en voyant vos principes d’éternelle justice, porter de l’ame de tout être qui pense, l’espérance qu’un jour la force irrésistible de ces principes, brisera la joug humi-liant sous lequel ils gémissent. C’est ainsi, législateurs, qu’en faisant le bonheur du peuple français, vous préparez par degrés la liberté du monde. L’univers vous admire ! déjà la postérité vous décerne l’apothéose. Nos cœurs attendris par la plus juste reconnoissance rendent hommage à vôtre sagesse, en tendres pères, vous nous tracez la règle de nos devoirs, nous y serons fidèles. Nous voulons avec vous que la justice, la vertu, essence de la démocratie, régnent seules; que tout se ralie avec un respect religieux à la représentation nationale, et que les esprits audacieux, pervers, ennemis de la félicité commune, succombent sous la massue inéxorable du Peuple! Continuez, législateurs, vos immortels travaux. Commandez les victoires sur les mers, comme vous les commandez sur la terre. Portez la marine républicaine à ce degré de prépondérance auquel l’appellent ses hautes destinées. Acceptez l’offrande que nos facultés circonscrites font à la Patrie, de mille soixante sept livres dix sous versés dans la caisse du receveur du district pour concourir à la construction d’un vaisseau (26) P.-V., L, 172. (27) C 327 (2), pl. 1443, p.14. Bull., 11 frim. (suppl.). voté par le Département des hautes Pyrennées. Que la superbe albion battüe et humiliée rentre dans la classe que la nature lui marqua. Que le pavillon tricolore annonce à tous les Peuples la liberté des mers ! Que flottant majestueusement d’un pôle à l’autre, il annonce la gloire et le triomphe du Peuple français ! Bordenave jeune, président, Bavielle, RANCEZ, secrétaires et 31 autres signatures. 14 Les citoyens de la commune de Bordeaux, département du Bec-d’Ambès, applaudissent aux travaux continuels de la Convention pour consolider la Révolution. Et nous aussi, disent-ils, sommes révolutionnaires ; mais nous rejetterions avec horreur ce titre, si, pour le conserver, il nous falloit devenir anthropophages. Mention honorable, insertion au bulletin (28). [Les citoyens de la commune de Bordeaux à la Convention nationale, Bordeaux, le 14 brumaire an III\ (29) Citoyens représentants, Tout récemment encore l’horizon politique annonçoit un orage terrible ; la liberté, le bonheur des Français, étoient en péril ; effarouchés, incertains, nous attendions avec une juste impatience que la Convention nationale vint nous diriger au milieu des ténèbres à travers lesquelles nous traînions une douloureuse existence. Cette position étoit pénible, mais enfin nos vœux ont été remplis; votre adresse énergique et consolante nous a rendus au bonheur, et nous plaçons au nombre des plus beaux jours de la Révolution que la Convention nationale a consacré à la proclamation des principes de justice qui la dirigent, et dont aucune puissance ne pourra la détacher. Et nous aussi nous prétendons mériter la qualité d’hommes révolutionnaires; mais nous la rejetterions avec horreur si, pour la conserser, il nous fallait devenir anthropophages. Nous vous vouons à l’infamie, propagateurs hideux de ce système horrible, et (puissiez-vous en mourir de rage!) nous applaudissons avec enthousiasme à la doctrine bienfaisante et douce de la Convention nationale ; nous pensons encore avec elle que l’imposture et la calomnie sont les ennemis les plus dangereux de la patrie. Nous avons des droits à l’assurer, citoyens représentants, car depuis longtemps nous en faisons la cruelle expérience ; mais cessez enfin, vils intrigants, cessez d’espérer qu’à force de menées et de machinations vous parviendrez à tromper long-(28) P.-V., L, 172-173. Moniteur, XXII, 624, 634. (29) C 328 (2), pl. 1458, p. 6. Bull., 10 frim. Moniteur, XXII, 634 ; J. Fr., n° 795 ; M.U., n° 1359.